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Chapitre 39 - « Et quelle ne fut pas leur surprise. »

« Max, j'ai besoin de ton aide. »

Se retournant pour faire face à Lucie qui venait tout juste de le rejoindre, le concerné haussa les épaules. « Désolé, mais je ne sais pas du tout où est Lucas. »

« Pourquoi est-ce que je viendrais forcément te voir pour Lucas ? » Lui demanda-t-elle, les sourcils froncés par la confusion.

« Et bien, si ce n'était pas pour lui, ce serait pour Alexia. Or, tu la connais tout autant, voire bien mieux que moi alors il n'y a aucune chance pour que ça la concerne. Il ne reste donc que Lucas pour que tu viennes me demander de l'aide comme ça. Mais désolé de te décevoir, je ne sais toujours pas où il est. »

La mine renfrognée qui avait pris place sur le visage de la jeune fille prouvait qu'il avait touché un point. « Bon, peut-être que je suis venue pour Lucas, mais pas parce que je le cherche. »

Cette remarque piqua la curiosité du blond qui lui accorda son entière attention. « Qu'est-ce que tu as en tête ? »

« Je veux me venger. Me venger pour tout ce qu'il m'a fait ces dernières années. » Une lueur sombre passa dans son regard, remplaçant l'étincelle éclatante qui s'y trouvait habituellement. « Ce crétin n'aura que ce qu'il mérite. »

« Attend, te venger pour ses blagues ? » L'interrogea-t-il alors que l'incompréhension se lisait sur tous les traits de son visage.

Lucie leva les yeux avec exaspération. « Non non, pas pour ses blagues mais parce que c'est un vrai petit ange. » Elle lui donna une claque à l'arrière de la tête. « Concentre-toi Max, bien évidemment que c'est pour ses blagues. »

Il fit la moue, se frottant le point douloureux de sa tête du plat de la main. « Ça va ça va. Qu'est-ce que tu as en tête ? »

Et Lucie avait quelque chose de bien précis en tête.

Depuis toutes ses années, Lucas s'était fait un plaisir de lui faire les quatre cent coups, profitant de chaque instant et de chaque idée qu'il avait pour les retourner contre elle. Mais il était grand temps de changer les choses et de se venger.

Pour cela, elle avait beaucoup réfléchi pour trouver une idée efficace et à la hauteur de ce qu'elle avait vécu. Elle ne savait pas si ce qu'elle avait en tête était à la hauteur de celles de Lucas n'étant pas une experte en la matière, mais ça avait le mérite d'être efficace.

Elle s'était rendue compte que toutes ses blagues étaient éphémère. Éphémère parce qu'une fois qu'elles s'étaient déclenchées, elles s'arrêtaient là. Elles n'avaient d'effets que sur une courte durée, n'ayant pas plus de conséquences dans le temps et c'était ce qui lui avait donner son idée.

« Je garde les détails pour, mais j'ai besoin d'avoir accès à votre chambre et que tu le gardes occupé pendant environ une heure. »

« Je ne sais pas si c'est vraiment judicieux de te faire confiance et de te laisser faire. » Répliqua le jeune homme qui ne semblait pas convaincu.

Lucie croisa les bras sur sa poitrine et haussa un sourcil. « Oh parce que quand c'est Lucas, suivons le aveuglement même lorsque ses idées sont plus stupides les unes que les autres, mais quand c'est moi on n'a pas confiance ? » Elle s'approcha de quelques pas en plissant les yeux. « Serait-ce du sexisme Maximilien ? »

« Ça va je vais le faire ! » S'écria-t-il en reculant de plusieurs pas comme s'il avait peur que cette insinuation ne se mette à lui coller à la peau telle un infection dont il était impossible de se débarrasser.

En le voyant détaler comme un lapin, la brune se fit la réflexion qu'elle allait devoir remercier Camille pour lui avoir refiler l'astuce du sexisme afin d'obtenir ce qu'elle voulait. C'était très efficace.

Elle mit donc son plan à exécution dès que l'occasion se présenta l'après-midi même. En soi, il n'était pas très compliqué et n'avait nécessité que très peu d'organisation qui consistait simplement en l'aide d'une personne extérieure au lycée et d'apporter quelques sacs pour faire du transport.

Elle laissa donc le champs libre très rapidement, envoyant un message à Max pour que celui-ci puisse relâcher Lucas.

Ce ne fut que le lendemain matin qu'elle put observer son chef d'oeuvre.

