Chapitre 37 - « Et l'anarchie reprit de plus belle. »
« Taisez-vous un peu ! »
« Mais toi tais-toi, tu parles fort. »
« Aïe ! Max tu m'as marchée sur le pied. »
« C'est pas moi, je suis derrière toi. »
« Arrêtez de pousser, on va tous tomber ! »
« Ma parole, mais vous allez la fermer un peu ? » Craqua Lucas en s'arrêtant brusquement, résultant à se faire foncer dedans par tous ses amis qui le suivaient d'un peu trop près. « Vous n'avez qu'à crier dans tout le lycée qu'on est là tant que vous y êtes. »
Il les regarda chacun leur tour dans les yeux avant de reprendre sa route, espérant que le calme allait enfin revenir dans leurs rangs.
Lucas devait l'admettre, se déplacer la nuit avec un groupe aussi important n'était pas tâche facile et ce même s'il connaissait les couloirs par coeur. Entre Matteo qui était déjà difficile à gérer en lui-même, Alexia qui craignait de se faire prendre à chaque coin de mur et le chaos qui régnait à l'intérieur du groupe à chaque fois qu'ils se retrouvaient tous ensemble, il avait fini par se demander si c'était vraiment une bonne idée.
Le brun avait récemment eu l'idée d'une blague d'une envergure assez large et qui nécessitait le plus de main-d'oeuvre possible. Alors, tout naturellement, il avait demandé à ses amis qui avaient tous accepté sans rechigner, mis à part Alexia qui n'était toujours pas convaincue de la sécurité de ce déplacement.
Seulement, aux vues du bruit qu'ils faisaient sur leur passage, Lucas commençait sincèrement à regretter ne serait-ce que de leur avoir proposés.
Le silence ne dura que quelques secondes avant que des murmures ne se fassent à nouveau entendre et que le ton n'augmente au fur et à mesure. Par chance, et avant que Lucas ne perde à nouveau son sang froid, ils arrivèrent sur le lieu du crime.
« Très bien, » commença-t-il en crochetant rapidement la serrure et en les pressant tous à l'intérieur de la salle, « on a beaucoup de choses à faire alors je vous suggérais d'arrêter vos débilités et de vous concentrer. » Alexia ouvrit la bouche pour contester, mais il la coupa d'un geste de la main. « Non, c'est soit ça, soit on se fait prendre par le premier surveillant qui passe dans le couloir. »
La blonde pâlit à vue d'oeil, les paroles de Lucas ayant ainsi l'effet escompté. C'est pourquoi il s'empara du matériel dont ils avaient besoin et qu'ils avaient réuni dans un certain nombre de sacs et distribua à ses amis le nécessaire à la réalisation de leur tâche.
Chacun se mit au travail en silence sous l'oeil attentif et perfectionniste de Lucas. Il voulait que tout soit parfait évidemment, mais il voulait aussi aller le plus vite possible afin d'écarter le moindre risque de se faire prendre.
Lucie se tenait un peu plus loin et observait son copain avec intérêt. Lucas pouvait être tellement différent d'une situation à l'autre. Oui, il était insupportable et têtu, impatient et casse-cou, déconcentré et hyperactif, mais il était aussi drôle et attentionné. Seulement, dans ces circonstances, il montrait une toute autre facette.
Son regard bleu était fixe et posé sur son objectif, la concentration tourbillonnant dans ses iris et mélangée au train de ses pensées et idées. Il fronçait légèrement les sourcils comme s'il était en difficulté et ce, peu importait si c'était vraiment le cas. Quelqu'un ne le connaissant pas aurait pu penser que, par sa posture et les traits de son visage, il était tendu, mais quelqu'un le connaissant suffisamment savait reconnaitre sa détermination.
Lucie aimait l'observer dans ces moments, c'était un comportement qu'il n'avait que trop peu à son goût. Bien évidemment, elle appréciait sa personnalité dans son intégralité, mais elle aurait aimé pouvoir profiter un peu plus souvent de sa concentration.
Posant ce qu'elle avait dans les mains, elle s'approcha de lui avec un sourire, attirant par conséquent immédiatement son attention. « Hey. »
Il lui rendit son sourire accompagné d'un clin d'oeil avant de reprendre sa position initiale. Lucie ne put s'empêcher d'observer son profil pendant quelques instants avant de se reprendre.
« Dis-moi, où est-ce que tu as trouvé tout ça ? » Lui demanda-t-elle avec un signe de tête en direction du matériel qu'ils disposaient.
