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Troubles reflets (Victorian Johnlock)

Hello, hello! Comme vous pouvez le voir, si vous ne le saviez déjà, j'ai rouvert les prompts! Vous avez tous le mois de novembre pour m'en envoyer :) Pensez à repasser lire les règles, j'ai changé deux-trois trucs importants! J'ai beaucoup de mal à trouver le temps d'écrire en ce moment (infinie tristesse T^T), mais sachez que plus vous m'envoyez votre prompt tôt, plus j'aurais le temps d'y penser et éventuellement de l'écrire ;)

Bises en chocolat! <3

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Pour @Nova_Holmes !

Fandom: Sherlock Holmes (A.C Doyle)

Prompt: "... En Victorian ou en BBC, cela m'est égal. Les deux figurants de disputent pour une raison quelconque, John Watson part du Baker Street, ( pas pour toujours, juste pour se calmer les idées ), et va dans un bar. On apprend que son père était alcoolique, et que les addictions peuvent être héritées dans les gênes. Alors que tout le monde croyait que seul/e Harry/Harriet en avait hérité, on comprend que John est aussi alcoolique, mais qu'il s'est calmé. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il naime pas son/sa frère/sœur.Car ils se ressemblent trop en gros. Donc John est saoul et il a l'alcool triste. Il a quelques problèmes, et il essaye même de mettre fin à sa vie. Mais Lestrade le voit dans cet état, et appelle/envoie un télegramme à Sherlock Holmes. "

Je n'ai pas respecté quelques uns des détails que tu m'as donné, mais j'espère que ça te plaira!! Biz :3



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La porte claqua dans le dos de Watson, qui ressenti la déflagration comme un coup de feu. Il continua à marcher, pourtant, sans trop savoir comment, pourquoi, pour où. Il fallait qu'il fuisse, vite, qu'il coure, qu'il s'échappe, ou sa colère risquait de retomber et il prendrait conscience des conséquences de ses actions – et cela, cela, il ne pouvait pas. Pas maintenant, pas comme ça.

Il s'éloigna du 221b et tourna dans la première rue venue, puis encore et encore, jusqu'à s'éloigner des beaux quartiers et se laisser avaler par l'immense métropole industrielle. Il lui faisait confiance pour le recracher quelque part, le moment venu, dans un endroit où il pourrait enterrer – ou noyer – sa misère.

Car il se sentait misérable, oh, si misérable ! Comment avait-il pu...

Non, non, il ne devait pas y penser, il ne devait pas se laisser distraire. Il avait l'impression que s'il regardait en arrière, s'il prenait la mesure de ce qu'il venait lui-même de briser, il trébucherait et dégringolerait la pente qui se terminait dans cet endroit sombre, ce gouffre amer, où il avait déjà échoué par le passé.

La nuit était tombée, sur la ville et sur son cœur, trainant avec elle des ombres aux dessins familiers. Une porte s'ouvrit sur sa droite, projetant sur les pavés un cadre de lumière jaunâtre, où s'agitaient des formes d'hommes et d'objets. Une musique discordante rayait le silence, accentuée par les accents pâteux des soulographes qui s'apostrophait joyeusement. Watson tourna la tête vers la vitre du pub, dont les vitres encrassées ne laissaient percevoir que des silhouettes floues, indistinctes, des couleurs et des mouvements qui se mêlaient et se fondaient, comme un tableau aux couleurs brouillées.

L'ancien soldat sentit quelque chose se réchauffer au creux de son ventre, mais pas d'une chaleur aimante, amicale, non, quelque chose qui ressemblait plus aux sournoises flammes de la tentation. Il connaissait cette sensation, ce désir lancinant de trouver un peu de réconfort, de chaleur, de compréhension, cette promesse d'oubli et de pardon. La scène, derrière la vitre, ressemblait à un rêve chatoyant, un ailleurs qu'il savait illusoire mais qu'il ne parvenait pas à repousser. Et qu'avait-il à perdre, vraiment ? À quoi bon chercher à lutter contre l'inévitable ?

L'instant d'après, il était au comptoir, une chope dans ses mains. Il n'avait pas eu besoin de réfléchir, ses vieux réflexes étaient là, déjà, ceux qu'il avait eus la naïveté de croire disparus : ils avaient commandé à sa voix, ses mains, ses pieds, ils l'avaient fait reconnaître comme un des leurs, un habitué.

Il pencha son regard dans sa chope, où patientait une bière trouble. Son propre visage lui apparut, déformé par la boisson et les regrets. Quelqu'un frappa sur le bar, un peu plus loin, brouillant le reflet. Lorsque l'image revint, il lui semblait qu'elle avait changé : il s'agissait du regard de Holmes, à présent, son cher, cher Holmes, blessé, stupéfait.