Cela faisait une bonne dizaine de minutes qu'ils attendaient dans le couloir des premières que Lucas et Max daignent se montrer, n'ayant aucune nouvelle de l'un comme de l'autre.

« Qu'est-ce qu'ils font sérieusement ? » Demanda Camille qui commençait à perdre le peu de patience qu'elle possédait. « On va pas les attendre pendant une heure, on a d'autres choses à faire. »

Tous acquiescèrent avec exaspération alors que Matteo émettait des hypothèses plus farfelues les une que les autres sur ce qui pouvait bien les retenir aussi longtemps, surtout que le retard n'était pas quelque chose qui leur ressemblait.

Quelques minutes plus tard, Max fit son apparition, une étrange expression gênée que personne ne pouvait expliquer sur le visage.

« Ah bah enfin ! » S'exclama Camille qui ne semblait pas inquiète par ce qui le gênait, fidèle à son manque d'empathie général. « Qu'est-ce que vous foutez ? »

Le blond se tritura les mains, se balançant d'un pied à l'autre avec malaise. « Euh, nous avons un petit souci. »

« Quel genre de souci ? » L'interrogea Jules, disant à voix haute ce que tout le monde pensait tout bas.

« Vous feriez bien de venir voir par vous-même. »

Intrigué, si ce n'est inquiet pour la plupart d'entre eux, ils suivirent le jeune homme jusqu'à la chambre qu'il partageait avec son meilleur ami, attendant sagement que celui-ci ouvre la porte.

Et quelle ne fut pas leur surprise.

Lorsque Lucas apparut devant leurs yeux, non seulement celui-ci n'avait pour habit qu'un simple caleçon, mais ses cheveux habituellement bruns étaient désormais d'un rose que l'on aurait presque pu qualifier de fluo.

Tous étaient bouche bée, observant ce spectacle sans savoir ce qui avait pu le causer, ni comment ça avait pu arriver. Que Lucas se fasse à son tour avoir par une blague était une chose, que se soit aussi bien réussi en était une autre.

Thomas fut le premier à briser le silence. « Mais qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? »

Mais le garçon n'en avait pas la moindre idée, les yeux écarquillés d'horreur. « Je sais pas, je me suis couché hier tout était normal, mais je me suis réveillé comme ça ce matin. »

« D'accord pour les cheveux, ça s'explique facilement auprès des profs, » acquiesça Alexia qui semblait avoir une question bien plus importante, « mais pourquoi est-ce que tu n'es pas habillé ? Tu ne peux pas te balader en caleçon partout dans le lycée. »

« Tous mes vêtements ont disparu ! » S'exclama-t-il de plus en plus paniqué. « Que ce soit mes uniformes ou mes tenues de ville, il n'y a plus rien ! »

« Voyons Lucas, » intervint enfin Lucie, les sourcils froncés avec réflexion, « ils ne peuvent pas avoir disparu comme ça. Tu as regardé dans tous tes tiroirs ? Même dans le dernier ? »

Alors qu'il retournait vérifier en râlant qu'il n'était pas aussi stupide et que bien sûr il avait regardé, un petit sourire échappa à la brune lorsqu'il s'arrêta soudainement, sortant doucement un uniforme du tiroir. Sauf que cet uniforme n'était pas totalement similaire aux leurs puisqu'il s'avérait être entièrement rose, soit de la même couleur que ses cheveux.

« Je- » Bafouilla-t-il en l'observant, complètement éberlué, avant de se tourner vers ses amis. Son expression changea du tout au tout lorsque ses yeux se posèrent sur Lucie. « Toi. C'est toi qui as fait ça. »

Cette dernière ne put retenir plus longtemps sa fierté et croisa les bras sur sa poitrine en avançant d'un pas en sa direction. « Ça tu vois, c'est ce qu'on appelle le karma. À trop vouloir jouer avec le feu, on finit par se bruler les ailes. Bien sûr, donner un petit coup de pouce au karma ne fait jamais de mal. »

Il y eut quelques secondes de silence avant que leurs amis n'explosent enfin de rire, redoublant par la même occasion la fierté que la jeune fille éprouvait alors que Lucas la fixait toujours avec effarement. Elle ne s'était jamais sentie aussi satisfaite qu'à l'instant présent.

