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Avec un peu de magie


L'été touchait à sa fin mais comme toujours, le temps demeurait au beau fixe sur Ardent. Plutôt accoutumé à un climat frais, Antonio s'accommodait plutôt bien de ce surplus de soleil. Lui, un homme du Nord, avait parfaitement trouvé sa place dans le Sud. Il n'était pas avare en travail, ce qui expliquait peut-être tout. En ce début de matinée, il quittait déjà le palais pour se rendre en ville. On lui avait demandé de trouver une bouteille précise pour le soir et il lui faudrait peut-être faire le tour de la ville plusieurs fois, pas question de traîner. La table royale ne souffrait aucun retard, même le plus léger et le brun prenait son travail au sérieux. Déjà, il avait fait le tour de deux caves, sans trouver le cru recherché.

« Personne n'aurait un château Thriller Bark de 1550 ? »

La réponse semblait toujours devoir être négative et après une dizaine de tavernes, l'échanson finit par sincèrement désespérer. Enfin, il n'avait pas le choix, rentrer bredouille n'était pas une option. Finalement, il pénétra dans la taverne de Goa, une jolie bâtisse au Sud de la ville. Elle était bien fréquentée et le patron, un certain Foxy, était plutôt sympathique, quoique souvent d'humeur joueuse. Quand Antonio lui demande la fameuse bouteille, il parut ravi et offrit à boire à l'homme du nord.

« Ce n'est pas tous les jours qu'on me fait une telle promotion auprès du roi ! »

Tout heureux, le jeune homme s'installa donc à une table tout tranquillement et se servit un bon verre. Il avait bien mérité une pause après tout ! L'alcool était délicieux, un peu fruité et délicat, une des meilleures choses qu'il n'ait jamais bu. Travailler pour le palais, cela avait vraiment du bon. Il remarqua alors un garçon un poil plus vieux que lui s'avancer vers sa table. Sans gène, il s'empara de la bouteille entamée et but une gorgée directement au goulot. Quand il s'assit face à l'échanson, Antonio le reconnut : c'était Zoro, le fils de Mihawk le Trancheur. Pourtant, le Roc Sombre était supposé être reparti.

« - Pas mauvais ! jeta Zoro en s'installant confortablement, très à l'aise.

- Euh... Je te dérange ? demanda Antonio, ne sachant pas trop comment réagir.

- C'est plutôt moi... Tu veux que je m'en aille ?

- Non, de la compagnie, ce n'est pas un mal. Je n'arriverai pas à finir cette bouteille tout seul de toute façon, autant qu'elle serve.

- C'est exactement ce que je me suis dit... Tu t'appelles comment ?

- Je suis Antonio du Lion Blanc. Et toi, tu es Zoro du Roc Sombre ?

- C'est ça. Antonio, c'est sympa comme prénom.

- Merci. Mais le Roc Sombre n'est pas supposé être reparti ?

- Officiellement oui, mais le roi a ordonné à mon père de rester pour accomplir... Je ne sais pas trop quoi. Je n'avais pas envie de rentrer de suite au Roc alors je me suis dit que c'était pas mal de rester. Si l'écuyère de mon père reste, il n'y a pas de raison.

- C'est sûr ! Je ne savais pas que ton père avait une écuyère !

- Hum, ça surprend toujours, vu que les gens dénigrent les femmes chevaliers.

- Ce n'est pas mon cas, se défendit Antonio. Je soutiens Crystal l'éclair bleu qui vient de mon pays et je trouve que c'est une très bonne chose qu'il n'y ait pas que des hommes chevaliers !

- Ah, Crystal, celle qui a finit deuxième au tournoi ? Elle était pas mauvaise mais contre Law, c'est difficile. Si Marco avait participé encore, les choses auraient été différentes.

- Tu as l'air d'être vachement calé en termes de chevaliers, souffla le brun, impressionné.

- Mon père est chevalier, j'ai un peu intérêt à m'y connaître, surtout si je veux en devenir un plus tard, tu vois !

- C'est beau d'avoir des rêves, surtout quand on peut les réaliser.

- Et toi, tu veux faire quoi alors ?

- Hum, du moment que j'ai une vie calme, je crois que ça me va.

- Vraiment ? T'es pas très drôle, mon gars !

- Tout le monde ne court pas après une vie d'aventures et de batailles. Ma vie actuelle me convient plutôt bien. Il manquerait juste... Un petit quelque chose.

- Comme par exemple l'éclair bleu à tes côtés ? jeta-t-il après une bonne gorgée d'alcool.

- Sans doute. Attends... Quoi !? manqua-t-il de s'étrangler.

