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Chapitre 13.2

Je claquai la porte de ma chambre du bout de mon talon. Je m'avachis dans mon lit en expirant bruyamment. Ma tête me lançait. Ma vue se brouillait. Garder les paupières ouvertes devenait difficile. Seulement, j'avais encore une chose importante à préparer avant de me laisser m'écrouler. Je me contorsionnai pour choper mon portable professionnel dans le tiroir de ma table basse. Je tapai mon mot de passe et ouvris mon application de contact en clignant plusieurs des cils. Le flou de mon œil gauche refusait de disparaître. Je bloquai sur un nom avec la voix de mon boss dans la tête : « Tu as jusqu'à jeudi pour le tuer et me donner mon argent. Si tu ne le fais pas, Franck s'en chargera à ta place. ». Ce connard ne le touchera pas. Je compressai mon téléphone dans ma paume. Mon cœur cognait aussi fort que les coups que je rêve d'asséner à mon boss. Violent. Meurtrier.

J'appuyai sur l'écran et appelai. Deux sonneries. Franck répondit.

— Je m'attendais à ton appel. Fais vite, j'ai à faire.

— Le boss t'a chargé de le tuer ? demandai-je confirmation.

— Hum. Jeudi à la première heure. Comme t'es pas capable de faire le boulot..., se moqua-t-il

Je craquai mon index. Mon majeur. Je me redressai sur le lit, remontai mon oreiller pour le coincer dans mon dos. Je m'appuyai dessus en zieutant l'intérieur de mon armoire ouverte.

— Quoi que tu vas me proposer, c'est non, me lâcha-t-il

— Même si au bout, c'est la liberté qui te tend les bras ?

J'avais toute son attention. Après un souffle de fatigue, il m'interrogea sur l'idée saugrenue qui me traversait la tête.

— On va mettre un terme à cette organisation.

— J'ai même pas la foi de rigoler tellement je suis crevée et que tu as l'air déterminée. Le boss t'a encore passé à tabac ? T'as encore perdu des neurones ?

Je regardai mon reflet dans le miroir sur le mur. Une morte-vivante. Un teint grisâtre. Des cernes violets. Des cheveux plats. Les traits creusés. Les yeux rouges. Qu'est-ce qui attirait Livaï chez moi ? Pourquoi un homme comme lui perdait-il son temps avec une femme comme moi ? Que pensait-il que je pourrais lui apporter ?

— Allôoo ?? s'exclama Franck

— Pardon...

— Ma sécurité, tu comptes me la garantir comment , si j'accepte ? Parce que bon... je sais pas si tu t'en souviens, mais on n'est pas très clean dans cette organisation. Et liberté ne veut pas dire direction la prison !

Je haussai les sourcils. Je glissai au bord du lit. Lentement, pour m'éviter des tournis et me relevai. J'actionnai le haut-parleur pour laisser le portable sur mon bureau et marchai jusqu'à mon armoire. Je tirai sur mes tiroirs et enlevai le faux fond.

— Livaï, lâchai-je

— Ok. T'as pété un boulon.

Possible, me disais-je. Mais je devais tout tenter pour le sauver, même si après il me vouera une haine au-delà de ma mort.

— Tu mourras là-bas, (T/P). Comment je peux être sûre qu'il honorera sa promesse une fois que tu auras clamsé ?

— Tu ne figures dans aucune donnée informatique. Personne ne te connaît. Tes actes passés lui sont totalement inconnus. À toi de tourner ça en ta faveur. Fais juste en sorte d'être crédible.

Il jurait des dizaines de fois. Son timbre s'intensifiait à mesure qu'il réalisait que ça pourrait marcher. Je l'imaginais faire les cent pas. De s'insulter pour avoir eu la pensée d'accepter.

En haut de mon armoire, j'attrapai mon sac de voyage et le déposai à mes pieds. Je m'accroupis face à toutes ces armes et débutai le rangement en écoutant les marmonnements de Franck dans le combiné. Il évaluait les risques. Ce qu'il allait perdre ou gagner. Je l'aidai à faire son choix. Je rallumai l'écran et lui déclarai avant de raccrocher :

— Franck. Tu as dix minutes pour me donner ta réponse. Après ça, ta liberté sera aussi inexistante que tes couilles.

Je cherchai le contact d'Aymeric. Lui, je savais qu'il ne prendrait pas trop de temps avant de se décider. Il ne louperait jamais une opportunité pour être enfin libre avec sa femme.

Trois minutes. C'était le temps qu'il me fallut pour le convaincre. Il n'avait pas hésité. Peu après, je reçus un « ok » simple et efficace de Franck. J'en informai Aymeric et lui parlai davantage du plan.

— Essayez tous les deux de contacter d'autres membres. Vous connaissez plus de personnes que moi. Ceux sur qui on peut compter. Les organisations ennemies. Il nous faut du monde compétent.

— Et à eux aussi, je leur promets la liberté ? rit-il jaune.

— Tu leur offres la chance de se venger de ces années de torture. Je crois que c'est pas mal.

