Chapitre 38 - « Toi et ta connerie. »
« Il fait beau, il fait chaud, les examens sont terminés, il y a du chocolat, la vie est belle. N'est-ce pas ? »
Il attendit et attendit et attendit, mais toujours aucune réponse. Au bout de plusieurs secondes, Matteo ouvrit un oeil avant de se redresser sur les coudes et de regarder ses amis qui l'entouraient. Tous profitaient du soleil, lisant un livre, écoutant de la musique ou juste à se reposer alors qu'ils étaient assis en rond sous l'ombre d'un arbre dans le parc de l'établissement. Mais personne ne l'écoutait.
« Hé les gars, vous m'écoutez ? » Toujours aucune réponse. « Hé oh, il y a quelqu'un ? »
Lassé que personne ne lui prête d'attention et bien décidé à se faire entendre, Matteo se mit à parler et parler, sans interruption, débitant un flot de paroles impressionnant à la secondes, parlant de choses toujours plus absurdes et qui n'avaient pas forcément de sens. Sa spécialité était d'ennuyer tous ceux qui se trouvaient autour de lui et il comptait bien mettre à profit cette capacité.
À sa plus grande surprise, ils tinrent plus longtemps qu'il ne l'avait tout d'abord pensé, mais finit tout de même par atteindre son objectif. Tous se mirent à râler lorsqu'il s'était mis à chanter Petit Papa Noël avec des notes terriblement fausses.
« Sérieusement Matt, » s'insurgea son frère qui n'avait pas pu continuer sa lecture comme il le souhaitait, « où est-ce que tu trouves toute cette énergie ? Tu ne peux pas faire comme tout le monde en t'occupant ou alors en te reposant ? »
Il leva les yeux au ciel, son sourire témoignant de son énergie débordante. « Allez les gars, on est quasiment en vacances et c'est le moment parfait pour faire pleins de choses ! »
« Tu sais, ce n'est pas parce que les examens sont terminés que c'est le cas des cours et qu'il n'y a plus rien d'important. » Le contredit Lucie qui avait la tête posée sur les genoux de Lucas et les yeux fermés pour se concentrer sur la représentation qu'elle se faisait de son solo dans sa tête.
« Ça va, » s'exclama Matteo en balayant sa remarque de la main, « le gala c'est ce soir, tu peux respirer. Et puis, ce n'est pas si important que ça. »
Lucas grimaça, sachant pertinemment que ça n'allait pas plaire à sa copine. Cette dernière ouvrit les yeux tout en se redressant lentement, peu sûre de ce qu'elle avait entendu. Seulement, elle n'en semblait pas pour autant ravie.
« Qu'est-ce que tu viens de dire ? »
Mais Matteo était naïf, il ne faisait que très peu attention aux conséquences que ses paroles avaient sur les autres. « Que ce n'est pas si important que ce que tu laisses entendre. »
Lucie se jeta littéralement sur lui. Le plaquant sur le ventre au sol, elle lui plaqua le bras gauche dans le dos tout en se laissant de la marge pour accentuer sa prise s'il le fallait. S'il y avait quelque chose avec laquelle elle ne rigolait pas, c'était bien la danse.
« Je rêve ou tu viens de dire que le gala n'était pas important ? »
Cependant, Matteo restait fidèle à lui-même et ne comprenait pas ce qu'il avait pu dire pour la mettre autant en colère. « Bah oui, ce n'est pas comme si c'était noté ou quoi que ce so- aaaah aïe, tu me fais vraiment très mal. »
« Et je ne te lâcherais que lorsque tu te seras excusé. » Rétorqua-t-elle resserrant un peu plus sa prise.
« Mais pourquoi ? Je ne comprends pas ce que j'ai dit de mal. » Les larmes lui montait aux yeux. « Ça fait mal Lucie, vraiment mal. »
« Tant mieux, c'est le but. » Répondit-elle sèchement sans pour autant accentuer sa prise puisqu'elle ne voulait pas non plus lui faire trop mal.
« Mais- »
« Mon dieu, mais Matteo excuse-toi juste ! » S'exclama Max qui était sur le point de s'écrouler de rire.