« Maintenant, » continua-t-elle, décidant d'aller un peu plus loin dans sa blague, « ça ne sert à rien de demander à Max, Jules, Matteo ou Thomas de te prêter un uniforme, ils ont interdiction strict de t'en prêter un. Tu ferais bien d'enfiler celui que tu as dans les mains, on a beaucoup de choses à faire. »

Lucas n'en revenait toujours pas. Il savait que Lucie ne reculait jamais devant rien et avait sa fierté propre, mais jamais il n'aurait pu imaginer qu'elle était prête à faire une telle chose, surtout après que Camille ait échauffé les esprits tout au long de l'année à propos des uniformes et qu'elle soit sur le point de livrer sa dernière bataille. Seulement, Lucas aussi avait un égo assez prononcé et il ne reculait pas pour autant devant un défi de taille.

Voilà pourquoi il enfila rapidement l'uniforme et suivit ses amis dans les couloirs, attirant le regard de tout ceux qu'ils croisaient. Même s'il était possible de l'entendre marmonner des insultes de temps à autres, il marchait la tête haute et le torse bombé comme si rien ne pouvait l'atteindre et qu'il était indestructible.

Cette mascarade dura pendant une dizaine de minutes jusqu'à ce qu'ils croisent Monsieur Lebon qui était accompagné de la soeur de Max, récemment devenu sa femme. Lorsque le surveillant les aperçut, il se figea sur place, une expression presque désespérée sur le visage.

« Je vous en supplie, dites-moi que j'hallucine et que Lucas n'est pas en train de se balader en bonbon rose dans tout le lycée. » Dit-il lorsque les élèves arrivèrent à leur niveau. Mais à leur réponse négative, les traits de son visage se décomposèrent. « Vous voulez ma mort en fait. Vous voulez vraiment que je meurs prématurément. »

« Ne soyez pas si dramatique Monsieur, » rétorqua Lucas en resserrant sa cravate rose, « on met simplement un peu de couleur dans votre vie. »

Cette réponse ne semblait pas être au goût de Monsieur Lebon qui se tourna vers sa femme. « Notre enfant ne sera jamais comme ça, n'est-ce pas ? »

« Pas si on le laisse trainer avec mon frère et ses amis. » Répondit-elle en rigolant, s'amusant du désespoir de son mari.

« Ouais, enfin c'est pas comme si vous alliez avoir un enfant dans l'immédiat. » Intervint Max en haussant les épaules alors que ses amis rigolaient.

Cependant, le regard qu'échangèrent les deux adultes lui fit fermer la bouche. Il les regarda chacun leur tour, essayant de déterminer pourquoi ils étaient tout d'un coup aussi silencieux.

« Quoi ? Qu'est-ce que ça veut dire ? »

« C'est ça le truc Max, » lui dit sa soeur en le fixant avec bienveillance, « c'est dans l'immédiat. Je suis enceinte. »

Un silence s'installa entre eux pendant que Max semblait essayer d'intégrer l'information. Étrangement, il ne laissait transparaitre ni bonheur ni tristesse, seulement de la perplexité comme s'il ne savait pas comment il devait réagir.

Ce fut Lucas qui reprit le premier la parole. « C'est génial ! Je vais être oncle ! »

Thomas lui lança un regard en coin. « Tu sais que tu ne fais techniquement pas parti de la famille, n'est-ce pas ? »

« Je pourrais être le parrain ? » Demanda-t-il, préférant ignorer son amis, mais seulement après lui avoir jeté un regard noir.

« Aucune chance ! » S'exclama Monsieur Lebon en secouant la tête avec véhémence. « Tu as une bien trop mauvaise influence et ce sur n'importe qui. »

Le brun plaça une main sur son coeur, visiblement blessé par cette réflexion. « Mais c'est totalement faux ! Je vois pas en quoi j'influence les autres ! »

« Ah oui ? Alors explique-moi d'où vient cet uniforme rose et ta nouvelle couleur. Tu vas me dire que tu as fait tout ça volontairement et que ce n'est pas une blague de quelqu'un d'autre tel l'arroseur arrosé ? »

Lucas observa ses amis avant de s'approcher de Camille et de mettre un bras sur ses épaules, étreinte dont elle se débarrassa rapidement. « Exactement, c'est moi qui en ai décidé tout seul afin de soutenir Camille dans sa manifestation de tout à l'heure contre les uniformes. »

Monsieur Lebon cligna des yeux plusieurs fois avant de se tourner vers Lucie comme pour avoir la vérité. Celle-ci sourit de toutes ses dents. « Disons que j'avais une petite envie de vengeance. »

« C'est bien ce que je me disais. Et donc c'est l'excuse que tu vas sortir aux profs quand ils vont te demander pourquoi tu te trimballes en Barbapapa ? Tu ne penses pas que ce serait dommage de te prendre une retenue en fin d'année ? »

Alors que Lucas tentait vainement de se défendre comme il le pouvait, Max s'éloigna de quelques mètres en compagnie de sa soeur afin de discuter dans ambiance un peu plus calme. Il avait besoin de discuter avec elle afin de s'éclaircir les idées.