Un sourire mystérieux se dessina sur les lèvres du brun et il haussa les épaules. « Un magicien ne dévoile jamais ses secrets. »
« Mais tu n'es pas magicien. »
Il se tourna entièrement vers elle, une lueur taquine brillant dans son regard. « Peut-être, mais je suis un artiste. »
La jeune fille pencha la tête sur le côté en fronçant les sourcils. « Un artiste ? Tu veux dire qu'un artiste n'explique jamais comment il fait pour réaliser son oeuvre ? »
« Bien sûr que non, tu as déjà lu un écrit de Beethoven qui expliquait comment il avait composé ses morceaux ? » Après un haussement d'épaule de la part de Lucie, Lucas croisa les bras sur son torse. « En attendant, j'ai fait appel à un ami qui m'a tout transmit par les tunnels qui se trouvent sous l'établissement. »
Surprise, elle écarquilla les yeux en le regardant directement. « Attend, tu veux dire qu'il y a- » Elle se stoppa en remarquant le léger sourire qui ornait ses lèvres et soupira. « Tu te moques de moi c'est ça ? »
« Complètement. » Répondit-il en explosant de rire.
Lucie fit la moue. « Il n'y a aucune chance pour que tu me dises comment tu as fait hein ? »
Il secoua la tête, visiblement très satisfait de lui-même alors qu'elle lui donnait un coup sur le bras. « Absolument aucune non. »
Leur moment fut interrompu par Matteo qui lui lança un chiffon en plein visage. « Oh les tourtereaux, vous avez fini de vous la couler douce pendant qu'on trime à mort ? Venez nous aider un peu ! »
Un échange de regard, un accord silencieux et le couple reprit la préparation de la blague, chacun espérant que la blague allait fonctionner et faire son petit effet.
Et ce fut le cas.
Le lendemain matin, le groupe d'amis attendait devant la salle de littérature en compagnie de leurs camarades pour leur première heure de cours de la journée. Tous discutaient entre eux des examens qui allaient commencer, se demandant s'ils étaient prêts et quels étaient les sujets possibles.
Le professeur de littérature arriva quelques minutes plus tard, faisant, par la même occasion, augmenter l'excitation et l'impatience du groupe.
Le prof étant fidèle à lui-même, il mit plusieurs minutes à réussir à ouvrir la porte, la clé tournant autour de la serrure au lieu d'être insérée, et, au plus grand plaisir de ses élèves, entra dans la salle sans regarder. Cette simple action, qui paraissait pourtant anodine, ne l'était pas et provoqua le fou rire général.
En effet, la blague qu'ils avaient mis en place la veille consistait à disposer des verres remplis d'eau sur l'intégralité du sol de la salle de littérature.
Voilà pourquoi, lorsqu'il posa le pied par terre, le prof perdit l'équilibre de surprise de voir des verres d'eau se renverser sur son passage. Il se retrouva donc assit, éberlué par la situation. Les élèves entrèrent un à un, faisant attention de ne rien faire basculer.
Lucas s'approcha du prof de littérature, s'empara d'un verre et pencha la tête sur le côté avec innocence. « Vous allez bien monsieur ? On dirait que vous avez pris un coup de chaud, vous êtes tout mouillé. »
Tous les élèves se mirent à rire, rire qui ne fit que redoubler lorsque le brun versa le contenu du verre sur la tête de Lucie qui se tenait à côté de lui. Elle ouvrit la bouche avec indignation, prête à dire quelque chose, mais se ravisa. Au lieu de quoi, elle prit elle aussi un verre qui se trouvait à proximité et lui lança en plein visage.
Il y eut quelques secondes de silence avant que le chaos n'éclate. Tous les élèves prirent un verre avant de le lancer sur celui qui se trouvait à côté de lui, transformant ainsi la salle en une bataille d'eau grandeur nature.
Quelques instants plus tard, le professeur de littérature était à nouveau sur ses pieds et élevait la voix pour ramener le calme. Il regarda chacun de ses élèves avec ahurissement. « Mais qu'est-ce que vous faites ? »
Tous baissèrent la tête avec culpabilité.
« Mettez au moins vos affaires sur le côté, vous allez détruire tout votre électronique ! »
Et l'anarchie reprit de plus belle. Leurs examens commençaient vraiment bien.
Malheureusement, ce ne fut pas le cas pour toutes les épreuves. Les matières défilaient, la difficulté variant de l'une à l'autre, mais aussi aux vues des préférences des élèves. Une semaine de cours était déjà fatigante en soi, mais une semaine d'examen était d'un tout autre niveau.
