mon massage.
Hey everybody !!
Voici un chapitre surprise pour fêter les 10k vues 🎉
Sinon, vu que j'ai 50 chapitres déjà d'écrits (et moins d'une dizaine à écrire avant la fin), je passe officiellement à deux chapitres par semaine : le mardi et le vendredi 😉
Un immense merci 💜
J'aime tellement lire toutes vos théories sur tout ! Vous illuminez mes journées !
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16. mon massage.
Bien que j'aie distinctement entendu la porte s'ouvrir et se fermer derrière moi, je ne bouge pas, préférant faire tourner ma bouteille entre mes mains. Tout ce que j'espère, c'est que ce ne soit pas la mère de Dae et Sun pour me dire de rentrer ou une connerie du genre.
Puis la voix d'Elliott retentit :
— Pourquoi tu viens te cacher là ?
— Je ne me cache pas, je prends l'air.
— Si tu le dis...
Elliott s'installe derrière moi sur le trottoir, une jambe de chaque côté de mon corps. Surpris, je ne peux m'empêcher de regarder ses mollets comme si c'était la première fois de ma vie que j'en voyais. Mais le plus surprenant n'est pas ça... C'est lorsqu'il retire ma main qui était toujours sur mon cou pour la remplacer par les siennes.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— Je fais une branlette à un renne, ça ne se voit pas ? me répond-t-il.
Je fais volte-face, pas le moins amusé par sa blague et le fusille du regard parce que j'ignore ce qu'il fait là. Pourquoi n'est-il plus collé à son ex ? Pourquoi m'a-t-il suivi ? Pourquoi veut-il me masser le cou ?
— Quoi ? Tu as mal au cou, non ?
Je hoche la tête doucement, presque suspicieux.
— Alors je te le masse. Il ne me semble pas que ce soit encore un crime !
Je prends une grande inspiration et me remets correctement. S'il veut réellement me faire un massage, je ne vais pas non plus l'en empêcher. Surtout que j'aime bien la douceur de ses mains, la pression parfaite de ses doigts sur ma peau et leur chaleur malgré le froid ambiant.
— Comment tu sais que j'ai mal au cou ? m'intéressé-je.
— Je t'ai vu grimacer plusieurs fois dans la soirée et là, tu as ta main dessus...
Il m'a vu grimacer ? Et moi qui croyais qu'il n'avait d'yeux que pour son Jeff. Je n'avais même pas fait attention moi-même que j'avais aussi mal avant d'arriver là. Il me masse pendant un moment, sans que nous échangions la moindre parole. Tout en profitant de ce massage, j'ouvre mon eau et en bois une gorgée en essayant de ne pas trop bouger la tête. Quand je pose la bouteille entre mes jambes, devant moi, Elliott me repose la même question :
— Alors pourquoi t'es venu te cacher ici ?
— Je ne me cache pas, je t'ai dit. La preuve, tu m'as retrouvé facilement !
Ses doigts remontent le long de ma nuque et me font légèrement gémir, tellement cela me fait du bien. Ses mains vont se caler dans mes cheveux et instinctivement, ma tête se laisse aller en arrière comme pour être au plus près du toucher d'Elliott.
— J'ai eu peur que tu sois parti, m'avoue-t-il après s'être penché vers moi.
Je ne dis rien parce qu'il a raison d'avoir peur pour ça. J'aurais pu partir. J'aurais pu appeler mon père pour quitter cette soirée qui ne se passe pas comme elle le devrait. Enfin plus vraisemblablement, j'aurais pu rentrer à pieds chez mon père, même si ça se trouve à plusieurs kilomètres du village.
Voyant que je ne réponds pas, Elliott reprend son massage et aussitôt, des centaines de sensations prennent possession de moi. Elles sont bien trop nombreuses pour que je puisse les identifier clairement mais je sens mon corps se détendre et surtout apprécier ce qu'il lui fait. Il serait presque demandeur de plus.
Je baisse la tête en avant avec l'espoir que ça laisse un plus grand accès à Elliott tandis que mes bras vont se poser sur ses jambes. Mes mains enserrent sans que je le décide ses mollets. Je suis bien. Je suis même très bien mais je ne sais pas si c'est parce que c'est Elliott ou juste parce qu'il m'accorde enfin cette attention que j'ai désirée toute la soirée.
— Qu'est-ce qui vous a fait rire comme ça avec Sun ?
Je hausse les épaules pour lui répondre mais il prend ça pour un signe qu'il doit descendre son massage à ce niveau-là. Je ris légèrement, amusé quand il s'exécute sans discuter.
— On s'amusait, c'est tout.
Il pince mes épaules un peu plus fort et je grogne de douleur.
— Oups... Désolé !
Mais nous savons tous les deux qu'il ne l'est pas parce qu'il l'a fait exprès. Je le sens se rapprocher derrière moi jusqu'à ce que je puisse sentir chacune de ses expirations dans mon cou. Mes mains, sans que je comprenne comment, ont suivi le mouvement et se trouvent sur ses genoux.
— Tu es un vilain petit garçon, me murmure-t-il.