La sonnerie de mon téléphone personnel m'incita à ramper jusqu'à ma table de chevet. Je plantai l'écran sous mes yeux. Mon cœur explosa. Ce foutu organe s'agita à l'idée que si je glissais mon pouce sur l'émoticône vert, il pourra entendre la voix grave et sécurisante de cet homme. Je coupai net à la conversation avec Aymeric, lui expliquai que je le rappellerai pour parler de la suite.

Mon doigt tremblait. En fait, tout mon corps réagissait en se demandant comment il en était arrivé à ressentir de tels sentiments... Et je ne pouvais même pas mettre des mots dessus. Je voulais sourire. Je voulais pleurer. Je voulais hurler. Je voulais sa présence. Je voulais qu'il reste loin de moi.

Sa voix combla le silence oppressant dans cette chambre. Ce trou dans ma poitrine qui s'agrandit chaque seconde loin de lui. La dernière en sera fatale.

— Tout va bien ?

Je remarquai mon sourire dans le miroir. Sincère. Paisible. Amoureuse. C'était tout ce qu'il me faisait ressentir.

— Oui. J'allais bientôt aller me coucher, lui répondis-je

Je me replaçai à côté de mon sac. Je terminai de le remplir, veillai à n'oublier aucune planque dans cette chambre. Je fis un petit tour dans le salon en interrogeant Livaï sur sa journée. Je ne savais pas sur quoi je me concentrais le plus. Son timbre ? Ce qu'il me racontait ? Sur le fait qu'il était avec moi au téléphone ? Sur mes recherches d'armes illégales ? Sur tout ça à la fois ?

Je retournai dans ma chambre, tassai mon bordel dans le sac pour pouvoir fermer la fermeture éclair et retirai mes vêtements. Je me couvris, le portable posé sur ma poitrine, et fixai le plafond en m'abreuvant de cette dernière fois où il me déversera de sa gentillesse, de son attention.

— Livaï, tu savais qu'on apparaissait dans la presse people ?

— Je pensais que tu le savais aussi.

— Je m'intéresse pas vraiment à ce genre de chose, lui précisai-je en souriant.

— Alors comment tu l'as su ? m'interrogea-t-il intrigué.

Je le revoyais me jeter le magazine à la figure. La trahison dans ses yeux verts. La haine dans ses mots. Dans ses gestes.

— Je suis tombée dessus en allant faire les courses, mentis-je

Un calme soudain nous noya dans l'inconfort. Je l'entendais soupirer, bouger, soupirer à nouveau. J'aurais aimé lui demander plus de détails sur cette affaire qui lui volait son temps. Seulement, je connaissais déjà sa réponse : « Ça ne te regarde pas ».

— Mon chauffeur passera te prendre à seize heures, demain, m'informa-t-il

— Tu rentreras quand ?

— Peu de temps après. Normalement.

— Normalement.. répétai-je à voix basse.

— Quoi ? s'exclama-t-il soudainement d'un ton menaçant.

L'agressivité dans ce mot me choqua un instant que j'en perdis le fil de la conversation. Je bégayais des « euh... » , des « je... » jusqu'à arriver à formuler un petit « rien... ». Pourquoi ce changement d'humeur ?

Un infime aperçu de ce qui m'attendait, pensais-je.

Si seulement nous nous étions rencontrés dans d'autres circonstances... Mes larmes coulaient le long de mes joues. J'avalais ceux qui réussissaient à atteindre ma bouche retroussée. Je l'écrasais avec mes dents pour qu'aucun sanglot ne fende l'air. J'essuyai mes yeux avec l'aide de la couette, positionnai le portable un peu plus loin pour me permettre de souffler un minima et le ramenai vers mon visage.

— Excuse-moi... Essaie de dormir. J'ai encore du travail.

Non... Non, pitié ne raccroche pas... J'étais persuadée que le monde entier pouvait entendre mon cœur se déchirer. Après cette communication, plus jamais je n'entendrais sa voix. Plus jamais, je n'aurai cette impression que rien ne peut nous séparer.

— On se retrouve dem...

— Non !

Il sortit plus fort que je ne le voulus. Plus intense. Viscéral. Livaï ne répliqua pas et attendit que je me reprenne.

— Je... Je ne veux pas que tu raccroches, s'il te plaît...

Je murmurai ce dernier mot comme une supplique. Je tirai sur mon drap pour avoir un bout sec avec lequel effacer toutes ces larmes sur mon visage.

— Tu es dans ton lit ? me demanda-t-il

— Hum...

Je n'arrivais pas à prononcer un « oui » au risque d'éclater en sanglots. Je plaquai ma main contre ma bouche chaque fois que je les sentais approcher, l'autre se moulait à mon ventre en essayant d'absorber tout ce stress par sa chaleur.

— Ferme les yeux, m'ordonna-t-il

Je m'efforçai à lui obéir, mes dents claquaient entre elles malgré la grosse couette sur moi. J'éteignis la lumière de ma lampe de chevet et clos mes paupières. Je prenais de fortes inspirations, bien trop prononcées pour qu'il ne se doute de rien, mais j'en avais besoin. Dans le noir, je ne percevais que le visage de mon boss que j'allais bientôt retrouver. Le visage haineux d'Eren avant qu'il me renvoie dans le couloir.

