Le Carnet - Partie 1
« Comment-ça : vous ne l'avez toujours pas trouvé ? »
La voix calme et froide de Klaus fit crisper le soldat qui se tenait devant lui. Ce dernier eu le malheur de tirer la plus courte paille et se retrouva l'instant d'après à devoir annoncer à son supérieur que son plan « parfait » risquait d'échouer.
« Nous sommes partie à l'hôpital ce matin, mais les employés ont affirmé qu'il ne s'était pas présenté aujourd'hui... »
« Alors trouvez son adresse ! » Coupa le commandant en flanquant son poing sur la table. « Utilisez les méthodes que vous voudrez, mais trouvez-le ! »
Le soldat ravala sa salive et ouvrit la bouche avec peu d'assurance ; il avait le sentiment qu'il allait regretter de poser la question.
« N'est-ce pas un peu excessif ? Considérant qu'il s'agit d'un simple médecin... »
« Cet homme est un complice de pirate. » Rappela Klaus d'un air menaçant. « Si vous objecter encore mes paroles je le considèrerais comme un acte de trahison ! »
Le soldat secoua vivement de la tête et pris maladroitement congé, laissant son supérieur seul avec ses pensées.
Il avait bluffé tout à l'heure pour effrayer Maria, et cela avait fonctionné, du moins tant qu'il possédait un moyen de pression contre elle. Perdre Mathias ne ruinera probablement pas l'entièreté de son plan mais il ne devait rien laisser au hasard.
Et dans l'heure actuelle, tout ce qu'il pouvait faire était d'attendre que les marchands avec qui il avait négocié fasse leur travaille comme il se doit.
Et leur mission était en soi d'une simplicité aberrante ; capturer Misa et faire en sorte de la retenir suffisamment longtemps pour laisser à Klaus le temps de se charger de Maria. Ensuite, l'idée était de laisser Misa partir et par la même occasion faire d'elle la parfaite messagère.
Mais voilà, ce que Klaus n'avait pas prévu était que ces marchands comprennent qui étaient les ennemis qu'ils se mettraient à dos en offrant leur aide contre une poignée de Berry.
Le chef du groupe était particulièrement terrifié. Il avait eu un mauvais pressentiment alors qu'il suivait la jeune révolutionnaire avec qui il avait négocier. Le chemin qu'elle avait suivi fut d'abord trop long ; la moitié de la journée s'était écoulée et ils n'étaient qu'à mi-chemin selon leur guide.
Cette dernière entendit à plusieurs reprises des insultes et menaces alors qu'elle les menait vers le sud de l'île, mais elle garda la tête froide.
Une fois proche de leur destination, Misa indiqua un passage camouflé entre des rochers bordant la mer. Elle se prit une autre série d'insulte alors qu'elle encourageait ses compagnons de fortune à la suivre de près et escalader la roche qui leur barrait la route. Elle-même devait l'admettre, l'accès par cette entrave était particulièrement difficile... mais après tout, il l'était pour une raison.
« Nous y sommes ! » Annonça la jeune femme avec entrain sans se soucier des airs apeurés des marchands autour d'elle.
« C'est pas vrai... » Souffla leur chef en écarquillant les yeux.
Le responsable de se changement soudain d'atmosphère n'était autre que le Jolly Roger attacher au grand mat du Moby Dick, galion appartenant à l'un des équipages pirates les plus craint au monde.
« Comme je le pensais, vous ne saviez pas à qui la marine en voulait réellement. » Lâcha subitement Misa, focalisant l'attention des marchands sur elle. « Autrement, vous n'auriez jamais accepté de travailler pour eux, même pour tout l'or du monde. »
« Que voulez-vous dire ?! » Demanda le chef du groupe malgré ses membres tremblants.
Misa ne trouva pas le temps de répondre qu'elle aperçut Ralph du coin de l'œil. Elle l'interpella et ce dernier la regarda d'un air agacé, comprenant, que les problèmes venaient tout juste de commencer.
Il n'attendit aucune explication et sortit son sabre dans un mouvement serein qui contrastait avec l'aura meurtrière qui émanait ne serait-ce que par sa présence. Misa elle-même en eu des frissons alors que les marchands derrière elle venaient de prendre leurs jambes à leur cou.
Leur supérieur leur ordonna de revenir, mais ils n'en firent rien. Lorsqu'il comprit que personne ne viendrait l'aider désormais, il essaya à son tour de fuir mais se fit retenir par Misa qui le plaqua au sol exactement comme la première fois.
« Vous n'irez nulle part sans nous avoir donné une explication. » Menaça cette dernière en regardant le marchand de haut.
Ralph la regarda faire sans lâcher le moindre commentaire, curieux de comprendre de quoi il était question et surtout, surpris de voir Misa sous cet angle.
