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mon canasson.

18. mon canasson.

Du plus loin que je m'en souvienne, j'ai toujours connu cette forêt derrière le vieux château de Barnard Castle. Elle n'est pas très grande, ni très dense mais elle est traitre. Vraiment. Entre les arbres, les petits ravins et la rivière qui la traverse, des sentiers de randonnée ont été, au fil des ans, formés pour pouvoir se promener. Beaucoup d'anglais – et d'écossais aussi – viennent d'ailleurs se perdre entre les végétaux et si en pleine journée, c'est un véritable plaisir de s'y trouver. La nuit, c'est une toute autre affaire. En effet, il est plus que facile de rouler sur une pierre ou de se tordre la cheville dans un trou. Dans le pire des cas, tomber dans la Tees ou dans un ravin comme Elliott quand nous étions plus jeunes.

Les cris de Norman résonnent dans les bois alors que les rires de Dae me font sourire. Il semble s'amuser comme un petit fou et même si Ady ne cesse de lui dire de faire attention, lui aussi rit. D'où je me trouve, je n'arrive pas à savoir ce qu'ils font derrière nous mais ça semble être l'éclate totale pour eux et c'est gratifiant que ce soit un peu grâce à mon idée.

— Je crois qu'on a perdu Sun, dis-je à Elliott qui est toujours à côté de moi. On ne l'entend plus.

Il tient son portable de la main qui n'est pas liée à la mienne et dirige la lampe intégrée vers le sol nous permettant de voir où nous posons les pieds mais j'ai un peu de mal à le distinguer avec détails.

— Il te manque tant que ça ?

— Je n'ai pas dit ça mais... ça m'embêterait qu'il lui arrive quelque chose.

Et c'est vrai. Je ne le connais pas vu que je l'ai rencontré il y a quelques heures seulement mais je le trouve cool, nous avons bien rigolé tout à l'heure et puis c'est le grand frère de Dae, rien que pour ça, je ne veux pas être responsable d'une blessure ou autre.

— Lui aussi tu veux le protéger ? m'interroge-t-il.

Je tique immédiatement à cette question qui me fait froncer les sourcils. J'essaie de discerner son visage mais il fait trop sombre pour que je réussisse.

— C'est vrai que tu protèges tout le monde de toute façon... Les filles qui se font harceler, moi et les mecs que tu dragues en soirée...

— Je ne drague personne...

— Ne mens pas, je vous ai vus.

Finalement, Elliott n'était pas aussi absorbé par Jeff que je le pensais. Après, est-ce que je viens de lui mentir ? Non je ne pense pas. C'est vrai que c'était bizarre avec Sun mais on s'amusait. C'était juste un jeu pour me permettre de ne pas dire ce qui me tracassait.

— On s'ennuyait complètement à votre soirée alors on a joué, c'est tout.

— Il t'a embrassé !

Je m'arrête sur le petit chemin qui descend en pente et puisque nous nous tenions toujours par la main, Elliott est bien obligé d'en faire de même s'il ne veut pas me lâcher. Je réfléchis parce que je ne me souviens absolument pas à quel moment j'ai embrassé Sun. Ou qu'il m'ait embrassé. Enfin peu importe. Aurais-je tellement bu que je ne m'en souvienne pas ? Non j'en doute. Je marche droit et suis encore maître de moi-même.

— On ne s'est pas embrassés !

Il remonte un peu pour se poster à quelques centimètres de moi. Avec la différence de hauteur due à la côte, nous avons presque les visages au même niveau pour une fois. De sa main qui tient toujours son portable, il tapote un point juste sous mon oreille en me déclarant :

— Juste là !

— Quoi ? Mais c'est... une bise. Ce n'est pas un baiser ça ! m'exclamé-je.

— Si !

Il est de mauvaise foi là ! Je lève les yeux au ciel avant de lui répondre :

— Alors, même si clairement, je n'ai aucun compte à te rendre... Sache que ce n'est pas un baiser ou alors ça signifierait que Dae trompe Ady avec la moitié de l'équipe de rugby et avec toi en particulier ! Avec moi aussi quand j'y pense parce qu'il m'a embrassé comme ça ce matin pour me dire bonjour.

Au silence qui suit ma remarque, je comprends qu'Elliott réfléchit et doit sûrement se rendre compte de la bêtise qu'il a dite. Je me rapproche de manière à ce que nos corps se touchent sans savoir pourquoi je fais ça. Il ne bouge pas, il est comme figé. Je penche un peu la tête sur le côté et viens poser délicatement mes lèvres sur les siennes. A peine quelques secondes. Mais je ressens tout de même des frissons dans tout mon corps. Je me recule, un petit sourire aux lèvres avant de lui lancer :

— Ça, c'est un baiser...

Je lâche sa main et le contourne pour reprendre notre marche. Je ne réalise pas réellement ce que je viens de faire et encore moins pour quoi je l'ai fait. Finalement, je crois que je ne suis pas aussi maître de moi-même que je le pensais...

