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ma maison.

54. ma maison.

Le menton calé dans ma paume, j'observe les filles jouer à Un deux trois soleil avec ma mère, au fond du jardin tandis que mon père est en train de vérifier que le feu du barbecue n'est pas en train de mourir. Leurs cris et leurs rires résonnent et me font sourire. Cependant, l'apparition d'une bière dans mon champ de vision me fait sursauter. Je me reprends rapidement quand la voix de George s'élève au-dessus de moi :

— Tiens, cadeau !

J'attrape le verre en le remerciant chaleureusement. J'en prends une petite gorgée, toujours les yeux fixés sur ma famille alors que George s'installe à côté de moi.

— Ça va ? me demande-t-il, son propre verre entre les mains.

Je hausse une épaule. Si je vais bien ? Je l'ignore. Il y a tellement de pensées et d'émotions qui s'emmêlent dans mon cerveau depuis hier que je n'arrive plus à savoir comment je vais réellement. Je suis soulagé d'enfin connaître toute l'histoire. Blessé que cet Andreas Hellman m'ait abandonné. En colère qu'il ait cherché à me voir, il y a deux ans. Heureux que mon père ait croisé la route de ma mère dans cet avion. Mais surtout reconnaissant pour tout l'amour qu'il m'a apporté...

Parce que si depuis deux ans, je cherchais à éloigner tous les bons moments que j'avais passés avec mon père, depuis hier, je ne cesse de me les repasser à l'esprit. Comme une preuve de la vérité. Alors je repense à tous ces kilomètres qu'il faisait chaque weekend pendant la saison de football pour me voir jouer. Toutes les histoires qu'il me racontait avant d'aller au lit. Ou alors ces soirées au coin du feu où nous jouions à tous les jeux de société possibles et inimaginables.

Et ces dimanches matins... Je me rends compte à présent de ce que ça représente pour notre famille. C'est le bonheur à l'état pur qu'il nous offre. Je suis revenu il y a deux mois et je n'ai pas participé à un seul de ces moments dominicaux. Je crois que dimanche prochain, je les rejoindrai cette fois. Enfin après le câlin d'Elliott, faut pas déconner non plus...

— Je crois, oui...

Il me tapote doucement l'épaule avant de prendre appui sur la table. Nous restons un instant silencieux devant le spectacle que nous offre les autres. Mon père a rejoint les filles et tentent de les déconcentrer pendant leur jeu. George ricane, une main devant sa bouche, tournant mon attention sur lui. Je détaille son profil.

Je comprends mieux maintenant pourquoi j'avais l'impression de l'avoir toujours connu... C'est simplement la réalité. Il a toujours été là. Dans l'ombre de mes parents. À m'initier à la musique. À me fredonner des chansons pendant qu'il me faisait prendre mon bain. À m'apprendre à cuisiner.

— Ca n'a pas été trop dur pour toi ? l'interrogé-je sans préambule.

Il se tourne vers moi et m'observe un instant, cherchant une explication à ma soudaine question. Ses doigts jouent silencieusement sur le bois alors qu'il me demande de préciser ma question :

— Moi, l'adoption, la situation...

— Ah ! souffle-t-il alors que les cris d'Ali s'accentuent de l'autre côté du jardin.

Il jette un coup d'œil rapide à mon père qui porte à présent Ali sur son épaule, tel un sac de farine. Il semble attendri en voyant la scène puis il revient vers moi.

— Au début de notre relation, Louis était un jeune homme très renfermé, d'assez... bougon, dirai-je. Mais derrière ça, il avait déjà un cœur tellement grand. Il pensait au bonheur des personnes importantes pour lui. Ce n'est pas lui qui m'a dit qu'il voulait t'adopter, il avait peur de me blesser. Je m'en suis rendu compte tout seul. Il suffisait juste de vous voir ensemble.

Il secoue la tête, un sourire en coin.

— C'est sûrement ridicule de dire ça pour des gens qui ne vous ont pas vus à cette époque mais... C'était incroyable de voir cette connexion se créer entre vous. Alors oui, c'est bizarre quand tu comprends que l'homme de ta vie veut devenir père sans toi.

Il m'ébouriffe les cheveux, souriant.

— Mais c'est l'une des meilleures décisions que nous ayons prises, affirme-t-il, sûr de lui.

— Mais vous étiez tellement jeunes... Je veux dire... C'est complètement fou à votre âge de vous lancer là-dedans, avec les responsabilités et tout...

Il croise les bras et prend à nouveau appui sur la table. Son regard au loin, je crois qu'il ne voit même plus ses filles.

— On n'a pas vraiment réfléchi aux responsabilités. À tout ce que ça signifiait au-delà du fait de t'aimer. Parce que... Louis et moi n'avons pas eu de chance en matière de père. Entre le sien qui s'est barré et le mien qui me frappait parce qu'il était homophobe... On t'aimait trop pour que tu sois dans le même cas que nous.