Elle s'était déjà battue sur leur bateau et il avait eu l'occasion de la voir à l'œuvre pour un bref instant mais cette fois, elle avait l'air plus confiante et surtout, il avait l'impression qu'il s'agissait d'une affaire personnelle.
« Au fait Misa... »
Cette dernière releva la tête vers le médecin qui la regardait d'un air grave.
« Tu me dois un nouveau scalpel. »
Un silence de mort plana dans l'air alors que le vent balançait le drapeau du navire pirate selon ses caprices.
« Vous croyez sincèrement que c'est le bon moment pour discuter de ça ?! » S'exclama Misa après qu'elle eut retrouvé ses esprits.
« Ce scalpel fait partie de mes propriétés, le brisé est équivaut à du vandalisme ! »
« C'est une blague ma parole ?! » Enchaîna Misa en haussant le ton. « Je viens pour chercher de l'aide et vous, vous me parlez de matériels médicaux ?! »
Le marchand, qui était toujours à moitié allongé au sol, trouva en cette dispute étrange, l'opportunité de prendre la poudre d'escampette. Qui sait si une autre occasion comme celle-là se présenterait ?
« Vous faites un seul mouvement et je vous tranche la gorge. » Lâcha Ralph d'une voix rauque et serrant sa prise sur son sabre.
Misa pris peur au même titre que le marchand qui n'osait même plus respirer. Ralph était pour elle un vrai psychopathe, mais le voir comme ça le rendait encore plus terrifiant.
« Je vous achèterai un nouveau scalpel... » Bafouilla-t-elle en reprenant contenance.
« Hein ? »
« Pour remplacer celui que j'ai accidentellement brisé... »
« Oh, ce ne sera pas la peine... » Expliqua Ralph en rangeant son sabre dans son fourreau. « Le mien était de toute manière usagée. »
« Pourquoi en avoir fait toute une histoire alors ?! » Pensa la révolutionnaire alors qu'une veine venait de se tracer sur sa tempe.
« Bien, maintenant passons aux choses sérieuses. » Déclara Ralph en se retournant vers le seul intru présent. « Et j'espère pour vous que votre histoire vaudra mon temps perdu. »
L'homme, toujours au sol, déglutit avec difficulté avant de s'incliner en suppliant que l'on épargne sa vie. Misa le trouvait incroyablement pathétique en cet instant et eu du mal à croire qu'il s'agissait du même individu qui l'avait capturé plus tôt dans la journée.
Cela était particulièrement humiliant.
« Répondez honnêtement et nous verrons pour le reste. » Assena la jeune femme d'un air hautain. « Pourquoi m'avoir enlevé si la marine en veut à Maria ? »
« Maria ?! » S'exclama Ralph d'un air mis-inquiet, mis-énervé.
« Je vous jure, nous n'avions aucune idée que vous faisiez partit de l'équipage de Barbe Blanche. »
« Ça, je le savais déjà. »
« Un homme de la marine est venue nous voir hier soir et nous a offert une belle somme pour vous capturez. »
« Mais ce n'est pas moi qu'ils veulent... » Poursuivit Misa d'un air sévère.
« Non, les ordres étaient de vous libérer une fois que la marine se chargerait de votre amie. »
« Maria s'est faite attraper par la marine... » Réalisa Ralph d'un air grave.
Il appela Élise d'une voix forte et cette dernière répondit bien trop rapidement, sûrement comme elle était en possession d'une ouï supérieure à celle des humains. Elle bombarda Ralph de question dès qu'elle fut près de lui, mais ce dernier la fit taire rapidement et la somma d'aller prévenir les autres de la situation.
L'infirmière minks regarda son mentor d'un air sceptique mais fini par se retourner et quitter les lieux à la vitesse de la lumière.
« Attendez ! » Lâcha la révolutionnaire en fronçant les sourcils, l'air accablé.
Elle baissa à nouveau la tête vers le marchand qui tremblait encore de peur face à sa situation.
« Pourquoi la marine ne cherche-t-elle pas à me capturer également ? »
« Je vous jure que je ne sais rien, j'ai simplement suivi les ordres. »
L'esprit de Misa réfléchissait à toute vitesse, cherchant un raisonnement logique avec le peu d'information qu'elle avait.
Si la marine tenait sincèrement à capturer Maria, ce qui déjà en soi, était étrange, alors la laissé partir après qu'elle ait été mise au courant de leur plan n'avait aucun sens. À moins que ce soit exactement ce qu'il voulait...