Avant même qu'il ne put ouvrir la bouche, elle lui coupa la parole. « Pourquoi est-ce que tu ne semble pas content pour moi ? »

« Non, ce n'est pas que je ne suis pas content pour toi. » Répliqua-t-il en se frottant les yeux, soudainement fatigué. « C'est juste que- »

À vrai dire, il ne savait pas trop ce qu'il y avait. Bien sûr, cela allait de soi que sa soeur allait commencer à former une famille, il le savait depuis pas mal de temps déjà, mais il y avait quelque chose qui le dérangeait sur lequel il n'arrivait pas à mettre le doigt.

« C'est juste que quoi ? » Insista-t-elle en voyant qu'il n'allait pas continuer sa phrase.

Soupirant, il releva la tête vers elle et la regarda dans les yeux. « C'est juste que ça me fait bizarre de me dire que tu vas fonder ta propre famille. »

Elle fronça les sourcils. « Et c'est tout ce qui t'inquiète ? »

« Et bien, avant c'était toi et moi contre le reste du monde, maintenant ça ne va plus être le cas. » Murmura-t-il en baissant la tête, quelque peu mal à l'aise.

« Oh Max, » dit-elle en le regardant avec une expression attendrie, « tu sais très bien que tu resteras toujours mon petit frère et ce quoi qu'il arrive. »

Le blond hocha la tête, légèrement dépité, mais lui sourit et la prit dans ses bras. « Je suis content pour toi, tu le mérites. »

Elle lui rendit son étreinte avant de lui ébouriffer les cheveux comme lorsqu'il était petit. Max avait toujours entretenu une bonne relation avec sa soeur et c'était certainement pour cela qu'il avait du mal à s'en détacher. Mais bien sûr, il voulait qu'elle soit heureuse et il était bien content qu'elle puisse fonder une famille aussi rapidement.

Ils retournèrent donc vers les autres qui étaient toujours en train de se battre entre eux par rapport à l'apparence de Lucas dont ce dernier ne voulait visiblement pas se débarrasser.

Dans un coin légèrement à part, Camille semblait réfléchir.

En effet, la fin de l'année étant proche, elle avait décidé de mener une dernière action dans sa protestation contre les uniformes. Si elle devait être honnête avec elle-même, ce combat commençait à la fatiguer. Cela faisait tellement d'année qu'elle se battait pour que les choses changent, mais aussi le même nombre d'années que personne ne l'écoutait et ne la soutenait.

Elle était donc épuisée et si personne ne l'aidait et que ça n'aboutissait pas à l'effet recherché, elle abandonnerait.

Mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'elle n'avait pas d'idée pour sa dernière manifestation. D'ailleurs, la blague de Lucie venait de lui donner une idée. Puisque Lucas était bloqué avec cette apparence, elle pouvait s'en servir ainsi que de sa réputation.

Elle s'approcha donc de ce dernier avec une nouvelle determination. « J'accepte ton offre. »

« Euh, » il fronça les sourcils avec confusion, pas sûr de comprendre ce dont elle parlait, « tu acceptes quelle offre au juste ? »

« Celle où tu proposes ton aide pour ma manifestation. Un peu de compagnie ne fait jamais de mal. » Elle se tourna ensuite vers tous ses amis. « D'ailleurs, vous pourriez tous venir pour une fois. »

Son insistance sur la dernière partie de sa phrase porta ses fruits puisque tous acceptèrent sans ciller, la culpabilité se lisant sur tous les traits de leur visage.

Voilà comment ils se retrouvèrent tous dans la cour principale du lycée à brandir des affiches et à crier des slogans à l'encontre des uniformes. Plusieurs élèves avaient rejoint leur rang comme Mélanie, Judith, Gaël, Céleste et Clara ou alors plusieurs membres de l'équipe de danse ou du journal du lycée.

Camille observait les spectacle un peu en retrait, soudainement prise par la tristesse. C'était la première fois qu'une de ses actions rassemblaient autant de monde et elle savait que la nostalgie de ces temps allait vite la rattraper.