— Merci, soufflé-je tout simplement.

Une main sur ma pinte posée juste devant moi, sur la table de la terrasse, je prends le temps de savourer le fait que mes parents et George m'aient autant aimé. Je l'ai trop facilement oublié ces dernières années...

— Si tu as la moindre question, le moindre doute, que ce soit sur... Tout ça ou un autre sujet, n'hésite pas à venir nous voir.

Je hoche la tête, un petit sourire aux lèvres, avant de la baisser.

— Et bien... J'ai réfléchi à un truc toute la nuit et je... J'ai peur de... D'énerver ma mère ou de faire de la peine à mon père avec ça.

Il se tourne vers moi, le visage sérieux et concerné. Même avec lui, je suis un peu effrayé d'aborder ce sujet.

— Vas-y, je t'écoute.

— Je... Ils m'ont dit que mon... Que cet Andreas Hellman avait essayé de me voir, il y a deux ans. Je me demandais pourquoi, après toutes ces années, il avait décidé de prendre contact. Tu sais pourquoi toi ?

Il déglutit avant de jeter un coup d'œil au reste de la famille.

— Pourquoi ? répète-t-il, tout bas. Non. Et je crois que ta mère ne lui a pas laissé le temps de lui dire.

Je murmure un « ok » déçu. Je bois un peu de ma boisson et en reposant ma pinte, je l'interroge :

— Tu sais des trucs sur lui ? Enfin autres que le fait qu'il ne voulait pas de moi et que c'était un enfoiré de première.

Il bouge légèrement sur son assise, un peu mal à l'aise.

— C'est avec ta mère qu'il faudrait parler de ça...

— Ouais mais... J'ai bien compris hier que le sujet était... Sensible. Je ne veux pas... Je ne sais pas, raviver de mauvais souvenirs.

— Ta mère est forte. Si c'est toi qui lui poses ces questions, elle y répondra sans problème. Je suis même sûr qu'elle serait heureuse de pouvoir partager ça avec toi. D'être avec toi.

Il a sûrement raison. Je me frotte les yeux, incertain de pouvoir parler de ça avec elle. De parler avec elle tout court en fait. Nous nous sommes parlé hier mais il y avait mon père. Me retrouver en face d'elle et avoir une discussion calme est une situation tellement surréaliste aux vus de nos échanges ces derniers temps. Je prends une profonde inspiration.

— J'essayerai.

— N'essaie pas, fais-le.

Je souris. Il me disait tout le temps ça quand il m'apprenait quelque chose. Que ce soit un accord ou une recette.

— Je vais le faire.

— Maintenant ?

— N'exagère pas !

Il hausse les épaules avant de me dire :

— Je trouvais que c'était pourtant le bon moment, moi !

Il fait un mouvement du menton pour me montrer quelque chose. Je détourne les yeux et vois ma mère, souriante, un peu en retrait en train de regarder les filles et mon père continuer de jouer. Elle a dû se faire éliminer du jeu.

— Je vais aller chercher la viande, si on veut manger à un moment.

Il se lève et tapote amicalement mon épaule. Lorsqu'il s'éloigne de moi, je lui déclare :

— Merci pour tout, papé !

Il se tourne vers moi. Son sourire coupe son visage. Je ne l'ai jamais vu me regarder avec autant d'émotions. Il revient vers moi et m'annonce :

— Je donne un concert à Londres mi-juin. Au Royal Albert Hall. Ça te tente de m'accompagner ?

Je me passe une main sur la nuque, mal à l'aise.

— J'aurais adoré mais... Je serai parti. J'ai... J'ai pris mon billet cette nuit.

George ouvre la bouche sous la surprise.

— Je suis désolé, dis-je.

— Alors tu...

Il se reprend un peu quand il entend que sa voix est un peu plus aigüe que d'habitude.

— Tu pars toujours ?

Je hoche la tête de haut en bas, incapable de parler à cause de la boule qui s'est formée dans ma gorge en voyant la déception dans le regard de mon beau-père.

— Je pensais qu'avec hier, tu aurais changé d'avis.

— Non...

Je me racle la gorge et laisse mon regard retrouver les filles qui tentent de ne pas bouger.

— Je crois que j'ai besoin de prendre du recul. De faire le point. De comprendre qui je suis vraiment. Mais...

Je reporte mon attention sur George dont le visage a pâli. J'attrape sa main et la serre en lui faisant la promesse :

— Je reviendrai. Je te jure que je reviendrai très vite, papé. Maintenant, je sais qu'ici, c'est ma maison. Et on revient toujours à la maison à la fin d'un voyage.

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