Chapitre 17
Lucian ne faisait plus parti de ma vie, j'en étais à présent sûre. Il n'était plus qu'un souvenir, il faisait parti de mon passé et... de celui de mon fils, Lucien.
Lucien était apparu comme un soleil dans ma vie. Il m'a aidé sans s'en rendre compte, m'a appris à apprécier la vie. Lucian était parti mais m'avait laissé une partie de lui... Notre fils, Lucien.
-Ze suis un grand garçon, maman! me cria Lucien quand je m'étais mis à sa hauteur pour le couvrir de petits bisous.
-Tu restes malgré tout mon petit Lulu... Donne-moi un gros câlin, mon chou.
Sans se faire prier, il avait enfermé ses petites mains derrière mon cou. Après ce merveilleux moment, il se détacha de moi en me souriant. Il lui manquait trois petites dents en avant. Mais il restait adorable! Même ses maîtresses étaient toutes tombées sous son charme... Comme moi, je l'étais auparavant envers son père.
-Vas-y! Tu vas arriver en retard Lucien. C'est tout de même ton premier jour de classe.
Lucien avait seulement quatre ans, et il allait déjà faire son entrée au primaire.
-C'est toi qui me mets en retard, c'est pas de ma faute... me reprocha-t-il d'une voix boudeuse. "Est-ce de ma faute si je refuse qu'il grandisse? J'ai si tellement envie de croquer mon bébé!" pensai-je en lui pinçant la joue.
-Okay, vas-y, jeune homme.
-A plus, maman! me dit-il avant de se précipiter avec les autres dans l'établissement. C'était sa première entrée dans les murs du Collège Saint-Jean Évangéliste à Turgeau en tant qu'élève.
"Un autre moment que j'aurais aimé partager avec toi, Lucian" pensai-je avec mélancolie en me redressant.
Je repris le chemin menant à notre demeure à Lalue. J'avais une petite boutique que j'avais ouverte grâce à l'argent qu'Amélia m'avait donné avant de s'envoler pour le Canada. Mais au mois de décembre, elle rentrait toujours en Haïti... Elle gâtait Lucien, à ses yeux c'était son petit-fils... Elle ne m'avait jamais posé de questions sur l'existence du père de Lucien, ce qui me faisait plaisir. Comment pourrait-on croire qu'un ange était né d'une situation aussi horrible? Je voulais qu'il grandisse sans connaître cette horrible vérité. Pour les vacances de Noël, Lucien et moi allions toujours les passés chez Amélia.
-Maman!
A la sortie de l'école, Lucian criait en se jetant dans mes bras. Ses yeux étaient illuminés par tant de joie. Je sentais mon coeur se serrer. J'espérais que Lucian puisse voir ce spectacle là où il se trouvait...
-La journée? lui demandai-je. Et voilà, c'était parti... Il allait tout me raconter, même ce qui n'était pas important. Un vrai radoteur!
-Maman, savais-tu que tous les enfants dans la classe ont un papa?
Le sujet que je voulais à tout prix éviter...
-Non Lulu, je ne le savais pas. lui répondis-je nerveusement.
-Où est mon papa? me demanda-t-il innocemment.
Je ne voulais pas lui briser le coeur.
-Tu sais quoi?
-Non, je sais rien, maman...
J'éclatai de rire. Lucien était encore un bébé... Mon petit bébé.
-Ton papa est parti...
-Pourquoi?
-Pour veiller sur toi, mon chéri.
"Enfin, j'espère." pensai-je.
-Il est où alors? Au ciel?
-Au... Autour de toi. Tu ne le verras pas.
"Au ciel!? Lucian n'était pas né pour le paradis! A moins que Dieu lui ait récompensé de m'avoir fait jouir plusieurs fois dans ses bras ou encore, d'avoir crier le nom divin au moment où j'allais jouir... Non! Cela, j'en doute ! " pensai-je en riant intérieurement.
-Si tu le dis, maman...
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