Sauf qu'il avait sa fierté et ne voulait pas s'excuser sans savoir ce qu'il avait dit de mal. Leur lutte continua alors pendant quelques secondes supplémentaires, aucun des deux ne voulant lâcher sa position, jusqu'à ce que Lucas décide qu'il était temps que ça s'arrête avant que Lucie ne lui casse le bras, l'empoignant donc par la taille pour l'éloigner.
« Non, il ne s'est pas excusé ! » S'écria-t-elle en se débattant alors que le concerné se roulait sur le sol en grognant tel Drago Malfoy à l'infirmerie.
Tous rigolaient de ce qui venait de passer, contents de pouvoir à nouveau passer du temps ensemble sans que des tensions ne viennent entacher la bonne ambiance du groupe.
« Et bien, ce n'est pas comme ça que j'imaginais mon arrivée. »
Toutes les têtes se tournèrent vers la personne responsable de cette réflexion, une jeune fille de petite taille et avec un bronzage bien trop prononcé pour un mois de mai dans le centre de la France. Des lunettes rondes avec une monture fine et qui lui prenait une bonne partie du visage sans pour autant ruiner sa beauté naturelle étaient perchées sur son nez et dissimulant de beaux yeux marrons qui brillaient aux rayons du soleil, mais aussi grâce à la lueur espiègle qui s'y trouvait. Ses longs cheveux bruns étaient rassemblés en un chignon désordonné, mettant en valeur les traits fins de son visage.
Alors que tout le monde restait bouche bée devant cette apparition aussi soudaine qu'inattendue, oubliant tout du mal de bras qui le clouait au sol il y a encore quelques secondes, Matteo sauta sur la nouvelle venue, ne lui laissant même pas le temps de réagir.
« Mais- Je- Comment- Qu'est-ce que- » Bégaya-t-il, ne sachant par où commencer.
« Calme-toi beau gosse, » ria-t-elle en lui rendant son câlin, mais en s'éloignant après coup, « je sais que je t'ai manqué parce que je suis la meilleure, mais évite de m'étouffer, j'ai encore plein de choses à vivre. »
Matteo se contenta de la regarder pendant quelques secondes supplémentaires avant de secouer la tête pour se remettre les idées en place. « Mais qu'est-ce que tu fais là ? »
« Tes parents ont trouvé que c'était une bonne idée que je vienne pour votre fête de fin d'année. » Dit-elle avec un air mystérieux avant d'ajouter, « Et je suis aussi venue finaliser mon inscription pour l'année prochaine. »
Il n'eut tout d'abord aucune réaction face à cette nouvelle, elle semblait être entrée par l'une de ses oreilles avant de ressortir par l'autre. Le silence s'allongea donc jusqu'à ce qu'un éclair de réalisation se lise dans ses yeux et qu'il ouvre la bouche avec choc.
« Attend, tu veux dire que tu vas venir faire ta terminale ici ? Mais c'est juste- » Il mima une explosion avec ses mains et sa bouche lorsqu'elle hocha la tête.
« Bon, » déclara-t-elle avec une mine mécontente en posant ses mains sur ses hanches, « tu comptes me dire ce que tu as encore fait ? Parce que ça m'étonnerait que Lucie ait envie de te tuer par simple bonté d'âme. »
Mais Matteo était bien trop stupéfait pour lui répondre, ne revenant toujours pas de cette apparition soudaine à laquelle il ne s'attendait pas du tout. Et puisqu'il n'était pas en capacité de faire quoi que ce soit, ce fut Thomas qui s'approcha de la nouvelle venue pour la saluer.
« Bon, les gars je vous présente Mathilde et Mathilde voici Lucas, Lucie, Jules, Camille, Max et Alexia. » Dit-il pour faire les présentations pendant que son frère reprenait enfin contenance et souriait de toutes ses dents.
C'était la première fois qu'ils rencontraient tous en face à face la copine de Matteo après lui avoir parlée par téléphone à de multiples occasions.
Si Lucie devait être honnête avec elle-même, ce n'est pas la façon dont elle l'imaginait. Il n'était pas question de physique non, elle l'avait déjà vue plusieurs fois en photo et en FaceTime, il s'agissait davantage de l'aura qu'elle dégageait.
Elle savait que pour convenir à Matteo et son énergie débordante, il fallait une étincelle de folie pour ne pas qu'il perde d'intérêt trop rapidement. Mais, au contraire et malgré la lueur brillant dans son regard, Mathilde irradiait un certain calme qui pouvait en dérouter plus d'un.
