Ethan et moi sommes allongés sur le canapé du salon, et nous étions sur le point de regarder une série d'horreur qu'il avait choisi. Heureusement, j'avais réussis à l'en dissuader et à retourner la situation à mon avantage.

-Je n'arrive pas à croire que tu aies choisi cette série, râla Ethan lorsque le générique de Jane The Virgin débuta.

-Je t'ai dis que je te ferais découvrir ma série.

-Ouais, mais je pensais que tu choisirais quelque chose de bien. « Scream » était bien plus tentant.

-Hors de question.

-Paranormal Activity ?

-Tu plaisante ? Ce film m'énerve au seul fait d'y penser.

-Attends quoi ? Il t'énerve ? S'exclama t-il. Je pensais que tu râlais parce que tu ne voulais pas avoir peur.

-Pourquoi j'aurais peur, Ethan ?

-Peut-être parce que c'est un film d'horreur, ricana t-il. Il y a des fantômes qui tue des gens de façon atroce, Ashley.

Je levais les yeux au ciel.

-Je n'ai pas peur des films d'horreurs. Ils m'énervent, parce que les personnages font tout le temps des choses stupides. Ils prennent les pires décisions possibles, et ensuite on est censé les plaindre quand ils meurent. C'est vrai ! Cite moi une personne qui resterait dans une maison où les portes claquent et où les meubles bougent tout seuls ! C'est absurde.

Il me regardait avec de grands yeux, totalement incrédule par ce que je venais de dire.

-Je suis sérieuse. Reprenais-je.

-Et bien, peut-être que les personnages de ce film sont des adultes intelligents et rationnels qui sont très logiques et qui ne se laissent pas avoir par leur peur.

-Mais qui se font quand même tuer, concluais-je. Il y a un fantôme dans la maison, et ils décident d'y rester. La chose logique à faire serait de partir, ce n'est pas compliqué !

Un grand sourire illumina son visage.

-Certaines personnes veulent absolument trouver quelque chose pour se convaincre qu'ils peuvent sans sortir. Dans leur cas, ils mettent leur peur de côté et affrontent leur démons. C'est plutôt impressionnant.

Je le regardais, abasourdie par son explication.

-C'est bon, tu as fini de jouer au psy ?

Il leva la tête avant d'éclater de rire.

*

-Ce truc est complètement débile !

-C'est une série adaptée d'une telenovela, se n'est pas censé être sérieux.

-Mais c'est du n'importe quoi ! Je n'y comprends rien.

-Pour résumer, Jane a décidé de rester vierge jusqu'au mariage avec son fiancé Michael, sauf qu'elle a eu un rendez vous avec sa gynéco qui l'a mise enceinte accidentellement en l'inséminant. Le problème c'est que le propriétaire des spermatozoïdes était le frère de cette gynéco.

-Mais...

-Je n'ai pas fini ! Ce frère, qui s'appelle Rafael, dirige l'hôtel Marvela, qui s'avère être le lieu de travail de Jane. Quand elle le rencontre elle s'aperçoit qu'en faite Rafael est un gars qu'elle a embrassé quand elle était plus jeune. Et dans l'épisode précédent, Michael – qui je le rappelle est le fiancé de Jane et un flic – enquête sur Rafael pour escroquerie, vole, et je sais plus trop quoi.

-Euh... euh je ne sais pas quoi dire.

-Et encore, je ne t'ai même pas parlé de ses parents !

-Tu m'as perdu a « rendez vous avec sa gynéco », après j'ai arrêté d'essayer de comprendre.

J'éclatais de rire, ce qui m'étonna car normalement cela m'aurait plus qu'agacé.

Alors que Jane n'était plus avec Michael, elle se baignait dans la piscine avec Rafael, et discutaient du bébé. Ce dernier se mit à l'embrasser.

-Elle n'est plus avec Michael là ? Me demanda Ethan

-Non.

Toujours les yeux river sur l'écran, je l'entendis soupirer.

-Cette fille est trop bi...

-Chut ! C'est le meilleur moment !

-Comment tu peux savoir que c'est le meilleur moment si l'épisode vient de sortir ?

-Chut ! Sifflais-je en lui donnant un coup sur l'épaule.

Il feignit d'avoir été bléssé.

Jane décida de vouloir coucher avec Rafael, car pour elle c'était logique, ils allaient avoir un enfant.

-Elle ne voulait pas se marier d'abord ?

-Tu veux bien l'a fermer, Ethan !

-Avoue que c'est ridicule ! Elle a un ventre de femme enceinte près à exploser et c'est maintenant qu'elle décide de passer à l'acte !