— Ne pense plus à rien, (T/P). Concentre-toi uniquement sur ma voix.

J'essayais. Comme j'aimerais que cela soit si facile. Je chassais les milliers de pensées négatives qui défilaient. Je plissais des yeux, les ouvrais en sursaut. Les refermais jusqu'à me focaliser sur une image paisible. Sur un souvenir d'une nuit à Paris.

— Je resterai à tes côtés, (T/P).

***

Je passai ma journée à briefer les gars. Ils avaient ramené suffisamment d'hommes à notre cause pour qu'on ait une chance de s'en sortir. Ou au moins, l'un d'entre nous. Parce qu'aujourd'hui, je carburais aux antidouleurs. Non pas que je le faisais déjà tous les jours... , mais là, soulever un simple portable m'obligeait à serrer les dents.

J'attendais seize heures, assise sur mon canapé, mon sac devant l'entrée. Je savais que le chauffeur allait se garer à l'heure précise que Livaï lui avait indiquée. Ainsi, je comptais les secondes. Je faisais le tour de la maison pour vérifier si je n'avais rien omis d'important. Je ne parlais pas de papiers d'identité, je n'en avais pas, et puis là où j'allais, ça m'étonnerait d'en avoir besoin, mais plutôt d'objets pointus et dangereux. Je ne voudrais pas qu'ils tombent entre les mains maladroites de cette folle...

L'aiguille pointa le chiffre 4. J'ouvris la porte d'entrée pour voir le conducteur sortir de sa voiture. Je levai la bandoulière de mon sac, la coinçai sur mon épaule et grimaçai à son poids. Je penchai d'un côté. En le remarquant, l'homme me proposa de le prendre. D'un geste de main, ainsi qu'un mouvement négatif de la tête, il n'insista pas. Je lui remerciai de ne pas insister, un peu surprise ceci dit, et montai dans la voiture en cachant cette douleur qui tétanisait mes muscles.

De seconde en seconde, la maison s'éloignait pour ne devenir qu'un souvenir. Je tombai ma tête sur le repose-tête et mettais de côté le flot de larmes coincé dans mes clavicules. Hanji pleurera assez pour nous deux, me dis-je. Et j'en étais désolée... J'espérais qu'Erwin prendrait soin d'elle en mon absence.

Les roues écrasaient les petits graviers de l'allée du domicile de Livaï. En sortant, j'admirai les champs de fleurs sur le côté gauche de sa maison. Et j'appréciai un point que je n'avais pas réalisé avant ; le silence. Les sons de la nature. Le bruit du vent entre les feuilles. Les différents parfums du printemps. La mélodie des oiseaux.

L'homme déverrouilla l'accès à la résidence. Avec mon sac, je passai en première et déposai cette ancre d'une tonne sur le carrelage en priant pour qu'aucun écho n'éveille de suspicion en mon conducteur.

— Monsieur Ackerman ne tardera pas, précisa-t-il

Un tout autre silence s'installa à son départ. Plus lourd. Plus assourdissant. Plus en lien avec ce qui se passait dans ma poitrine. Je me rapprochai des baies du salon, profitai des rayons du soleil. Je les laissai me cramer le visage avant que l'ombre n'entre à nouveau dans ma vie. Je longeai mon regard dans sa demeure. Pure. Blanche. Aucune babiole, la hantise des maniaques. Pas de photos. Aucun souvenir. Une maison de passage.

J'ouvris mon sac et en sortis l'unique vêtement emporté. Je montai les escaliers, une marche après l'autre pour faire durer ce moment si inoffensif. Dans le couloir, je prêtai attention aux détails qu'avant je n'aurais jamais détectés. Les petites imperfections de cette peinture blanche, les rayures sur le parquet suite aux nombreux lavages à répétition. J'entrai dans sa chambre et déposai sur la couette, l'étole blanche.

Je redescendis en sortant mon portable professionnel de la poche de mon pull. Un message de Franck attendait ma lecture.

« Deux minutes ».

La boule au ventre. L'envie de fuir. Les regrets. L'espoir de le sauver. De tous les sauver. Eren. Hanji. Livaï. Le besoin de me battre. Jusqu'au bout. Je pris mon sac, quittai la maison, traversai la route. Je me cachai derrière les arbres. Une voiture noire se pointa à l'heure convenue. Vitres teintées. Celle côté passager se baissa. Plus aucune chance de reculer. Je fourrai mes affaires dans le coffre et à ma main sur la poignée, une autre voiture noire tourna dans la propriété de Livaï.

Le PDG décampa de sa place. Comme s'il savait. Il se précipita à l'intérieur de sa maison vide. Une petite seconde d'accalmie. Ce laps de temps pour comprendre que je lui avais menti. Mon nom résonna dans le hall d'entrée. Deux fois. Mon cœur broie. Une ultime larme coule.

Assez. Je m'enfermai dans la voiture. Celle qui allait me conduire en enfer. Ma dernière demeure.

Franck nous dégagea d'ici. Dans ce monde qui n'était pas le nôtre.

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