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mon talus.

48. mon talus.

J'ai réagi comme un gamin.

Je le sais.

Pourtant ça ne m'empêche pas du tout de continuer de m'enfoncer dans la forêt de Barnard Castle mais surtout d'être toujours aussi énervé après mon père. Je ne comprends pas ce principe de m'avouer me cacher quelque chose d'important sur moi et de ne rien me dire parce que ma mère n'est pas avec nous. Elle ne le sera jamais. Où est-elle là ? New-York ? Sidney ? Tokyo ? Peut-être que si je répondais à ses appels, je le saurais mais je ne peux pas. Je ne sais pas quoi lui dire et de toute manière, je lui en veux trop.

J'enfonce les mains dans les poches de mon jean et renifle. J'ai peut-être versé quelques larmes en entrant dans la forêt mais elles se sont vite taries, laissant entièrement la place à la colère et à la rancœur comme lorsque je suis arrivée dans cette ville. Je m'arrête au bout d'un carrefour. Je devrais prendre à gauche ou à droite pour poursuivre mon chemin mais finalement, je me décide à grimper la petite bute qui se présente face à moi et où il ne se trouve aucun sentier.

Je glisse à plusieurs reprises mais réussis miraculeusement à ne pas m'étaler de tout mon long. D'un coup d'œil autour de moi, j'avise les environs. La forêt est peu épaisse par ici et laisse entrevoir la rivière en contrebas, de l'autre côté de la bute. Pourtant, je prends conscience que j'ignore complètement où je me trouve. Je ne reconnais pas du tout cette partie.

— Je sais que tu es raide dingue de moi mais il faut que tu arrêtes de me suivre partout, Hugo ! déclare une voix sur ma droite.

Après la surprise, ce sont le soulagement et l'amusement qui s'emparent de moi. Je me tourne et découvre Sun assis à même le sol trempé. Il a les jambes repliées contre lui et les bras autour d'elles mais ce sont ses yeux, privés de leurs lunettes habituelles, qui m'interpellent. Ils sont rouges et boursoufflés contrastant avec l'humour dont il vient de faire preuve. Je fronce les sourcils, me demandant ce qui peut le mettre dans cet état. Voyant que je le fixe, il passe une main sur son visage comme pour chasser ses larmes ou mieux la raison de son état.

— Tu sais aussi que je ne peux pas me passer de toi, mon trésor.

J'ignore pourquoi je suis entré dans son jeu. J'aurais sûrement dû lui demander ce qu'il avait ou alors simplement le réconforter en le prenant dans mes bras. J'ai juste suivi mon instinct qui me dit que ça, ce sont des réactions que je devrais avoir avec Dae mais pas avec Sun. Je m'installe alors à côté de lui et un sourire fugace transperce sa tristesse. J'ai peut-être réussi.

— Tu veux en parler ? m'interroge-t-il.

Il a dû voir que je n'étais pas non plus au meilleur de ma forme. J'attrape un caillou et le jette au loin en rétorquant :

— Et toi ?

Il hausse les épaules.

— Ouais moi non plus, soufflé-je.

Pendant de longues minutes, nous ne bougeons pas de notre perchoir d'où nous pouvons voir un terrain de jeux en contrebas. Des enfants y jouent au foot à grands renforts de cris. J'imite la position de Sun et pose même mon menton sur mes genoux. Le ciel s'assombrit de plus en plus. Dans peu de temps, les gamins partiront rejoindre leur foyer et nous nous retrouverons seuls, sans un bruit autour de nous. Dans le noir de la nuit.

— Je déteste ma famille, crache-t-il.

Je me redresse en déglutissant. Mes paupières papillonnent tandis que l'information se fraie un chemin dans mon esprit. Je savais pertinemment qu'il ne portait pas spécialement Dae dans son cœur mais à la vue de sa réaction après l'histoire « Marcus », je m'étais dit que ce n'était pas si terrible. J'ouvre la bouche mais il me coupe de sa voix toujours aussi posée et calme :

— À cet instant, je crois même que je la hais.

