Chapitre 11
Étendus l'un à côté de l'autre, Lucian m'avait enlevé les cordes. On était essoufflés. C'était la deuxième nuit qu'on avait passée ensemble.
-Lucian, pourquoi? lui demandai-je d'une voix brisée. Pleurer? Oui, je pleurais. J'étais sans le vouloir tombée amoureuse de mon "bourreau", un homme sans coeur, qui ne pensait qu'à satisfaire ses besoins sexuels.
-Pourquoi quoi? me demanda-t-il en tournant son visage vers moi. Je lui donnais dos afin qu'il ne puisse pas voir mes larmes.
-Pourquoi moi? Pourquoi tu ne me laisses pas tranquille? Tu m'as déjà dit à quoi je servais, que je n'étais qu'une salope! Alors pourquoi, Lucian? T'en as pas assez?!
Il me caressa le dos en y déposant des baisers. Je frémis à son contact. Je me giflais intérieurement, j'étais trop faible, Lucian avait trop d'emprise sur moi.
-Lena... ma diablesse... Un jour, je trouverai une réponse à ta question. Maintenant, n'y pense plus et reste ici avec moi!
Il m'entendit renifler, me retourna violemment et toucha mes joues inondées de larmes.
-Lena, je t'en supplie... Ne pleurs pas. T'es forte, n'est-ce pas?
-Lucian, hier... c'était mon anniversaire.
-Je ne savais pas...
-Arrête de te montrer gentil avec moi! Tout ce que je veux, c'est m'éloigner de toi! Je refuse de respirer le même air que toi! Je préfère encore me faire violer par ces salauds qu'être avec toi!!!
-Non! Ne dis pas ! Ne me dis plus jamais ça, ne le pense pas!!!
Il m'embrassa sauvagement, répétant encore et encore de ne plus jamais dire ces mots.
-Lena, je m'en...
Il se tut et me sourit.
-Non, laisse tomber... Tout ce que je veux, c'est t'avoir ici dans mes bras.
-Arrête de mentir! J'ai passé l'âge de croire aux contes de fées... Lucian, laisse moi en paix!
-C'est un ordre? Ben non! Je refuse d'obéir! T'es à moi et rien qu'à moi!
Je pleurai de plus belle. J'aurais beaucoup aimé que ces paroles soient aussi pures que la neige, qu'elles soient sincères. Mais il ne faisait que me mentir et après, il me rejettera comme une vieille chaussette.
Malgré mes pleurs, je me souvins qu'on avait fait l'amour... Oui, j'avais bien dit "amour"... Embrassant chaque parcelle de mon corps, j'avais l'impression que le temps nous appartenait. Que j'appartenais à Lucian.
Secoué de spasme, il se laissa tomber à côté de moi, me prenant dans ses bras.
-Essaie de dormir maintenant... Tu en as besoin.
-Bonne nuit, Lucian...
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