Watson renversa sa chope dans sa bouche, laissant le liquide amer se déverser dans sa gorge, offrant à son corps un peu de chaleur. Lorsqu'il redescendit la chope, la vision de Holmes n'était pas partie, alors il but, il but jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien, et quand il ne resta plus rien, il demanda de quoi boire encore. Sa colère s'était effondrée, mêlant ses ruines aux regrets qui l'empoisonnaient lentement. Il lui faudrait boire plus que ça, bien plus, pour oublier...

Le pire, c'est qu'Holmes n'avait pas pensé à mal, et il le savait. Il n'avait fait qu'une plaisanterie, une remarque sur l'alcoolisme d'un client, suivit d'une taquinerie sur sa ressemblance physique avec Watson. Mais cela avait suffit au docteur pour revoir, en flash, des lambeaux arrachés de souvenirs... l'ombre terrifiante d'un père titubant, dont les yeux rouges et la main lestes les faient crier, crier, pleurer...

Il but encore.

Son frère qui vole une bouteille dans le cellier pour la monter dans leur chambre, dans le grenier...

Il avala une nouvelle gorgée.

La silhouette d'Harry, inerte, sur un trottoir sale, face contre terre, lui qui appelle, qui appelle, et son frère qui ne répond pas...

Il ne s'embêta pas à remplir son verre, commandant directement à un barman blasé une bouteille à consommer.

Bien sûr que je peux arrêter, John ! Quand j'en ai envie ! Mais pourquoi s'en priver ? Allons, ne fait pas cette tête, je te promets de ne pas aller trop loin...

-Menteur... Tous des menteurs, marmonna Watson en continuant à descendre son vin, sans même prendre garde au goût ou à la sensation de brûlure dans son gosier, sans rien retenir d'autre que ces souvenirs qui l'obsédaient, l'accusaient, le terrifiaient, le détruisaient.

Un hôpital, quand, exactement ? Il avait tout fait pour oublier le lieu et la date. On a retrouvé votre carte dans sa poche, Docteur Watson. Je suis désolé. Vous le connaissiez bien ?

-C'était mon frère, sanglota Watson en pressant une main déjà malhabile sur ses yeux humides.

Le vin qui tournoyait dans son verre prenaient des reflets rubis à la lueur des lampes, qui jetaient à sa surface des éclats blafards, comme des débris d'obus, des étincelles de fusils...

... le soleil se reflétant sur du sable chaud, et du vin – non, du sang – tellement de sang ? – sur ses mains, ses bras, ses habits, et ce corps qui ne répond plus – mon Dieu, il était si jeune, si jeune ! Et ces cris, quand ces cris cesseront-ils ? J'arrive, j'arrive ! Trop tard, toujours trop tard, je n'ai plus rien pour votre douleur, je vous en prie, non, pardonnez-moi, tenez le bien, Murray, je vais amputer... Trop tard, toujours trop tard... Buvez avec moi, Murray, vous l'avez bien mérité...

Il n'y avait plus de vin, déjà. Mais le monde commençait à tournoyer autour de lui et ses pensées à se déliter, calmant légèrement l'amertume des souvenirs qui le rongeaient, comme des rats lâchés au cœur de ses entrailles, grignotant lentement le reste de sa vie, tout ce qui se trouvait à l'intérieur de lui, jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un corps vide, qu'un homme mort, une marionnette à la face humaine.

Il demanda deux autres bouteilles. Il se souvenait des techniques – s'accoler à une table pleine, faire semblant qu'on commande pour un groupe, se mettre dans un coin, sans se faire remarquer.

Comment était-il sensé survivre à cette foutue guerre ? Comment était-il sensé voir ces hommes mourir, tout le temps, autour de lui, se sentir si inutile, si impuissant, et ne pas se briser ? Certains avaient choisis l'opium, certains se consumaient dans des bordels, et certains se réfugiaient au fond des flasques et des bouteilles, partout où trainaient les liquides frelatés qui pourraient les soulager, ne serait-ce qu'un instant, du fardeau d'être vivant.

Et puis, au fond, il avait toujours su qu'il finirait ainsi. Son frère avait fini ainsi, son père avait fini ainsi, et son propre père avant lui. De la dégénérescence, diraient les scientifiques. L'alcoolisme dans les veines. Pourquoi lutter contre un tel déterminisme ?

La salle commençait à devenir trouble, le monde lointain, cotonneux. Il était temps : il entamait sa troisième bouteille.