Je lui tends une main, paume tournée vers le ciel. Il la fixe un instant et tout en ravalant un sanglot, il l'accepte et me la broie presque en la ramenant contre son torse. Je peux sentir son cœur battre bien trop vite alors que des larmes coulent sur ses joues.

— Tu as le droit, lui chuchoté-je.

Il ricane comme si je venais de dire la plus grosse bêtise du monde.

— Pas chez les coréens. On aime et respecte sa famille en toutes circonstances.

— Ben c'est con, je trouve !

— Peut-être...

Sun hausse encore une fois les épaules avant de pencher la tête jusqu'à ce que sa tempe touche son genou. Il peut ainsi me regarder sans problème et le voir ainsi me fend le cœur.

— Mais con ou pas, c'est ainsi.

Il ferme un court instant les paupières pour retenir ses pleurs.

— Je suis l'ainé, Hugo.

— Ouais, je sais...

— Mais tu ne sais pas ce que ça veut dire chez nous. Être l'ainé n'est pas juste une date de naissance, ça signifie que tout repose sur mes épaules. L'entreprise, la famille, la descendance.

Mon front se plisse. Je ne comprends pas ce qu'il essaie de me dire.

— Comment ça ?

— Un jour, je reprendrai le resto de mes parents et devrai m'occuper d'eux jusqu'à la fin de leur vie. J'épouserai par amour ou par raison, une gentille coréenne et aurai des enfants avec elle. Mais d'ici là, je suis un frère. Je dois protéger Dae. Ma vie ne tourne qu'autour de ça.

— Le protéger ?

— Je fais tout ce qu'il faut pour qu'il soit heureux. Je lui fais principalement la cuisine, toujours en cohésion avec la pratique de la danse, ses compétitions, ses auditions. Je le filmais danser pour qu'il voit ses erreurs. Quand on est arrivés dans ce pays, c'est même moi qui lui faisais ses devoirs et le défendais face aux gamins qui se moquaient de nous.

Il fait une pause dans ses explications. Juste le temps de se remémorer certains moments fraternels.

— Mais j'ai fini par l'étouffer surement et peut-être à le détester d'avoir une vie si... simple. À n'avoir que lui à penser et s'inquiéter. Je l'envie... Parfois... Souvent. J'aimerais que les rôles soient échangés. Mais je l'aime quand même... C'est Dae. On ne peut que l'aimer, n'est-ce pas ? Après tout, toi aussi, tu es tombé sous son charme !

Ma main libre va à la rencontre de ses cheveux et les caresse lentement. Je comprends ses sentiments. J'ai eu si souvent les mêmes envers les filles. D'avoir cette impression qu'elles avaient une plus belle vie que moi. Même si elle est totalement naturelle, ce n'est pas une sensation agréable à ressentir parce qu'elle nous pourrit littéralement de l'intérieur.

— Je suis tombé sous le tien aussi, lui murmuré-je, souriant.

— Bien entendu, je suis irrésistible. Tu l'as déjà oublié ?

Mais à la douleur que je lis dans ses yeux, je sais parfaitement qu'il ne le pense pas alors j'embrasse sa joue et reste à quelques millimètres de lui pour ajouter :

— Tu l'es et si mon cœur n'était pas à Elliott depuis toujours, je t'aurais sauté dessus depuis longtemps.

— Des mots, toujours des mots...

Un fin sourire s'étire sur ses lèvres pulpeuses. J'ébouriffe ses cheveux en riant légèrement avant de lui susurrer :

— Tu peux être qui tu veux... Avec qui tu veux... Il te suffit de dire merde à tes parents.

Alors qu'il se passe la langue sur sa lèvre inférieure, je me redresse, mettant ainsi une distance raisonnable entre nous.

