Chapitre 36 - « Et qui nous fait faire des rencontres inoubliables. »
La journée portes-ouvertes. Un des événements les plus importants du Lycée Victor Hugo. L'administration se servait de cette journée afin de vendre l'excellence de leur enseignement et ainsi ameuter le plus de monde. C'était d'ailleurs le but de cette journée pour tous les établissements, mais leur façon de faire différait.
Chaque année, les élèves de Première étaient chargé de faire visiter les lieux aux possibles futurs élèves et parents, le directeur jaugeant qu'ils étaient les mieux placés pour cette mission. Il estimait aussi que cette mission leur permettait de faire face à de vraies responsabilités.
Bien sûr, la plupart des élèves n'était pas content car cela signifiait devoir parcourir toute la journée les couloirs interminables des bâtiments en expliquant leur quotidien à des parents tatillons et des adolescents désintéressés qui auraient préféré être n'importe où qu'ici.
Mais Lucas, lui, était enchanté. Les portes-ouvertes étaient l'occasion rêvée pour lui de faire son show et de briller comme il ne l'avait jamais fait. Et cette année-là, il avait mis le paquet.
Voilà pourquoi, il avait toujours un grand sourire aux lèvres en entrant dans la salle de conférence pour le discours du directeur alors qu'il venait de piétiner toute la journée. Vérifiant que personne ne faisait attention à lui et échangeant un rapide coup d'oeil avec les garçons qui lui firent un signe de tête discret, il se faufila au fond de la salle, s'empara de son ordinateur qu'il avait dissimulé plus tôt dans la journée et s'installa confortablement en hauteur pour ce qui allait suivre.
Le discours du directeur consistait à expliquer le fonctionnement du lycée afin de combler les manques que les élèves auraient pu oublier. Il y expliquait l'importance de l'internat, les diverses activités que les élèves pouvaient pratiquer, tout en ressortant les taux de réussite des années précédentes.
Mais pour cette année, Lucas en avait décidé autrement.
Monsieur Albert monta sur l'estrade et attira l'attention du public en s'éclaircissant la gorge. « Bonjour à toutes et à tous. J'espère que votre journée s'est bien déroulée et que nos élèves ont été à la hauteur de vos attentes. Comme vous devez déjà le savoir, l'équipe pédagogique et moi-même attendons le meilleur de nos élèves et pour ceci- »
« Excusez-moi Monsieur le directeur. »
Monsieur Albert se tut et fronça les sourcils en se demandant qui avait pu l'interrompre aussi grossièrement alors qu'un murmure parcourait la salle et que les plus jeunes montraient le vidéo projecteur du doigt. Il se retourna donc et eut la surprise de voir affiché en grand le visage souriant de Lucas Chapuis.
Lucie, qui se tenait un peu plus loin, réprima un sourire et se retourna à la recherche de son copain. Elle le trouva au fond de la salle et l'interrogea du regard, mais celui-ci se contenta de lui faire un clin d'oeil. Elle ne savait pas ce qu'il avait en tête, mais elle savait qu'il avait été occupé ces derniers temps. Elle attendit donc de voir ce qui allait en découler.
« Je suis désolé de cette interruption peu conventionnelle, » déclara le Lucas virtuel avec un air espiègle, « mais je vous prie de bien vouloir laisser la diffusion de cette vidéo jusqu'à la fin, vous ne le regretterez pas. Après tout, des images valent bien mieux que mille mots, vous ne pensez pas ? »
Le directeur sembla hésiter un instant, mais finit par soupirer et descendre de l'estrade pour aller s'installer sur une chaise au premier rang. La confusion régnait dans la salle, personne ne comprenant qui était cet élève qui se permettait d'interrompre le directeur dans un moment aussi important, du moins tout le monde sauf les professeurs et élèves du Lycée Victor Hugo.
« Très bien. » Lucas virtuel se tapa dans les mains. « Maintenant que notre directeur adoré a eu l'amabilité de nous laisser continuer, voyons voir ce que je peux vous montrer sur le Lycée Victor Hugo. »
L'écran devint noir avant qu'une vidéo accélérée des couloirs et qu'une voix off de Lucas se mette en marche.
« Le lycée Victor Hugo est un établissement scolaire des plus ordinaires.
La vidéo s'arrêta devant la façade du bâtiment.
On a des cours ennuyeux et interminables.
Les images changèrent sur un cours de sciences où les élèves écrivaient le cours que le prof était en train de dicter.
Les profs nous punissent à la moindre occasion.
