La Nouvelle
Même avec la meilleure volonté du monde, Ace n’arrivait pas à se concentrer sur les paroles de son père. Il avait essayé, bien sûr, et avait même participé au débat pendant un temps, mais il y avait fort à admettre qu’il faisait plus office d’un mur qu’une oreille à l’écoute. Et encore ! Même les murs semblaient plus intéressés que lui. La présence de cette « Misa » ne l’enchantait pas spécialement, ce qui ne semblait pas être le cas de ses frères. La plupart ayant un avis qui frôlait l’indifférence, et cela se comprenait. Après tout, qui était une parfaite inconnue aux yeux de leur équipage ? Elle était forte, Ace se devait de l’avouer, mais il l’avait vue se faire arrêter par Marco avec tellement de facilité que la question de savoir si elle devait rester ou non, ne devrait même pas être posé.
Et pourtant, les voilà, tous les commandants présents en ce moment sur le navire, dans l’immense cabine de leur père pour être plus précis, à déblatérer sur une question qui, selon Ace, était parfaitement absurde.
Lorsque lui, Ace au poing ardent, avait rejoint cet équipage, il avait un nom déjà connus dans Grand Line, un avis de recherche avec une prime assez impressionnante pour son âge et un équipage fidèle. En bref, ses antécédents justifiaient son intégration à cet équipage et la place de commandant de la seconde flotte. Mais elle, qu’avait-elle ? Un peu d’expérience en combat et en navigation ?
« Je suis… »
Ace croisa le regard intrigué de son père. Il s’était exprimé à voix haute sans le faire exprès.
« Il y a un problème Ace ? » S’enquit l’empereur en fronçant les sourcils.
Je suis contre son intégration, voilà ce qu’il voulait dire. Mais il n’avait pas d’argument valable à sortir pour défendre son point.
« Je suis un peu mitigé. » Fini-t-il par lâcher en rabattant ses bras derrière la tête d’un air qu’il se voulait indifférent. « Après tout il faut aussi son accord pour l’intégrer à notre famille. »
« Tu penses qu’elle pourrait refuser ? » Se moqua Tatch en lui offrant une magistrale claque dans le dos.
« Ace à raison, cette fille est assez imbu d’elle-même pour avoir le culot de refuser. » Rétorqua Marco d’un ton neutre.
« J’en connais un qui n’a pas encore avalé son humiliation dans la cale. » Taquina le cuisinier en jetant un coup d’œil au phénix.
« Dis ce que tu veux mais tu peux me croire, cette fille à fais preuve de beaucoup d’audace en notre présence. »
« Tu exagères… » Déclara Tatch avec un sourire confiant. « Je l’ai rencontré et crois-moi, elle n’avait rien à voir avec ta description. »
Ace n’avait pas entendus la réplique de Marco, ni même la petite pique que lui avait ensuite rétorqué Tatch puisqu’il s’était à nouveau perdu dans ses pensées. Que cette inconnue se soit bien entendus avec Tatch n’était pas une surprise ; le cuisinier était de nature si ouvert aux autres qu’il était compliqué de ne pas être à l’aise avec lui. Mais d’après ce qu’il avait compris, il n’y avait qu’avec lui qu’elle avait un comportement aussi étrange. D’accord ils n’avaient pas passé beaucoup de temps ensemble, mais durant leurs seuls interactions, Ace avait clairement remarqué que l’effet qu’il causait sur leur invitée était la peur. Non, il y avait autre chose de plus profond là-dedans. C’est à peine si elle le laissait la toucher et son regard à chaque fois qu’elle osait relever la tête vers lui… il l’avait déjà vue tant de fois.
Ace fronça inconsciemment les sourcils et serra sa mâchoire. Le geste ne fut pas inaperçus aux yeux de son père qui décida tout de même de ne pas pointé se constat. Joz fini par clore la discussion prétextant que l’’heure de la pause déjeuné approchait et qu’il leur restait encore un paquet de tâches sur les bras.
« Attend une seconde Ace. »
Ce dernier, accompagné de Tatch s’apprêtait à sortir, mais s’arrêta sur place en faisant comprendre à son ami de partir sans lui. Une fois tout le monde dehors, Ace se rassit par terre, attendant les prochaines directives.