-D'accord, je veux bien te donner raison sur ce point !

Je n'arrêtais pas de sourire à cause de son engouement. Cela me paraissait naturel d'être là avec lui, comme si nous avions toujours été amis. Et c'est bien cela qui m'étonnait. Il y a encore quelque jours, je ne pouvais pas imaginer le fait de partager la même pièce que lui. Désormais être allongé à ses côtés en faisant une activité ensemble, me paraissait normale. Je décidais de mettre mes questions de côtés pour le moment.

*

Il devait être minuit passé, lorsque nous décidons d'arrêter la série. Je pensais que Ethan se déciderait à partir, mais il me surprit en me proposant de regarder « Saw », soi-disant pour me réconcilier avec les films d'horreurs.

-C'est n'importe quoi ! Pourquoi est-ce qu'ils obéissent à ce malade.

-S'il ne le font pas, ils seront torturés, Ashley.

-Mais pourquoi ils ne se mettent pas tous ensemble pour le battre ?

-Putain Ashley. Il ricana. Fait moi penser à ne plus jamais regarder la télévision avec toi.

-Pourquoi ?

-Déjà tu poses beaucoup trop de questions.

-Peut-être que si tu aurais meilleur goût en matière de film ou de série, je ne le serais pas. J'aimais beaucoup cet acteur, disais-je lorsque l'acteur Leigh Whannell apparu à l'écran, mais se n'est plus le cas maintenant que je sais qu'il a joué dans ce truc...

-Tu n'es pas possible !

*

Après beaucoup de faux sang, de cris de souffrances aigus, d'os que craquent... et j'en passes, d'après lui se n'était pas normale, que je ne ressentais aucune peur ni aucun frisson face à cela. Je le soupçonnais d'avoir été déçus que je n'avais pas couru dans ses bras pour qu'il me protège. « Non mais sérieusement... ridicule ! ». Il était presque deux heure du matin. « Seigneur demain, c'est Lundi... ». Étrangement, je passais en bon moment avec Ethan, et j'étais contre l'idée de le gâcher en l'invitant à partir.

Blottie dans un plaid, je le regardais fouiner, en appuyant sur les touches de la télécommande, les enregistrements et autres vidéos susceptibles de pouvoir l'intéresser.

Mes yeux commençaient à se faire lourds, et mes paupières achevèrent par se clore. Du moins jusqu'à se qu'un immense éclat de rire retentit dans la pièce.

« Dite moi qu'il n'a pas fait ça ?! ».

Des images de moi petite, en simple culotte, courant comme une folle dans mon ancienne maison de Madison défilaient sur la télévision.

Sans plus attendre, je me jetais de nouveau sur lui pour m'emparer de la télécommande, pendant que je lui ordonnais en même temps de l'éteindre. A califourchon sur ses genoux, je levais les bras pour la lui arracher.

D'une main, il me prit les poignets et me rapprocha davantage de lui.

-Tu sais ce qu'on dit... Caleçon qui gratte, morpions qui squattent... chuchota t-il.

Je me dégageais, et brusquement atterris lourdement sur le sol, entraînant au passage Ethan qui avait tenté de me rattraper.

Son corps tomba sur moi, et je voyais qu'il tentait de ne pas m'écraser en s'appuyant sur ses genoux et ses coudes. Je haletais à cause de la lutte, et ma poitrine de cessait de le toucher à chaque inspiration.

Il me regardait avec malice, et un rictus apparu sur le côté droit de ses lèvres. Il tendit la main pour replacer une mèche de cheveux derrière mon oreille – frôlant au passage ma pommette.

-Ethan... qu'est... qu'est-ce que tu ...

M'interrompant, ses lèvres rencontrèrent les miennes. D'abord hésitant puis plus insistant, je ne fis rien pour le repousser. Bien au contraire, mon corps lui répondit. Une odeur musquée et boisée taquinait mes narines. Il sentait bon. Vraiment bon...

J'avais l'impression de flotter, de revenir à la vie. C'était bon. Vraiment bon... Mon Dieu, qu'est-ce qu'il m'arrive ?...

Mes paumes se posèrent sur son torse et le poussèrent en arrière.

Nous nous regardions dans les yeux. Les siens étaient embrumés de désir mais également de tristesse. Il fronça les sourcils de nervosité.

Il se leva, et avant que je n'eus le temps de me redresser, il avait déjà sa veste sur le dos et ses clé en main. Je le regardais se diriger vers le porte, sans un mot.

----------------

Alors ? Commentaires ? Questions ? Réactions ?

Je vous aimes.

Andréa.