La salle de retenue apparut à l'écran alors que plusieurs élèves se trouvaient à l'intérieur, dont Lucie, Lucas et Matteo.
Les repas sont d'une routine assommante.
Le brouhaha du réfectoire se fit entendre avant même que l'image n'apparaisse à l'écran.
Et rien d'intéressant ne se passe durant les temps de pause ou les événements extra-scolaire.
Le calme des couloirs emplit la salle avant que la caméra ne se retourne vers le foyer où les élèves avaient l'air de s'ennuyer. »
Un murmure commença à s'élever de la foule. Les professeurs ainsi que le directeur affichaient une mine renfrognée qui témoignait sincèrement de leur désaccord avec ce qu'était en train de raconter Lucas. D'ailleurs, Camille et Alexia ne comprenait pas non plus comment il pouvait dire de telles choses, mais Lucie le connaissait assez pour comprendre où il voulait en venir.
« Mais le Lycée Victor Hugo c'est surtout des profs de qualité et captivant à leur propre manière.
Une vidéo d'Alexia récitant le discours d'Othello telle la dramaturge qu'elle était commença alors que les autres élèves rigolaient et que le prof de littérature semblait vivre la scène plus que n'importe qui d'autre.
Des retenues originales et efficaces.
Matteo appela Lucas alors que celui-ci passait le balais dans un des couloirs. Ce dernier lui fit un geste peut catholique, mais qu'il avait eu la décence de flouter à l'image.
Des repas qui peuvent briser la routine en s'avérant être surprenants.
Cette fois-ci, ce fut au tour de la décoration qu'ils avaient mis en place à Halloween de montrer ce qu'elle savait faire.
Et des surprises qui peuvent voir le jour à chaque instant.
Il s'agissait d'une compilation des diverses blagues que les garçons avaient pu mettre en place contre Lucie et les professeurs. »
Le sourire de Lucas s'agrandit en observant les différentes réactions des spectateurs. Tous écoutait avec attention, mais le corps professoral était clairement choqué.
« Alors oui, le Lycée Victor Hugo est un établissement scolaire ordinaire, mais un établissement scolaire ordinaire qui nous apprend l'entraide.
Cette vidéo se déroulait dans la bibliothèque où il était possible de voir plusieurs élèves des niveaux supérieurs faire du tutorat à des élèves plus jeunes, dont Lucie et Mélanie.
Qui nous fait progresser à notre rythme.
Il s'agissait d'une vidéo de Matteo brandissant fièrement une de ses premières bonnes notes juste avant que les garçons ne lui sautent dessus.
Qui nous pousse à nous battre pour nos convictions.
L'exemple qui correspondait le plus était Camille et son combat contre les uniformes, voilà pourquoi Lucas avait décidé de filmer l'une de ses manifestations et de l'intégrer à la vidéo.
Et qui nous fait faire des rencontres inoubliables.
Différentes vidéos de Lucas et Max, du groupe des secondes, de Jules et des garçons ou encore de Camille, Lucie et Alexia apparurent à l'écran.
Demandez à n'importe quel élève, il vous dira qu'il ne regrette absolument pas d'avoir fait sa scolarité ici.
Des interviews de plusieurs élèves de différents niveaux défilèrent, chacun disant qu'il se plaisait grandement dans cet établissement.
D'ailleurs, certains décideront même d'y rester après.
Comme c'était attendu, ce fut au tour de Monsieur Lebon de faire son apparition. »
Les images changèrent à nouveau, mais pour revenir sur Lucas.
« Inscrivez-vous, je pense que ça pourrait vous plaire. » Conclut-il avant qu'un générique défile bien trop rapidement pour qu'il soit possible de lire ce qui y était marqué. Une seule phrase apparut en dernier avant que le video projecteur ne s'éteigne. « Cette vidéo vous a été prodiguée par les soins des Cinq Fantastiques, aucun élève n'a été (sévèrement) blessé durant le tournage. »
Il y eut un silence de quelques secondes avant que des applaudissements retentissent dans toute la salle. Cette vidéo semblait avoir fait son petit effet. Les professeurs étaient toujours éberlués, mais les visiteurs semblaient avoir été convaincus de la sincérité de cet élève.
