Je passai une semaine à pleurer. C'était bien la première fois que je me sentais blessée par un homme. Aucun homme ne m'avait autant fait mal. Ses mots étaient gravés à jamais dans ma mémoire.

Oui, Lucian avait raison! Je n'étais rien d'autre qu'une prostituée et je devais penser et agir comme telle!

Changer de coiffure et de garde-robe...
-Michael, t'es occupé, chéri? demandai-je en pénétrant dans la pièce qu'il avait l'habitude d'occuper.
-Jamais quand il s'agit de toi, me répondit-il en souriant. Michael n'était pas aussi beau que Lucian, mais il n'était pas laid non plus. Il avait laissé pousser sa barbe, ce qui le rendait incroyablement SEXY!
-J'aimerais changer de vêtements... Pour des vêtements beaucoup plus osés, transparents... Tu ne trouves pas que ce serait mieux?

Il me sembla réfléchir durant quelques secondes.
-Mon imagination m'envoie des scènes pas très catholiques...! C'est une excellente idée !
-Et me faire une coupe carrée, cela m'ira aussi? lui demandai-je d'une voix aguicheuse.
-Tout te va, ma belle! exclama-t-il.
-Il faudrait que tu m'aides un peu pour tout ça...
-Et j'aurai quoi en échange?

Je m'agenouillai à ses pieds, caressant son sexe à travers son pantalon de lin blanc. Il défit la fermeture de ce dernier, descendit son boxer avec. Je pris son sexe, l'entourant soigneusement de mes mains. Je l'entendis soupirer.
-Tu m'as parfaitement compris... lui dis-je avant de le prendre entièrement dans ma bouche. Une bonne gorge profonde pour un bon prix!!!

-Miya, que penses-tu de celle-là? lui demandai-je en lui présentant la nuisette rouge sang que j'avais choisi des mains de notre styliste... Oui, on avait presque tout ce qu'on voulait: un styliste, un médecin en cas d'urgence, des médicaments, un coiffeur... On faisait appel à eux quand on en avait besoin. On aurait pu être heureuse, mais ils nous violaient, maltraitaient souvent... On était pire que des bêtes ici! Et moi, Lucian m'avait humiliée, détruite... C'était comme-ci nous n'étions personnes dans ses lieux où nous servons jusqu'à leur permettre de gagner de l'argent avec nos services. On n'a aucun droit, on n'existait pas!
-Tu ne trouves pas que c'est trop... chaud? me demanda-t-elle, hésitante. Un sourire se dessina sur mes lèvres.
-Parfait! Je la garde! Et les chaussures avec!

Ces derniers temps, j'avais un peu ignorer ma belle Miya... Elle me manquait un peu, dans cet endroit, elle était la seule à me considérer comme sa seule et véritable amie.
-Marie, je me suis trouvée un client riche et il comprend ma langue... Enfin je pourrais m'exprimer dans ma langue natale!

Elle était heureuse, cela se voyait dans ses yeux. Elle avait tant souffert : son mari, sa fille et sa liberté, tout ça lui manquait... Je compatissais à sa douleur. Je m'asseyai près d'elle, plaçant ma main sur ses genoux.
-C'est merveilleux, Miya!
-Alors? me demanda-t-elle avec un sourire rempli de malice.
-Alors quoi?

Je ne comprenais pas ce sourire, cela cachait quoi ?
-Ton cher petit bourreau adoré!
"Ah! C'est de lui qu'elle voulait parler?!" pensai-je avec dégoût. A présent, tout ce que je ressentais pour lui n'était que du dégoût!
-Il n'y a rien! Tout ce que je veux, c'est l'oublier. Je ne veux plus jamais penser à lui.

Je ne voulais plus penser à ses lèvres douces, à son regard de feu, à sa chaleur, à son odeur épicé... Mais c'était plus fort que moi. Je me rappelle de chaque parcelle de son corps, de chaque caresse, de ses mains douces qui parcouraient ma peau... Lucian m'avait ensorcelé, je lui appartenais!

Remarquant la tristesse dans mon regard, Miya prit mon visage entre ses mains et m'embrassa.
-N'y pense plus, ma "bonita"... me répéta-t-elle en m'embrassant à nouveau. Après quelques secondes, je lui souriais.
-Tes lèvres sont toujours aussi douces apparemment, lui dis-je en essuyant les larmes qui venait de s'échapper de mes yeux.
-Pa kriye anko! (Ne pleure plus!) Essayons d'autres habits! me conseilla Miya en fouillant dans mes affaires comme une folle.