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L'Ange aux ailes blanches (Destiel)

Pour @kanade210 !

Fandom: Supernatural

Prompt: " du Destiel dans un univers un peu conte de fée comme tu l'as fait pour du Johnlock et Mystrade avec par exemple Sam et Dean en chasseur et Cas une créature qu' ils  doivent tuer. Mais ils le rencontrent sans savoir qu'il est cette créature et quand ils l'apprennent , ils n'arrivent pas à le tuer. Et peut-être en plus une autre personne qui elle n'hésite pas à vouloir tuer Cas et Dean se sacrifie pour lui et finalement tout est bien qui finit bien par le pouvoir de l'amour."

Devant vos yeux, l'exemple parfait de l'histoire  qui se voulait courte et se retrouve à plus de 4700 mots sans demander l'avis de personne XD J'espère que ça te plaira! Biz :3

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L'Ange aux ailes blanches


Il était une fois un royaume lointain dirigé par un roi sorcier extrêmement puissant. Les années passant, toutefois, l'ennui vint à se faire sentir, sur ce trône si haut perché. Les mortels qui entouraient le roi ne suffisaient plus à le divertir. Ils vieillissaient trop vite, étaient trop faibles, et finissaient toujours par mourir, tandis que les décennies passaient sur lui sans lui offrir la moindre ride. Alors, pour contrer cet ennui qui menaçait de le dévorer de l'intérieur, il se mit à créer.

Son pouvoir n'avait pas de limite. Dans un premier temps, il créa des objets. Des miroirs qui ne reflétaient rien, des bourses qui ne désemplissaient jamais, des pierres molles, des plumes dures... Puis, trouvant cela bien lassant, il se mit à concevoir des lieux. Des forêts enchantées aux arbres mouvants, des champs d'herbes carnivores, des lacs sur lesquels on pouvait marcher, des cascades qui coulaient à l'envers...

Mais tout cela n'était pas encore assez. Alors le roi décida de façonner des êtres vivants.

L'histoire ne dit pas exactement comment. Certains racontent qu'il s'empara de mortels qu'il modifia horriblement. D'autres prétendent qu'il modela de l'argile, de la roche, de l'or ou des diamants. Quelques-uns murmurent qu'il ne créa rien, mais se contenta d'amener à lui des créatures d'un autre monde.

Toujours est-il qu'en l'espace de cinquante ans, le roi avait rassemblé autour de lui toute une armée de créature ailées dont le pouvoir était tout juste inférieur au sien et la longévité presque infinie. Il s'amusa de longs siècles durant avec ses créatures, qu'il faisait appeler « Ange ». Il les laissa réduire les humains en esclavages, les tuer, les utiliser, les malmener ou les récompenser, selon leur bon plaisir. Parmi tous ses anges, il établit une hiérarchie stricte et se délecta de les voire s'entredéchirer pour gagner ses faveurs, comme il se délectait de les voir lui obéir les yeux fermés.

Puis il se lassa de nouveau. C'est alors qu'arriva ce que nul n'aurait jamais pu croire : le roi tomba amoureux. Nul ne sut jamais vraiment de qui, exactement, ni comment, ni pourquoi. Tout ce que le conte raconte, c'est qu'il ne s'agissait pas d'un Ange, mais bel et bien d'un être mortel. Submergé par l'ampleur de ses fautes et des torts qu'il avait causé aux hommes, le roi ordonna à ses anges de se prosterner devant eux, de se mettre à leur service, et de les aimer plus qu'ils ne l'aimaient, lui.

Hélas, peut-être s'agissait-il du seul ordre qu'il ne pouvait leur donner impunément.

Les anges se déchirèrent. Le plus puissant d'entre eux, qui se trouvait aussi le plus près du roi, tenta de le trahir en se soulevant contre lui. Dans la bataille qui s'ensuivit, le souverain perdu l'être qu'il avait aimé. Du jour au lendemain, il disparut.

Nul ne le revit plus jamais.

