On était vingt-six prostituées dans cet endroit. Je m'étais fait des amies mais je ne faisais confiance qu'à "Miya", une dominicaine. La majorité d'entre nous était de nationalité dominicaine d'ailleurs. Elles avaient la réputation d'être "douces comme le miel". Miya avait appris à bien parler le français et le créole haïtien.
-Marie, j'ai un enfant... , m'avoua t-elle un jour. Cela doit être horrible d'être aussi loin de son enfant... J'étais enfermée, il y a déjà cinq mois, j'avais appris à aimer ma nouvelle vie. Depuis ce fameux jour où mon cher bourreau et moi, nous nous étions entretenus, je ne l'avais plus jamais revu. Presque chaque soir, on avait comme obligation d'amener un homme riche dans notre cabine.
-C'est une "chica" (fille)... Elle est magnifique. Elle n'a que cinq ans... Demain, ce sera son anniversaire. Mon mari doit probablement penser que je les ai abandonnés...

Elle pleurait, je ne savais pas quoi lui dire, donner de l'espoir aux gens n'était pas mon point fort... Et je refusais de lui mentir pour qu'elle puisse aller mieux. Si elle voulait partir, elle n'avait qu'à essayer... Moi par contre, je voulais rester! Je voulais prendre mon pied avec mon bourreau. Chaque soir, je me masturbais en pensant à lui... Je ne connaissais toujours pas son nom, mais dans mes rêves, mes pensées et mes murmures, je l'appelais "maître"...

Soumise, hantée, obsédée... Oui, je l'étais! Tout ce qui me retenait ici, c'était mon bourreau sexy à la peau bronzée. Je voulais m'aggriper à ses doux cheveux noirs quand il me pénètrerait... Je voulais toucher ses fesses pour qu'il entre beaucoup plus profondément en moi, sentir sa langue sur mon pubis...

Ces pensées m'avaient donné faim et lui seul pouvait me rassasier.
-Merde! laissai-je échapper en sentant couler le fruit de mon imagination dans mon string.
-Je parie que tu penses toujours à ton "bandito" (bourreau)? me fit remarquer Miya en éclatant de rire. Elle essuya ses larmes.
-Oui, malheureusement... Il me hante tellement!

-Ça, j'avais remarqué! A travers les murs de la cabine, je pouvais t'entendre gémir... Quelle petite coquine que t'es!

J'avais oublié de préciser: Miya et moi avions déjà couché ensemble. Et de toutes les filles que j'ai déjà pu goûter, elle était la plus délicieuse et la plus tendre... Elle était très passionnée.
-Hummm pitit! Genlè map mouri anba bwa sa! dis-je avant de me lever pour me diriger vers ma cabine. Il fallait que j'étanche ma soif... Qui n'aimait pas se satisfaire d'ailleurs? Les petites vierges, peut-être?!

Après ma gatterie je me dirigeais vers la salle de bain afin de me préparer pour ma grande sortie sur scène. Un maquillage assez léger (je n'aimais pas avoir tout un pot de peinture sur le visage), je voulais que l'on me voit telle que je suis!

J'enfilai ma combinaison pour mon show. Au moment où j'allais sortir, une voix me stoppa:
-Ou menm (toi-même), tu restes avec moi!

J'avais déjà deviné à qui appartenait cette voix ferme qui hantait mes nuits: "mon bourreau"! Un large sourire se dessina sur mon visage. Sans trop savoir pourquoi, je sautai à son cou.
-T'es revenu! exclamai-je, heureuse de pouvoir regarder ses yeux noirs comme ceux du diable.
-Je n'étais jamais parti... répondit-il vaguement en me repoussant. C'était dur pour moi de voir ce mépris de lui à mon égard. Il n'avait pas envie de moi... Il fit un pas en arrière, les mains dans les poches,vtoujours avec le regard dur et les sourcils foncés... Il m'excitait grave.
-Poukisa pou'm rete la?! (Pourquoi suis-je obligée de rester?!) lui demandai-je avec dureté. Il voulait jouer au dur, alors j'étais partante. Je ne m'attendais par contre pas à recevoir une gifle.
-Ne me parle plus sur ce ton, salope!

Toujours en touchant ma joue brûlante, je mourrais d'envie de lui rendre le double. Je le regardai droit dans les yeux avant de prendre la direction de la porte... Oui, j'allais lui désobéir!
-T'es sourde? Tu restes ici!

L'ignorant toujours, j'avais continué mon chemin. Il m'attrapa fermement par le poignet, me tournant brutalement vers lui.
-Tu m'écoutes ou je...
-Ou tu me violeras à nouveau!? Ou tu me gifleras!? Ou tu me battreras!? Que feras-tu?! lui hurlai-je, les larmes aux yeux. Je ne voulais plus entendre parler de lui! Moi qui croyais qu'il était attiré par moi, je m'étais lourdement trompée!
-Ou je te ferai ça!

Puis, il m'embrassa sauvagement, ensuite passionnément... Définitivement, il m'étonnera toujours!