— Bon, tu ramènes ton cul avec ton portable, je ne vois rien ! râlé-je plus pour masquer ma honte qu'autre chose.

Je respire à fond en faisant quelques pas sans faire attention parce que j'ai l'esprit trop tourné ailleurs. A ce baiser. Aussi fugace et doux fut-il, il a bien existé. Je suis dans ce village depuis une semaine et j'embrasse mon plus vieil ami ? Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez moi et ce n'est pas qu'à cause de l'alcool.

C'est peut-être Dae et sa manière d'agir qui a déteint sur moi. Bon en si peu de temps, c'est peu probable mais c'est la seule explication que je trouve à cet instant qui me satisfasse et ne me fait pas passer pour un fou. Mais pourquoi j'ai fait ça ? En avais-je envie ? Même ça, je l'ignore complètement.

Malheureusement ce qui devait arriver, arriva. Pris dans mes stupides questionnements, je ne vois pas un trou – de toute façon, je n'y vois rien – et me tords la cheville. Mais cela ne s'arrête pas là, ça serait trop simple... Non, je m'étale bien entendu de tout mon long avant de glisser sur plusieurs mètres sur le ventre, mes mains s'écorchant sur les pierres pour ralentir ma chute.

J'ai dû crier en tombant ou en tout cas, faire beaucoup de bruits parce que j'entends des pas précipités derrière moi pour venir à ma hauteur. Une lumière vive m'aveugle soudainement, m'obligeant à lever un bras pour mettre une main devant mes yeux tout en jurant.

— Mon dieu ta main !

J'ai envie de lui répondre que la seconde n'est pas mieux mais je pressens que ce n'est pas forcément la chose à faire à ce moment-là.

— Mais tu ne peux pas faire attention ? tonne la voix d'Elliott au-dessus de moi.

— Aide-moi à me relever au lieu de m'engueuler !

Il ronchonne mais je sens ses mains se poser sous mes bras avant qu'elles ne me soulèvent toujours avec une grande facilité. Je me retrouve sur mes pieds en moins de temps qu'il m'en a fallu pour me vautrer. Je relève les yeux et remarque qu'il a mis son portable dans sa bouche pendant qu'il m'aidait. Il le reprend et me demande plus gentiment :

— Ça va aller ? Tu t'es fait mal ailleurs qu'à la main ?

— Euh... partout ?

Et c'est vrai. J'ai mal à la cheville qui a vrillé. Aux genoux qui ont amorti ma chute au même titre que mes mains. A l'abdomen aussi. Et je crois que maintenant, j'ai envie de vomir d'avoir trop bougé après avoir tant bu.

— Mais qu'est-ce que je vais faire de toi ? se lamente-t-il. Allez viens par là !

— Quoi ? Où ça ?

— Je vais te porter !

— No way ! Tu nous as pris pour Tarzan et Jane ou quoi ?

— Tu vas me faire croire que tu peux marcher là ?

— Bien sûr que oui...

Pour prouver mes dires, je fais un pas et grimace en sentant une douleur au niveau de... De tout mon corps.

— C'est bien ce que je disais.

Cette fois, il ne me laisse pas le temps de parler ou bouger, il se tourne et se penche un peu de manière à ce que je monte sur son dos. J'ouvre les yeux en grands.

— Je ne vais pas faire ça ! le préviens-je.

— Tu préfères que je te jette sur mon épaule ?

Ni une, ni deux, je passe mes bras autour de son cou. Il me donne son portable pour que je le tienne pour le reste de notre promenade puis il se redresse. Instinctivement, mes jambes se relèvent de chaque côté de son corps. Il passe ses mains sous mes cuisses et me remonte pour mieux me positionner. Mon menton vient se placer naturellement sur son épaule et ainsi je peux voir le chemin devant nous.

— T'es Hulk ou ça se passe comment en fait ? me moqué-je gentiment n'arrivant pas à comprendre comment il peut me soulever sans effort.

— Tu n'as pas pensé une seule seconde que c'était peut-être toi qui étais minuscule ? me propose-t-il, amusé, je le sens au ton de sa voix.

— Tais-toi et avance, esclave ! lui ordonné-je pour éviter la conversation sur ma taille.

Il rit mais s'exécute tout de même alors que j'éclaire du mieux possible le sol.

— Ce n'est plus très loin de toute façon, annoncé-je.

— Tu ne veux pas plutôt rentrer ?

— Maintenant que je suis sur mon fier destrier, pourquoi je voudrais rentrer ?

— Je ne suis pas un canasson, marmonne-t-il.

— Non, tu es le mien.

Il ne me reprend pas et évite de peu une petite crevasse. Nous avançons un petit moment en silence et je fais alors à nouveau attention aux cris de nos amis. Quand nous arrivons sur une portion de sentier plate, les mains d'Elliott se resserrent autour de mes cuisses, me place différemment et il me chuchote finalement :

— Ne t'inquiète pas... Tout ce qui est petit, est mignon.

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