Comment avait-il été assez stupide pour penser qu'il en avait réchappé ? Que le sevrage forcé par la maladie qui avait suivit ses blessures de guerre avait suffit ? Et comment avait-il pu penser qu'il était à la hauteur, qu'il avait le droit de vivre avec Holmes, de se faire passer pour un ami fidèle, un homme honnête, alors qu'avait toujours rôdé, au-dessus de sa tête, le spectre de l'addiction ? Un menteur, voilà ce qu'il était, un tricheur, un faux-semblant.

Il n'y avait plus rien, dans sa bouteille, il fallait aller autre part, trouver autre chose : il ne pouvait pas s'arrêter là, pas alors qu'il était encore capable de penser, de ressasser ses souvenirs et cette image maudite de son détective choqué, blessé. Que lui avait-il dit, déjà ? Il ne se souvenait même plus. La remarque – anodine, si anodine, une simple taquinerie, bon sang ! – l'avait atteint en plein cœur, et il avait explosé, il avait crié... Il avait crié des choses à propos de l'inhumanité de Holmes, de sa personnalité abjecte, de son cœur de pierre... Mon Dieu, mon Dieu, avait-il vraiment dit ça ?

Ses jambes tremblaient – tout son corps tremblait – le monde tanguait, les sons étaient déformés, et chacune de ses pensées résonnait démesurément dans son crâne, comme hurlées dans une caverne sans fond.

Il était dehors. Il faisait froid. Un autre endroit, il lui fallait un autre endroit – il lui suffisait de suivre les signes, c'était les mêmes partout, en Inde, en Afghanistan, à Londres... Certains bruits, certaines rues, certaines silhouettes... des barmans sans considérations et sans questions, des boissons sans autre saveur que celle de l'alcool, des pièces insalubres, mal éclairées...

Il avait crié sur Holmes. Il lui avait crié dessus. Comment avait-il pu faire une chose pareille ? Depuis qu'ils se connaissaient, presque un an à présent, le détective n'avait pas une fois levé la voix contre lui, pas même pour lui reprocher ses cris au milieu de la nuit, lorsque les cauchemars s'invitaient, ou les défauts de sa santé, qui le ralentissait lors des enquêtes. Et lui, il lui criait dessus, il l'accusait de choses abjectes, à cause d'une remarque, d'une simple remarque... Et il courrait dans le premier bar venu ensuite... Oh, oui, il était bien le fils de son père !

Un sanglot lui échappa, abîmant sa gorge rendue rapeuse par la mauvaise boisson.

Il avait perdu Holmes. Il avait tout perdu. Cette vie qu'il menait depuis son emménagement au 221b, cette vie qu'il aimait tant, plus que n'importe quelle autre période de son existence certainement... Il l'avait lui-même abîmé, froissé, déchiré, en l'espace de quelques secondes.

De drôles de bruits lui firent relever la tête. À travers le voile cotonneux qui avait élu domicile entre le monde et sa conscience, il distingua vaguement des uniformes de policiers. Ses jambes se levèrent, mues par d'ancien réflexes, et se dirigèrent d'elle-même vers l'une des trois sorties secondaires où se pressaient déjà les clients, fuyant les arrestations sans chercher à en connaître la raison. Il crut entendre quelqu'un prononcer son nom et se mit à courir, sans trop savoir pourquoi, traversé par une vague de panique incontrôlable. Ses pensées tournaient en ronds dans sa tête, se cherchant les unes les autres sans réussir à s'assembler. Sa jambe brûlait, son épaule et ses yeux aussi. Ses joues étaient froides, à l'inverse, glacées de larmes versées. Il courut et courut, persuadé qu'il ne s'arrêterait jamais.

Il lui fallut un instant pour réaliser qu'il s'était effondré.

Où était-il ? Tout était si calme. Sa panique était retombée. Tout était retombé, ses souvenirs, ses pensés, ses regrets... Il n'y avait plus que le vide et le calme, enfin. Ah, s'il pouvait rester dans cet état pour toujours...

Il baissa les yeux. Quelque chose de noir se mouvait en contrebas, heurtant régulièrement un petit muret. De l'eau. Il se pencha pour regarder longuement, fasciné, les mouvements sombres de ce monstre indistinct, que la lune soulignait de reflets aussi tranchants que des lames de scalpels.

Son poing serrait une bouteille à moitié pleine. Il se mit à boire lentement, pensif, penché au-dessus de l'onde obscure.