Maria s’était immédiatement rendue à l’infirmerie à l’instant où Marco lui avait enfin donné des informations sur la situation actuelle. Elle ne s’était pas pour autant pas empêcher de rétorquer, avec un air satisfait, qu’elle avait bien agit en sortant Misa de l’eau. C’est ainsi qu’elle se dirigeait à l’infirmerie, presser d’enfin faire la connaissance de cette jeune femme. Elle avait rencontré Teto en chemin et lui avait également fait un petit résumé de la nouvelle situation.
« Et tu crois que Ralph est au courant ? »
Maria posa son doigt sur son menton et fini par hausser les épaules après un temps de réflexion. Ralph était, certes, le médecin officiel de l’équipage mais ne serais sûrement pas en position d’entrer en désaccord avec le capitaine de l’équipage.
« On verra bien. » Se contenta de répondre Maria en attrapant la poignée de la porte de l’infirmerie. « Marco m’a dit qu’ils s’étaient probablement déjà rencontré pendant qu’on discutait. »
Maria, accompagnée de Teto, entrèrent dans la pièce. Elles saluèrent le médecin en vitesse avant de remarquer Misa, allongée sur un lit en train de somnoler. Les infirmières regardèrent tour à tour le médecin de bord puis Misa, tout en essayant de comprendre ce qui s’était passé.
« Une explication ? » Fini par demanda Teto en s'adressant au doc.
« Soit plus précise, qu'est-ce que tu veux savoir ? » Rétorqua Ralph en croisant les bras.
« J'aimerai savoir ce qu'elle fait là ? » Précisa Teto avec un sourire forcé.
« Tu l'as soignée ? » Devina Maria en examinant des flacons de médicament sur la table de travail.
« Vous vous souvenez de la prise de sang que je lui ait fait lorsqu’elle était inconsciente ? »
« Et ? » Insista Teto d'un air impatient.
« Elle a contracté une espèce de bactérie qui reste en état de dormance à climat sec au lieu de mourir. Le pathogène est connu pour libérer des toxines dans le sang quand l'humidité augmente et diminue drastiquement. »
« Je n'ai jamais entendu parler de cette bactérie. » S'étonna Maria en levant un sourcil.
« C'est normal puisqu'aucun de nous ne la jamais contracté. » Expliqua le médecin. « Comme je l'ai dit ses organismes ne peuvent survivre en état de dormance que lorsque le climat est sec. Dans d'autres circonstances si la bactérie ne trouve pas un hôte à son goût, elle meurt. »
« Et l'infection ? »
« Elle se fait à cause des blessures. Parfois même la plus petite des entailles est suffisante, mais si la plaie est rapidement traitée il n'y a rien à craindre. »
« D'accord, donc si j'ai bien compris, cette jeune femme était atteinte par cette bactérie et tu l'as soignée. » Résuma Teto en s’installant sur une chaise.
« Comme tu peux le voir, oui. Mais il y a autre chose qui m'intrigue. »
Les infirmières présentes invitèrent le docteur à poursuivre d'un même regard.
« J'ai remarqué que le taux de toxines dans le sang était bien trop élevé. Dans des circonstances normales, personne ne pourrait tenir assez longtemps comme ça. »
« Elle a peut-être un bon système immunitaire. » Supposa Teto.
« Ou alors… » Souffla Maria en s'installant près de Misa. « Elle était en constant traitement alors qu'elle était malade. »
« C'est exactement ce que je me disais. Et d'après ce que j'ai pu comprendre, elle n'a pas les connaissances nécessaires pour pratiquer ce genre de traitement. »
Maria allait alors répliquer qu'elle avait trouvé une Vivre Card en possession de leur invitée avant de se faire interrompre par des grognements.
Misa se réveillait de sa sieste mais était presque incapable de garder correctement les yeux ouverts comme la lumière du jour attaquait sa vue.
« Bon retour parmi nous. » Sourit Maria en aidant Misa à se relever.
La jeune femme, bien qu'à moitié endormie, avait un sentiment de déjà vue assez gênant.
« Qu'est-ce que… »
Misa se mit soudainement à se toucher un peu partout ; la tête, ses jambes, son corps, jusqu'à poser ses mains sur son cœur où elle pouvait sentir les pulsions cardiaques de ce dernier.
Elle était vivante !
Elle ne put se réprimer de sourire, bien trop heureuse de se savoir en vie. Cette saleté de docteur avait certainement foiré son coup. Elle releva la tête avec une expression soulagée avant que son visage ne se décompose dans la colère à la vue du médecin.
