Our
Lorsqu'elle ouvre les yeux, le soleil est haut dans le ciel, et elle sait qu'elle est déjà en retard pour sa séance d'exercices. Mais elle s'en moque un peu. Totalement, en fait. Les dorures de la suite lui rappellent qu'elle n'est pas chez elle. C'est sa chambre à lui. Lui, qui est allongé à côté d'elle, et respire paisiblement. Elle grimace à l'idée de se faire incendier lorsqu'elle arrivera dans l'arène, se redresse sur un coude.
— Loki...
Il grogne, ouvre péniblement les yeux. Elle sourit en voyant ses cheveux en bataille et son air grincheux, annonciateur d'un jour de mauvaises farces.
— Hmm ?
— On va être en retard...
— Et alors ? Je suis le prince.
— Et l'autre prince va aujourd'hui être couronné roi...
À la mention de son frère, il pousse un grognement digne d'un ours qui vient de se réveiller après avoir hiberné, et s'assied.
— Allez, dépêche, le houspille-t-elle en se mettant debout.
Elle se dirige vers le coin de la pièce, où ont atterri ses vêtements le soir de la veille. Enfin, ses vêtements et son armure, vu qu'elle sort rarement sans. Elle est fière de pouvoir être une femme guerrière, la seule dans cette société encore trop centrée sur l'homme. Elle est fière de porter son plastron et ses épaulettes chaque jour, d'aller chaque jour se mesurer aux meilleurs combattants d'Asgard. Fière d'être elle, tout court.
Mais, lorsqu'elle se retourne, vêtue de pied en cap, elle se rend compte que Loki n'a pas bougé. Et ne semble pas le vouloir. Il n'arbore plus cet air grincheux typique de son réveil, mais un petit sourire mesquin, promesse d'ennuis.
— Loki ? Qu'est-ce que tu planifies encore ?
Elle s'approche à pas mesurés du grand lit, et il la suit du regard. Sans bouger, sans ciller. Méfiante, elle fait encore un pas de plus, jusqu'à pouvoir le toucher. Mais au lieu de sentir de la chair humaine, ses doigts effleurent le vide, et l'illusion se dissipe. Dans la seconde qui suit, elle se sent plaquée sur le matelas, écrasée par le poids du dieu de la malice.
— On reste ici.
— Je te déteste... marmotte-t-elle d'une voix étouffée par les draps dans lesquels son visage est enfoui.
— Ah ?
Il se redresse légèrement, lui permet de se retourner pour lui faire face. Elle sourit. Il a toujours les cheveux en bataille, mais au moins, il est maintenant habillé. Pas que le contraire la dérange vraiment, en fait.
— Tu es insupportable...
— Je sais, réplique-t-il avec un sourire en coin.
Sourire qui ne s'efface pas lorsqu'elle les fait basculer d'un mouvement brusque, et se retrouve au-dessus de lui.
— Avoue que tu as envie de rester, provoque-t-il, narquois.
Elle ne répond pas. Se contente de le faire taire, de l'embrasser, encore et encore, jusqu'à perte de souffle. Elle a l'impression qu'elle pourrait fondre de bonheur. Que rien de plus n'est nécessaire, là, tout de suite. Qu'elle pourrait rester ici pour l'éternité, et qu'elle serait parfaitement heureuse. Et il le voit, et en profite pleinement. L'attire contre lui, l'oblige à poser sa tête sur son épaule.
— Avoue que tu m'aimes, murmure-t-il à son oreille.
— Trop, souffle-t-elle en retour, un feu d'artifices dans la poitrine et des papillons dans le ventre.
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