Elle ne la connaissait pas vraiment, mais il n'était pas difficile de remarquer que c'était une personne d'une gentillesse sincère et avec qui il était facile de s'entendre. Si elle avait vu juste, Lucie ne se faisait aucun soucies quant à son acceptation au sein du groupe.
Ils firent connaissance durant un certain temps, à discuter de tout et de rien avec une aisance que l'on trouvait dans peu de groupes.
Au bout d'un moment, Lucie s'excusa auprès de ses amis pour aller rejoindre Mademoiselle Smith et lui parler de ses derniers doutes avant la répétition du gala qui allait se dérouler dans plusieurs heures.
Alors qu'elle s'apprêtait à entrer dans le bâtiment principal, des bruits de pas résonnèrent derrière elle et elle se retourna pour apercevoir Lucas s'approcher en courant. Ralentissant le pas pour l'attendre, celui-ci la rattrapa en deux enjambées.
« Où est-ce que tu vas ? » Lui demanda-t-il avec un sourire.
Lucie haussa les épaules et regarda l'heure sur sa montre. « Je vais voir Mademoiselle Smith pour lui parler de mon solo. »
« Encore ? Mais il est au point, tu vas y arriver sans problème alors pourquoi est-ce que tu veux y aller ? »
Un sourire amusé aux lèvres et un sourcil haussé avec perplexité, elle se tourna vers lui. « Il y a toujours des détails à réviser et jamais rien n'est parfait. Et puis, comment tu pourrais le savoir en sachant que tu ne l'as jamais vu et que par dessus tout, tu n'y connais rien ? »
« J'ai un sixième sens. » Répondit-il d'un air faussement désintéressé. « Je peux t'accompagner ? » Mais Lucie secoua la tête. « Pourquoi ? »
« Parce que Mademoiselle Smith refuse toute visite en dehors de l'équipe de danse afin d'éviter les fuites. »
Lucas posa une main sur son coeur en faisant l'offensé. Il commença à se plaindre que c'était injuste, que jamais il ne spoilerait quoi que ce soit à qui que ce soit et que par conséquent il devrait avoir le droit d'assister aux répétitions.
Il s'arrêta soudainement, mimant parfaitement la tristesse. « Alors c'est donc pour ça que tu disparais tous les soirs depuis une semaine ? »
Lucie ne put s'empêcher d'exploser de rire face à son expression bien trop exagérée pour être vraie. « Je t'en prie Lucas arrête ton cinéma, je sais très bien que tu ne penses pas un seul mot de ce que tu dis. Et puis, je ne disparais pas les soirs, je vais seulement m'entrainer et tu n'as pas le droit de m'accompagner. »
Marmonnant dans sa barbe des paroles que lui-même ne devait pas comprendre, il la suivit jusque dans le hall où déjà pas mal de parents d'élèves étaient arrivés.
L'accueil avait commencé début d'après-midi pour ceux qui habitaient à une certaine distance, mais aussi parce que quelques ateliers faisaient leur présentation à ce moment et que des rendez-vous avec l'équipe enseignante avait été organisés.
Le hall grouillait donc de monde, des adultes particulièrement bien habillés et distingués de par leur apparence, mais aussi par leur comportement.
Le lycée Victor Hugo étant un lycée privé, l'année scolaire était payante avec un coût plus ou moins onéreux. Voilà pourquoi seules des familles aisées pouvaient y avoir accès, expliquant ainsi le prestige de l'apparence des parents. Bien sûr, des bourses au mérite pouvaient être attribuées, donnant ainsi accès au lycée même aux moins aisés. Mais bien sûr, cette population restait une minorité.
Alors qu'ils allaient monter les escaliers en direction du studio de danse, Lucie et Lucas croisèrent un homme d'une quarantaine d'année et à l'allure plus décontractée puisqu'il portait un bermuda bleu clair et un t-shirt simple blanc. Ses cheveux bruns n'étaient pas spécialement coiffés et ses yeux bleus électriques semblaient étrangement familiers.
À son bras se trouvait une jeune femme d'environ quinze ans sa cadette, de longs cheveux couleur de feu et bouclés à la perfection, ainsi que des iris noisettes qui brillaient d'une lueur maline.