Les anges s'éparpillèrent un peu partout dans la contrée. Certain s'allièrent pour se livrer des guerres sans mercis. D'autres se suicidèrent. D'autres partirent à la recherchent du roi. Et d'autres encore se mirent à errer, tuant et détruisant sans vergogne sur leur passage, convaincu que personne ne pourrait les arrêter.

Ici commence réellement cette histoire. Trois cents ans après la disparition du roi, alors que le pays, sans souverain, n'était plus qu'un vaste champ de ruines où les humains, réunit en petits groupes, tentaient plus ou moins de survivre.

Comme toutes les véritables épopées, elle débute dans une taverne bondée, au milieu des rires et des conversations.

Deux jeunes hommes étaient accoudés au bar. Personne ne leur cherchait de noises : il ne fallait pas être sorcier pour reconnaître leur armure de cuir frappée du blason des Winchester, la célèbre et terrible famille de Chasseurs. À eux seuls, on racontait qu'ils avaient terrassé cinq anges, mis fin à une dizaine de malédiction, traversé des zones dont nul ne revenait jamais, et occis tous ceux qui avaient essayé de les assassiner.

Ils n'avaient pas l'air bien méchants, pourtant. Le plus grand consultait un gros grimoire, directement posé sur le bar, qu'il comparait avec des morceaux de parchemins étalés un peu partout. Ses cheveux longs, bruns clairs, formaient une courte natte sur son épaule. Le deuxième, les coudes posés sur les parchemins, dévorait avec enthousiasme une tarte aux fraises tout en faisant de l'œil à la serveuse, qui lui répondait en rougissant.

-Dean ! Protesta le plus grand. Tu en mets partout ! Comment veux-tu que je lise la moindre incantation s'il y a de la confiture dessus ?

-Je croyais que tu faisais des recherches que notre prochaine cible, rétorqua l'autre en engloutissant gaiement ce qui lui restait de pâtisseries, pas que tu révisais tes cours !

-Dean, si je voulais retourner à l'école de Sorcellerie, je l'aurais déjà fait, soupira l'autre en adoptant le ton de l'argument mille fois répété. Quand est-ce que tu vas me lâcher avec ça ?

-Je t'enverrai un pigeon pour te prévenir.

-Ah ah, très drôle. Au lieu de proférer des âneries, écoute un peu ce que la tenancière m'a dit. La semaine dernière, l'un des enfants du village, aveugle de naissance, à disparu. Tout le monde l'a cherché sans succès, une journée et une nuit entière, avant de convenir à regret qu'il avait dû rentrer dans les bois et se perdre.

-Le pauvre... Mais qu'est-ce qu'on peut y faire ?

-Laisse-moi finir, tête de nœud. Le gosse est réapparu, comme par magie, trois jours plus tard. Sans une seule égratignure, l'air ravit. Il a dit qu'il avait rencontré un homme avec des ailes qui l'avait soigné et lui avait indiqué le chemin de la maison. Et tu veux savoir le plus beau ? Il avait retrouvé la vue.

Le beau visage de Dean s'assombrit. Sa main se porta à sa ceinture, où dormait un poignard cranté marqué de symboles anciens.

-Un Ange, dit-il gravement.

-Tout prêt du village, acquiesça Sam, les sourcils froncés.

-Je connais cette tête, soupira Dean. Accouche. Quel est le problème ?

-Ça ne colle pas, lâcha Sam. Si le gosse avait vraiment rencontré un Ange, il n'aurait jamais vécu pour le raconter. Et pourquoi un Ange lui redonnerait la vue ? Ça n'a aucun sens.

-Il a peut-être maudit l'enfant, suggéra Dean. Ils l'ont mit en quarantaine, j'espère, dans un cercle de purification et de révélation ?

-Jo, la tenancière, m'a affirmé que oui. Apparemment, aucune malédiction.

Ils restèrent un long instant silencieux, perdus dans leurs pensées.

-Il y a autre chose, lâcha Dean. Quelque chose que tu hésites à dire. Crache le morceau, Sammy, on a pas toute la nuit.

-Dean... hésita l'autre. Et si... Je veux dire, éventuellement... Si l'Ange... Si l'Ange n'avait voulut aucun mal à l'enfant, ni au village ?