« Et bien, ça pour être une surprise, c'est une surprise. » Monsieur Albert qui s'était levé pour reprendre sa place et qui cherchait Lucas du regard. « Mais je ne pense pas que ça suffira à vous faire éviter la retenue Monsieur Chapuis. »
Ce dernier se leva, attirant ainsi l'attention sur lui, et feignit le choc alors qu'un grand sourire s'étalait sur ses lèvres. « Oh allez Monsieur, avouez que c'était une délicate attention de ma part. » Il se tourna ensuite vers la foule qui lui faisait face et écarta les bras. « Mesdames et Messieurs, Enfants de tout âge, bienvenue au Lycée Victor Hugo. »
Ω
Lucie se laissa tomber à côté de Lucas dans l'herbe bien verte et avec un soupire retentissant. Elle venait tout juste de terminer son devoir de maths qui s'était avéré bien plus compliqué qu'elle ne l'avait tout d'abord pensé. Voilà pourquoi elle avait décidé de profiter du beau temps afin de se relaxer un peu avant les examens qui approchaient dangereusement.
Elle leva les yeux vers l'arbre qui la surplombait et laissa courir son regard entre les branches et les feuillages qui avaient retrouvé leurs belles couleurs de printemps. Un oiseau se posa rapidement sur l'une des branches, observa tout ce qui l'entourait d'un oeil vif, piailla et s'envola à nouveau.
Une tempête de pensées faisait ravage dans la tête de Lucie, une pensée chassant une autre avant que celle d'origine ne lui reprenne sa place. Rien de tout ceci n'avait de sens, pas même pour la principale concernée qui avait du mal à se retrouver dans le bric-à-brac que formait son esprit.
La voix de Lucas lui parut lointaine alors que celui-ci posait son ordinateur dans l'herbe. « À quoi est-ce que tu penses ? »
« Beaucoup de choses, » elle fronça les sourcils et pencha légèrement la tête sur le côté, « trop de choses. »
Lorsqu'elle le regarda enfin, Lucas l'observait sans ciller, une lueur incertaine brillant dans son regard bleu. « C'est-à-dire ? »
Elle haussa les épaules et grimaça. « Je ne sais pas trop comment expliquer, mais j'ai l'impression d'avoir tellement de choses en tête que je suis incapable de faire quoi que ce soit de productif. Je ne sais même pas vraiment ce à quoi je pense, ça passe d'une idée à l'autre sans que je ne m'en rende compte. »
« D'accord. » À ce stade, il avait du mal à retenir son sourire amusé. « Et la dernière pensée dont tu te souviens est ? »
« Alexia et Max. » Répondit-elle du tac au tac.
Elle soupira et posa son menton dans la paume de sa main. Ce qui se passait entre les deux l'inquiétait de plus en plus puisque la situation était loin de s'être arrangée. Alexia était toujours profondément blessée par leur dernière discussion et même si Lucie avait essayé de la convaincre que ce n'était pas si grave que ça, elle manquait de conviction puisqu'elle n'y croyait pas plus que sa meilleure amie.
Elle comprenait parfaitement que la blonde avait du mal à digérer le peu de confiance dont avait fait preuve Max à son égard et surtout que celui-ci ne lui avait pas dit qu'il l'aimait en retour. Non seulement son amour propre en avait pris un coup, mais elle s'était complètement livrée à lui sans rien recevoir en contrepartie.
Alors oui, Lucie ne pouvait que compatir, même si l'ambiance dans le groupe en avait par conséquent été affectée.
« Ouais, » Lucas souffla et se passa une main dans les cheveux, « c'est la galère cette histoire. »
« Il y a un truc que j'ai du mal à comprendre, » s'entêta-t-elle en secouant la tête, « Max a si peu confiance en elle pour réagir de cette façon ? »
« Ce n'est pas un manque de confiance en Alexia, c'est un manque de confiance en lui-même. » Rétorqua-t-il en jouant avec un brin d'herbe. « S'il ne lui avait jamais vraiment parlée avant cette année ce n'était pas seulement parce qu'il était timide, mais aussi parce qu'il pensait qu'il n'était pas assez bien pour elle. Et je suis prêt à te parier tout ce que tu veux qu'il pense que c'est toujours le cas même s'il ne me le dit pas. »
Lucie hocha la tête avec compréhension, mais se renfrogna tout aussi rapidement. « Ça n'explique toujours pas pourquoi il ne lui a pas dit qu'il l'aimait alors que c'est aussi évident que le nez au milieu du visage. »
« Il s'en veut terriblement tu sais. S'il pouvait revenir en arrière, je suis sûr qu'il le ferait en un claquement de doigt. Sauf que ce n'est pas possible et que maintenant il n'ose même plus aller la voir de peur d'aggraver la situation. »
Lucas semblait sincèrement préoccupé par l'état de son meilleur ami. Les sourcils froncés en une mine soucieuse, l'inquiétude tourbillonnant dans ses iris bleues qui laissaient aussi apparaître les rouages de son esprit à la recherche d'une solution, tout dans sa posture criait qu'il voulait lui venir en aide, mais qu'il n'y arrivait pas et ce à son plus grand désespoir.