- Ne le prends pas mal mais la façon dont tu parlais d'elle tout à l'heure, même pour une personne comme moi, c'était voyant !

- Garde le pour toi, s'il te plaît, supplia Antonio. C'est mon amie d'enfance et je crois qu'elle ne comprendrait pas.

- Comme tu veux. Enfin, si t'essaies pas de lui dire, tu sauras jamais !

- Je peux savoir quelle expérience tu as pour me donner des conseils de ce genre ?

- Pas beaucoup, admit Zoro, se renfermant subitement, les traits de son visage devenant plus dur. Celle que j'aimais a perdu la vie il y a peu.

- Oh, je suis désolé. Est ce que c'était... la fille du Roc sombre qui a été accusée ?

- Oui, c'était Kuina. Mais elle n'a jamais voulu tuer votre roi !

- Je le sais bien et la princesse Saphir le croit aussi. C'est triste.

- Ouais, je l'ai su. Vous êtes des gens biens dans le Nord, au moins.

- Le Roc Sombre est encore plus au Nord mais vous êtes sympas aussi ! D'ailleurs, il faut que je surveille l'heure, je vais devoir retourner travailler.

- Je vais m'occuper de ta bouteille, tu peux me faire confiance.

- Hum, je ne crois pas, jeune homme » gronda une voix derrière lui.

Le visage de Zoro blêmit et il se retourna lentement, pour découvrir son père qui le toisait avec sévérité. Envolée la belle assurance du garçon face à tant de puissance ! Antonio détailla le visage d'aigle du Trancheur, ce regard qui vous pétrifiait sur place, ces proportions parfaites pour un chevalier et surtout, l'épée qui pendait dans son dos, effrayante et glaciale. Le brun se demandait encore comment il avait fait pour ne pas partir en courant quand il l'avait croisé de nuit, après avoir entendu des voix. Peut-être qu'il y avait quand même du courage en lui.

« - Papa... Je ne savais pas que tu avais du travail pour moi.

- J'ai toujours du travail pour toi, Zoro. Je t'avais demandé de rentrer dans le Nord mais tu ne l'as pas fait alors je veux que tu restes près de moi. Ce n'est pas un jeu.

- Je sais bien, merci, fit-il avec arrogance avant de baisser les yeux.

- N'essaie jamais de me contredire, jeta-t-il avant de se tourner vers Antonio. Si mon fils t'a dérangé, je suis navré... Hum, qui es-tu déjà ?

- Non, ce n'est rien, messire. Je suis Antonio du L....

- Du Lion Blanc, oui, je me rappelle à présent. Nous nous sommes déjà croisés. Et j'ai l'impression que nous nous recroiserons encore...

- Hein ? fit Antonio, de la manière la moins classe du monde.

- File au palais avant d'être en retard. Nous, nous allons devoir partir en quête d'Alana. Je lui ai demandé de trouver la meilleure forge dans le coin et elle aurait dû revenir depuis longtemps.

- A bientôt, Antonio, on se revoit vite !

- Quand tu veux, Zoro ! C'était sympa de discuter ! »

Antonio attrapa la bouteille tant recherchée et partit au pas de course vers le palais, espérant n'avoir pas pris trop de bon temps. Le Trancheur l'intriguait beaucoup et un sentiment de familiarité tiraillait Antonio. Pourquoi allaient-ils se recroiser bientôt ? A ses yeux, le mystère demeurait entier. Pendant ce temps, Mihawk regardait le brun s'en aller en courant, réfléchissant profondément. Zoro observa son père, ne comprenant pas du tout sa réaction.

« - Père... Tu connais cet Antonio ?

- J'ai encore un doute mais cela se pourrait bien. Il me rappelle quelqu'un. Je m'occuperai de cela plus tard, allons trouver mon écuyère.

- Alana ne doit pas être bien loin de toute façon. »

Effectivement, la jeune femme n'était pas loin puisqu'elle se trouvait dans la cour du palais. Derrière un tonneau de la cour du palais pour être précis. Ce qu'elle faisait là ? Eh bien, elle se cachait pardi ! Retenant sa respiration au mieux, elle tâchait de faire le moins de bruit possible. Son maître lui avait confié pour mission de trouver la meilleure forge de la ville et elle avait pensé que ce ne serait pas trop dur à accomplir. Pour preuve, elle avait découvert une adresse très prometteuse quand les ennuis lui étaient tombés dessus. Par ennuis, il fallait comprendre Haruta ! Le jeune homme semblait s'être pris d'affection pour elle et ne cessait de la poursuivre en voulant devenir son ami... Ce qu'elle ne souhaitait pas vraiment à vrai dire. L'amitié, elle en avait avec Zoro et cela lui suffisait bien. Pas la peine d'avoir trente-six amis, quelques uns de confiance lui allaient et ce type ne lui inspirait rien !