-Comment ça ? Tu penses qu'il a un plan plus vicieux ?

-Non, je me disais que, peut-être... Peut-être n'était-il pas mauvais.

Dean lui jeta un regard choqué.

-Pas mauvais ? Si papa pouvait nous entendre, il aurait fait une syncope. Tu connais les règles, Sammy. C'est pas humain, on le tue. Point.

-Les ordres... grommela Sam en rangeant ses papiers et son grimoire dans sa sacoche.

-Nous partons demain matin, trancha Dean en se relevant. Au menu du soir : pâté d'Ange.

-C'était pas drôle, Dean.

-Tais-toi, Sammy, je suis hilarant ! Protesta l'aîné en quittant la pièce, drapé dans sa dignité.

~

Le bois, tout autour d'eux, vibraient de vie. Les feuilles bruissaient d'oiseaux pépiants, les herbes hautes ondulaient lorsqu'un lapin ou un renard se donnait la course, et les buissons frémissaient sous le passage de biches, de chevreuils, ou de sangliers. Le très ancien et très délabré sentier qu'ils suivaient depuis plusieurs heures étaient couvert de dizaines de traces animales, témoignant du passage de bêtes parfois plus grosses qu'eux.

Dean regrettait d'avoir dû laisser Impala, sa superbe jument noire, à l'auberge. Il se serait senti plus en sécurité sur son dos. Hélas, la forêt était bien trop touffue pour la laisser passer et, de toute façon, on allait pas combattre l'Ange à dos de cheval.

-Rappelle-moi pourquoi on suit le sentier, déjà ? Lâcha l'aîné des deux frères.

-Rappelle-moi pourquoi je dois te répéter la même chose pour la centième fois ? Répliqua aussitôt Sam. La forêt était protégée par des sceaux, Dean, d'un niveau bien plus élevé que le mien. Ce qui prouve que quelqu'un de puissant y a élu domicile, mais nous empêche de déterminer précisément où. Du coup, suivre le sentier me paraît le plus logique, à la fois pour ne pas se perdre, et parce que c'est ce que le petit garçon aveugle à dû faire.

-Chut !

-Pardon ?

-Tais-toi ! Lui intima Dean d'un ton autoritaire, la main sur le manche de son poignard.

Il avait entendu un bruit, tout proche. Entre ces deux arbres, là. Comme des pas...

-Vous ne devriez pas être ici, lâcha une voix grave.

Les Winchesters se retournèrent d'un bloc. Un homme se tenait debout au milieu du chemin. Sa silhouette, engoncée dans un long manteau beige, n'avait rien de menaçante. Dean fut surprit par l'intensité de son regard, presque aussi sombre que sa chevelure en désordre.

-Pardon ? Répliqua-t-il en baissant son arme, sans la rengainer totalement.

-Vous ne devriez pas être ici, répéta l'inconnu. Il y a des choses dangereuses dans cette forêt.

-Figure-toi que c'est justement pour ça que nous sommes ici, répondit ironiquement le Chasseur.

L'autre parut momentanément déstabilisé.

-Comment ça ?

Oulas, pas une flèche, celui-là...

-Nous sommes des Chasseurs, tête de nœud. Les Winchesters. Entendus parler ? Nous sommes à la recherche d'un Ange. C'est toi qui ne devrais pas être là.

Le visage de l'homme au manteau beige pâlit légèrement, mais reprit vite contenance. Il sembla hésiter longuement – assez longtemps pour que Dean caresse l'idée de l'insulter pour le faire réagir – puis, finalement, ajouta :

-Je suis moi aussi un Chasseur. Je suis à la poursuite de cet Ange depuis longtemps. Je l'ai traqué et étudié pendant des années. C'est... C'est ma proie. Laissez-le-moi et partez.

-Pas question ! s'offusqua Sam.

-Désolé, vieux, répliqua Dean, visiblement vexé. Dans le métier, on partage tout. Tu as déjà tué un Ange ?

L'autre sembla hésiter de nouveau.

-Oui, avoua-t-il. Une fois.

-Bien, apprécia Dean. Nous, ça fait cinq.