Cette réaction témoignait de l'importance de Max dans sa vie et Lucie ne cesserait jamais d'être impressionnée par la relation qu'ils entretenaient.
« J'ai l'impression que les relations amoureuses sont comme une chanson. » Dit-elle soudainement alors qu'une nouvelle pensée lui traversait l'esprit. « Tu continues de l'écouter, mais elle commence à se faire vieille. »
« Ou alors tu apprends toutes les paroles, tu l'aimes pour toujours et tu continues de l'écouter en chantant en rythme. » Enchaina Lucas qui avait tout de suite accroché à la comparaison musicale.
Lucie n'était pas convaincue pour autant. « Mais c'est toujours la même chanson. »
« Alors trouve en une autre. »
« Sauf que j'aime cette chanson. » Se renfrogna-t-elle, légèrement affectée par cette insinuation.
Mais Lucas avait déjà une réponse toute trouvée. « Une nouvelle chanson, pas un nouvel artiste. Le même artiste peut faire différente chanson. »
Lucie le regarda avec de grands yeux et fut aspirée par son regard. C'était l'une de ces fois où il était posé et calme, sincère et profond. L'une de ces fois qui la faisait continuellement craquer et où elle avait envie de le prendre dans ses bras pour ne plus le lâcher.
« C'est pour ça que les gens abandonnent aussi facilement, » continua-t-il sans détourner une seule seconde son regard du sien, « ils sont coincés sur une seule chose et quand ça devient ennuyeux, ils abandonnent. Trouve ton artiste, pas ta chanson. »
Lucie était bouche-bée, elle ne savait plus quoi dire. Elle ne pensait pas que la discussion allait prendre cette tournure et qu'elle allait se terminer sur cette note si... douce et agréable.
Lentement, un sourire apparut sur ses lèvres. « D'accord, alors est-ce que je peux écouter tes musiques ? »
Lucas mit quelques secondes à réaliser ce qu'elle avait voulu dire et finit par exploser de rire. Cependant, il lui tendit tout de même son ordinateur qui était ouvert sur le fichier qui contenait toutes ses compositions, une marque de confiance qui n'échappa pas à Lucie.
Ils passèrent l'heure qui suivit à discuter de tout et de rien pendant que Lucie écoutait les différents morceaux. À un moment, alors qu'elle regardait en direction de l'entrée du lycée, Lucie crut voir ses parents entrer dans le bâtiment principal.
« Qu'est-ce que tu regardes ? » Lui avait demandée Lucas qui avait bien senti un changement dans son comportement.
« J'ai cru voir... Rien laisse tomber, ça doit être mon imagination. »
Seulement, cette pensée ne quitta pas son esprit jusqu'à ce que ses craintes se confirment un peu plus tard. Il n'y avait aucune raison pour que ses parents soient au lycée et pourtant, lorsqu'elle se dirigeait en direction de sa chambre, elle les croisa alors qu'ils semblaient sur le point de partir.
« Qu'est-ce que vous faites là ? » Ne put-elle s'empêcher de demander avec une certaine panique dans le regard, de peur qu'ils aient assisté à des choses qu'elle ne voulait pas qu'ils sachent.
Son père fronça les sourcils face à son ton plus que direct, mais ne releva pas. « Nous avions une réunion avec Monsieur Albert pour le travail. On en a aussi profité pour se renseigner sur tes résultats. »
« Vous ne me faites pas confiance ? » Demanda-t-elle, légèrement blessée.
Une ride profonde se creusa entre les deux yeux de son père qui ne semblait pas du tout apprécier sa remarque. « Ce n'est pas une question de confiance. Nous sommes tes parents et c'est notre rôle de s'assurer que ta scolarité se déroule dans de bonnes conditions. »
Lucie aurait aimé lui dire qu'il s'agissait bel et bien d'un manque de confiance, mais elle préféra se taire pour ne pas aggraver la situation. Au lieu de quoi, elle se tourna vers sa mère qui était restée étrangement silencieuse et s'apprêtait à dire quelque chose quand une voix, qu'elle aurait préféré ne pas entendre à cet instant, lui coupa la parole.
