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Chapitre 13.3

Franck sortait dans la ville et s'aventurait sur les routes montagneuses. De ma fenêtre, je fixai les gratte-ciel diminuer à mesure qu'on se rapprochait du repère. Franck ne m'avait pas encore adressé la parole. Nous étions tous les deux dans nos pensées, à s'imaginer comment la suite allait se dérouler. Sans nous échanger de mots, nous retracions les étapes de notre plan, essayions de savoir ce qui aurait pu nous échapper. Avec Aymeric, nous avions tout orchestré. À nous trois, je me disais que si nous ne trouvions aucune erreur dans notre mutinerie, c'était qu'il n'y en avait pas. Pourtant, je peinais à y croire. Le boss allait forcément nous doubler. Mais quand ?

— Dans la boîte à gants, t'as des analgésiques. Tu devrais t'en injecter maintenant.

Ma main droite se décolla de mon ventre. La température élevée de ma paume s'éteignit violemment. J'ouvris la boîte à gants et ne cherchai pas à ignorer cette aide précieuse. Je plantai l'aiguille au creux de mon coude et m'injectai ce liquide magique. Je fermai les yeux, ressentis sa chaleur se répartir dans toutes les fibres de mon corps. Je m'en délectai. En cinq minutes, mes maux disparurent. Les courbatures. Les picotements dans ma tête. La brûlure dans mon ventre. Je respirais enfin. Je souriais même. Le siège devenait un gros nuage moelleux.

Franck me le retira du bras et balança la seringue dans la boîte.

— Mollo dessus. C'est puissant, putain !

— C'est génial, m'esclaffai-je

Près d'un entrepôt, nous abandonnâmes la voiture. Franck se chargea de porter mon sac pendant que je galopai et tournoyai sur moi-même dans la forêt. Je profitais de cet air frais de liberté, de cette sensation de légèreté qui me rendait inatteignable. Les poids qui me maintenaient enchaîner au sol n'existaient plus. Je pouvais courir. Je pouvais sauter le plus haut que je pouvais. Je pouvais prendre les chemins que je désirais. Personne ne me fera de remarque. Ne me suivra.

— Ralentis ! grogna Franck, sérieux, t'as foutu quoi dans ce sac ?

Je m'arrêtai près d'un arbre, essuyai la sueur de mon front qui coulait dans mes yeux. Il était à plusieurs mètres plus loin de mon emplacement. Il inspectait mon sac en lâchant ses jurons habituels. Il sortit un fusil et décida de me le piquer en l'enfonçant dans la poche arrière de son jean.

À ma hauteur, je me forçai à marcher à ses côtés. Les mains dans le dos, je sifflotai jusqu'à ce qu'il pète un câble. À l'ouverture de sa bouche, je le coupai.

— Franck, qu'est-ce que tu feras quand tout sera fini ?

— Je te tuerai si ce n'est pas déjà fait, me répondit-il agacé.

— Cool. Et ensuite ?

— Je me ferais oublier dans un autre pays.

Je hochai vivement la tête, sautai au-dessus des racines des arbres, cueillis une petite fleur violette sur mon passage. Je lui arrachai ses six pétales. Une par une. Je les lâchai derrière moi. Mes six années passées à l'extérieur. Maintenant, il ne restait plus rien. Juste une tige. Celle que tout le monde jette. Parce qu'elle n'est pas jolie. Parce qu'elle est destinée à mourir. Parce que personne ne se dit qu'elle pourrait avoir une deuxième chance.

— On y est.

Notre marche s'arrêta devant une cabane démolie par les intempéries. Son aspect extérieur ne donnait envie à personne de s'en approcher. Et heureusement, parce que ce qu'elle renfermait en était plus dévastatrice. Franck posa le sac sur l'herbe et dégagea une planche de bois.

— Je ne savais pas qu'elle était toujours utilisée, lui dis-je

— Il n'y a que les anciens qui connaissent cet accès. Les autres prennent par l'entrée principale.

Avec son pied, il dégagea des bouts de bois et me fit signe de rentrer. Il tira sur une trappe. Toute la poussière s'envola sur ma face. Je toussai dans la seconde où elle me toucha. Puis, soudain, l'odeur. Cette odeur. Le renfermer. Les ténèbres. La noirceur. Le métal. La mort.