L'autre ouvrit des yeux à la fois stupéfait et terrifié.

-Cinq ? Vous avez tué cinq anges ? Vous ?

-Exact. Alors tu ferais mieux de baisser d'un ton, l'ami.

-Écoute, intervint Sam d'une voix plus pacifique. Nous voulons tous les trois la même chose : empêcher ce monstre de nuire. Nous n'avons qu'à nous allier, partager nos armes et nos informations. Nous ne serons pas trop de trois. Dean ?

Dean sembla sur le point de refuser, puis soupira et rangea son poignard.

-D'accord, marmonna-t-il. Je m'appelle Dean. Là, c'est Sam. Et toi ?

-Castiel, répondit l'homme au manteau beige, l'air à la fois surpris et curieux. Enchanté.

~

La traque de l'Ange prit beaucoup plus de temps que prévu. La forêt était immense, et le sentier avait vite disparu. Castiel leur avait fait remarquer que les animaux avaient tendance à fuir les Anges, effrayés par leur puissance presque palpable. Comme ils n'avaient pas d'autre piste, ils s'étaient enfoncés dans les profondeurs du bois, quittant les zones habitées pour des parties plus sèches, plus sombres et plus arides, où les arbres poussaient droits et drus, assez pour cacher le soleil.

Castiel intriguait Dean. La plupart du temps, il n'arrivait tout simplement pas à comprendre comment un être aussi maladroit avait pu vaincre un véritable Ange. Il n'en doutait pas, pourtant. Il y avait quelque chose d'inquiétant, chez Castiel, une part d'ombre et de puissance, qui lui donnait une étrange intensité.

Dans un premier temps, les deux frères Winchester traitèrent avec méfiance cet inconnu au long manteau beige. Puis, alors que leur traque s'allongeait dans le temps – aucun sortilège de localisation ne pouvant être lancé dans la forêt, ils devaient en arpenter chaque parcelle – leur méfiance s'estompa pour se parer de sympathie. Ils avaient rencontré assez de monstres pour comprendre que Castiel n'était pas bien méchant. Tout au plus était-il un peu ermite, un peu solitaire. Il semblait connaître les bois comme sa poche et possédait sur les anges un tas d'informations dont ils n'avaient jamais entendus parler. Il connaissait aussi de très nombreuses histoires, qu'il racontait sous forme d'anecdote – un peu comme s'il les avait vécus – le soir, autour de leur modeste feu de camp. En échange, les chasseurs lui parlaient des villes et de la société des hommes, que Castiel semblait trouver assez fascinante.

Les semaines devinrent un mois. Une certaine complicité commença à se former entre eux trois, en même temps qu'un étrange trouble dans la poitrine de Dean, qui ne parvenait pas à en retracer l'origine. Ils croisèrent tout un village, à la lisière de la forêt, rendu aveugle par l'Ange qu'ils recherchaient. Sam, grâce à une incantation fournit par Castiel et ses pouvoirs de sorcier, réussit même à leur rendre la vue. Ils combattirent ensemble un épouvantail maudit par un sorcier de pacotille. Ils sauvèrent une vieille dame perdu dans un lac enchanté.

Le mois se fondit dans un autre. Les conversations du soir devinrent personnelles. Dean et Sam étaient secrètement ravis d'avoir un partenaire supplémentaire dans leur traque, eux qui n'avaient jamais eu que l'un et l'autre pour compagnie, depuis la mort de leur tyran de père. Dean, particulièrement, aimait le taquiner, lui raconter des anecdotes, lui raconter tel ou tel tour qu'il avait joué à son frère, ou tel ou tel monstre qu'ils avaient tué avant de le rencontrer. Il y avait, dans les yeux de Castiel, une telle curiosité, lorsqu'il le regardait ! Et son sourire maladroit était si touchant ! Il ne parlait jamais de lui, mais Dean savait reconnaître quelqu'un qui avait souffert. Il ne lui posa aucune question sur son passé, certain que son ami lui parlerait le moment venu.

Puis ils trouvèrent l'Ange. Ou, plutôt, ils en trouvèrent deux.