« Espèce de psychopathe ! » Accusa-t-elle en pointant le médecin du doigt. « Vous avez essayé de m'empoisonner ! »
« Non mais en voilà des manières ! » S'énerva à son tour le docteur. « De toute ma carrière je n'ai jamais vu une patiente aussi ingrate ! »
« Vous vous foutez de moi ?! » S'égosilla Misa. « Vous avez failli me tuer et attendez quand même des remerciements ?! »
« Mais enfin de quoi est-ce vous parlez ?! » Finit par s'exclamer le médecin en se levant.
« Je crois qu'il y a un malentendu… » Intervint Maria d'une voix douce.
« Il n'y a aucun malentendu. Cette espèce de dégénéré m'a fait boire un truc bizarre avant de me dire qu'il me restait dix minutes à vivre ! »
Maria soupira en se pinçant l'arête du nez tandis que Teto pouffait en silence.
« Ralph… » Commença Maria d'un ton accusateur. « Qu'est-ce que tu lui as dit ? »
« J'ai simplement expliqué qu'après dix minutes elle ne ressentirai plus rien. » Se défendit Ralph en haussant les épaules. « Je faisais référence à sa douleur. »
« Et comment étais-je supposée comprendre ça ?! » Fulmina Misa alors qu'elle était au bord de la crise de nerf.
« Calme-toi… » Souffla Teto avec un demi-sourire en s'installant sur le lit où Misa était encore allongée. « Tu es vivante, alors pourquoi t'énerver sur quelque chose d'aussi futile ? »
Misa considéra les paroles de l'infirmière et remercia, d'une petite voix, le médecin qui l'avait soigné.
« Il n'y a pas de quoi. » Rétorqua ce dernier en relevant le menton. « Maintenant que tu vas mieux tu vas pouvoir nous aider correctement. »
Misa leva les yeux au ciel. Évidemment, ces pirates ne l'avaient pas soigné de bon cœur mais uniquement pour que sa présence leur soit bénéfique.
« MAIS PUISQUE JE TE DIS QUE ÇA N'EN VAUT PAS LA PEINE ! »
Misa comme les autres tournèrent leurs têtes vers la porte de l'infirmerie. Des exclamations de colère se faisaient entendre, et en vue de l'intensité des voix qui leurs parvenaient, les individus responsables étaient encore assez loin.
Puis, plus aucun bruit ne se fit entendre et Misa supposa que les personnes étaient parties. Soudain, la porte fut ouverte si rapidement que la révolutionnaire cru qu'elle allait se détacher de ses gonds.
« On a un patient doc ! » S'exclama un pirate en posant un pied dans la pièce.
Ce dernier portait un masque et était suivi d’un autre pirate qui ne semblait pas vouloir être là.
« Quel est le problème ? » Demanda Ralph sans quitté son siège.
« Torger s'est blessé et refuse de se faire soigner. » Expliqua rapidement le pirate masqué en traînant le dénommé Torger à l'intérieur.
« Putain mais qu'est-ce que tu ne comprend pas dans "ça va j'ai rien" ?! »
Misa pâli en reconnaissant ce dernier comme étant le pirate avec qui elle s'était battue la nuit dernière. Elle ne se souvenait pas vraiment de leur rencontre mais elle était persuadée que le pirate ne la portait pas dans son cœur.
« C'est pas à toi d'en décider ! » Hurla le premier pirate en forçant Torger à s'asseoir devant le doc.
Misa se retourna vers Maria en cachant son visage d'une main, priant intérieurement pour que le pirate ne la remarque pas.
« À quoi est-ce que tu pensais ? » S'énerva Ralph en découvrant la blessure. « Utilisé un vieux tissu comme bandage et ne pas m'en parler ?! »
Pas de réponse de la part du pirate, à la place, ce dernier tourna la tête avec une moue boudeuse. Misa osa un coup d’œil en direction de Torger et se mordis la lèvre inférieure lorsqu’elle vit que l’avant-bras du pirate était salement amoché ; La cicatrice était évidemment encore ouverte mais avait marqué des rougeurs autour de la blessure prouvant qu'elle s'était bien infectée.
« Hey, la nouvelle ! » Héla soudain le médecin
Misa frémis quand les regards se posèrent sur elle. Elle releva la tête avec prudence, affrontant le regard sidéré de Torger. Cependant elle se reprit en main en se concentrant sur Ralph.
