Chapitre 26 - « Une révélation plus haute que toute sagesse. »
Ses cheveux ondulés formaient des vagues dont les reflets étaient plus visibles grâce à la lumière douce des plafonniers de la bibliothèque, allumés en pleine journée dû au ciel foncé qui couvait un orage proche. Ses yeux parcouraient les étagères avec curiosité alors que la couleur de ses iris ressortait plus claire dans cette ambiance sombre et chaleureuse. Ses lèvres fines et délicates formaient des mots inaudibles à cause du bruit que faisaient les gouttes d'eau s'écrasant contre les vitres.
Les effluves de son parfum se promenaient dans la pièce tel un-
« Lucas ! »
Celui-ci sursauta en entendant son prénom résonner dans ses oreilles après que Max lui ait littéralement hurlé dans les tympans, se donnant un coup dans le nez avec son livre. Grimaçant de douleur, il se tourna vers son meilleur ami et le dévisagea avec incompréhension et indignation.
Max leva les yeux au ciel et recommença à écrire sa dissertation. « Tu pourrais au moins essayer de faire semblant. »
« Je ne vois pas de quoi tu parles. »
« Tu vois très bien de quoi je parle. » Répliqua-t-il en faisant un signe de tête en direction de Lucie et d'Alexia qui étaient en train de choisir des livres un peu plus loin. « Je te promets que n'importe qui dans cette pièce t'a vu regarder Lucie sans ciller et ce pendant une dizaine de minutes. »
Jetant un coup d'oeil autour de lui, Lucas se pencha en avant sur la table. « Et tu n'aurais pas pu me prévenir avant ? »
Max releva la tête avec les sourcils froncés avant de cligner des yeux plusieurs fois et de retourner à son devoir. « Tu sais quoi ? Laisse tomber. En tout cas, tu devrais faire quelque chose. Tu sais très bien qu'elle ne te dirait pas non si tu l'invitais à sortir. »
« D'accord, peut-être qu'elle ne dirait pas non, » concéda-t-il avant de baisser un peu plus la voix, « mais je ne suis pas sûr que ce soit le bon moment. Je ne pense pas être prêt pour tout ça. »
Le blond posa son stylo sur la table en soupirant. « Écoute, si tu attends le bon moment alors sache qu'il n'y en aura pas. Puis, tu ne sauras jamais si tu es prêt si tu ne te lances pas. L'illumination ne va pas t'arriver un jour alors que tu vas te coucher ou alors que tu manges un burrito . »
« Mais peut-être que si je mangeais des céréales- »
Le regard de son meilleur ami l'empêcha d'ajouter un mot de plus. Heureusement, l'arrivée d'Alexia et de Lucie qui s'installèrent à leurs côtés mit fin à leur conversation. Inconsciemment, Lucas repartit dans sa contemplation.
« J'ai vraiment cherché de partout, mais je ne trouve rien qui corresponde. » Se plaignait Lucie avec une moue défaitiste sur le visage.
Alexia, elle, semblait davantage lassée et exaspérée par leur sujet de conversation. « C'est uniquement parce que tu ne sais pas ce que tu veux. »
« De quoi est-ce que vous parlez ? » Intervint Max alors que Lucie allait faire part de son indignation quant à la remarque de sa meilleure amie.
« Lucie n'arrive pas à choisir une musique qui lui plaise pour le solo qu'elle doit faire au gala de fin d'année. »
En entendant le mot musique, l'attention de Lucas fut immédiatement ramenée sur terre. « Tu vas faire un solo ? »
« En théorie, si j'arrive à trouver une musique en tout cas. » Elle le fusilla ensuite du regard. « Mais si j'y arrive, je te promets que je ne te laisserai pas tout gâcher cette fois-ci. »
Il leva les mains en l'air en signe d'innocence et se radossa au dossier de sa chaise, des idées lui venant déjà à l'esprit. « Tu as déjà une idée de ce que tu voudrais ? »
« Oui, » elle lança un regard appuyé à Alexia, « je n'ai pas envie que le tempo soit trop lent et donne envie de dormir, mais je n'ai pas envie non plus qu'il soit trop rapide. » Elle tourna ses yeux verts clairs vers lui. « J'ai envie qu'il y ait une certaine puissance qui résonne chez le public et provoque un frisson collectif, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. La musique c'est un peu- »
« Une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie. » Termina-t-il sans la quitter des yeux alors que tous les regards s'étaient tournés vers lui, accentuant son malaise quand il s'en rendit compte. « Euh, c'est du Beethoven. Enfin, je vois ce que tu veux dire et je suis persuadé que tu vas trouver. »
« J'espère. » Soupira-t-elle en se levant, sac à l'épaule. Elle s'arrêta ensuite et se tourna vers lui avec un sourcil haussé. « Tu cites du Beethoven toi maintenant ? »
Lucas se sentit rougir malgré lui alors qu'elle souriait et sortait de la bibliothèque. Il n'avait jamais été à l'aise avec l'idée de partager sa passion pour la musique avec les autres et Lucie ne faisait pas exception. Il se racla la gorge pour se redonner contenance et surprit ses amis en train de le fixer.