C'était le matin. Le soleil saignait dans le ciel ses premiers rayons, malheureux de devoir reprendre son travail routinier. Dean dormait à côté de Sam, la main à portée de son arme. Soudain, du plus profond de son sommeil, il sentit une poigne lui agripper l'épaule.

Dans un sursaut, il se réveilla, dégaina son poignard et lui fit décrire un arc de cercle en direction de son assaillant. Castiel para la lame au dernier moment, attrapant le poignet de Dean à quelques centimètres de sa gorge.

-Cas ! s'exclama l'aîné des Winchester, soudain pâle en apercevant sa lame si près du cou de son ami. Ça ne va pas la tête, de me réveiller aussi brusquement ?

Il s'attendait à voir Castiel arborer un air contrit, comme lorsqu'il se faisait expliquer pour la troisième fois le concept d'espace privé et d'intimité, qu'il semblait mal maitriser. Mais, cette fois, son visage resta grave, préoccupé.

-Keskispass ? Grommela Sam en sortant de son sommeil.

-L'Ange est tout près, souffla Castiel. Il s'approche. Vous devez partir, vite.

-Quoi ? Balbutia Dean. Pourquoi ? Comment tu sais ? Quand ? Où ?

-Il faut me croire ! Insista Castiel, la main crispée sur l'épaule de Dean, son regard angoissé plongé dans le sien. Zachariah arrive, et il est encore plus puissant qu'avant ! Vous devez partir ! Tous les deux ! Vite ! Il va vous tuer !

-Zachariah ? Releva Dean. Tu connais son nom ? Pourquoi ne jamais l'avoir dit ? Comment sais-tu qu'il...

-Bonjour, frérot, lâcha une voix dans leur dos.

Castiel pâlit brusquement. Sa main se crispa sur l'épaule de Dean tandis que son regard lui envoyait une supplication muette qu'il ne fut pas bien sûr de saisir. Il lâcha son épaule et se retourna lentement, se plaçant devant les frères Winchester.

À l'autre bout de la clairière, un homme se tenait debout. Un petit homme presque chauve habillé de noir. Ses ailes aussi étaient noires, si noires qu'on aurait dit qu'elles aspiraient la lumière, formant tout autour de lui comme un gouffre de ténèbres ardentes, vivantes, voraces.

-Bonjour, Zachariah, répondit Castiel en sortant de sa manche une lame que les Winchester ne lui avait jamais vu, un poignard ressemblant à une longue épine argentée.

-Oh, tu t'es trouvé des petits animaux de compagnie, je vois ? s'amusa l'homme d'une voix dédaigneuse qui donna à Dean des envies de meurtres.

Castiel, qui le connaissait assez pour savoir qu'il allait être tenté de répondre à l'affront, se rapprocha de lui, sans se retourner.

-Ils sont sous ma protection, Zachariah, lança-t-il d'une voix froide et déterminée. Ce combat ne les regarde pas. Laisse-les partir.

-Les laissez partir, petit frère ? Ricana l'autre.

Soudain, une vague de réalisation heurta Dean, lui coupant le souffle. Il se tourna vers Sam, qui arborait le même air choqué. Il avait déjà compris.

Cas était un Ange.

-Si tu savais comme leur existence m'indiffère ! Continua Zachariah en s'approchant, une lame semblable à celle de Castiel brillant dans son poing. Père était complètement fou, en nous ordonnant de nous abaisser devant de tels vermisseaux ! Mais si tu insistes, je me ferais un plaisir de les tuer juste devant toi...

-Son of a bitch, lâcha Dean, sans savoir pourquoi ou pour qui exactement.

L'entièreté de la situation, peut-être.

À cet instant, les ailes de Zachariah prirent de l'ampleur. Dean vit sa silhouette s'élargir alors qu'il se rapprochait de lui à une vitesse impossible, le poing tendu sur son poignard argenté.

Un fragment d'instant plus tard, ils étaient autre part, hors de la forêt.

Castiel, qui tenait les épaules de Sam et Dean, les lâcha et s'effondra à genoux. Décontenancés, les chasseurs restèrent figés, incapable de décider comment réagir. Deux ailes blanches perçaient le long manteau beige de Castiel. Deux ailes abîmées, recroquevillées autour de lui.