Des chaînes s'enroulèrent à mes chevilles. Leur lourdeur m'empêcha de faire un pas vers cette ouverture obscure.

— On ne peut plus reculer, chérie, me lâcha-t-il en me voyant tomber dans la panique.

— Je sais, chuchotai-je en tremblant.

— Le boss est parti aujourd'hui. Il revient que tard dans la soirée. On lui fait la surprise de ton retour.

— Je sais.

— Alors, c'est parti.

Il attrapa mon bras et me poussa dans le trou. Je me réceptionnai de justesse à l'échelle et descendis en enfonçant mes dents dans ma lèvre. Les derniers rayons de soleil moururent dans le reflet de mes yeux. Franck me suivit au-dessus après avoir rabattu la trappe, me gueula d'aller plus vite. Seulement, je ne pouvais exaucer son souhait et il termina par capituler. Les haut-le-cœur me possédaient. Je fermai les yeux, me plongeai dans ma noirceur et non dans celle qui m'enveloppait. Je posai un pied sur le sol mouillé, les mains crispées contre les parois de l'échelle.

— Bouge, me murmure Franck

Je les lâchai, les paupières entrouvertes, et reculai dans une flaque d'eau. Avec son portable, il alluma une lampe torche et entama le pas dans ce tunnel humide. L'éclairage illuminait les yeux des rats, mettait une image sur la moisissure, les bruits d'eau.

Jusqu'à une porte blindée. Franck entra un code et me donna le sac le temps qu'il tire sur ce monstre de métal. Une faible lueur nous montra la suite du chemin. Mon collègue rangea son portable et reprit mes armes sur son épaule.

— Tu comptes faire quoi de ce sac ?

— Rien. C'était juste pour l'éloigner de ma coloc.

Franck déverrouilla la deuxième porte plus standard. De l'autre côté de cette pièce où nous étions, des voix m'arrivaient aux oreilles. Il ne me restait plus que cette troisième porte à franchir pour être de retour au bercail.

— Bon. Tu sais comment te comporter. T'as pas oublié ?

— Oublier les instructions du boss ? T'es fou ? plaisantai-je malgré les tremblements dans mes jambes.

Avoir un visage fermé pour ne montrer aucune émotion. Se montrer plus fort que n'importe qui. Se lier d'amitié avec personne. Considérer chaque personne qui nous entoure comme ennemi. Avoir toujours une longueur d'avance. Ne jamais exprimer un moment de faiblesse.

Je soufflai. Je penchai ma tête de droite à gauche. Fléchis une jambe après l'autre pour tenter de me donner un peu de motivation. J'étirai mes bras en savourant ce manque de douleur.

— Tu te trahis en faisant ça, chérie.

— Je sais.

— Les nouveaux ne t'ont jamais vu. Ils vont vouloir te tester.

— Je sais.

— Puis, depuis ton départ, les femmes...

— Putain, Franck, arrête. Et ouvre cette foutue porte !

La vieille lumière jaunasse m'éclaira à la gueule. Elle m'aveugla le temps de quelques secondes, juste assez pour faire quelques pas dans le repère et attirer tous les regards curieux des passants.

Le visage froid. Les yeux éteints, hautains. La respiration calme. Les mécanismes d'il y a six ans revinrent aussitôt. Je les observais un à un. Ces jeunes. Je prenais le temps de planter mes iris morts dans chacun des leurs. Je les avertissais en silence que s'ils prévoyaient de me souhaiter la bienvenue à leur manière, je leur souhaiterais ma propre version plus définitive. Ces sept hommes devant moi.... Je ne devais surtout pas relâcher mes arrières. En un croisement de regard, je les avais percés à jour. Des menteurs. Ils étaient du genre à te faire croire à un début d'amitié sincère pour te dépouiller jusqu'à la moelle. Littéralement, bien sûr. Ce n'étaient pas des humains et le boss n'était en rien en lien avec ça. Ces types baignaient dans l'horreur depuis leur naissance.

— Suis-moi, déclara Franck en passant devant moi.

