
Chapitre 1.
Tandis que mes poumons surchauffaient sous l'action du monoxyde de carbone, ma vision se faisait trouble, me donnant l'impression que j'allais bientôt perdre connaissance. Pourtant, le moment était très mal choisi pour abandonner et encore moins pour terminer ma course ici. J'allais bientôt trouver le fruit de mes recherches et il était hors de question, pour moi, pour l'humanité de périr avant.
Dans un dernier élan mélangeant courage et détermination, je plaçais sur mon visage, mon casque visuel qui me donnait une vue en ensemble sur l'enfer dans lequel je me trouvais: Des échappements de gaz provenant de la terre, celle-ci bouillonnant de colère laissant échapper des marées de lave se dressaient devant moi. Ces marées qui me donnaient la sombre sensation que je me trouvais au beau milieu d'une éruption volcanique, détruisaient les terres environnantes et ne tarderaient pas à me prendre au piège, m'encerclant d'une soupe primitive. Sur chaque ouverture des rochers provoquée par le séisme, se libérait des échappements de dioxyde de carbone et de sulfure d'hydrogène, gaz très toxiques qui auraient probablement mis fin à ma vie si je n'étais pas aussi bien équipé.
Pourtant, malgré la chaleur étouffante et la détérioration de mes protections, je courais tel un enfant qui cherchait à tout prix à survivre. À vrai dire, c'était exactement ce que j'étais à ce moment: une jeune orpheline qui n'avait qu'un seul but: préserver la survie de l'humanité peu importe les dangers. Alors, je courais, sautais, tombais et me relevais en direction de cet abris métalliques et ainsi passer à la phase finale.
Au loin, alors que j'affrontais une mer rouge bouillonnante, un cri, aussi étonnant soit-il, fit ralentir mon rythme et me força à m'arrêter. Je tendis l'oreille pour mieux l'écouter et ce fut seulement lorsque mon ouïe arriva à identifier la source de ce cri que je repris ma course en changeant de direction.
Chacun de mes mouvements étaient désormais irréfléchis et instinctifs. Peu importe si je recevais un rejet de gaz en plein visage, j'avais une mission beaucoup plus importante à remplir. Et si jamais je ne perdais ne serait-ce qu'une seule seconde, il serait trop tard et elle périra.
Une fois arrivé sur les lieux, le spectacle était tellement affreux que j'aurais préféré ne jamais l'avoir devant mes yeux. Toute seule, à l'extrémité d'une falaise, sur une surface qui manquait de tomber, mon amie se trouvait agenouillé. Je pouvais très bien voir à travers sa position qu'elle était paralysée soit de peur, soit de douleur.
C'était sans compter ma crainte de la perdre que j'accourus en sa direction, l'interpellant par son prénom, je lui proposais ma main comme unique secours. Cette dernière, ne s'attendant probablement pas à me voir sur ces lieux, hésita quelques secondes avant d'attraper d'un geste précipité la main qui lui était tendue mais il était déjà trop tard.
À cause de son geste brusque, la surface sur laquelle elle se trouvait perdu en stabilité, basculant désormais en faveur de ce vide dont l'aboutissement n'était nul autre qu'une mer de lave. Aussitôt, répondant à la loi fondamentale de la gravité, mon amie se retrouvait suspendue dans le vide, son unique espoir reposant entre nos mains enlacées.
Ses yeux traduisaient toute la peur qu'elle ressentait à ce moment. Elle avait perdu son équipement et n'avait nul moyen de remonter sur terre par ses propres efforts. Comme s'il s'agissait d'une enfant, j'essayais de la rassurer, lui promettant que nous allions nous en sortir et qu'elle n'avait pas à avoir peur mais il était déjà trop tard. Sa main glissa de la mienne, l'emportant dans ce vide angoissant dont la terminaison était bien connu.
Un cri d'effroi ne put s'empêcher de s'échapper de mes lèvres pendant que mes yeux submergés de larmes ressassaient l'instant où, ma main se sépara de celle de mon amie. La terre autour de moi ne tarda pas elle aussi à s'effondrer, me réservant le même sort que celle-ci.
Ce fut, prise d'atroce souffrance et de sueur froide que j'ouvrais les yeux en même temps que la porte de ma cabine qui me souhaitait la bienvenue dans la réalité.
— Sujet T-334.BC, Jupiter lù Jīn, je vous souhaite la bienvenue dans le monde réel.
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