-Son of a bitch, répéta Dean, comme un écho.

-Aie lutté contre les sortilèges de Zachariah... pour vous téléporter ici... tenta de s'expliquer Castiel, une main plaquée au sol pour ne pas s'effondrer tout à fait. Il... très puissant...

-Tout ce temps... balbutia Dean, ses yeux grands ouverts trahissant son choc. Tout ce temps... Tu étais des leurs... Alors ces deux derniers mois... Tu... Tu... Pourquoi ? Pourquoi ! s'énerva-t-il, les poings soudain serrés. Tous ça, ce n'étaient que des mensonges ? Tout ce temps ensemble, tout ce qu'on s'est dit, tout ce qu'on a partagé... RÉPONDS, CONNARD ! Hurla-t-il en attrapant le col de Castiel pour le lever jusqu'à son visage, jusqu'à son regard brillant de larmes furieuses.

Castiel posa ses mains sur celles qui l'étranglaient à demi sans essayer de s'en défaire.

-Dean, attends... Intervint Sam.

-Ce salopard nous a mentit ! Hurla Dean en secouant Castiel comme un prunier. Tout ce temps, c'était un monstre, comme les autres !

-Attends, je te dis ! Insista Sam. Réfléchis, Dean ! Il n'avait aucun intérêt à nous protéger, à nous donner toutes ses informations, et à nous guider vers Zachariah ! C'est sûrement lui qui a guérit le petit garçon, au village ! Tu te souviens ? Il n'est pas avec eux !

-Il a raison, souffla Castiel d'une voix étranglée, son regard plongé dans celui de Dean. Je n'ai jamais voulu de mal aux hommes, je ne vous ais jamais voulut de mal à vous... à toi... Dean...

Dean le lâcha d'un air dégouté. Castiel s'effondra de nouveau à genoux.

-Dean, qu'est-ce que tu fiches ? s'inquiéta Sam en le voyant sortir son poignard.

Castiel leva vers le Chasseur un regard résigné.

-Il est pas humain, on le tue ! Lâcha Dean, des larmes roulant sur ses joues, issue droit de la blessure engendrée par la trahison. C'est ce qu'on à toujours fait. Point barre.

-Mais tu ne vas pas le tuer ! Protesta Sam, catastrophé, en tentant de s'interposer entre eux. Il ne se défend même pas !

-Lâche-moi, Sammy ! Rétorqua Dean en le poussant violemment sur le côté. C'est ce qui doit être fait !

Et, sous l'œil désespéré de son frère, il leva sa lame. Castiel pencha la tête en arrière, lui offrant un cou vulnérable.

-Ce n'était pas faux, dit-il d'une voix lasse. Notre amitié. Ce n'était pas faux. Pas pour moi. Je vis seul depuis des siècles, Dean, j'avais si peur de vous faire fuir, ou que vous tentiez de me tuer...

-Tais-toi ! Hurla Dean en serrant son poing sur son manche.

-J'ai refusé d'agir comme mes frères et ils m'ont renié pour ça. J'ai voulu défendre l'humanité, parce que c'est ce que père nous avait demandé de faire avant de partir, parce que ça semblait juste, que le fort protège le faible. Mais je n'avais pas compris, avant de vous rencontrer, avant... Avant de te rencontrer, Dean... Je t'en prie, crois-moi ! Je ne t'ai jamais voulu de mal ! Tu m'as fait comprendre pourquoi père était tombé amoureux de l'humanité.

-Tais-toi ! Cria de nouveau Dean, la voix cassée, les joues ruisselantes de larmes. Tais-toi...

Il saisit l'arme de ses deux mains et la releva aussitôt au-dessus de Castiel, qui le regardait d'un air triste.

-Au fond, soupira l'Ange, je n'ai pas très peur de partir... De mourir... Et je ne t'en veux pas de me haïr, Dean... Je suis un monstre... Et je mérite...

-Je t'ai dit de te taire ! Hurla Dean en lançant son arme sur le côté.