C'est pourquoi, tous semblaient exténués le vendredi après-midi en s'approchant de la salle dans laquelle allait se dérouler leur dernière épreuve.
« Je vous en supplie, dites-moi que c'est bientôt terminé. » Râla Matteo en se laissant glisser sur le sol, telle une matière un peu trop visqueuse.
« Plus que maths et c'est fini. » Lui répondit son frère en s'installant à ses côtés, rapidement suivi par les autres.
« Pourquoi faut-il toujours qu'ils nous mettent les matières les plus compliquées à le fin ? C'est injuste. »
« C'est pour qu'on reste concentrés et motivés jusqu'au bout. » Toutes les têtes se tournèrent vers Jules qui ne s'était pas rendu compte qu'il avait parlé si fort. « Enfin, j'entends par là que s'ils nous mettaient les matières les plus simples, on pourrait se dire que c'est plié et qu'on ne ferait pas d'efforts. Là en revanche, si on ne veut pas gâcher les efforts de nos autres épreuves, on est obligés de se donner à fond. »
« Ou alors, ils savent qu'on va foirer. » Alexia haussa les épaules. « C'est vrai, c'est la fin de semaine, tout le monde en a marre et veut en terminer le plus vite possible. On a plus de chances de se louper que de rester concentré. »
« Ne sois pas si pessimiste ! » Rétorqua Max, les sourcils froncés. « C'est ridicule, quel serait leur intérêt à vouloir nous voir échouer ? »
La blonde se tourna vers lui en le fusillant du regard. « Je ne suis pas pessimiste, je suis réaliste. Peut-être parce qu'ils ne veulent que les meilleurs pour l'année prochaine ? »
« Tu dis n'importe quoi. »
Le regard d'Alexia se fit encore plus glacial. « Oh parce qu'en plus d'être pessimiste et ridicule, je dis n'importe quoi ? »
« Non, ce n'est pas ce que j'ai dit, je- » Il s'interrompit et baissa les yeux sur ses mains. « Tu sais quoi ? Laisse tomber. »
L'air était électrique. La situation était loin de s'être arrangée entre Alexia et Max et, même s'ils évitaient tout contact au maximum, ça se terminait toujours en dispute les rares fois où ils avaient le malheur de devoir se parler. Et personne ne pouvait faire quelque chose.
Matteo fut le premier à rompre le silence pesant qui s'était installé sur le groupe. « Bon, ben je suis pas dans la merde moi. »
Camille fronça les sourcils avec perplexité. « Qu'est-ce que tu racontes ? »
« Et bien, j'ai galéré toute l'année, j'arrive à peine à sortir la tête de l'eau, j'ai absolument aucune chance de réussir ces examens. »
« Dis pas ça, c'est complètement faux. » Répliqua Lucas qui n'aimait pas voir ses amis s'autoflageller. « Tu as travaillé comme un malade et on était tous là pour t'aider, il n'y a absolument aucune raison pour tu rates quoi que ce soit. »
« Il a raison Matt. » Reprit Thomas en regardant son jumeau dans les yeux. « Et même si tu n'as que la moyenne, où est le problème ? Tes résultats ont augmenté de manière significative, il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. »
Matteo regarda ses amis chacun leur tour. Il avait reçu un soutien inconsidérable de leur part cette année et il ne servait à rien de le nier. « Ouais. »
Les portes de la salle s'ouvrirent à cet instant, laissant par conséquent les élèves entrer pour terminer leur semaine d'examens.
« Bon allez, c'est parti. » Conclut Lucie en se levant, invitant ses amis à en faire de même.
L'épreuve de mathématiques passa plutôt rapidement, les élèves n'ayant pas le temps de lever les yeux de leur copie tellement il y avait d'exercices. Évidemment, la difficulté dépendait surtout du niveau des élèves dans la matière. Mais tous semblaient plus ou moins contents du résultat.
Alors qu'ils discutaient entre eux de la fin des examens, Lucas attira l'attention de Max avec un coup sur l'épaule et lui fit signe de le suivre. S'éloignant de la foule, il se retourna vers son meilleur ami et enfonça ses mains dans les poches de son jean.
« Il faut que tu fasses quelque chose. » Max ouvrit la bouche, mais il l'interrompit en secouant la tête. « Et ne fais pas celui qui ne comprend pas, tu vois très bien de quoi je veux parler. »
Le blond finit par soupirer, soudainement épuisé, et se passa une main sur le visage. « Je sais bien, mais je ne sais pas comment faire. »
« Tout ce que tu as à faire, c'est aller lui parler ! » S'outra Lucas qui ne comprenait pas ce qu'il y avait de si difficile à communiquer.