« Salut gamin. »
En entendant sa voix et en l'apercevant, Lucas se figea sur place comme s'il venait de voir un fantôme alors que Lucie écarquillait les yeux en se demandant si elle ne pouvait pas se faufiler dans un groupe pour partir le plus loin et le plus vite possible, ayant compris pourquoi les yeux de l'homme lui semblaient si familiers.
Après plusieurs secondes à ne pas bouger et à essayer de comprendre ce qu'il se passait, Lucas brisa enfin le silence. « Papa ? Qu'est-ce que tu fais là ? »
« Oh bah j'avais envie de venir faire un petit tour. » Dit-il en haussant les épaules, un sourire joyeux et contagieux aux lèvres. « Tu sais, c'est pas parce que tu ne fais parti d'aucun club que je n'ai pas le droit de venir à cette petite fête de fin d'année. » Il se tourna ensuite vers Lucie, toujours la même gentillesse retranscrite sur les traits de son visage. « Bonjour. »
Elle resta figée pendant quelques secondes avant de le saluer en retour avec timidité. Elle se tourna ensuite vers Lucas. « Il faut que j'y aille. »
Ce dernier fronça les sourcils, mécontent de ce qu'elle venait de lui dire. « Quoi ? Mais- »
« Je vais être en retard Lucas, » L'interrompit-elle en commençant à s'éloigner à reculons, « il faut vraiment que j'y aille. »
Et sans lui laisser le temps de réagir, elle tourna les talons et s'éloigna au pas de course. Lucas suivit sa silhouette du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse derrière un mur. Soupirant, il reporta son attention sur son père, chose qu'il n'aurait pas dû faire.
Ce dernier l'observait avec attention, une lueur malicieuse dans le regard et un sourire taquin sur les lèvres. « Tu n'aurais pas quelque chose à me dire ? »
Le brun leva les yeux au ciel, grognant et maudissant que son père soit en réalité une adolescente de quatorze ans assoiffée de potins.
L'heure du gala arriva rapidement après cela.
Tout le monde était réuni dans la salle prévue à cet effet, regardant subjugué les numéros défiler alors que chaque élève donnait son maximum pour donner une bonne image au lycée et plus particulièrement au groupe de danse.
Plusieurs chorégraphies étaient passées, tel que le duo de Jules et Lucie, permettant ainsi au groupe d'amis de faire un standing ovation digne de ce nom.
Alors que l'heure du solo de Lucie approchait de plus en plus, Alexia ne tenait plus en place, bien trop heureuse que sa meilleure amie puisse enfin faire ce qu'elle avait toujours voulu faire. Mais pour cela, elle devait d'abord s'assurer d'une chose.
Voilà pourquoi, cela faisait depuis plus de cinq minutes déjà qu'elle harcelait Lucas pour être sûre qu'il n'avait préparé aucune blague pour cacher sa prestation, comme la dernière fois.
« Mais puisque je te dis que je n'ai rien fait. » S'exaspéra-t-il, lassé de toutes ces questions. « Tu m'as demandé au moins dix fois et tu as eu autant de fois la même réponse. Ça te suffit pas ? »
La blonde secoua la tête, plongeant son regard noisette dans le sien avec suspicion. « Je ne te laisserais pas jusqu'à être convaincue que tu ne vas pas bouger de ton siège, toi et ta connerie. »
Se sentant insulté, Lucas commença à se plaindre que ses idées relevaient du génie et non de la connerie, Alexia rétorquant immédiatement que ses idées apportaient plus de problèmes que d'avantages. Chacun se mit donc à argumenter comme si sa vie en dépendait.
De l'autre côté de la ligne de siège, Mathilde observait la scène avec passion. « Ça se passe toujours comme ça chez vous ? »
Thomas lui lança un regard résigné. « Tu n'as même pas idée. »
Leur débat fut cependant interrompu par l'arrivée de Lucie sur scène. Le silence s'était fait immédiatement dans la salle, mais aussi au sein du groupe, tous concentrés sur leur amie tout comme elle pouvait l'être sur sa prestation à venir aux vues des traits fermés de son visage qui se détendirent dès le début pour laisser transparaitre l'émotion.
Dès que les premières notes retentirent, Lucas se redressa sur son siège, les yeux rivés sur sa copine et ce sans ciller pour ne pas en louper une miette.