« Discrète comme une ombre ! » se répéta-t-elle.

En ayant plus qu'assez de rester derrière son tonneau, et parce qu'elle ne pouvait pas rester cacher là toute sa vie, elle sortit de sa cachette. Alana avançait à pas de velours, scrutant tout autour d'elle. A priori, rien en vu, ce qui la soulagea. Il avait peut-être laissé tomber, au mieux, et au pire, il la cherchait dans un autre coin de la ville. Le mieux qu'elle avait à faire était de rejoindre Mihawk. Au lieu de prendre le chemin principal, elle passa par une cour d'entraînement parallèle, vérifiant chaque allée pour s'assurer de l'absence de son poursuivant. Visiblement, elle en oublia une.

« - Alana, je t'ai retrouvée ! s'exclama la voix joyeuse d'Haruta.

- Et merde, grinça-t-elle entre ses dents, se tournant vers le jeune homme qui venait à sa rencontre. Haruta, quelle... Quelle surprise !

- Je croyais que je n'allais jamais réussir à te retrouver ! Je t'ai appelée tout à l'heure mais tu devais être occupée car tu ne m'as pas entendu.

- Sans aucun doute, oui. D'ailleurs, j'ai encore du travail, si tu veux bien m'excuser.

- Je peux t'aider ? proposa-t-il, d'un grand sourire.

- Non, je vais m'en sortir toute seule, c'est pour mon maître Mihawk.

- Raison de plus ! Avec moi qui connais bien la ville, ça ira plus vite !

- Je connais suffisamment bien pour la mission qu'on m'a confié, merci...

- Peut-être mais je maîtrise plein de raccourcis et à deux ce sera plus sympa !

- Ecoute, commença-t-elle, ne sachant comment continuer sans être impoli.

- Alors, c'est quoi la mission que t'a confié ton maître ? fit-il en lui prenant le bras.

- Hey, t'es Haruta, c'est ça ? s'exclama une voix féminine.

- Oui ? répondit le garçon, se tournant vers l'inconnue et lâchant Alana, à son grand soulagement. Oh, tu es Crystal l'éclair bleu !

- En effet, lança-t-elle. J'ai entendu quelqu'un t'appeler vers les cuisines, je pense que tu devrais y aller. C'était Nojiko, je crois...

- Ma mère ! réalisa-t-il. On se revoit une autre fois, Alana !

- Oui, Haruta. C'est ça. Bon courage pour ton journée » sourit-elle, soulagée.

Il partit au pas de course et toute la reconnaissance de la fille du Roc Sombre alla au chevalier. Crystal venait littéralement de lui sauver la mise. Réajustant ses cheveux, la guerrière du Lion Blanc s'avança vers elle, un léger sourire aux lèvres.

« - Alors ça va ? Il ne t'a pas trop embêté ? demanda Crystal.

- Non, ça va bien. Merci beaucoup, tu m'as sauvé la vie pour le coup !

- C'était rien ! J'ai remarqué qu'Haruta avait l'air un peu collant avec toi et bon, l'expression sur ton visage était clair quand à ce que tu en pensais toi !

- J'imagine très bien. Je ne comprends pas ce qui l'intéresse chez moi.

- Bah tu es plutôt mignonne et tu as du caractère, ça doit lui plaire. De ce que j'ai vu avec Haruta, même s'il n'a pas l'air de s'en rendre compte, plus tu lui résistes, plus il t'aime bien.

- Et si je suis gentille avec lui, je m'en débarrasserais ?

- Là, c'est trop tard maintenant, rigola l'éclair bleu. Il aurait fallu faire ça dès le départ.

- Zut ! L'amour, c'est pas mon truc, je déteste qu'on me suive partout comme ça ! Je tiens à ma liberté non mais !

- Comme je te comprends... Alana, c'est ça ?

- Oui, chevalier Crystal. Mais si je puis me permettre, il y a quand même un gars qui vous suit régulièrement et ça n'a pas l'air de vous déranger !

- Antonio ? Lui ? C'est un ami d'enfance, c'est différent.

- Pourtant, quand il vous regarde, c'est pas de l'amitié.

- On a été élevés ensemble, c'est normal que le lien soit aussi puissant.

- Très bien. Quand même, méfiez-vous !

- Aucun risque. Tu devrais peut-être retourner travailler non ?