— Malgré ce que je pense parfois, je sais que mes parents sont des gens bien, qui veulent seulement mon bonheur. Je ne dirai jamais le contraire. Je les aime et les respecte. C'est pour ça que je ne pourrais jamais aller contre ce qu'ils attendent de moi. Même si ce n'est pas forcément la vie que je rêve de vivre...

— Dae m'a dit qu'ils étaient stricts mais... Ils ont accepté...

Un léger rire jaune lui échappe, me coupant.

— S'ils ont accepté l'homosexualité de Dae, son envie d'être danseur, son excentricité... C'est seulement parce que nous sommes en Angleterre et qu'il n'est pas l'aîné.

Son ton est sec, froid. Ses yeux rétrécissent sous l'énervement qui monte en lui.

— J'ai appris, il y a moins d'une heure, qu'ils... Ils exigent que j'accompagne Dae à Londres. Que je reste avec lui pendant ses années d'études. Maintenant qu'on sait que Ady ne sera pas avec lui, il lui faut un chaperon. Je dois seulement acquiescer. Mais le pire...

Il renifle en se relevant. Son corps refait face à l'horizon et je ne vois plus que son profil. Il s'essuie grossièrement les yeux avec la manche de sa veste avant de m'avouer :

— Le pire c'est que je suis d'accord avec eux. Je ne peux décemment pas laisser Dae aller, tout seul, à Londres. Il se ferait bouffer en dix secondes. Je suis programmé comme ça. Et tant pis, pour la vie que je me suis construite ici. Mes amis, ma copine, mon métier...

Sa copine ? OK, on en apprend un peu plus chaque jour. Qui est cette copine ? Je veux savoir, moi. Mais je laisse ma curiosité maladive de côté et tente de l'aider comme je peux :

— Tu as parlé avec eux de ce que tu voulais, toi ? Tu leur as dit tout ça ?

— Je ne veux pas me mettre ma famille à dos.

— Ça ne serait pas forcément le cas. Ils comprendraient peut-être. Vous n'êtes plus en Corée depuis des années maintenant.

Il secoue la tête, en faisant la moue, et m'affirme :

— Je n'en ai pas le courage. Et puis moi-même, je suis coupé en deux. C'est ça mon problème. Je veux contenter tout le monde et... je me retrouve à pleurer seul sur un talus en pleine forêt.

— Tu n'es pas seul, lui rappelé-je.

— C'est vrai...

Il serre un peu plus ma main contre lui.

— Et toi ? Qu'est-ce que tu fais seul sur un talus en pleine forêt ?

— Je ne suis pas seul...

Cette fois, c'est moi qui étreins avec force sa main.

— Je crois que je déteste ma famille...

En bas, les enfants semblent se dire au revoir avant de se séparer, partant dans des directions différentes.

— Parce que je les aime sûrement trop. Mais ça passera.

— L'amour, ça ne passe jamais...

Je laisse mon regard s'évader dans le ciel d'encre entre les branches des arbres. Il a raison. L'amour ne s'efface pas, il reste ancré en nous. Dans le pire des cas, il se transforme en haine, en amitié, en indifférence... Mais il ne s'évanouit pas. Jamais.

Quand la nuit a finalement pris possession de nous, je demande à Sun pour essayer de détendre un peu l'atmosphère :

— Où sont passées tes lunettes ?

— Je me suis énervé tout à l'heure et... Je les ai cassées.

— C'est dommage, je te préfère avec.

— Ah bon ?

— Ouais. Tu fais secrétaire pervers avec, j'adore ! plaisanté-je.

Nous rions et j'entrevois la joie de vivre qui caractérise tant les Lim. Il se penche sur le côté, sa tête venant prendre appui sur mon épaule.

— T'es trop petit, râle-t-il.

— Hey ! Oh ! Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi !

Il rit, amusé par mon ton plaintif.

— Bon... Alors comme ça, j'ai une rivale ?

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