« Tu as bien vu comment elle réagit à chaque fois que je lui adresse la parole ! Je ne peux rien dire sans qu'elle détourne le sens de tout ce que je dis et ça ne fait qu'empirer la situation. »
« Change ta façon de faire, oblige la à t'écouter, je sais pas moi, mais fais quelque chose ! » Le brun ferma les yeux quelques secondes avant de les rouvrir et de regarder son meilleur ami sans ciller. « Écoute, là ça ne vous concerne plus que tous les deux, l'ambiance du groupe est en train d'en pâtir et ça ne peut plus durer. Alors maintenant, tu te débrouilles mais tu vas lui parler. »
Et sur ces bonnes paroles, il tourna les talons et partit rejoindre Lucie qui avait observé leur échange du coin de l'oeil.
Pendant plusieurs secondes, Max resta planter sur place sans savoir quoi faire, mais les paroles de Lucas bien gravées dans sa mémoire.
Il savait qu'il avait raison, surtout si l'ambiance du groupe en était désormais affectée, mais il ne pouvait rien y faire si Alexia refusait catégoriquement de l'écouter. Il était prêt à faire des efforts, mais il fallait qu'il y en ait dans les deux sens. Seulement, il avait bien compris que la situation ne se décoincerait jamais si aucun d'eux ne faisait le premier pas. Situation qu'il avait lui-même créé.
Voilà pourquoi, même si ça ne lui plaisait pas et qu'il y allait à l'aveuglette, Max rattrapa rapidement la blonde qui se rendait au journal du lycée. Sa queue de cheval se balançait dans son dos au moindre de ses pas, la tête haute et le sourire aux lèvres, sa gentillesse radiant de tout son être.
Durant quelques secondes, il fut happé par cette vision angélique dont il ne pouvait jamais se passer, mais il fut forcé de s'y arracher lorsque la raison de sa venue lui revint à l'esprit.
« Alex ! » Il la rejoignit au pas de course, mais celle-ci ne prit même pas la peine de se retourner ou alors de répondre. « Écoute-moi, s'il te plait. »
« Je n'en ai pas envie non. » Répliqua-t-elle en continuant sa route avec indifférence.
« D'accord, si tu ne le fais pas pour moi, fais le pour les autres. »
Ce fut le seul argument qui la fit s'arrêter. Elle se tourna vers lui, les bras croisés sur la poitrine et le visage fermé. « Quoi ? »
« Je suis désolé d'accord ? J'ai merdé et je le sais. » Alexia se détendit légèrement, signifiant qu'il avait choisi la bonne stratégie. Seulement, il ne put s'empêcher de rajouter, « Mais tu ne crois que c'est un peu exagéré ? »
« Exagéré ? T'es sérieux là ? » Lui demanda-t-elle, de nouveau sur la défensive avant de reprendre sa route, bien décidée à l'ignorer.
Max se maudit intérieurement, c'est dans ces moments-là qu'il fallait qu'il apprenne à se taire.
« Non, c'est pas ce que je voulais dire. » S'excusa-t-il en pressant le pas pour la suivre. « Je suis vraiment désolé, j'ai eu la mauvaise réaction et c'est tout pour ma pomme. » Il hésita avant d'ajouter, « Mais comment veux-tu que j'arrange les choses si tu ne veux même pas écouter ce que j'ai à dire ? »
Cette réflexion sembla la faire réfléchir puisqu'elle s'arrêta et baissa les yeux sur ses chaussures, piétinant sur place. « C'était blessant. »
« Je sais et crois-moi, je m'en veux et le regrette terriblement. » Il se passa une main dans les cheveux et pinça les lèvres. « Sauf que je- sur le coup, j'ai vraiment cru que c'était une réaction légitime et je n'ai pas plus réfléchi. »
Alexia ne dit rien, mais fit un petit hochement de tête pour lui signifier qu'elle l'avait bien entendu. Max était content qu'elle ait écouté ce qu'il avait à dire, mais il savait aussi que tout n'était pas encore rentré dans l'ordre.
Jouant avec ses doigts, il approcha d'un pas. « Et puis, j'ai repensé à ce que tu m'as dit, tu sais, comme quoi tu- tu m'aimes. » Les joues de la blonde prirent deux teintes de rouge. « Je sais que le moment est plutôt mal choisi, mais j'ai envie de te le dire et- enfin je t'aime aussi quoi. »
Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune fille, mais elle semblait le retenir et ne le regardait toujours pas, de quoi faire déchanter Max. Mais il décida de ne pas se laisser abattre.