- Oui ! Je file, merci encore de m'avoir sauvé la mise ! »

Crystal regarda l'écuyère filer avec un sourire sur les lèvres. Qu'on puisse penser qu'Antonio était amoureux d'elle la faisait rire. S'il avait été intéressé, depuis le temps, il le lui aurait dit quand même ! Elle repartit vers la salle des armes, pour prendre tout le matériel dont elle avait besoin pour s'entraîner. Le brun lui avait promis de l'aide ce soir, pour qu'elle puisse combattre contre des mannequins. Passer du temps avec un ami, ça n'avait pas de prix. En attendant, l'écuyère de Mihawk enfilait les rues à toute vitesse, de peur qu'Haruta ou même un autre type débarque. Quand elle aperçut son maître en compagnie de Zoro, sa joie éclata. Enfin on allait la laisser tranquille car le trancheur ne permettait pas qu'on embête les siens. En plus, elle savait dans quelle forge aller pour aiguiser son épée et trouver de nouvelles pièces d'armure. Sa journée était sauvée.

Avec un petit vent si frais et un ciel si bleu, la journée ne pouvait qu'être belle. C'était ce que Norane pensait, d'autant plus qu'aujourd'hui, les tâches quotidiennes étaient tranquilles. En compagnie du prince et de plusieurs chevaliers, elle prenait soin des pièces d'armure, les nettoyant et passant un produit dessus pour leur permettre de ne pas rouiller. Si c'était un travail d'écuyer dans les autres royaumes, ce n'était pas le cas à Carm. Le roi Garp tenait à ce que tout le monde, même son petit fils, mette la main à la patte. Lui-même nettoyait seul ses propres protections. Cela permettait ainsi aux gens du royaume de passer un moment ensemble et de se raconter des histoires. Tout en prenant soin d'une épaulette arrondie d'un rouge sanglant, probablement une de Kidd, la brune écoutait les autres.

« - S'il y a un autre tournoi, j'y participerai ! décida soudainement Luffy.

- Vous seriez le meilleur, seigneur Luffy, assura Bartholomeo.

- Malheureusement, les princes ne participent pas au tournoi, lui rappela Norane.

- Il faut changer la règle alors ! Ou organiser un tournoi pour les princes !

- Je suis sûre que le prince Ace serait d'accord, sourit la brune.

- Un tournoi pour les écuyers, ce serait bien aussi, rêva Sanji.

- Dépêche toi plutôt, d'être chevalier ! le railla Kidd. Cela me parait normal que nous soyons les seuls à nous montrer en spectacle. Les écuyers sont trop faibles et si un prince venait à se blesser, il faudrait ramasser les morceaux des alliances après ça !

- Les écuyers ne sont pas faibles, ils sont en apprentissages, corrigea Drake.

- Ouais, c'est vrai, le mien est loin d'être une mauviette. Pas vrai, Killer ?

- C'est gentil, messire, fit ce dernier, hochant la tête derrière son masque.

- Toi aussi Sanji, tu deviendras un grand chevalier ! assura Luffy, en souriant.

- Merci, prince. J'ai bien l'intention de me faire un nom, comme mon père avant moi.

- Essaie juste de ne pas devenir l'unijambiste !

- Kidd, ça suffit, le rabroua Drake. Sanji sera bientôt chevalier pour autant que je le sache, puisque je suis son mentor... Et Killer a encore bien des choses à apprendre avant de franchir le pas, puisque tu es un jeune chevalier.

- Ouais ouais, je sais, souffla le rouquin, remettant une décoration en place sur une botte.

- Les chevaliers de Carm sont les meilleurs ! Et les écuyers aussi ! déclara Luffy, sans qu'il soit possible de répliquer. Pas vrai, Norane ?

- Sans doute, sourit-elle. Mais que faites-vous des princes ?

- Eh bien, je suis super fort ! fit le brun, approuvé par des hochements de tête de Bartholomeo.

- Cependant mon prince, répondit avec douceur Drake. Peut-être que contre le prince Ace ou le prince Sabo, les choses seraient difficiles. Et je ne parle pas bien sûr du prince Shanks...

- Il n'a plus qu'un bras maintenant ! protesta le fils de Dragon. Et je suis persuadée que je peux battre Ace ou Sabo, n'importe quand ! Pas vrai, Barto ?

- Absolument, seigneur Luffy ! Rien ne vous résiste !

- C'est beau de rêver, ricana Kidd, subissant un regard noir du petit noble.

- Le prince est presque ton beau-frère, rappela Norane, souriante.