— Pourquoi ?
— Avant de sortir, j'ai cherché mon pull et en fait, il est sur ton dos. Tu es un voleur.
Ses pouces prennent appui sur mes omoplates pendant que ses index tracent une ligne invisible le long de mes clavicules sous ledit pull.
— Tu veux que je te le rende ? m'enquiers-je.
— Et avoir ta mort par hypothermie sur la conscience ? Non, ça ira. Puis il ne fait pas si froid.
Bien que ses mains soient un vrai régal pour mes muscles, je prends le risque qu'il arrête pour tourner la tête et remarquer que maintenant qu'il était en T-shirt.
— Donc tu préfères que ça soit moi qui sois responsable de ta mort ?
— Ouais carrément.
— Enfoiré !
— Et fier de l'être à cet instant précis. Allez tourne-toi !
Je râle pour la forme mais me dépêche de me remettre dans le sens de la marche pour qu'il reprenne ses gestes.
— Je peux te poser une question ?
— Qu'est-ce que vous avez tous à demander l'autorisation ? Pose-la ta question et si je ne veux pas y répondre, je te le dirai directement.
— Pourquoi tu as été viré de ton lycée ? se lance-t-il alors sans attendre.
— Je me suis battu.
— Tu t'es battu ? Toi ?
Je marmonne quelque chose qui ressemble vaguement à un « ouais ».
— Mais... Pourquoi ?
— Ca n'a pas d'importance pourquoi puisque le résultat est le même. J'ai pété le nez à ces petits cons de bourges alors qu'ils le méritent ou pas, tout le monde s'en fout.
— Pas moi. Allez dis-moi...
Je me râcle la gorge avant de lui affirmer :
— Y'en a eu trop, je ne peux pas te faire la liste complète.
— Quoi ?
Cette fois, il arrête son massage et se décale pour être à côté de moi mais son corps tourné vers moi. Il a une position assez étrange avec une jambe dans mon dos et l'autre par-dessus les miennes.
— C'est quoi cette histoire ?
Les paumes de mes mains prennent appui sur le trottoir gelé, mes bras devant passer par-dessus la jambe d'Elliott. Je ne veux pas voir sa réaction quand je lui dirai la vérité alors je préfère fixer le ciel sombre derrière la lumière des réverbères.
— Ici, c'est mon septième lycée en deux ans, lui annoncé-je sans fierté.
— Septième ? Mais... Tu...
— Je ne me suis pas fait virer de tous pour bagarre. Le premier, c'est parce que je séchais trop les cours. Et le... troisième, je crois, c'était parce que j'ai redécoré la salle des profs une nuit. Le quatrième, je me suis pris la tête avec un prof qui pensait avoir raison sur tout mais il faut bien avouer que lorsqu'il m'a dit qu'il allait tout faire pour me faire expulser, il avait raison. Il a tout fait et il a réussi.
— C'est... C'est bizarre... Ce que tu me dis... C'est comme si tu parlais de quelqu'un d'autre. Quelqu'un que je ne connais pas. Les bagarres ? Le vandalisme ? Ça ne te ressemble pas, Hugo.
Je baisse les yeux sur lui et lui propose :
— Tu ne me connais peut-être pas ?
— Je sais qu'on peut beaucoup changer en grandissant mais... Pas à ce point. Ils avaient fait quoi ces mecs pour que tu leur casses la gueule ?
Je soupire parce qu'il ne me lâchera pas mais au fond, je ne suis pas sûr que ça me gêne tant que ça. A chaque bagarre, ma mère me condamnait sans chercher d'explication. Mon père... je ne sais pas. Je ne lui parlais plus mais pour le dernier, il m'a affirmé qu'il pensait que j'avais eu une bonne raison sans que je ne lui dise rien. J'ai besoin que quelqu'un m'écoute...
— La bagarre qui m'a valu mon transfert ici, commencé-je en retrouvant le ciel. C'était... Pour défendre des filles qui se faisaient harceler par des connards mais vu que ce sont des fils de Lord, on ne leur dit rien à eux alors...
Elliott se rapproche et commence à me caresser le dos.
— J'espère que tu les as défigurés, me murmure-t-il ce qui me fait rire.
— Pas eu le temps. Le proviseur était sur mon dos constamment. Dès que j'ai mis un pied dans son bel établissement, il a voulu que je me barre. Je suis un gamin à problèmes, le genre à faire baisser les bonnes statistiques ! Je fais tâche.
Il passe une main dans mes cheveux à l'arrière de mon crâne et c'est beaucoup trop agréable.
— Et bien, moi, je suis fier de toi...
Les mots d'Elliott font exploser mon cœur. Je plonge mon regard dans le sien et j'y lis toute sa sincérité. Il me fait un sourire, un de ceux qui atteint ses yeux et déforme son visage à cause de sa cicatrice sur le côté mais il est magnifique malgré ça.
Alors sans réfléchir, je lui souris aussi et lui demande :
— J'ai le droit à un autre massage alors ?
Il me donne une petite tape derrière la tête mais il reprend malgré tout sa place et recommence à me masser sans un mot.
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