Le froid qui glaçait ses joues avait commencé à se répandre dans le reste de son corps engourdi. Il ne sentait plus son épaule, ni sa jambe. Sa main se tendit. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il avait envie de toucher l'eau. Était-elle aussi douce qu'elle en avait l'air ? Et s'il s'y lovait, comme dans un lit, si elle se refermait autour de lui ? Il faisait si noir, là-dedans, que personne ne pourrait le retrouver, ni son père, ni son frère, ni Murray – personne. Peut-être même que, privé de lumière, il parviendrait à oublier l'air blessé de Holmes et l'abominable certitude d'avoir tout détruit, d'avoir échoué. C'était un soulagement, finalement. Ce qu'il craignait était enfin arrivé.

Il pouvait cesser de s'en faire.

La bouteille échappa à l'étreinte de sa main engourdie. Il y eut un « flop », lorsqu'elle toucha l'eau, puis plus rien.

-Reviens, sanglota Watson en voulant tendre une main dont les doigts tremblaient. Je suis tout seul...

Il se pencha encore. Il allait la rejoindre, ce serait plus simple. Il allait simplement...

-WATSON !

Il sentit quelque chose lui attraper l'épaule et le tirer vers l'arrière.

-Non ! s'exclama-t-il en tendant une main impuissante vers le cercueil froid, le sanctuaire de paix, qui lui échappait.

-Watson, regardez-moi ! Regardez-moi !

Mais Watson n'avait envie de regarder personne. Il se sentait misérable, il en avait honte, et cela le rendait plus misérable encore.

Il se roula en boule et ferma les yeux.

Peut-être avait-il plongé dans l'eau, finalement : les ténèbres l'engloutirent sans difficultés.

~

Quelque chose persistait à vouloir s'enfoncer dans son crâne. Quelque chose qui frappait à répétition, sans se lasser, à un rythme de plus en plus effréné. Il voulut ouvrir les yeux pour l'identifier, mais un rayon de lumière pure lui transperça la rétine et se ficha à l'arrière de sa tête, lui arrachant un grognement de douleur indistinct.

Où était-il ? Que se passait-il ? Un goût pâteux, désagréable, lui emplissait la bouche. Ses pensées se succédaient sans se suivre vraiment, lui fournissant des fragments d'images et de sensations absurdes. Et cette douleur, bon sang...

Il retenta d'ouvrir ses paupières, très, très lentement, sans flancher lorsque la lumière l'attaqua de nouveau, plantant ses griffes directement dans son cerveau. Des couleurs commencèrent à se laisser connaître, dessinées en formes de plus en plus précises, de plus en plus familière. Il était dans sa chambre, dans son lit. Il tourna précautionneusement la tête de l'autre côté.

Assit dans un fauteuil, un Holmes aux lourdes cernes l'observaient, une étrange expression sur le visage.

-Bonjour, Watson, dit-il doucement.

Et tout revint d'un coup au docteur, la remarque, sa colère, sa fuite, le bar, l'autre bar, la Tamise... La honte le heurta de plein fouet, l'enveloppa dans un cocon brûlant. Il sentit ses joues devenir cramoisie et son ventre se tordre, alors qu'un nœud bloquait sa respiration. Holmes l'avait retrouvé dans cet état... Oh mon Dieu, mon Dieu, mais que devait-il penser de lui ?

Incapable de supporter plus longtemps le poids de son regard, il couvrit de ses mains son visage, où quelques larmes perlaient déjà. Il aurait préféré mourir plutôt que d'être vu ainsi par Holmes ! Sans la moindre hésitation !

-Watson, répéta la voix du détective, toujours aussi doucement.

Il semblait s'être rapproché. Watson crispa ses mains dans ses cheveux et se recroquevilla sur lui-même, conscient d'être puérile et sot, désirant désespérément mourir ou disparaître dans l'instant. Il n'arrêtait pas de repasser dans sa tête l'idée qu'Holmes l'avait vu ainsi, encore et encore.

Il sursauta lorsqu'une main se posa sur son poignet. La main sembla hésiter, puis raffermit sa prise et l'éloigna de son visage, exposant ses yeux pleins de larme à la lumière et au visage de Holmes, agenouillé à son chevet.

Il voulut ouvrir la bouche pour s'excuser, mais sa voix ne sortit que sous forme de sanglots.

-Je suis désolé, hoqueta-t-il. Oh, je suis désolé, Holmes, tellement désolé...

L'autre main du détective se posa sur son front et glissa dans ses cheveux, qu'elle caressa doucement, tandis que son autre pouce traçait à l'intérieur de son poignet des petits ronds lents, répétitifs.

-C'est à moi de m'excuser, Watson, répondit Holmes d'une voix légèrement vibrante. J'ai agi comme le plus parfait des imbéciles.

Watson rit au milieu de ses larmes.

-Vous ? Impossible !

Le détective sourit tristement.

-Et pourtant, mon cher Watson... J'aurais dû savoir, j'aurais dû comprendre bien plus tôt ! Je vous en prie, Watson, pardonnez-moi, vous vivez avec un détective incapable de déduire les choses les plus importante à propos de la personne qui lui est la plus proche !

-La plus proche ? répéta faiblement Watson, le cœur frissonnant légèrement. Oh, comprit-il, vous voulez dire, qui habite avec vous...

-Je voulais dire ce que j'ai dit, Watson, répondit Holmes en se relevant.

Le docteur ressentit cruellement l'instant où sa main quitta son front et son poignet. Mais avait-il le droit de s'en plaindre ? C'était normal qu'Holmes s'éloigne de lui. En fait, il allait certainement s'éloigner définitivement...

Alors pourquoi faisait-il le tour du lit ?

Holmes sourit en s'asseyant à ses côtés, adossé à la tête du lit. Sa main se glissa de nouveau dans les cheveux de Watson, d'abord tremblante, hésitante, comme un enfant devant un objet fragile, puis douce et lente, comme on caresse un trésor inestimable.

-Je suis désolé, répéta Watson en tremblant, submergé d'émotion.

-Vous n'avez pas à vous excuser, Watson...

-Ce que je vous ai dit...

-Ce n'était qu'une simple réaction à ma remarque déplacée, et assez insensible, de toute façon, pour prouver que vos accusations n'étaient pas infondées.

-Elles l'étaient ! protesta Watson en se redressant subitement – ce qu'il regretta aussitôt, vu que ses pensées, certainement entraînées par l'élan, en profitèrent pour s'écraser contre l'avant de sa boite crânienne. C'était faux, reprit-il, entièrement faux, et je n'ai jamais pensé, ne serait-ce qu'une seconde, la moindre des choses que je vous ai dites ! Il faut me croire, Holmes ! Insista-t-il en voyant le détective baisser le regard.

Sans réfléchir, il attrapa ses mains et les serra dans les siennes.

-Vous êtes la personne la plus formidable que je connaisse, déclara-t-il en tentant de passer dans sa voix toute sa conviction. Vous êtes le meilleur des détectives et le meilleur des hommes.

Quelque chose brilla dans le regard de Holmes, qui entrouvrit les lèvres, comme pour répondre, mais resta silencieux, choqué.

-Je suis sincère, mon cher, cher Holmes, répéta Watson. Et je ne vous demanderai pas de partir, bien sûr, c'est moi qui chercherai un nouvel endroit.

-Partir ? Répéta Holmes d'une voix blanche.

-Je sais qu'après m'avoir vu dans cet état, personne...

-Watson ! Le coupa le détective, indigné. Il est absolument hors de question que vous quittiez Baker Street ! Je veux dire... à moins que vous ne le désiriez vraiment, bien sûr...

Watson savait qu'il aurait dû dire oui, qu'il aurait dû saisir sa chance et faire sa valise – car vraiment, il n'avait pas le droit d'habiter encore avec Holmes – mais il s'en trouvait incapable.

-Je... commença-t-il avant que sa voix ne se brise. Je suis désolé, répéta-t-il une nouvelle fois avant de fondre en sanglots.

Holmes l'attira contre sa poitrine et le laissa pleurer, une main glissée à l'arrière de sa tête et l'autre dans son dos.

-Calmez-vous, John, dit-il doucement, près de son oreille. Tout va bien. Après, vous me raconterez tout, et nous verrons ensemble ce que nous pouvons faire pour vous aider, d'accord ?

-Mais si... sanglota Watson dans son cou. Si on ne peut rien...

-Cher Watson, répondit affectueusement le détective, en peut toujours quelque chose. Vous me trouvez peut-être sage, mais à mes yeux, vous êtes le meilleur des hommes, et le meilleur des amis. Je me fiche de leurs théories sur la dégénérescence et l'hérédité des gènes de l'alcoolisme. La science à tort.

Watson laissa échapper un petit rire au milieu de ses larmes.

-C'est bien la première fois que je vous entends dire une chose pareille !

Holmes ne dit rien. Il se contenta de sourire et déposa un baiser sur sa tempe.

Les larmes finirent par se tarirent, mais ils restèrent encore longtemps enlacés, sur le lit, en silence.

-Merci, souffla Watson.

Holmes le serra un peu plus fort.

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