- Pour ce que ça me fait » grinça le rouquin, qui subit un regard noir de son père.

Si Drake avait un regard terrifiant, ce n'était rien en raison du regard que lança Sanji à Luffy durant quelques secondes. Norane le surprit mais cela ne l'étonna pas. Son prince était promis à Nami, la fille de Drake et soeur de Kidd mais l'écuyer blond était amoureux de la belle rousse. Ce qui intéressait la jeune femme, c'était un mystère, elle n'avait jamais dévoilé ouvertement ses sentiments. Cette tension était regrettable mais on ne contrôle pas l'amour, pas plus qu'on ne décide des unions royales. Pourtant, Sanji et Luffy s'entendaient bien sur les autres plans. Seulement, ce sujet ne passait pas du tout. Le prince ne s'en rendait pas compte mais elle voyait chaque jour le fils de Zeff prendre du recul par rapport au petit noble. La brune se recentra sur la pièce d'armure qu'elle astiquait, songeant qu'elle n'avait aucun pouvoir sur ces éléments. Les sentiments de Nami en étaient la clef.

Dans un jardin du palais d'Ardent, le plus isolé, Saphir marchait en compagnie de sa belle-mère. La reine Rouge était si belle et si charismatique que la princesse se sentait toute petite à côté d'elle. Petite mais pas mal à l'aise. Rouge rayonnait d'une aura de bienveillance et tout en elle reflétait une douceur qui tranchait avec la force guerrière de son mari ou même la virilité de son fils. Cela plaisait à Saphir de passer du temps avec elle. Peut-être parce qu'elle n'avait pas vraiment connue sa propre mère ? Les deux femmes s'assirent sur un petit banc de pierre grise, à l'ombre d'un grand chêne et discutèrent. Tout ce que disait la reine était emprunt de sagesse et la fille du Nord buvait ses paroles. Non, pas fille du Nord. C'était du passé, une part d'elle qu'elle gardait enfouie, au fond de son cœur. Désormais, elle appartenait au Sud. Ace l'avait dit, elle était la fille du feu.

« - Tu t'es très bien habituée au Sud, Saphir, sourit la reine. Pourtant, cela n'a pas dû être facile pour toi, avec tout ce qui s'est passé...

- La gentillesse du Sud m'a beaucoup aidé. La tienne aussi, Rouge, la tutoya-t-elle car c'était ainsi que la reine lui avait demandé de s'adresser à elle en privé.

- Oh, tu es adorable. Je suis heureuse d'avoir gagné une fille et que ce soit toi. Dans ce monde trop masculin, un peu de solidarité féminine, ce n'est pas un mal.

- Ce n'est pas moi qui vais le contredire, même si je n'ai pas à me plaindre.

- Ace est gentil avec toi, n'est-ce pas ? Il n'est pas... Brutal ?

- Non, il est attentionné avec moi. Je suis très heureuse à ses côtés. Je crois qu'il a hérité de votre... De ton sens de la douceur. Son sourire est le même que le tien, belle-maman.

- C'est ce qu'on m'a toujours dit. Il ressemble beaucoup à son père mais sur certains points, je me reconnais en lui. En revanche, il a hérité de certaines choses qui lui sont propres. Je suppose qu'il t'en a parlé... S'il ne l'a pas fait, il va m'entendre !

- Oui, il m'a révélé son secret il y a peu. C'était étonnant mais je l'ai accepté.

- Voilà pourquoi je disais que tu es la belle-fille parfaite. Tu portes un regard très humain sur les choses et en ce sens, je t'admire Saphir.

- Pas autant que je t'admire, Rouge ! Tu es si belle et tu sais diriger un palais comme personne. Si je deviens reine un jour, mon rêve serait de devenir comme toi. Aussi assurée, aussi élégante, avec autant de confiance en moi.

- Cela viendra en son temps, Saphir, sourit Rouge, plus belle que jamais. Un jour, tu seras une reine aimée de tous, emplie de sagesse. Je n'ai aucun pouvoir mais je le sais. Pour la confiance en toi, avec la présence d'Ace à tes côtés, elle finira par venir.

- Merci pour ces mots d'encouragement. D'ailleurs à ce propos... Eh bien, je sais que le roi Roger aimerait bien que nous ayons... Enfin, il voudrait un héritier...

- Oh, celui-là, quel rapide ! soupira-t-elle. Faites les choses à votre rythme, cela ne sert à rien de presser le destin. Je lui remonterai les bretelles à ce sujet.

- S'il te plaît, ne dis pas que cela vient de moi. Je ne voulais pas vexer le roi.