« Peut-être... peut-être qu'on peut recommencer doucement ? »
Et pour la première fois depuis le début de leur conversation, Alexia plongea ses yeux dans les siens. Ses iris ambres avaient retrouvé leur chaleur habituelle, même si une légère distance était toujours palpable.
« Doucement. » Dit-elle d'une petite voix et avec une certaine timidité.
Alors que des excuses étaient présentées dans une partie du lycée, Lucie, elle, pouvait enfin profiter de la fin des examens pour danser. Avec les révisions, elle avait moins eu le temps de danser, et donc de pratiquer son solo, et ça lui manquait. Elle en avait désespérément besoin pour se sentir complète.
Voilà pourquoi elle se trouvait dans le studio de danse à danser sur son solo, la musique jouant en arrière plan. Comme le lui avait dit Mademoiselle Smith, elle ne mettait plus ses émotions de côté et s'en servait pour donner de l'impact à sa prestation. Et puis, cela lui permettait de s'exprimer autrement que par des mots.
Elle donna tout ce qu'elle avait, oubliant l'environnement qui l'entourait, mais aussi la fatigue accumulée ces derniers temps. Lorsque la musique se stoppa, elle s'immobilisa avant de se coucher sur le sol d'épuisement, mais aussi de joie. Ça faisait tellement longtemps, ça lui avait manqué.
Se relevant et allant chercher sa bouteille d'eau, du bruit près de la porte attira son attention. Lucas entra dans la pièce, un grand sourire aux lèvres et le plus naturellement du monde jusqu'à ce qu'elle ne lui dise de s'arrêter net.
« Quoi, qu'est-ce qu'il y a ? » S'écria-t-il, paniqué.
Elle le regarda de haut en bas en croisant les bras sur sa poitrine. « Tu enlèves tes chaussures immédiatement. »
Il la fixa éberlué pendant quelques secondes avant de les enlever d'un coup de pied et de s'approcher d'elle. « Tu fais quoi ? »
« Je joue au chat perché, ça se voit non ? »
Il ouvrit la bouche comme un enfant devant un paquet de bonbons. « C'est vrai ? Moi aussi je peux y jouer ? »
Lucie l'observa avec perplexité pendant quelques secondes avant de lever les yeux au ciel et de se tourner vers l'ordinateur qui lui servait pour la musique. « Non en vrai je répète mon solo, ça fait longtemps que je n'ai pas pu le travailler sérieusement. »
« Et ça avance bien ? » Lui demanda-t-il, sincèrement intéressé.
Un sourire éclatant se dessina sur ses lèvres. « Plutôt bien oui, je suis contente du résultat. »
« Alors ça ne te dérangerait pas de me le montrer ? » Ajouta-t-il, un sourire en coin.
« Aucune chance. » Rétorqua-t-elle avec satisfaction. « Tu fais comme tout le monde et tu attends le gala. »
« Mais- » Le regard qu'elle lui donna suffit à le faire taire. Au lieu de quoi, il fit une moue suppliante. « Une autre danse alors ? »
« Très bien, assis-toi et tais-toi. »
Ce qu'il fit docilement.
Alors, Lucie fit ce qu'elle aimait le plus faire, danser juste pour le plaisir, sans aucun objectif derrière. C'était des moments qui lui permettait de faire sa passion sans stress, ni peur, juste danser pour danser. Ce qu'elle ne faisait pas assez à son goût.
Elle sentait les yeux de Lucas sur elle, suffisant presque à la déconcentrer si elle n'était pas aussi consciencieuse qu'elle ne l'était. À vrai dire, elle était contente de pouvoir partager ça avec lui parce que, même s'il n'y connaissait pas grand chose, elle lui faisait découvrir une grande partie de sa vie, quelque chose qui lui tenait à coeur.
C'est pourquoi l'expression qui se trouvait sur le visage du brun lui faisait plaisir.
« Alors ? » Lui demanda-t-elle après s'être immobilisée.
Un grand sourire illumina son visage et il s'approcha d'elle. « Tu aurais pu faire n'importe quoi que je n'aurais rien remarqué. »
« Parce que tu n'y connais rien ? »
« Non, » il secoua la tête, une lueur taquine dans les yeux, « parce que je suis très loin d'être objectif. »
Et il l'embrassa, coupant ainsi court à la conversation.
Nombre de mots : 3558
Croyez le ou non, j'ai écrit l'intégralité de ce chapitre en deux jours et ce après des mois sans écrire. Juste pas croyable.
Mais peace and love les amis !
3 chapitres.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro