Chapitre 14
J'allais mourir de faim. La journée n'était même pas achevée que j'étais sûre que j'allais lui donner ce qu'il voulait.
-Je t'ai apporté de quoi manger... m'avait dit Lucian en pénétrant dans la chambre avec un plateau.
-Va chier, connard! lui avais-je crié. Lors de notre dernière engueulade, des hommes avaient amené mes affaires dans la chambre, ou plutôt la prison où je me trouvais. J'avais aussi pris un bain afin d'enlever Lucian de mon corps, mais c'était peine perdue... J'avais toujours des frissons rien qu'en pensant à lui.
-Héléna, j'essaie d'être gentil envers toi et tu fais la dure. Je sais que t'as faim...
-D'accord! Je cède! l'interrompai-je. C'était banal, j'avais cédé pour de la nourriture. L'odeur du riz aux pois chatouillait mes narines. Un sourire s'était affiché sur ses lèvres. Il déposa le plateau sur le lit et je me précipitai dessus.
-Ça alors, t'avais faim, ironisa-t-il. Je fis semblant de ne pas prendre en compte son existence dans cette pièce en continuant mes gestes. Je faillis m'étouffer en avalant de travers, ne faisant pas attention.
-Bon sang Héléna, la nourriture ne va pas s'envoler... Prends tout ton temps.
Je l'ignorai encore. Après avoir terminé mon plat, je me jettai sur le lit. J'avais l'impression d'avoir couru un marathon.
-Quelle politesse! ironisa Lucian à nouveau. Je lui avais encore mis un vent. Je n'avais pas envie de lui adresser la parole.
-Héléna?
Un autre vent. Il s'énerva et s'en alla.
-Putain! criai-je. Je sentais une boule dans ma gorge. C'était pour la première fois que je voulais à tout prix me barrer de cet enfer. Je détestais Lucian... Et malheureusement pour moi, je l'aimais follement.
Des jours et des jours passèrent. Lucian venait me voir de temps à autre. et jamais j'étais arrivée à mettre un pied dehors. A un moment donné, j'avais voulu mettre fin à ma vie. Mais pourquoi devrai-je me priver de ses caresses? De ses baisers?
Lucian me battait quand je refusais de lui obéir. et ensuite il me faisait l'amour pour oublier. Mais je n'oubliais pas!
-Léna? m'appela-t-il. On venait de s'unir pour la quatrième fois dans la journée.
-Oui?
Je l'entendis soupirer avant de continuer.
-J'aimerais te parler de... moi. Je veux que tu saches... qui je suis.
Pouvoir savoir qui il était me donna froid au dos. Je me redressai rapidement, le regardai dans les yeux et caressai ses cheveux d'ébène... Puis je l'embrassai.
-Chuuut! Ne dis rien... Je ne veux pas briser ce moment, Lucian.
-Mais... Tu voulais me connaître. T'as changé d'avis? Pourquoi?
Je m'asseyai sur le lit, lui donnant dos.
-Lucian, je refuse de savoir que t'es marié, que t'as des enfants. Une famille, une épouse qui te comble de bonheur... Je refuse de savoir que je te partage avec une autre qui compte énormément à tes yeux, et moi? Rien! Je refuse d'entendre tout cela, Lucian... Je ne pourrai le supporter!
Il m'embrassa le cou, tout en me murmurant:
-Pourquoi Lena?
Je me tournai vers lui en levant mes yeux. Je ne l'avais jamais autant trouvé beau qu'en ce moment même. Il était nu, incroyablement puissant et se fichait de sa pudeur.
-Parce que... Je t'aime, Lucian.
A un moment, il parut étonné de ma réponse. Aucun son n'avait réussi à percer ses douces lèvres. Cela m'inquiéta énormément.
-Lucian...?
Il sursauta au son de ma voix, comme s'il n'avait plus été de ce monde.
-Héléna, je t'interdis de m'aimer, me dit-il d'une voix sans appel qui me donna la chair de poule.
-Lucian, tu ne peux pas me demander cela...
-Ce n'est pas une demande mais un ordre. dit-il d'une voix trop calme à mon goût.
-Lucian, l'amour ne se dirige pas!
Il m'attrapa fermement par les cheveux et les tira fort.
-Que sais-tu de l'amour!? Tu n'es qu'une sale pute!
Cette phrase me fit l'effet d'une baffe. Les yeux écarquillés, je le regardais abasourdie.
-T'as raison! Je suis ta pute alors. Ta chienne... Tout ce que tu voudras, ce ne sont que des noms... Mais mes sentiments pour toi resteront les mêmes! La haine et l'amour se mélangent, et rien de tout cela ne changera! T'es le premier que j'ai aimé Lucian, et tu resteras le dernier que tu le veuilles ou non.
Étonné de ma réponse, il me relâcha la chevelure.
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