- Dire la vérité n'est pas puni ici mais tu n'as rien à craindre. Roger aussi t'aime beaucoup. Nous ne pourrons jamais remplacer tes parents mais nous t'aimons comme notre fille.

- Je n'ai pas connu beaucoup ma mère mais quand je suis avec toi, j'ai l'impression de comprendre ce que c'est. Mais pour mon père, c'est... Différent.

- Bien sûr, ma belle. Nous ne te forcerons pas.

- Je le sais. Le roi Roger est si gentil avec moi, il me couvre de cadeaux mais je ne peux pas... Je veux dire, mon père, c'était Kalgara et... »

Sa voix mourut comme une bougie qu'on éteint. Elle ne pleura pas mais elle n'arrivait plus à ajouter quoi que ce soit. Malgré la gentillesse de Roger, jamais elle ne pourrait le considérer comme son père, étant donné l'amour qu'elle portait encore au sien. Elle s'en voulait de ne pas rendre toute cette gentillesse mais c'était au dessus de ses forces. La rousse la prit dans ses bras avec une tendresse presque palpable. Cela gêna Saphir mais il n'y avait personne d'autre qu'elles deux. Alors, la princesse se blottit dans les bras de la reine, s'accordant un moment de faiblesse. Enveloppée de chaleur humaine, elle ne risquait rien. Un peu d'amour, voilà tout ce dont elle avait besoin.

Pas de danse pour Sasha aujourd'hui. Et pourtant, ce n'était pas un jour de repos, loin de là. On lui avait confié une autre tâche d'un genre un peu particulier : la collecte d'informations. On pourrait se demander pourquoi une telle mission lui était confiée mais c'est justement là que se trouve la réponse. Qui soupçonnerait une danseuse d'espionner pour le compte du roi des rois ? La brune n'en était pas à son coup d'essai, cela lui arrivait de temps en temps et elle devenait meilleure à obtenir des rumeurs intéressantes. La discrétion la drapait à la manière d'une cape et elle savait se faire toute petite. Pourtant, Sasha devait bien l'admettre, personne ne semblait disposer à lui apprendre de choses intéressantes ce jour là.

« Je devrais essayer d'aller dans le quartier ouest, songea-t-elle avant de remarquer une personne passant à côté d'elle. Tiens, celle-là, elle vient d'un autre royaume... Je vais essayer de la suivre, on va bien voir ce que ça va donner. »

La cible était une femme à la chevelure bleue qui devait avoir la vingtaine bien passée et ne venait pas du royaume. D'après ses vêtements, il était fort possible qu'elle soit une courtisane d'un royaume au climat chaud et généralement, ce genre de personnes connaissaient toujours beaucoup de ragots. Discrètement, Sasha la suivit, voyant que la personne se dirigeait vers les quartiers ouest, là où elle comptait se rendre après. Les choses prenaient une bonne tournure. Pourtant, l'inconnue prenait des petites rues peu passantes et accélérait de temps à autre. La brune se crut repérée mais décida que ce n'était pas vraiment possible. Sasha suivit la femme jusque dans une impasse, où les deux filles se retrouvèrent face à face. L'étrangère avait su qu'on la suivait, d'une manière ou d'une autre.

« - Alors, qu'est-ce que tu me veux ? lâcha l'inconnue, qui arborait une tenue magnifique et un visage parfaitement mis en valeur. Pour me suivre depuis aussi longtemps, ce doit être important !

- Tu as l'œil. J'essayais d'être discrète pourtant.

- Oh mais tu l'étais ! Simplement, la filature, c'est quelque chose que je connais moi-même. Tu viens d'Ardent non ? Comment t'appelles-tu ?

- Toi d'abord, trancha la danseuse, intransigeante.

- Comme tu veux. Je suis Borata, ex-courtisane du roi Doflamingo. Ton tour !

- Sasha, danseuse d'Ardent. Que veux-tu dire par ex ?

- Ce détail ne te regarde pas. En revanche, je suppose qu'on t'a envoyé pour obtenir des informations et là, tu peux en obtenir sur l'archipel de Sipango.

- Si tu savais ce que je voulais, pourquoi m'avoir permis de te rattraper ?

- Peut-être parce que je suis prête à te donner ces précieuses données, tiens !

- Tu trahirais ton royaume comme ça, sans raison ? Excuse-moi mais ton comportement est très louche, ma vieille ! Quelle confiance puis-je placer en toi ?

- Oh des raisons, j'en ai mais cela ne te regarde pas vraiment. Alors, tu veux des informations ou pas ? Tu n'as rien à perdre à ce que je sache.

