Sournia, petit village paumé dans les montagnes, un village en otarcie par rapport à la ville. Sournia, ou comme j'aime l'appeler, "Le trou du cul du monde".

J'ai quitté mes amis, mon école, ma ville, un endroit où les gens avaient un grand coeur, pour un village de gros campagnards beaufs paumés en montagne.

C'était... Extrêmement étrange pour moi.

En plus je m'appelle Lahoussine, donc étant donné que c'est Marocain et que les catalans sont de gros racistes de merde, baaah j'ai pas fait bonne impression.

J'étais très mal en venant à Sournia, je n'avais personne à qui parler, je n'avais rien à part la télé et dragon ball Z.

Les gens commençaient à se moquer de moi, parce que j'avais des lunettes avant. Alors, je les ai cassé, et la tête de la personne qui se moquait aussi par la même occasion.

Un inconnu dans un village, une réputation de merde... Ce nouveau départ était extrêmement difficile à vivre pour moi.

Puis, j'ai finalement rencontré un peu plus tard, la personne qui deviendra le petit frère que j'avais voulu avoir.

Mais bon, il n'était pas toujours là et il n'avait pas encore le droit de sortir jusqu'à pas d'heure contrairement à moi qui avait limite tous les droits.

Mais entre temps, j'avais rapidemeny pris énormément de poids. Ce n'est pas dur de savoir pourquoi. Le fait de me retrouver dans un endroit aussi étranges, avec des habitants aussi hostile, un village perdu dans la nature, c'était pas facile pour moi.

Alors je me suis renfermé sur les jeux. Toute la journée je jouais et mangeais des biscuits apéritifs. Je faisais une grosse dépression. Mon hygiène de vie et mon hygiène corporelle laissaient à désirer.

Mais c'est quand j'ai eu cet ami que j'ai arrêté de végéter. Sauf que... Trop tard, j'étais passé de 39Kg à 55KG à l'âge de 9-10 ans, dans les alentours.

Pourtant je n'etais pas bouboule, alors pourquoi mon corps était si lourd?

Bref, cela me valait des moqueries, donc des bagarres (parce que quand on se moque méchamment de moi, j'ai tendance à frapper X)) donc une réputation de merde et donc de nouvelles moqueries.

En trainant avec mon meilleur ami de cet époque qui à l'heure d'aujourd'hui est mon petit frère, j'ai rencontré plusieurs autres personnes. Des amis, des gens que je n'appreciais pas, et des gens qui n'étaient à mes yeux ni amis ni ennemis mais juste des connaissances. Et... Je l'ai rencontré. Elle. Elle était belle, elle était gentille, elle me défendait et à l'heure d'aujourd'hui elle me défend toujours.

Elle s'appelait Syndelle. C'était une fille dont j'étais amoureux à l'époque, mais je n'avais jamais eu le courage de lui avouer. Oooh oui, je ne tremblais pas face à un sanglier de plusieurs centaines de kilos, mais une simple fille me faisait perdre tous mes moyens. Je n'avais pas confiance en moi à cause de mes moqueries. Peut-être suis-je trop gros pour elle? Peut-être qu'elle voudrait un mec avec des abdos? Voilà le genre de réflexion que je me faisais.

Je me maudissait d'avoir perdu mon temps sur les jeux vidéos, mais je n'en voulait pas à ma console, au contraire. Moins j'avais confiance en moi, plus je me renfermait sur ma console, plus je grossissais, plus j'avais de moqueries, moins j'avais confiance en moi. C'était un cercle vicieux.

Les adultes du villages ne valaient guère mieux que les enfants, ils répétaient tout, entre les fausses rumeurs comme part exemple comme quoi ma mère couchait avec des gens dans la voiture tandis que je dormirait à l'arrière, ou encore comme quoi je volais pas mal de choses aux gosses bref entre les fausses rumeurs et la discrimination, les adultes en faisaient voir de toutes les couleurs.

Pour eux, ma mère n'était pas Jennifer, mais "La maman de Lahoussine" (Ça me fait rire parce que aujourd'hui JE suis "Le fils de Jennifer" xD) Bref je faisais beaucoup de conneries, toujours à me battre, toujours à tout casser, à tout escalader, à entrer dans des propriétés privées pour le kiffe de franchir l'interdit. Mais plus je grandissais plus mes conneries s'aggravaient.

