Lentement, j'avais ouvert les yeux. J'avais peur que tout ceci n'était qu'un stupide rêve. Lucian avait les yeux clos.
-Dieu, qu'il est beau... murmurai-je en passant mes doigts dans sa douce chevelure. Je souris, l'esprit confus. Je venais d'éprouver ce dont j'avais tant entendu parler de: l'amour... Et c'était bien au-delà de tout ce que j'avais pu imaginer. Nos corps étaient moites de sueur, une profonde sensation de paix s'était emparée de moi. Lucian était l'homme pour lequel j'étais née.
-Lena? chuchota Lucian à mon oreille en ouvrant petit à petit les yeux.
-Je croyais que tu... dormais? demandai-je, hésitante. Il se souleva pour s'écarter de moi.
-Non! Ne t'en vas pas!

A peine que j'avais prononcé ces paroles que je le regrettais déjà. J'avais peur qu'il m'abandonne.
-Ne t'inquiète pas, je vais juste dans la salle de bain.

Il était debout, nu devant moi, et ne semblait en éprouver aucune gêne.

Il vint me retrouver  quelques secondes après. Le sommeil allait à nouveau s'emparer de moi, mais monsieur avait décidé autrement.
-Debout la dormeuse! cria-t-il en se jettant sur le lit et en déposant plein de petits baisers sur mon dos.
-Grrrr! Va voir ailleurs! lui hurlai-je dessus. Il me retourna afin que je lui donne face, mes seins nus exposés à son regard avec lequel il me dévorait.
-Ahhh non ! Lucian c'est non ! lui dis-je, comprenant ce regard. Il n'avait rien à foutre pourtant de ce que je lui avais dit. Il s'était penché sur ma poitrine, et mes tétons pointaient effrontément sous l'effet du plaisir.
-Avoue que c'est ce que tu veux...

Il caressait mes seins avant d'en prendre un dans sa bouche.
-Lucian... marmonnai j-je en me cambrant contre lui. Il réveillait tant de chose en moi...

Mais on fût interrompu par quelqu'un qui frappait à la porte de la chambre. J'entendis Lucian lâcher de petits jurons qui me firent éclater de rire. Il se leva et enfila un short avant d'aller ouvrir.
-Quoi?! demanda-t-il furieux contre celui qui avait osé l'interrompre.
-Désolé... Je voulais vous prévenir que nous avons apporté ces affaires... Je peux vous poser une question? demanda l'intéressé en me voyant enrouler dans un drap sur le lit, les cheveux en bataille, quand il avait penché la tête pour regarder à l'intérieur, devinant déjà ce qui s'y était passait.
-Vas-y!

On sentait de la colère dans la voix de Lucian. Comment avait-il fait pour passer de bonne humeur à ça en un rien de temps?
-Pourquoi couchez-vous avec elle? Vous savez qu'il est formellement interdit d'avoir une quelconque relation avec ces salopes!
-Ne sont-elles pas là pour baiser? Alors pourquoi me payer d'autres putes si nous en avons ici? Maintenant casse-toi d'ici, imbécile!

Puis Lucian ferma la porte furieusement.
"Dites-moi qu'il n'avait pas dit cela. Je vous en supplie, il ne l'avait pas dit!" suppliai-je au fond de moi. J'avais besoin d'y croire.
-Lena, ça ne va pas? me demanda-t-il, comme ci de rien n'était, en s'approchant de moi.
-Ne fais pas un pas de plus! Ou... le menaçai-je en sentant venir mes larmes. J'avais baissé ma garde, et voilà où cela m'avait conduit.
-Qu'est-ce qui t'arrive?
-Qu'est-ce qui m'arrive... Qu'est-ce qui m'arrive?! Tu veux savoir ce qui m'arrive!? Eben, je suis putain de merde tombée amoureuse d'un enculé! Voilà ce qui m'arrive! lui avouai-je en commençant à enfiler mes vêtements de la veille.
-Où vas-tu?
-Tu ne vois donc pas?! Je fiche le camp d'ici!

Il m'attrapa le poignet, le regard menaçant.
-Tu n'iras nulle part, Helena.
-C'est bizarre, je ne t'avais pas demandé la permission... Essaie de m'arrêter! lui hurlai-je dessus en me débattant.
-Mais, arrête!

Puis il me gifla... Je m'arrêtai net, le regardant comme s'il était pire que le diable.