- Que veux-tu en échange ? demanda la brune avec froideur.

- La liberté. Je ne veux plus rester à Sipango et il faut que je trouve un autre royaume où aller, tu comprends. Ardent, Carm... Ailleurs, ce sera bien.

- Mais si tu es une courtisane du roi... Je ne te suis pas.

- Doflamingo est un homme puissant mais qui se lasse très vite des choses. C'est aussi simple que cela. Alors, tu as quelque chose à m'offrir, Sacha ?

- Hum, il va falloir que je me renseigne mais je peux sans doute te trouver un poste au palais... Ou peut-être même dans un autre royaume. Il va juste me falloir un peu de temps... Et des informations qui soient dignes d'intérêt également.

- Cela me semble un compromis très acceptable. Tu es beaucoup plus gentille que ta froideur ne le laisse supposer.

- Je te retourne le compliment. Ta vie n'a pas dû être facile.

- Aucune vie n'est facile, vu comme ça. Il faut faire avec ce qu'on a.

- En effet, Borata. Bon, pour aujourd'hui, une information suffira.

- Doflamingo possède sept bâtards. Sept comme le chiffre magique. Il en connait six et sait qu'il y a un septième tout proche, présent ici. J'ignore pourquoi mais il le veut à ses côtés. Quand il sera certain de l'avoir identifié et d'autres détails, il l'enlèvera de force.

- Euh... Que puis-je faire d'une telle information ?

- Trouver le bâtard avant Doflamingo et ça fait un moyen de pression. Par contre, ne me demande pas qui, je n'en ai aucune idée.

- Très bien. Merci Borata, c'est une bonne première information.

- Le plaisir est pour moi. Je tâcherai de continuer à ramener des informations toujours plus intéressantes. A bientôt, Sasha, et n'oublie pas le marché.

- Non, je n'oublierai pas. Trouve moi d'autres informations si tu peux. »

Borata disparut avec agilité, laissant Sasha perplexe. Avait-elle bien fait de faire confiance à cette fille ? Et si ce n'était qu'un piège ? Pourtant, Borata lui inspirait une certaine amitié et elle se décida à explorer cette voix. Si elle restait prudente, il n'y avait pas de raison que les choses tournent mal. La danseuse allait faire d'autres recherches pour vérifier les informations de la courtisane et éventuellement lui trouver une place, même si Ardent n'était pas très demandeur dans ce type de poste. Carm peut-être ? Ce n'était pas la priorité de Sasha, qui reprit sa route vers le quartier ouest. Borata souriait de son côté. Sa petite vengeance contre ce roi qui avait brisé son cœur pouvait commencer et elle ne l'épargnerait pas, quitte à prendre position pour Ardent, alors qu'elle se moquait du devenir de ce pays.

Au cœur de ses appartements, le prince Ace discutait avec le prince Kuzan. Même s'il y avait beaucoup de tensions entre les deux royaumes, les deux bruns s'étaient toujours très bien entendus, parce qu'ils partageaient une vision de paix sur l'avenir du monde. Mais ce n'était pas la seule raison. Le prince d'Ardent n'avait admis personne d'autre dans la pièce, pas même son fidèle Marco, qui devait se contenter de garder la porte. Les sujets abordés ne concernaient qu'eux et une infime poignée de personnes était au courant de leur sombre secret. Un secret qui les liait d'un côté.

« - Alors, tu l'as finalement avoué à ta femme ? demanda Kuzan, buvant un thé léger.

- Oui. Je n'allais pas le lui cacher éternellement et puis bon, elle aurait fini par s'en rendre compte. Ce n'est pas le genre de chose que j'arrive à cacher tout le temps. Pas comme toi.

- Je sais, ton tempérament est plus impulsif. Elle a bien réagi ?

- Saphir a été surprise mais elle s'est montrée très... humaine. Elle m'a dit qu'elle m'accepterait, avec ou sans cette particularité.

- Tu t'es trouvée une perle rare. Beaucoup auraient eu peur pour moins que ça.

- C'est une fille du Nord et ma femme quand même !

- Tu as un grand respect pour le Nord à ce que je vois. C'est nouveau ?

- Depuis que j'ai appris à connaître Saphir, oui...

- Moi, je n'ai jamais révélé à mes conquêtes que je possédais de la magie. Pas même à celles avec lesquelles j'ai eu un enfant.

- En même temps, tu ne vis pas avec elles ! Et tes enfants, ils ont hérité de tes pouvoirs ? Je veux dire, on sait si c'est héréditaire, la magie ?