Il était fasciné. Même s'il connaissait la musique par coeur l'ayant composé lui-même, accompagnée de la danse elle sonnait totalement différemment. Tant qu'il aurait pu avoir du mal à la reconnaitre s'il ne savait pas déjà que c'était la sienne.
Mais ce n'était pas ce qui le subjuguait le plus. Il avait déjà vu Lucie danser, mais jamais d'une telle façon. La technique avancée de cette chorégraphie ne faisait aucun doute et pourtant, la façon dont elle exécutait tous ses mouvements rendait le tout si simple.
La musique, la chorégraphie, les émotions, le tout était réuni pour faire passer un bon moment au public. Et c'était le cas. Le silence était total dans la salle, chaque spectateur la regardait avec fascination comme s'ils n'avaient jamais vu une telle danse de leur vie. Ce qui était peut-être le cas.
Sans avoir vu le temps passer, la musique se stoppa lorsque Lucie s'immobilisa. Lucas se serait bien levé immédiatement pour aller la rejoindre, surtout lorsqu'un sourire éclatant se dessina sur son visage, mais pour cela il devait déjà attendre la fin du gala.
Les applaudissements se faisaient entendre de tous les côtés de la pièce, les plus fort venant de ses amis, alors qu'elle se dirigeait vers les coulisses en se retenant difficilement de sautiller sur place.
À partir de ce moment, le temps passa beaucoup trop lentement au goût de Lucas. Il essaya cependant de prendre son mal en patience, patience qui fut récompensé quelques temps plus tard lorsque le numéro final tira le rideau sur scène, annonçant ainsi la fin du gala.
Ne tenant plus sur place et n'attendant pas ses amis, il sauta de son siège et se précipita dans la salle qu'occupait Lucie. Il la trouva en compagnie de Jules qui s'éclipsa rapidement en le voyant entrer dans la pièce.
Après un high-five bien mérité et un sourire resplendissant, Lucie lui sauta littéralement au cou. « J'ai réussi ! »
« Évidemment que tu as réussi ! » Répliqua Lucas en la serrant dans ses bras. « Après tout l'entrainement que tu t'es infligée, tu pensais vraiment que tu allais te louper ? »
Elle éclata de rire en s'éloignant de lui. « Ce n'est pas de mes capacités que je doutais, mais plutôt de ta capacité à rester tranquille et à me laisser danser. »
Posant une main sur son coeur, il feignit une mine outrée. « Mais pourquoi est-ce que tout le monde pense ça de moi ? »
Rigolant une fois de plus, un sourire plus attendri prit place sur les lèvres de la jeune fille. « En tout cas, la musique m'a beaucoup aidée. »
« Elle était plutôt pas mal oui, » répondit-il d'un ton qui se voulait désintéressé, « je ne sais pas où tu l'as trouvée, mais ce n'est pas pour autant que c'est elle qui a fait tout le boulot non plus. Tu as été extraordinaire. »
« Peut-être, mais tu n'es plus obligé de faire l'innocent. »
Pris de court et ne comprenant pas de quoi elle parlait, le brun fronça les sourcils. « Qu'est-ce que tu veux dire ? »
« Je sais que c'est toi qui l'a composée cette musique et que tu l'as mise dans mon casier, » expliqua-t-elle sans détourner le regard une seule seconde, « je suis tombée dessus quand tu m'as laissée écouter tes musiques sur ton ordinateur la dernière fois. »
Sentant son pouls s'accélérer et le rouge lui monter aux joues, Lucas déglutit et ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son n'en sortit. Sur le moment, il n'avait pas pensé que la musique se trouvait toujours sur son ordinateur et, même après coup, ça ne lui avait traversé l'esprit une seule seconde.
Se passant une main sur la nuque, elle combla l'espace qui les séparait et le prit une nouvelle fois dans ses bras. « Merci, elle est vraiment magnifique. »
Toujours rougissant, mais plus à l'aise, il lui rendit son étreinte. « Y'a pas de quoi. »
Lucie se libéra quelques secondes pour lui sourire, mais l'embrassa avant même qu'il n'ait pu lui sourire en retour, scellant ainsi la gratitude qu'elle éprouvait pour cette musique.
Quel meilleur moyen pour terminer un gala réussi que de le conclure de cette façon ?
Nombre de mots : 3381
Namasté. J'ai enfin publié. Alléluia.
Bref, soyons heureux et bonne année tout le monde.
2 chapitres.
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