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V - négociations masquées aux bas-fonds

— Qu'as-tu fait ?! Je t'avais pourtant interdit d'y aller ! Tu n'écoutes jamais rien !

Un soupir las m'échappe. Zaïr a tout de suite su ce que j'avais fait la nuit quand je suis rentré et me suis affalé tout habillé sur mon matelas, des cernes grosses comme des valises sous les yeux. A présent, il me remonte les bretelles, mais il aurait été plus crédible s'il ne respirait pas aussi mal et s'il n'avait pas le teint si pâle. Alors je me contente de l'écouter et de cuire quelques pommes de terre, les dernières que nous avons.

— Eikan... Bon sang... Ce n'est pas un monde pour les adolescents qui viennent du Panthéon, tu sais.

— Mes parents n'étaient pas du Panthéon, Zaïr, claqué-je en lui faisant soudain face. J'ai grandi à la limite entre la pauvreté et les basses classes du Panthéon. J'ai pu aller à l'école pour lire, écrire et calculer, mais je ne suis pas un enfant du Panthéon ! Tu le sais.

— Je sais aussi que ce jeu est un endroit mauvais, qui te corrompt et ne te laisse pas en sortir ! Le Skehrr, Eikan, n'est pas un paradis où l'on devient libre, mais un enfer qui t'enchaîne à un supplice. C'est une illusion sans fin.

— Toi, tu combattais seul. Ce ne sera pas mon cas. Je ne peux pas t'empêcher de t'inquiéter pour moi ou te forcer à accepter, mais je veux simplement que tu me fasses confiance.

— Il ne s'agit pas de confiance, Eikan. Tu n'as aucune idée des personnes qui rôdent dans ce jeu et n'attendent qu'une opportunité pour te prendre tout ce que tu as. Tu vas te faire bouffer, Eikan, tu n'es pas fait pour ça.

— Je ne veux pas me tuer à l'usine pour un salaire qui ne nous permettra pas de vivre.

Une quinte de toux empêche mon cousin de répondre et il se laisse tomber dans son oreiller, vaincu. Ses yeux clos aux paupières crispées, ses muscles raides, sa peau livide et jaunâtre... tout me rappelle quelle responsabilité pèse sur mes épaules, que Zaïr le veuille ou non.

— Je vais y retourner, Zaïr, de toute façon. Je t'assure que ça va bien se passer. Je suis prudent.

Seul un soupir me répond, mais contre toute attente, alors que j'enlève notre dîner du feu, il se remet à parler, d'une voix rendue morne par la défaite.

— Va au moins te prendre un masque décent, rends-toi méconnaissable. Tes yeux sont bien trop voyants et rares. Descends dans la rue et va à droite, puis après chez Zaym, entre dans la boutique avec la croix bleue.

Je note toutes ces informations mentalement, puis abandonne les patates pour venir entourer le cou de mon cousin de mes bras. Il me rend mon étreinte avec plus de force que je ne l'aurais soupçonné, comme s'il s'attendait à ne pas pouvoir me serrer dans ses bras à nouveau. Après quelques secondes de calme, je plonge mon regard dans le sien.

— Merci, soufflé-je.

***

— Ah, te voilà ! La nouvelle recrue...

Je repère Storm, ou plutôt son masque noir aux éclairs jaunes, alors que je franchis la porte dans le couloir des égouts. Je débouche dans le bar et comme je n'ai plus de sac sur la tête, je peux observer l'environnement. Des lumières tamisées illuminent une salle très grande au plafond bas, aux murs rouge sombre et encombrée de tables en tous genres où boivent allègrement de nombreuses personnes masquées. Dans le fond, un comptoir de bois arrosé de bière collante accueille de nombreux malabars et quelques femmes à l'air menaçant. Les rires emplissent l'endroit, les cris également et il me semble entendre quelques paris à propos d'un combat à venir. Dans une alcôve un peu en retrait, assis sur une banquette garnie de coussins, Storm me fait signe d'approcher. A ses côtés, Ashes et la femme au masque délicat me regardent, mais j'ignore leur état d'esprit.

Je me faufile discrètement au milieu des habitués, puis m'arrête devant les deux hommes et leur compagne. Celle-ci manipule distraitement un couteau entre ses doigts fins, de quoi me mettre parfaitement à l'aise !

— As-tu trouvé ton nom ? m'apostrophe directement le boss des Warriors.

Je prends une discrète inspiration, puis plante mon regard dans le sien.

— Okami.

— Loup, en ancien japonais. Quoique cela peut signifier aussi Grand Dieu, glisse la femme avec amusement. Tu es cultivé, le nouveau. Et peut-être un peu prétentieux.

— Okami... intervient celui au masque gris et blanc. Cela sonne bien. C'est mélodieux, délicat... Comme tu sembles l'être, jeune loup.

Ashes se rassied plus confortablement et poursuit d'un air calme.

— Je voudrais te proposer d'être ton mécène, comme je suis celui de Bastet.

La femme incline la tête à la mention de son nom, alors que je tente de sonder le regard de l'homme derrière le masque. Il me paraît correct, mais autant m'informer un peu plus avant d'accepter.