Je rompis le contact avec ces messieurs et m'enfonçai davantage dans cet enfer. J'ignorai ces criminels, leurs messes-basses ou leurs francs-parlers. Certains me reconnaissaient, d'autres hallucinaient en découvrant que la femme qui avait défié le boss existait. J'avais cette impression d'être la nouvelle bête de foire. La nouvelle attraction de beaucoup d'hommes.

Franck me guida jusqu'à la cuisine. Il réussit à virer tout le monde sans prononcer le moindre son. Faut dire qu'aucune personne dans cette pièce n'égalait la puissance de ce type. Il incitait à la terreur tandis qu'eux... ce n'était encore que des brindilles. Bien qu'ils soient pourtant déjà bien bâtis avec un passé difficile. Seulement, ils avaient encore beaucoup à apprendre.

Il se débarrassa du sac sur une longue table et se servit une bière dans le frigo avant de s'effondrer sur une chaise. Il croisa ses jambes sur cette planche de bois à la saleté remarquable.

— Qu'est-ce t'as à faire ta prude ? grogna-t-il

Je détournai mon regard de cette table aux tâches suspectes et encore plus sur le sol ou les murs. Je ne savais plus où poser mes yeux. Je ne voyais que la crasse. Que le sang séché dans le lavabo, que les traces blanches à l'intérieur ou sur les murs et la moquette. Ça empestait.

— C'est pas assez propre pour madame ?

Je tirai une chaise au rembourrage déchiré quand la porte de la cuisine s'aplatit violemment contre la peinture verte défraîchie.

— Elle est où ma femme préférée ? s'écria un homme à l'entrée.

Paolo se précipita à ma hauteur avant même que je ne réussisse à faire un pas en arrière. Ses gros bras encerclèrent ma taille et décollèrent mes pieds du sol. Je grimaçai avec l'habitude que tout contact me provoquait une souffrance aiguë. J'avais oublié que l'analgésique m'anesthésiait encore. Ce truc était une bénédiction.

— Oh qu'est-ce que tu m'as manqué !

— Lâche-moi ! lui ordonnai-je

Je poussai ses larges épaules, shootai dans ses genoux jusqu'à planter le mien dans ses parties génitales. Je tombai sur mes pieds au moment de l'impact et m'écartai de cet individu dangereux. Il se massait l'entre-jambes à côté d'un Franck souriant. Celui-ci avait fini sa bière. Il se releva pour en chercher une autre et en proposa une à Paolo. Il accepta. Son petit coup d'œil dans ma direction le trahit. Je me baissai au moment où il me jeta la bouteille. Elle éclata derrière moi en mille morceaux. Le liquide arriva jusqu'à mes pieds. Paolo pesta et s'avachit sur une chaise.

— Une autre.

— C'est la dernière, connard, lui informa Franck, vide-là avant de la balancer.

Cette fois-ci, il la décapsula et but tranquillement une petite goulée de bière en implantant ses prunelles marron dans les miennes. Ces crimes se reflétaient dans l'éclat de son regard. La lumière de la folie. De l'inceste. De la douleur. De l'interdit. Je connaissais tous ses penchants depuis le premier jour de notre rencontre. Si j'avais pu échapper à ses mains répugnantes, la deuxième et dernière femme de ma session n'avait pas eu cette chance. J'avais entendu ses cris toute la nuit. Il avait montré fièrement son œuvre à notre réveil. Même les plus forts d'esprit en avaient vomi. Moi, je garderais dans ma mémoire son tronc exposé à la place de la télévision.

J'avais prévenu Franck que je ne garantissais pas la liberté à son pote. J'espérais même qu'il ne survive pas. Ce type à la gueule cassée ne devait pas être lâché dans la nature. Homme ou femme. Vieux, jeune. Il choisissait ses victimes selon ses envies du jour. Il ne savait pas se contrôler et c'était pour cette raison que le boss l'avait amené à faire équipe avec Franck. Lui était plus réservé. Secret. Tandis que l'autre dévoilait ses vices avec fierté. Il en avait marre de perdre des pions.