Il se laissa tomber à genoux et attira Castiel dans ses bras pour le serrer contre lui.

-Idiot, sanglota-t-il dans son épaule, le nez enfoui dans son manteau beige. Idiot...

Stupéfait, les yeux ronds, les bras entrouverts, Castiel ne réagit pas. Sam secoua la tête en arborant un petit sourire. Idiot, songea-t-il en ressentant une vague d'affection envers son aîné.

-Je ne comprends pas... murmura Castiel, le regard brillant. Je ne comprends pas, Dean...

Dean laissa échapper un petit rire au milieu de ses larmes et se releva en reniflant.

-T'inquiètes, Cas, répondit-il en lui tendant la main. Par contre, maintenant, tu es coincé avec nous, au moins jusqu'à ce que ce job soit terminé. Après... on verra. D'accord ?

Sa voix s'était brisée sur cette dernière question.

-Vous... vous voulez que je reste avec vous ?! Répéta l'autre, stupéfait.

-Puisqu'on te le dit, répéta Dean.

Castiel se saisit de la main tendue. Dean le remit debout d'un geste puissant, qui le fit trébucher et l'amena tout prêt de lui.

Leurs souffles se tendirent, leurs yeux écarquillés, leurs joues soudain rouges, alors qu'ils n'étaient plus séparés que par leurs mains liées, pressées entre leurs torses.

-Cas... murmura Dean.

-C'est vraiment touchant, intervint une autre voix, ironique.

Toutes les têtes se tournèrent d'un coup vers la forêt. Zachariah émergeait des arbres, suivit de son cortège de ténèbres.

-Alors comme ça, petit frère, tu as attrapé la même maladie que père ? Ricana-t-il.

-Il faut vraiment que vous cessiez d'interrompre les conversations des gens, répliqua sèchement Dean. On ne vous a jamais apprit la politesse ?

Zachariah lui jeta un regard qu'il aurait pu adresser à un cloporte. En arrière, Sam tentait de se rapprocher du poignard que Dean avait lancé et qui s'était fiché dans le tronc d'un arbre.

Zachariah fit un petit geste de la main. Dean se sentit heurté par une force invisible, si violemment qu'il décolla et s'écrasa sur le sol, quelques mètres plus loin.

-Dean ! s'exclama Castiel en faisant jaillir de sa manche sa lame argentée.

-Ne t'inquiète pas, ricana Zachariah, je m'occupe de lui après...

Il tendit sa main en avant, paume ouverte. Castiel se figea tout entier. Zachariah sourit et se saisit de son poignard entre deux doigts, comme s'il ne pesait rien.

-NON ! Hurla Dean en se jetant en avant, juste au moment où l'arme partait.

Le poignard rendit un son mat en s'enfonçant dans sa poitrine.

-DEAN ! Hurlèrent en même temps Sam et Castiel, qui reçut dans ses bras le corps désarticulé du Chasseur.

-Oups... marmonna Dean, les lèvres pleines de sang. Je crois que je n'ai vraiment pas envie de te voir mourir, Cas, finalement... vraiment... vraiment pas... je... je...

-Dean ! Appela Castiel en le déposant sur le sol avec une infinie douceur. Dean, reste avec moi ! Je peux... Je peux te guérir...

-Dans mon état... et dans le tien... hoqueta Dean. Je ne crois pas... Non...

-Dean ! Dean ! Attends ! Attends !

Mais le jeune homme avait déjà fermé les yeux, ses forces entièrement épuisées.

-Non, non, non, non... balbutia Sam en se laissant tomber à côté de son frère. Dean...

-Alors ça... s'étonna Zachariah. Un humain se sacrifiant pour un Ange ! C'est une première !

-Pas exactement, intervint une nouvelle voix.

Ils sursautèrent. Que s'était-il passé ? Ils étaient ailleurs, soudain, tous les quatre, au milieu d'une salle immense dont le sol noir reflétaient leur reflet, comme un miroir de ténèbres. Des piliers à moitié en ruine soutenait le ciel sans nuage. Il n'y avait pas de toit. À l'autre bout de la salle, les restes d'un trône se dressaient, majestueux malgré les siècles passés. Un homme était debout, devant.

