Chapitre 28 : La mort est loin d'être ennuyante
Arkadi se réveilla dans une pièce qui lui était inconnue. Une douleur lancinante émanait de son ventre. Il tenta de se redresser pour y jeter un œil, mais faillit perdre connaissance tant ce geste aggrava la douleur.
Ne pouvant faire autre chose que de rester coucher dans ce lit, il s'efforça de se remémorer ses derniers moments de conscience. Il se rappelait avoir combattu un groupe de Terriens armés de fusil. Au moment où ses compagnons et lui avaient compris que leurs cris paralysants ne pourraient traverser leur casque, il s'était cru perdu. Heureusement, Élizabeth avait fait diversion en fonçant droit sur eux ainsi avec le vaisseau. Gregory et lui en avaient profité pour les prendre par surprise grâce à leur variation de camouflage. Ils avaient risqué gros à prendre d'assaut une trentaine d'hommes à eux seul, mais selon toute vraisemblance, ils avaient réussi. La preuve en était qu'il se rappelait avoir aidé Marc à revenir au vaisseau. Le reste n'était qu'un vague souvenir.
Un bruit à l'extérieur de la pièce attira son attention. Il reconnut le pas léger mais décidé d'Élizabeth qui s'approchait. Son odeur arriva à ses narines avant même qu'elle n'ouvre la porte etune douce chaleur s'alluma dans sa poitrine. Elle pénétra dans la chambre sans un seul regard vers lui et se dirigea vers un fauteuil installé près du lit. Elle tenait dans ses mains un sandwich et un verre d'eau. Elle s'assit en prenant une bouchée de son repas.
— Bonjour, formula Arkadi.
Élizabeth sursauta en criant avant de s'étouffer violement avec sa bouchée.
— Bordel ! finit-elle par dire après une longue quinte de toux. T'aurais pu me dire que tu étais réveillé !
Arkadi ne put s'empêcher de sourire. Il la trouvait de plus en plus mignonne lorsqu'elle s'emportait ainsi.
Elle souleva un sourcil en réponse à son sourire avant de continuer ses invectives.
— Et puis tant qu'on y ait, tu n'avais pas envie de me dire que tu étais blessé dans le vaisseau ?!
— Marc semblait plus mal en point que moi. Je voulais que tu t'occupes de lui d'abord, se défendit-il.
— Eh bien tu avais tort ! Ce n'était qu'une grafigne à comparer de toi. Un centimètre plus haut et la balle aurait transpercé ton foie. Le médecin t'a rescapé de justesse !
— L'important c'est que Marc est toujours en vie et moi aussi. Non ?
Il tenta un léger sourire, ce qui ne fit qu'empirer la colère de le démone devant lui.
— T'as fini de penser aux autres avant de penser à toi ?!
— Je n'y peux rien Éli, je suis comme ça.
— Eh bien, dis-toi que sur ce coup-ci, tu as foiré ! Tu as oublié de penser à moi !
À ces propres paroles, Élizabeth se figea en écarquillant les yeux. Elle détourna ensuite le regard et mordilla ses lèvres, le rouge aux joues. Arkadi fronça les sourcils.
— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda-t-il après un long moment de silence.
— Rien. Laisse tomber.
Il tenta de se redresser dans le lit, mais la vive douleur qui brulait dans son ventre le rappela à l'ordre. Il serra les dents et respira un bon coup avant de continuer :
— Non désolé, cette fois-ci je n'ai pas envie de laisser tomber. Qu'est-ce que tu voulais dire ?
— Je... j'ai...
Elle abaissa son regard sur ses doigts et joua avec la peau autour de son pouce.
— J'ai eu peur de te perdre, lâcha-t-elle d'un trait.
À ces mots, une chaleur agréable emplit la poitrine d'Arkadi. Elle s'était inquiétée pour lui ! Elle tenait à lui ! Il ne put s'empêcher de sourire face à cet aveu.
Elle leva des yeux incertains vers lui.
— Hé, luciole ?
— Oui ?
— Approche un peu.
Elle se pencha légèrement vers lui.
— Encore un peu.
Elle glissa sur le bout du fauteuil, s'inclinant un peu plus.
Il passa une main derrière sa nuque et l'attira à lui. Ses lèvres effleurèrent les siennes d'un tendre baiser.
Elle recula son visage et le scruta de ses yeux toujours incertains. Elle semblait à la recherche de quelque chose. Il soutint son regard un long moment et elle finit par sourire timidement avant de l'embrasser à son tour. Il goûta ses lèvres avec douceur, espérant lui démontrer par ses gestes qu'il s'était lui aussi attaché à elle.
— Tu ne te sauves pas à la course après ce que je viens de te dire ? demanda-t-elle, une fois leurs lèvres séparées.
Il ricana doucement.
— Primo, je suis cloué au lit, il n'y a aucune chance que je puisse m'enfuir, plaisanta-t-il. Deuxio, pourquoi le ferais-je ?
— C'est ce que les hommes font d'habitude. Non ?
— Pas sur Proxima en tout cas. Ce sont plutôt les femmes qui se sauvent en courant...
Élizabeth se mordilla la lèvre.
— Comme Anya ? hasarda-t-elle.
Akradi scruta son beau visage. Elle semblait si insécure et fragile en ce moment. Il glissa une mèche blonde derrière son oreille, lui caressant la joue au passage.
— Anya a simplement compris avant moi que nous n'étions que des amis. Je suis beaucoup trop impulsif pour elle et elle est beaucoup trop ennuyante pour moi.
La jolie blonde sourit. Elle quitta sa chaise pour venir s'installer sur le lit à ses côtés, se blottissant dans le creux de son bras.
— Et moi je ne suis pas ennuyante ? minauda-t-elle.
— Tu rigoles ? J'ai failli mourir quatre fois depuis que je te connais !
— Quatre ?!
Elle fronça les sourcils et pinça ses lèvres d'une manière adorable.
— Hmm... la bataille, le désert... mais sinon les autres ? demanda-t-elle.
— J'ai failli être assassiné par un soulier à talon haut !
Elle gloussa à ses côtés.
— Et la quatrième ?
— J'ai presque perdu pied en descendant du balcon tellement j'étais perturbé par tes seins pressés contre moi, répondit-il affichant son sourire le plus charmeur.
— Bon et bien moi j'ai failli mourir trois fois à cause de toi.
— Le désert, la bataille et... ?
— J'ai presque déboulé les marches après t'avoir croisé en petite serviette dans le corridor.
Arkadi ne put s'empêcher de rire, fier d'avoir cet effet sur elle. Rire qu'il regretta aussitôt tant la douleur lui vrilla le ventre. Il serra les dents en grimaçant.
— Tu sais que si je n'avais pas l'impression qu'on me rentrait une lame dans l'abdomen au moindre de mes mouvements, je te prendrais dans mes bras pour te faire l'amour pendant des heures ?
Élizabeth gloussa avant de se redresser sur ses coudes et plonger son regard dans le sien.
— Et je te laisserais faire avec plaisir, lui souffla-t-elle.
Arkadi grogna de frustration comme toute réponse.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro