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Chapitre 1 : Condamnation

L'atmosphère paisible et feutrée de la salle du Conseil contrastait horriblement avec le sentiment d'angoisse que ressentait Élizabeth.

Assise près d'Alexander, elle assistait aux derniers moments du procès de ses amis les plus chers. Des vitraux laissaient passer une lumière bigarrée dans la pièce qui accueillait les membres de l'assemblée et les accusés. Ces derniers se trouvaient à l'avant, face à une estrade où siégeaient les douze membres du Conseil, tous descendants des fondateurs de Proxima B.

Douze lunes s'étaient écoulées depuis l'arrestation de ses amis Tom, Maxim et Anya. Ils étaient soupçonnés de vol et d'assaut. Des gardes proximiens les avaient interceptés quelques minutes avant leur voyage de retour vers la Terre, les empêchant de quitter cette planète qui les avait accueillis temporairement.

Cela faisait maintenant presque trois mois proximiens que leur vaisseau s'était posé sur cette planète qu'ils croyaient à l'origine stérile. Leurs premiers pas sur Proxima avaient détruits toutes leurs certitudes. 

Ce qu'ils ignoraient alors, était l'existence d'une colonie terrienne fondée il y a environ deux cent cinquante ans. Dans une mission suicide vers Proxima, des criminels avaient été envoyés dans l'espace. Ils avaient réussi à taire leur survie pendant toutes ces années, prospérant sur cette planète paradisiaque à l'insu des habitants de la Terre.

Néanmoins, l'arrivée imprévue d'Élizabeth et ses amis sur Proxima avait peut-être tout gâché. Au moment de leur arrestation par les dirigeants proximien, un vaisseau mère qui provenait de la Terre avait pénétré dans l'atmosphère de la planète. 

Selon Alexander, les nouveaux arrivants avaient pris contact avec le Conseil quelques heures après leur apparition soudaine. Élizabeth n'avait eu aucun contact avec eux et ignorait la raison de leur venue sur cette planète. Elle avait espéré, pendant un moment, que ses amis et elle étaient la cause de leur présence ici, que ces nouveaux arrivants terriens avaient l'intention de les sauver et les ramener dans le système solaire. Toutefois, leur dessein semblait tout autre.  

— Maxim Evans, Terrien. Tom Anderson, Terrien. Anya, descendante Cooper, 10e génération. Intrusion, vol et agression.

Élizabeth revint à la réalité en entendant le secrétaire prononcer sa tirade monocorde habituelle. Le verdict était sur le point de tomber. Elle retint son souffle inconsciemment, une boule d'angoisse se formant dans sa gorge.

— Mes Sieurs, Ma Dame, commença l'Ancien Voronov. Après délibération entre les membres du Conseil, nous vous déclarons coupables du vol de matériel appartenant au peuple proximien. En ce qui concerne le chef d'accusation pour agression, selon les témoignages recueillis, nous déclarons Anya Cooper coupable. Enfin, le chef d'accusation pour intrusion est retiré, comme aucune loi proximienne n'interdit l'accès à ces territoires.

À la suite de ce verdict arbitraire, Élizabeth sentit une colère inouïe s'emparer d'elle. Elle serra les poings, enfonçant ses ongles dans ses paumes. Alexander déposa doucement la main sur son bras, sans doute pour la prévenir. Sa situation était déjà précaire face au Conseil, comme il lui avait répété à maintes reprises. Un seul faux pas et elle rejoindrait ses amis au banc des accusés.

L'Ancien Bennet prit ensuite la parole.

— Le Conseil vous condamne à l'exil dans le désert. Vous serez conduit au centre de celui-ci demain matin et tout retour vers les terres vertes sera interdit. Si vous désobéissez, la peine de mort sera votre seule sentence.

Des murmures se propagèrent dans la salle, telle une vague incontrôlable. Plusieurs Anciens assistaient à l'audience et bien que la plupart avaient manifesté leur animosité envers les accusés durant le procès, un petit nombre s'opposaient à leur condamnation. Parmi les membres du Conseil, Élizabeth avait noté que deux Anciens semblaient plus enclin à les défendre : L'Ancien Chén, une femme d'une trentaine d'années et l'Ancien Thomson.

Élizabeth observa la réaction de ses amis. Maxim était tourné vers Anya et tentait tant bien que mal de lui enserrer les mains, malgré les liens qu'ils avaient aux poignets. Tom, lui, fixa longuement une des Anciens avant de se retourner vers Élizabeth. Il souleva les épaules en lui lançant un regard désinvolte. Même dans cette situation, il semblait prendre les choses à la légère. Il ne réalisait peut-être pas que l'exil dans le désert était un moyen détourné pour les condamner à la mort. Élizabeth, elle, en était pleinement consciente.

Un garde s'approcha de ses amis pour les guider vers la sortie. Ne pouvant plus rester ainsi sans rien faire, Élizabeth se leva d'un geste rapide avant même qu'Alexander puisse l'en empêcher. Elle bouscula les autres spectateurs assis dans la rangée pour rejoindre ses amis. Maxim se tourna vers elle, mais un garde s'interposa entre eux.

— Personne ne parle aux accusés. Une dernière visite sera possible demain matin, avant leur exclusion.

— Exclusion mon cul !! Vous n'avez aucun droit de les retenir prisonniers ainsi !

— Élizabeth, arrête ! avertit Alexander qui l'avait rejointe. Il lui empoigna le bras pour l'empêcher d'avancer plus loin.