« Lucie, Lucie, Lucie. » Lucas se planta devant elle en tournant le dos à ses parents, ne semblant pas les avoir vus. « J'ai eu une super idée, une idée qui nous concerne tous ! Je suis sûr que c'est l'idée du siècle ! »
Lucie le regarda avec des yeux écarquillés d'horreur alors qu'il parlait à une vitesse prodigieuse. Son timing ne pouvait pas être plus mauvais qu'à cet instant précis.
« Lucas ! » S'écria-t-elle pour qu'il s'arrête enfin de parler et l'écoute.
Elle regarda au dessus de son épaule avec insistance pour qu'il se retourne, ce qu'il fit avec confusion. Cependant, il ouvrit de grands yeux en remarquant enfin ses parents et recula de deux pas comme s'il pouvait se cacher derrière elle et se faire oublier à jamais. La scène aurait pu être comique pour n'importe qui, mais était terrifiante pour les deux qui auraient préféré être n'importe où qu'ici. Le père de Lucie semblait encore plus furieux qu'avant alors qu'une certaine curiosité était apparue dans les yeux de sa mère.
Sauf que c'est son père qui prit la situation en main. « Je ne sais pas de quoi vous voulez parler jeune homme, mais je vous prierais de bien vouloir vous en aller pour qu'on puisse terminer la conversation qu'on a avec notre fille. »
Lucas était livide et n'osait pas regarder les deux adultes qui se trouvaient devant lui dans les yeux, de peur d'entrer en combustion de la tête aux pieds. « Oui Monsieur, excusez-moi. »
Et il tourna les talons sans demander son reste, disparaissant aussi vite qu'il était apparu, si ce n'est plus vite encore.
Lucie prit une grande inspiration pour se donner du courage avant de se tourner vers son père et d'attendre sa leçon de morale. Leçon de morale qui arriva sans tarder.
« C'est lui qui a installé le seau de peinture au gala non ? » Lucie hocha la tête sans arriver à soutenir son regard. « Je ne veux plus que tu restes avec lui, c'est un perturbateur qui a une mauvaise influence. »
Son téléphone sonna au même instant et il s'éloigna pour y répondre, la laissant donc seule avec sa mère qui n'avait toujours pas ouvert la bouche.
Avide de changer de sujet, Lucie dit la première chose qui lui vint à l'esprit. « On m'a attribuée un solo pour le gala de fin d'année. »
« On ne pourra pas venir Lucie. »
Cette réponse ne semblait ravir aucune des deux.
Lucie déglutit. « Mais tu n'as jamais loupé un gala. »
« Je sais bien, » répondit sa mère sans la lâcher du regard, « mais c'est une réunion qu'on ne peut pas rater. »
Il y avait quelque chose de doux dans sa voix, un ton qu'elle n'avait pas utilisé avec sa fille depuis une éternité. Mais un ton qui n'empêchait pas la déception de se répandre à toute vitesse dans le sang de Lucie. Elle baissa donc les yeux et ne dit rien.
« Tiens toi droite et relève la tête. » Continua-t-elle avec la même intonation de voix. « Il faut que tu danses avec ta tête, mais aussi avec ton coeur et ce, peu importe devant qui. Tu danses pour ton plaisir, pas pour les personnes qui te regarde. Ne l'oublie jamais. »
Lucie releva les yeux vers ceux identiques de sa mère. Celle-ci lui demandait toujours la perfection, mais elle savait avant tout ce que c'était d'être passionné. Ce qu'elle venait de lui dire le prouvait bien, mais c'était un discours qu'elle ne tenait pas assez souvent au goût de la jeune fille.
« Ce garçon, Lucas, » ajouta-t-elle, ce qui fit légèrement rougir Lucie, « est-ce que vous- »
Mais l'arrivée de son père coupa court à sa phrase puisqu'il déclara qu'ils étaient en retard et qu'ils devaient partir.
Lucie les regarda donc s'éloigner, ne sachant trop quoi ressentir. Elle était bouleversée, énervée par la première impression qu'ils avaient de Lucas, triste par l'annonce de leur absence au gala de fin d'année et déroutée par le comportement de sa mère.
Comment devait-elle réagir ?
Nombre de mots : 3497
Bonjour bonjour !
Deux mois pour écrire un chapitre ? Oups, my bad. Non, en vrai je suis désolée, je n'ai absolument aucune excuse mis à part que la flemme s'est emparée de moi.
Mais la vie est belle les amis !
Bref, je vais essayer de reprendre un rythme régulier, je vous le promets.
Ah oui et Private Highschool a eu un an le 23 septembre (et aurait dû être terminée ce jour-là, mais je suis un boulet alors ce n'est pas le cas).
4 chapitres.
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