Il s'agissait d'un individu de taille moyenne, plutôt frêle, aux cheveux en désordre et à la barbe de trois jours, vêtus d'habits froissés appartenant au passé. Il émanait pourtant de lui une force terrifiante, une aura de puissance et de danger.

-Père... souffla Castiel.

-C'est lui, ton père ? Lâcha Dean, dans ses bras. Heureusement que tu ne lui ressemble pas !

-Dean ?! s'exclama Sam en attrapant sa main. Mais tu... tu...

-Plus de trou, constata le Winchester en tâtant sa poitrine.

-Père ! s'exclama enfin Zachariah. Où étiez-vous ? M'avez-vous convoqué pour me donner de nouveaux ordres ?

-Non, répliqua sèchement l'individu en avançant vers eux. Je vous ai convoqués pour faire en sorte, enfin, que vous respectiez les anciens !

-Je... Je ne comprends pas, balbutia Zachariah.

-Il y a très longtemps, un mortel s'est sacrifié pour moi, pour me sauver de l'un de mes propres enfants. J'en ai conçus une peine si grande que je me suis exilé où plus personne ne me dérangerait, décidé à laisser ce monde à sa perte.

-Mais, nos prières... tenta Castiel. Vous ne les entendiez pas ?

-J'ai entendu chacune d'entre elle, répliqua le roi. Vous me demandiez tous du pouvoir, la puissance de vaincre vos ennemis, d'assassiner et de meurtrir... sauf toi, Castiel, mon plus jeune enfant. Depuis quelque temps, je t'écoute et essais de t'aider. Tu me demandais de comprendre. Tu voulais savoir ce que j'avais vu en l'humanité. Je crois que ton vœu a été exaucé.

Il pointa son doigt vers Dean, que l'Ange serrait toujours contre lui.

-Puis tu m'as prié de le sauver, car il s'était sacrifié pour toi. Et j'ai su que le moment d'intervenir était arrivé.

-Vous allez revenir parmi nous ! s'exclama Castiel, ravit.

-Non, trancha l'autre. Je ne veux plus régner sur ce royaume, je ne veux plus régner sur personne. Malheureusement, je ne peux pas retirer leur pouvoir à mes créations, mais je peux vous faciliter la tâche...

-Attendez, intervint Sam, vous êtes en train de nous dire que vous aller nous laisser réparer vos erreurs ?

-À peu près, répliqua l'autre sans complexe. Sam Winchester, Dean Winchester, Castiel, à partir de maintenant, et jusqu'à ce qu'il ne reste plus un ange sombre sur cette terre, vous ne pourrez plus être tué. D'ailleurs, Castiel, tu devrais essayer de joindre ton frère Gabriel, je crois que tu pourrais le ranger de ton côté. Oh, et, Zachariah...

-Père ? Lâcha l'autre d'une voix blanche.

-Meurt.

Zachariah s'étrangla et s'effondra, comme une poupée sans fils. Ses ailes de ténèbres se fondirent sur le sol.

L'instant d'après, le roi avait disparu.

-Son of a bitch... souffla Dean dans le silence retrouvé.

Castiel le lâcha, s'agenouilla devant lui, attrapa son visage, et posa ses lèvres sur les siennes.

Ne sachant pas réellement ce qu'était un baiser, il n'avait pas prévu d'aller plus loin. Mais Dean, lui, ne comptait pas s'arrêter là. Il referma ses bras autour de sa taille et commença à l'embrasser en retour, passionnément.

Sam se trouva soudain extrêmement fasciné par la couleur du ciel.

Et c'est ainsi que, des siècles durant, courut la légende des frères Winchester et de l'Ange blanc, errant sur les routes à la recherche d'âmes à secourir.

On raconte que Dean et Castiel se sont aimé tout ce temps, et bien plus encore. On raconte qu'ils ont bel et bien finit par s'éteindre, au bout d'une longue, très longue vie d'aventures, sans jamais se quitter.

Et, de vous à moi, c'est tout à fait vrai.

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