J'allais voir un psychologue qui un jour, a fait basculé ma vie.

Il m'a envoyé dans un établissement pour me séparer de ma mère parce que notre relation était trop fusionnelle, début d'année de CM2.

La Perle Cerdane, établissement situé en Cerdagne, un endroit encore plus paumé que Sournia je n'aurais pas cru ça possible mais pourtant c'était vrai.

Établissement ayant pour but de prendre en charge les enfants et adolescents diabétiques, obèses, hémophiles et d'autres problèmes de santés ou autres handicaps.

Quand je suis arrivé, je n'en croyait pas mes yeux. Je ne voulais pas y aller, mais mon éducation m'ayant appris à ne pas montrer mes faiblesses, j'ai fait comme si ça ne me faisait rien.

Je me suis intégré en faisant L'Idiot, mais entre les têtes à claques, les racailles et les gens sans intérêts, j'ai du faire un choix. J'ai donc choisi de trainer avec les racailles. Ils N'étaient pas très différents de là où j'habitais dans le nord.

Ils avaient aussi cette notion de respect que les K-Sos se faisant appeler racailles d'aujourd'hui n'ont plus.

Bref, j'ai passé 6 mois là-bas, en voyant ma mère un week-end par mois ce qui était loin d'être suffisant.

Pour son anniversaire, ma mère est allée à Paris manger à la tour Eiffel avec son copain. Moi qui voulait à tout prix y retourner, j'étais frustré non seulement à cause du fait que je ne puisse pas aller à Paris, mais surtout de ne pas avoir pu souhaiter un bon anniversaire à ma mère.

J'ai rencontré une personne que je considérais à l'époque comme une grande soeur. J'avais dix ans, elle en avait 16. Elle m'a appris à danser et à me lâcher, à montrer aux gens la bonté qui était en moi. Elle était juste géniale...

Cette personne m'a initié aux légendes urbaines traditionnelles, bloody Mary, Dame blanche etc... Je me sentais si bien avec elle.

Puis, elle a du partir. Je me rappelle encore, j'avais versé tant de larmes qu'on aurait pu remplir une piscine municipale, je me suis enfermé dans la salle de bain, et me suis assis sous l'eau froide en pleurant toutes les larmes de mon corps. J'étais encore plus triste que à la mort de mon grand père, c'est vous dire.

Plus tard, j'ai connu mon premier amour "réciproque", mon premier vrai baiser.

Ça a duré un jour, elle m'a quitté juste après.

Non je n'étais pas triste quand elle m'a quitté, j'étais sorti avec parce qu'elle voulait, et qu'elle écrivait mon nom dans sa chambre un peu partout, je ne voulais pas qu'elle se fasse engueuler je voulais qu'elle arrête.

Même si petit à petit je commençais à tomber légèrement amoureux, je n'avais que faire de l'amour, à cette époque je considèrais ce sentiment comme un sentiment de faible (aujourd'hui je le pense encore mais c'est plus compliqué, en plus j'suis très faible alors X))

Bref, je commençais petit à petit à me faire à la vie à la perle cerdane (y'a beaucoup de fois l'article "à" .-.)

Même si parfois je faisais des crises, j'en faisais de moins en moins.

Et un jour, enfin, je pu partir.

Un moment de calme. Enfin j'allais retrouver une vie à peu près paisible.

Mais.. Ça allait être le calme avant la tempête. L'énorme tempête qui allait foutre le bordel dans ma vie. Heureusement, j'aurais un peu de répit avant de finir l'année scolaire CM2 Chez moi.

Entre CM2 et 6eme j'ai eu un chien

Mais on a du le donner parce qu'on pouvait pas le rendre heureux...

J'ai beaucoup pleuré, moi qui avait grandi avec des animaux, moi qui ne trouvait que les animaux comme forme de vie intéressante, j'avais du donner mon chien.

Heureusement je savais qu'il allait être bien, on l'a donné à une amie de ma mère.

Ce jour là, ma mère m'a regardé pleurer et m'a dit "Tu sais, le malheurs des uns fait parfois le bonheur des autres"

Maintenant je me sers de cette citation mais pas à bon escient malheureusement,et ce sans même le contrôler. Quand je fais mal exprès et que je me délecte de la souffrance que j'inflige, je dit toujours "Ton malheur actuel fait mon bonheur". Bref.