Elle fut rapidement rejointe par Lucie et Alexia qui se placèrent à ses côtés pour regarder la beauté de l'événement.

« Tu penses que ça va fonctionner ? » Lui demanda Lucie, brisant enfin le silence alors qu'elle fixait Lucas et Matteo sauter en l'air.

Mais la brune n'en était pas convaincue. « Il y a peu de chance pour que ce soit le cas. Après toutes ces années rien n'a changé alors je ne pense pas que ce sera le cas cette année non plus. »

Alexia se tourna vers elle, une expression inquiète sur le visage. « Qu'est-ce que tu es en train de dire ? »

« Je dis que tout ceci est terminé pour moi. Je n'ai plus envie de me battre dans le vide et seule si ce n'est pour avoir aucun résultat en contre-partie. L'année prochaine je vais me concentrer sur mes cours et ce sera tout. »

Lucie et sa meilleure amie échangèrent un regard emplit d'inquiétude, sachant pertinemment toutes deux que ce n'était pas dans la personnalité de leur amie d'abandonner. Malheureusement, elles savaient aussi qu'elle avait raison et qu'à ce stade là il s'agissait plutôt d'un combat désespéré que valable.

« Mademoiselle Laporte ? » Les trois filles se retournèrent simultanément pour faire face à Monsieur Albert qui se tenait toujours aussi droit qu'à son habitude. « Est-ce que vous pouvez me suivre dans mon bureau s'il vous plait ? »

Soupirant en se disant qu'elle allait terminer sa dernière manifestation et son année en récoltant une retenue, elle le suivra sans rechigner.

Une fois chacun installé de part et d'autre du bureau, le directeur croisa les mains devant lui et la regarda dans les yeux. « Pourriez-vous m'exposer vos arguments contre les uniformes s'il vous plait ? »

« Avec tout le respect que je vous dois Monsieur, ça fait des années que je le fais. » Répliqua-t-elle d'un ton morne. « Mais d'accord. Je vous reproche de limiter la liberté d'être des élèves en leur imposant un uniforme obligatoire. Mais je vous reproche aussi d'obliger les filles à porter des jupes. Nous ne sommes plus au 18ème siècle, la femme a enfin mis un pas dans l'égalité des sexes, mais vous l'a faite reculer avec cette loi. Je ne comprends pas pourquoi une fille n'aurait pas le droit d'être sur le même pied d'égalité que les garçons et ne devrait pas pouvoir mettre de pantalon. C'est juste aberrant. »

Le directeur l'avait écoutée avec une expression neutre, lui rendant ainsi la tache impossible de se faire une idée sur ce qu'il pouvait penser. Jamais elle n'avait eu une confrontation aussi directe avec lui et, même si elle n'était pas intimidée, elle commençait à douter de la validité de ses arguments.

« Écoutez, » reprit-il enfin la parole en s'adossant à sa chaise, « nous avons entendu toutes vos revendications des années précédentes, mais il faut que vous compreniez que changer une règle établie depuis aussi longtemps dans le lycée n'est pas évident. »

Camille hocha la tête, comprenant déjà que son combat avait été vain.

« Cependant, » elle releva brusquement la tête, peur de la suite de sa phrase, « nous avons réussi à trouver un compromis. Dès l'année prochaine, les élèves des classes de seconde, première et terminale seulement pourront désormais choisir le bas de leur choix. Bien sûr, il y a certaines règles à respecter comme pas de trous dans les jeans ni de bas trop court en ce qui concerne les demoiselles. Cette mesure vous convient-elle ? Allez-vous arrêter avec vos manifestations ? »

Camille acquiesça avec véhémence. « Bien sûr, ça me convient parfaitement et vous n'entendrez plus parler de moi. »

Après quelques mondanités supplémentaires, la jeune fille sortit du bureau toujours dans la phase où elle n'avait pas compris ce qu'il venait de se passer. Était-ce vrai ou alors avait-elle simplement rêvé de ce moment ?

Quelques mètres plus loin, elle tomba sur Lucie et Alexia qui la regardèrent, anxieuses. « Alors ? »

Pour toute réponse, un sourire éclatant se dessina sur ses lèvres et elle se jeta dans leurs bras.

Elle avait réussi.


Nombre de mots : 3460

Bon, ben ça c'est fait. Et en une semaine stp.

1 chapitre.

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