« Tu sais préparer une compresse ? »
La jeune femme hocha la tête avec conviction et le médecin se retourna vers Maria.
« Montre-lui où on range notre matériel et assure-toi qu’elle travaille correctement. »
Misa sauta presque du lit lorsque l’infirmière lui fit signe de la suivre.
« Hey, pas si vite ! » Tempêta Torger d’une voix forte. « C’est à cause de cette fille que je me retrouve dans cet état. »
« Ne cherche pas d’excuse. » Répliqua Ralph en exerçant une pression près de la blessure de Torger.
Ce dernier grimaça sous le coup de la douleur mais n’osa pas répondre.
« Tu aurais dû nous voir plus tôt au lieu de jouer les durs. »
« La plaie n’était pas si profonde… » Se défendit le pirate d’une petite voix.
« Mais elle s’est infectée. » Rétorqua le pirate masqué. « Et voir Marco pour lui demander de te soigner ne sert plus à rien désormais. »
Misa, bien que concentrer sur sa première tâche, ne rata pas une miette de la conversation entre les pirate. Elle s’étonna en découvrant que les pouvoir du premier commandant avait une certaine limite mais se retint de s’exclamer cela à voix haute.
« Nous avons des bandages dans l’étagère à ta gauche. » Désigna Maria du doigt, retirant Misa de ses réflexions par la même occasion. « Et remplit se bol avec de l’eau du tonneau qui se trouve là. » Ordonna-t-elle en passant le récipient à Misa.
Cette dernière se hâta à sa première tâche sans se poser de question.
« Tu as déjà soigné une plais ? »
Misa prit un temps avant de comprendre que Maria s’adressait à elle. La jeune femme finie par secouer la tête en refermant le couvercle du tonneau.
« Je connais la procédure mais je ne l’ai jamais pratiqué… je n’en ai jamais eu besoin. »
« Je vois… » Souffla Maria d’une voix pensive. « Allez comme dis le proverbe ; il faut une première fois à tout ! » Poursuivit-elle avec enthousiasme
« Pardon ? » S’exclama Misa en espérant avoir mal compris.
Cependant elle devait admettre ne pas s’être trompé lorsque Maria chipa le bol d’eau des mains de Misa pour aller le chauffer.
« Tu n’as pas à t’en faire. » Rassura Maria d’une voix douce en remarquant l’air effaré de Misa. « Marco m’a raconté que tu comptais rester avec nous durant un temps et je sais combien il est difficile de faire un voyage en présence de personnes qui nous détestent. Je t’offre une opportunité de te racheter auprès de Torger. »
Maria avait laissé la révolutionnaire sans voix.
« Hum… je… »
« Ne me remercie pas. » Lâcha Maria en allumant la flamme sous le bol.
« Vous… vous n’avez pas peur ? » Demanda Misa d’une petite voix en montrant la flamme d’un coup d’œil. « Je veux dire, avec les mouvement du bateau… »
« Avec le temps on s’habitue et puis lorsqu’on travaille sur un navire avec autant de monde on ne peut prendre aucun risque. Le feu stérilise notre matériel et nous permet d’éviter des problèmes bien plus graves comme la contamination de tout l’équipage. » Expliqua Maria en regardant l’eau chauffer.
« Je comprends. » Souffla Misa d’une voix à peine audible, subjuguée par l’explication.
Elle se trouvait particulièrement pathétique d’avoir peur d’un élément si indispensable pour le quotidien.
« C’est bon ! » S’exclama Maria en s’attachant les cheveux en une basse queue de cheval. « Je vais n’nettoyer la plais alors contente-toi d’appliquer la compresse quand j’aurais fini. Suis-moi, et n’oublie pas les bandages. »
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Bonsoir ou bonjour et bonne année à tous^^
Nous sommes en l'an 2023 et quoi de mieux qu'un nouveau chapitre pour bien commencer l'année !
Aussi je tiens à rappeler qu'il s'agit également de l'anniversaire de notre cher Portgas D. Ace ^^
Ceci étant dit, qu'avez vous pensez de ce chapitre ? De quoi Barbe Blanche et Ace ont-ils discuté ? Misa est-elle complètement guérie désormais ? Et Torger et elle pourront-ils trouver un terrain d'entente ?
N'hésitez pas à laisser vos avis sur ces questions en commentaire et votez si le chapitre vous a plu^^
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