Je glissai le sac jusqu'à moi. Je me trouvai une arme blanche et un petit pistolet chargé en surveillant ce pervers sur ma gauche. Il m'offrait un sourire carnassier, se léchait les lèvres en me montrant ses trois piercings au milieu de sa langue. Il passa ses doigts sur sa tignasse blonde en pétard. Sur sa main droite, je lisais « crève » tatoué sur ses phalanges entourées de toute sorte de dessins noirs qui remontaient jusqu'à ses épaules et sa nuque.

Je tirai une chaise loin d'eux et m'installai dessus.

— C'est vrai qu'il t'a baisé le nain ? me balança Paolo intéressé.

Je ne réagis pas. Je ne lui fis pas le plaisir de ressentir quoi que ce soit, même s'il comprend ce qu'il se passe dans ma tête.

— Le veinard.

Je croisai les jambes, plantai mes mains dans la grosse poche de mon pull et attendis avec ces deux meurtriers sanguinaires dans cette petite pièce au parfum délicat l'arrivée d'Aymeric.

Il me délivra de la lourde atmosphère que Paolo créait autour de moi. Aymeric s'adossa à l'évier, ses cheveux blonds tombaient sur son front. Dans ses yeux sombres, il me demandait ce que ce psychopathe foutait là. Je me pinçai la lèvre, désolée ne pas l'avoir prévenu. Même si je l'avais fait exprès... J'avais besoin de ses deux hommes.

— Il reste de la bière ? nous interrogea Aymeric

Il reste des choses à préparer ?

— Y en a plus, lui informa Franck

Tout est ok.

Les messages codés s'enchaînaient. Étant donné qu'ici, nous n'étions jamais en sécurité, tout le monde savait jouer le jeu avec une nonchalance difficile à contrer. Aymeric nous précisa que le boss arriverait vers une heure du matin. Il semblait n'être au courant de rien des suites de ma venue. Ils allaient m'offrir à lui en guise de retour - Je détestais cette phrase, pendant que les trois autres créeront la plus ignoble des mutineries. Les organisations ennemies patienteraient autour du repère qu'on leur ouvre la porte pour intervenir. Après... pour moi, tout s'arrêtera. Pour les autres, advienne que pourra.

J'attendis toute la soirée dans la chambre de Franck, à l'abri des autres. J'entendais des hommes me chercher dans les couloirs, l'excitation au plus haut. Je guettais l'avancée des aiguilles dans la minuscule pendule accrochée au-dessus de l'armoire.

— Tu as encore de l'analgésique ?

— Tu t'en es injectée suffisamment pour la nuit, me réprimanda Franck sur son portable, allongé dans son lit.

— Mais pas assez pour ce que me réserve le boss, alors donne s'en moi encore, s'il te plaît.

Le monstre de muscle me jaugea et se leva de son matelas. Il démonta un bout du plafond pour en sortir une boîte noire. Il me la tendit. Je me dépêchai de préparer la seringue et infiltrai ce liquide dans mes veines. Ma tête tomba contre le mur. Je fermai les yeux et attendis que ce produit miracle réalise un bonheur pur dans mon corps. La sueur brillait sur mon front. Tout comme mon sourire.

Il fallait que je ne me souvienne de rien. Mon cerveau devait s'éteindre.

Minuit. Une heure. Franck me sortit de la chambre en tirant sur mon bras. Je rigolai dans les couloirs pendant que cet homme jurait et se maudissait de m'avoir laissé choisir la dose. Nous marchâmes jusqu'à la grande salle principale. Tout le monde se rassemblait pour accueillir le boss. Moi en première ligne. Dos à tous ces tarés de la pire espèce. Les mains dans la poche de mon pull. Mon cœur pulsait à fond dans mes veines. Mes joues surchauffaient. Derrière moi, ils s'impatientaient. Le spectacle allait bientôt commencer.

La porte du roi s'entrouvrit. Ses deux premiers gardes entrèrent et se collèrent chacun de part et d'autre du seuil. Le visage figé à ma rencontre. Ils me rassuraient. Ils n'étaient pas au courant de mon retour.

Le boss suivit. Il longea son regard vicieux sur ses pantins, chercha les absents. Ceux qui allaient être victimes de sa fureur, de sa frustration de la journée. Jusqu'à bloquer sur cette femme. Ce nouveau visage. Plus grande. Plus âgée. Plus mature que cette fille d'il y a six ans à la même place.

— Mon trésor !

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