— Assieds-toi, Okami, ce sera plus confortable pour discuter, commande Storm en agitant la main.

Un serveur, que je n'avais pas remarqué auparavant, apporte alors une chaise toute simple et s'éclipse avant que je n'aie pu le remercier. Ashes reprend ensuite la parole, m'exposant les détails de ce qui semble être une offre.

— Je répondrai à tes questions, te conseillerai, et t'assurerai une certaine... protection.

— Quelle serait la contrepartie ?

— Je me doute que tu n'as pas les moyens financiers pour payer mes services, alors il faut trouver un autre moyen. Est-ce que tu sais chanter, Okami ?

— Chanter ?! Mais... bégayé-je.

— Tu as une voix douce et tu as l'air assez délicat, le bar manque d'animation et les malabars qui boivent ici ne peuvent pas occuper la petite scène dans le fond... Ils manquent de grâce, si tu vois ce que je veux dire, poursuit Ashes.

— N'y a-t-il vraiment rien d'autre ?

— Rien que tu ne puisses supporter, petit, ricane Bastet.

Je lui jette un regard noir et il me semble même que sous son fin voile, elle sourit.

— Bien, tu sais jouer d'un instrument ? intervient celui au masque gris.

— Je... De la guitare, soupiré-je. Mais cela fait longtemps...

— Qu'à cela ne tienne, tu travailleras la guitare pendant la journée, me coupe Storm. On va te filer une liste de chansons, pioches-en quelques-unes et tu commenceras bientôt. Ne te fie pas aux apparences, les Warriors adorent la musique, ils n'ont souvent pas l'opportunité d'en écouter.

— Mais en quoi cela vous serait avantageux, Ashes ? Que j'anime le bar de Storm, interrogé-je.

— Je suis un débusqueur, je lui rapporte des joueurs isolés qui pourraient l'intéresser. Mais ce n'est pas ce qui manque le plus. C'est aussi un bar, ici, mais quand il n'y a aucun combat, les gens s'ennuient. Et ce qui manque aux gens pour remonter le moral, c'est de la musique. Les appareils comme les haut-parleurs sont trop chers pour être achetés, alors un live, c'est la meilleure solution. Evidemment, la plupart des joueurs et des habitants des bas-fonds ne sont pas capables de jouer de la musique. Puis te voilà.

— Mais j'aurais tout aussi bien ne pas savoir en jouer non plus. Et je ne vois toujours pas ton intérêt là-dedans.

— Tu n'es pas né ici, me lance Bastet d'un air ennuyé. Donc tu as beaucoup de chances d'avoir eu une éducation et au Panthéon, on apprend la musique aux enfants. J'ignore pourquoi, c'est complètement stupide à mon avis... Mais ils sont tous stupides là-bas.

— Et si j'y vois mon intérêt, c'est que je suis chargé de la gestion de ce bar et que j'empoche une partie des recettes. Alors si les gens s'ambiancent, ils boivent et j'y gagne pas mal.

Effectivement, l'éducation du Panthéon comprend la musique, même si pour ma part c'est mon père qui m'a appris la guitare et le chant, avant qu'il ne décède... L'école où j'allais était très basique, et les cours que je suivais, sommaires. Je n'ai pas eu accès à l'éducation supérieure, où tous apprennent à jouer d'un instrument, comme les petits bourgeois qu'ils sont. Quand certains meurent de faim dans l'ombre d'une bâtisse décrépie, d'autres pincent élégamment les cordes d'une harpe...

— Alors, Okami, acceptes-tu de faire ce travail en plus des combats de Storm ? me presse soudain Ashes.

— Je n'ai pas de guitare, réponds-je simplement, déjà vaincu.

Je ne peux pas me permettre de me priver d'un mécène, si puissant de surcroît. Et si le prix à payer est de chanter quelques petites minutes...

— Je peux m'en procurer une. Tu es droitier ? me demande Storm, alors que je hoche la tête. Bien, alors c'est réglé ! Informe Ashes lorsque tu es prêt, je ferai un peu de promotion, histoire de prévenir les gars. Ah, et pour les combats, tu commences dans une demi-heure, j'ai une petite nouvelle qui monte, tu pourras montrer ce que tu vaux réellement, Okami.

Il salue Ashes et Bastet, puis se lève et pose une main sur mon épaule en passant, avant de me chuchoter à l'oreille.

 — Pas mal, ton masque.

Je porte les doigts à ce dernier, effleurant les lignes et les courbes des doigts. Il ne couvre que la partie supérieure de mon visage, la dissimulant sous les traits d'un loup noir qui met en valeur la couleur claire de mes yeux. Ma capuche cache mes cheveux blonds noués sur ma nuque et assombrit encore l'ensemble, d'autant que je suis vêtu de noir de la tête aux pieds. Les seules couleurs présentes, sont celles de mes yeux et des bracelets argentés qui teintent à mes poignets. Un trait noir sur mes lèvres achève le déguisement. Oubliez Eikan, le garçon fragile. Voici Okami, le Loup.

Je peux entrer en scène. Nous nous en sortirons.

C'est promis, Zaïr.

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