- Tu connais la réponse comme moi. C'est du hasard. Et de ce que j'ai vu, mes deux enfants ne l'ont pas. Il n'y a que Robin qui sait qu'elle est ma fille. Pour l'autre... Je préfère attendre un peu pour lui en parler.

- Je pense que cet enfant serait heureux de savoir qu'il a un père comme toi.

- Ou dépité d'être le bâtard d'un prince. Oublions ça. Tu comptes transmettre ta magie à ton enfant pour te poser de telles questions ? »

Ace ne répondit pas et se contenta de regarder le plafond. Se faisant, sa main s'éleva à la hauteur de son visage et se retrouva drapée d'un halo de flammes qui semblait danser de façon irréelle, soumis à un vent imaginaire. Kuzan ne répondit rien et leva sa main un peu moins haut. Il serra le poing et quand il le rouvrit, des flocons de glace flottaient dans les airs au niveau de sa paume, créant un froid par cette journée d'été. Les deux princes savaient utiliser des magies bien différentes et cela les rapprochait pourtant car les utilisateurs de magie étaient rares sur Oren.

« - Tu as fait des progrès Ace, à ce que je vois. Ta maîtrise est plus affirmée.

- Je peux dire pareil pour toi, Kuzan. Je sens le froid d'ici.

- Nos magies peuvent accomplir de magnifiques prodiges, c'est triste de devoir tout le temps se cacher. J'y pense régulièrement en ce moment.

- Hum, nos magies peuvent être aussi terriblement destructrices, je ne crois pas que ce soit une très bonne idée de l'annoncer au monde entier. Il n'y aurait qu'une seule raison qui me ferait annoncer à tout Oren que j'ai la magie du feu.

- Une guerre, devina l'autre. J'espère que ça n'arrivera pas.

- Moi non plus. Nos royaumes sont plutôt ennemis mais je t'apprécie Kuzan.

- Moi aussi, Ace. Mon grand-frère ne partage pas tellement ma vision...

- Sakazuki ? Un type fort, mais j'ai toujours eu du mal avec lui. Il est du genre rigide, qui ne bouge pas de ses positions. Cela ne l'a pas empêché d'être très protecteur envers toi.

- Ce qui est surprenant vu qu'on n'a pas vraiment l'air de trop s'entendre.

- Et toi, tu l'aimes beaucoup aussi. On le sent quand tu en parles.

- A ma manière, je l'admire. Il y a beaucoup de force en lui, hélas pas de magie.

- Les utilisateurs se comptent sur les doigts d'une main. Nous mis à part, il y a qui ?

- Un conseiller de Sipango, Crocodile je crois. La magie de la terre d'après les rumeurs mais pas très bien. Et sinon, ce ne sont que des petits pouvoirs. Discerner vérité et mensonge, je n'ai pas le temps pour ça. Nous sommes les plus puissants mages d'Oren, de lourdes responsabilités reposent sur nous, à mon grand regret, moi qui aime la liberté.

- J'espère que nous n'aurons jamais à nous battre l'un contre l'autre. Je refuse qu'on se serve de moi comme d'une arme et je refuse de tuer un ami. Seulement, pour protéger des gens que j'aime, je serai prêt à le faire. Mon père semble persuadé qu'un complot se prépare.

- Le mien aussi. Je continuerai de rester vigilant et de te tenir au courant.

- De même. Il faudrait renforcer les alliances entre nos deux pays.

- Ce que tu demandes ne va pas être simple, nous partons avec un handicap.

- Il doit bien y avoir un accord que des princes peuvent conclure ! »

Les deux hommes poursuivirent leur discussion, ayant chacun des points de vue différents mais prenant le temps d'écouter ce que l'autre avait à dire. Il y avait une tolérance entre eux qui faisait plaisir à voir mais n'existait pas entre leurs pères. Bien dommage ! Dehors, devant la porte, Marco montait la garde, n'écoutant pas la conversation alors que cela aurait été si simple, d'autant plus que des brides filtraient à travers le bois. Lui aussi, de part son poste de chef de la garde, avait entendu parler de cette possibilité de guerre et il s'entraînait plus que jamais pour être prêt. Un homme devait toujours chercher à s'améliorer, son père Edward le répétait et il le croyait.

« En cas de conflit, je défendrai ce qui est important. »

Mais lui, qui le défendrait ? Il connaissait la réponse et l'oublia car dans le fond, elle le blessait. Son poste lui pesait un peu plus chaque jour. Si seulement la paix pouvait venir et si seulement son prix pouvait être moins élevé...

« Tes sentiments ne comptent pas si c'est pour le bien du royaume. »

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