« Ce n'est pas Maria qu'ils veulent. »
« Peut-importe à qui la marine en a après... » Lâcha Ralph en croisant les bras. « Que ce soit Maria, moi ou toi. Cela ne fait pas la différence. »
« Au contraire... » Souffla Misa d'un air pensif. « Quoi qu'il en soit je vais retourner à la librairie ; avec un peu de chance j'y trouverait Maria... »
« Je t'accompagne. » Déclara le médecin en posant sa main sur la manche de son arme. « Les autres garderons le navire. »
***
Maria ne voulait pas rester à attendre en silence que quelqu'un vienne l'aider. Mais que pouvait-elle faire dans la situation actuelle ? Tant que Mathias était en danger elle ne pouvait rien faire mis à part espérer que les autres ait reçu son message. Autrement...
Elle soupira en rejetant sa tête en arrière, faisant face au plafond de pierre, dons la couleur sombre n'était que plus accentué par la faible lumière qui traversait la petite fenêtre de la porte, laissant en plus grande partie la pièce baigner dans l'obscurité.
Elle se sentait tellement bête d'avoir laissé ses émotions prendre le dessus. Si elle ne s'était pas rendue à la librairie dans le seul but de se calmer, elle aurait probablement remarqué les soldats qui lui tournait autour. Mais encore une fois, cela ressemblait à une pathétique excuse ; cela faisait depuis leur arrivée sur cette île qu'elle se sentait observer.
Sa dispute avec Marco n'était pas la seule raison expliquant son étourderie. Il fallait dire que sa rencontre avec sa mère le même jour l'avait bouleversée, et maintenant qu'elle était enfermée dans une base de la marine et attendait de se faire sauver, car elle n'avait pas d'autre choix, ses pensées allèrent vers sa famille.
Les avait-elle mis en danger aussi ? Avec un peu de chance, son père, drastique comme il était, avait effacé tout ce qui se rapportait de près ou de loin à sa fille. Comme si elle n'avait jamais été un membre de leur vie et n'avait jamais exister.
Cela était mieux ainsi...
Alors pourquoi son cœur lui faisait tellement mal à la simple penser d'imaginer ses parents vivre sans elle, heureux, et sain et sauf ?
N'avait-elle été qu'un fardeau pour eux depuis le départ ? Elle avait fait tellement de caprice avant de se marier que son père s'en était arracher les cheveux et sa mère failli en mourir de honte... et lorsqu'elle s'était enfuie avec un équipage pirate pour réaliser ses rêves... furent-ils dévastés, ou au contraire soulagés de la savoir loin d'eux ?
Maria sursauta en entendant des bruits de pas venant dans sa direction.
Elle se releva, incertaine de la marche à suivre avant de se reprendre en main. Dès que les soldats ouvriront la porte elle sautera à l'extérieur et verra pour la suite. Si elle arrivait à récupérer son contrat de mariage, elle pourrait au moins s'enfuir sans remord.
Cependant, alors qu'elle s'était mentalement préparée à mettre son plan en marche elle entendit une voix familière l'appeler.
Il ne pouvait pas être là. Pas maintenant...
« Maria, réponds ! »
Comme pour lui prouver qu'elle ne s'était pas trompée, l'homme qui venait de l'appeler passa brièvement devant la petite fenêtre de la porte découvrant par la même occasion ses yeux endormies.
« Je l'ai trouvé ! » Hurla-t-il lorsqu'il remarqua sa silhouette dans la pénombre. « Je te conseille de reculer. »
Maria ne réfléchissait plus correctement, et obéit inconsciemment à la requête. Elle entendit le son d'une lame venir couper dans de l'acier avant que la porte ne s'effondre dans un grand désordre.
Marco, rangea son arme dans son fourreau comme si l'acte qu'il venait d'accomplir ne lui avait demander aucun effort. Il se retourna ensuite vers Maria et lâcha avec un sourire presque arrogant :
« Tu comptes rester ici longtemps ? »
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Bonjour ou bonsoir à tous.
Il semblerait que Misa soit resté fidèle à Maria jusqu'au bout. Mais je pense que vous vous en doutiez déjà.
D'un autre côté, ce chapitre m'a permis de travailler sur le personnage de Ralph. Il n'apparait que très rarement dans le manga, voir même une fois durant la guerre au sommet. Mais étantun pirate travaillant pour Barbe Blanche, je pense qu'il est normal qu'il possède d'excellentes aptitudes de combat.
Aussi, la deuxième partie de ce chapitre est sûrementque j'ai le plus aimé écrire comme j'ai pu développé le personnage de Maria. Elle est forte, et ne se laisse pas faire facilement peut-être même qu'elle aurait pu s'en sortir sans avoir recours à une aide extérieure, mais Maria est le genre de personne capable de se sacrifier pour protéger des innocent.
Et en parlant d'innocent. Que va-t-il advenir de Mathias maintenant que Marco est arrivé ? N'oublions pas que Klaus possède toujours le contrat de mariage de Maria.
C'est tous ce que j'avais àdire au sujet de ce chapitre. N'hésitez pas à voter ou commenter s'il vous à plu et à la semaine prochaine
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