Le garde ignora les paroles d'Élizabeth d'un air hautain et escorta ses amis à l'extérieur de la salle. La terrienne se retourna vers les membres du Conseil dans l'intention de les injurier, mais elle s'arrêta net lorsqu'elle croisa le regard émeraude de l'Ancien Chén tourné vers elle. Ses yeux légèrement bridés reflétaient une affliction et un désarroi qui désarçonnèrent Élizabeth. La Proximienne lui sourit tristement avant de quitter son regard. Elle descendit de l'estrade en suivant ses confrères et consœurs du Conseil sous l'œil médusé de la terrienne.

***

Le lendemain, Élizabeth et Alexander furent escortés au poste de garde, dans le quartier des Anciens. Le bâtiment se trouvait en face de la Tour où avait eu lieu le procès, à quelques rues de la maison d'Alexander où elle avait séjourné ces derniers temps. « Séjourné » était un bien grand mot, puisque deux gardes étaient postés à l'entrée de la demeure jour et nuit. Ils l'accompagnaient dans ses moindres déplacements. C'est pourquoi elle se sentait, de manière détournée, prisonnière des Proximiens.

Une fois arrivés sur place, ils entrèrent dans le bâtiment en pierre ornée de banderoles bleues sur lesquelles se retrouvaient des symboles dorés dont elle ignorait la signification. Un homme les accueillit à l'entrée pour les mener vers l'aile des accusés. Ils longèrent un interminable couloir gris et froid, nu de tout ornement, avant de s'arrêter devant une porte gardée par deux Proximiens. L'un d'eux cogna sur la porte et l'ouvrir pour les laisser entrer. Ils pénétrèrent dans une grande pièce éclairée par une lumière naturelle provenant d'une immense fenêtre. Elle y découvrit Anya et Maxim, main dans la main, assis sur le rebord de la fenêtre et Tom qui faisait les cent pas. Il s'arrêta à la vue des nouveaux venus pour se diriger d'un pas rapide vers eux.

Élizabeth le rejoignit et se logea dans les bras ouverts de Tom. Celui-ci la serra sans retenue, aussi fort qu'il le put. Maxim s'approcha d'eux pour les étreindre également. Leur trio avait survécu à l'impossible, surmonté des centaines d'épreuves. Elle ne pouvait croire que dans les prochaines minutes, ils seraient séparés pour toujours.

Élizabeth sentit l'eau envahir ses yeux, des larmes qu'elles auraient normalement refoulées si elle avait encore eu l'énergie pour le faire.

Après un long moment sans échanger de paroles, Tom et Maxim desserrèrent leur étreinte. Anya s'approcha et prit les mains d'Élizabeth dans les siennes. Ses yeux bleu-gris reflétaient toute sa tristesse.

— Ne t'inquiète pas, je vais tout faire pour assurer notre survie dans le désert, lui murmura-t-elle.

Malgré le fait qu'elle n'avait jamais été proche d'Anya, Élizabeth savait qu'elle pouvait lui faire confiance. L'attachement de la Proximienne envers Maxim était sincère. Il n'y avait aucun doute, Anya aimait profondément le terrien et il l'aimait en retour. Un amour qui l'avait persuadé de rester sur Proxima avec elle, avant même leur condamnation. Les deux veilleraient l'un sur l'autre et sur Tom également.

— Je veux partir avec vous ! leur annonça Élizabeth, un peu surprise elle-même de sa déclaration.

Maxim secoua vivement la tête.

— Non, ne fais pas ça. Tu as une chance de survivre ici, de revoir la Terre comme tu le voulais. Je ne te laisserais pas venir avec nous.

— Comme si tu pouvais m'en empêcher ! J'ai seulement qu'à voler quelqu'un ou assommer un garde et ils m'embarquent !

— Il n'en est pas question ! tonna Tom, ce qui surprit tout le monde. Tu restes ici et tu t'arranges pour nous sortir du désert !

Élizabeth resta muette devant le ton directif de Tom. Il se mettait rarement en colère et ne donnait jamais d'ordre. En l'examinant davantage, elle s'aperçut qu'il avait l'air épuisé, comme s'il n'avait pas dormi depuis des jours.

Elle finit tout de même par hocher la tête, bien malgré elle.

Alexander, qui était resté discret jusqu'à maintenant, s'approcha d'Anya pour la serrer dans ses bras. Il sembla lui chuchoter quelque chose à l'oreille pendant l'étreinte, car Anya acquiesça, alors qu'ils se séparèrent.

— Il est temps de partir, annonça le garde derrière eux.

Les trois amis se regardèrent, réalisant probablement tous en même temps que c'était la dernière fois qu'ils se voyaient.

Tom s'approcha d'Élizabeth pour déposer un baiser sur son front comme le ferait un grand frère.

— Au revoir, Lizzie. Prends soin de toi.

Maxim s'approcha à son tour pour la serrer dans ses bras une dernière fois avant de rejoindre Anya près du garde. Ils quittèrent la pièce, la laissant seule avec Alexander.

Une douleur vive se propagea dans tout son corps, oppressant sa poitrine pour remonter jusqu'à sa gorge. Elle ne put retenir davantage ses larmes, qui creusèrent un sillon sur ses joues. Des sanglots incontrôlables s'échappèrent de sa bouche. Elle était maintenant seule, complètement isolée, sur une planète qu'elle détestait au plus haut point. 

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