« Ben quoi ? »
« Oh non, rien du tout. » Répondit Alexia avec un sourire grandissant qu'elle essayait désespérément de retenir.
Seulement, il suffit qu'elle croise le regard de Max pour que tous deux explosent de rire. Lucas savait pertinemment qu'ils se moquaient de lui, même s'il ne voyait ce qu'il avait fait pour le mériter dans la situation présente. Ce n'était pas comme s'il avait fait une réflexion stupide qui lui avait échappé comme il en avait pris l'habitude dernièrement.
Alexia se redressa, reprenant son sérieux et mimant une expression suppliante. « Oh Lucie, s'il te plait, laisse-moi t'aider à choisir ta musique. J'ai compris ce que tu recherchais même si tu viens de t'exprimer en chinois et que je n'en parle pas un mot. »
« Ahah, c'est très drôle ça dis-moi. » Ironisa-t-il, se renfonçant dans sa chaise. « En attendant, j'ai compris ce qu'elle cherchait, moi. »
« Mais mon cher Lucas, » dit-elle en se penchant sur la table, un sourire narquois flottant sur les lèvres, « tu as peut-être compris et moi non, mais je sais des choses que tu ignores et qui pourraient fortement t'intéresser. »
Sur ces bonnes paroles, elle s'empara de ses affaires, embrassa Max sur la joue et partit en sautillant visiblement fière d'avoir semé l'incompréhension dans l'esprit de Lucas. Celui-ci se tourna vers son meilleur ami pour une explication, mais il secoua la tête.
« Ne me demande pas, la plupart du temps je ne sais pas ce qui se passe dans sa tête. Bon, » il fit tourner son stylo, « tu vas faire quoi maintenant ? »
Lucas plissa les yeux avec réflexion avant d'hocher la tête. « Je vais écrire une chanson. »
Ω
« Mais je ne vais quand même pas le bâillonner sur une chaise pour le forcer à m'écouter ! »
Un bruyant soupire se fit entendre à l'autre bout de l'appareil alors que Thomas se laissait tomber à côté de Camille qui lui lança un bref regard avant de se replonger dans son article. Il ferma les yeux un instant pour essayer de calmer sa respiration après avoir traverser plus de la moitié du bâtiment au pas de course afin d'arriver au foyer avant les autres.
Il était actuellement au téléphone avec Mathilde pour voir si elle avait réussi à raisonner Matteo qui n'adressait plus un mot à personne depuis quelques semaines déjà. À son plus grand malheur, il avait tout simplement refusé d'écouter sa copine et Thomas se retrouvait désormais à court d'option.
Seulement, il ne supportait plus la situation.
« Écoute-moi bien Tom, » commença-t-elle avec fermeté, « tu le connais par coeur. Tu sais très bien qu'il est bien trop borné pour mettre sa fierté de côté et revenir vers vous. Ne lui laisse donc plus le choix que de t'écouter et que de vous laisser l'aider. Montre-lui que tu es tout aussi têtu et que tu ne lâcheras pas l'affaire aussi facilement. » Quelqu'un l'appela de son côté du fil. « Je dois y aller, mais n'oublis pas que tu es son frère et que tu es le seul à pouvoir lui remettre les idées en place. Tiens-moi au courant. »
« D'accord, merci. » Soupira-t-il avant de raccrocher et de poser son portable sur la table avec un bruit sourd.
Sentant la tension qui s'échappait de tous les pores de sa peau, Camille arrêta ce qu'elle était en train de faire et reporta toute son attention sur lui. « Alors ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? »
« La même chose que toutes les fois précédentes. » Maugréa-t-il, s'affaissant un peu plus sur sa chaise, le visage fermé. « Il ne veut pas l'écouter, ce qui ne nous laisse pas le choix que de le forcer à le faire. »
« Ce qui n'est peut-être pas une mauvaise chose. » Le regard perplexe qu'il lui adressa la poussa à s'expliquer. « J'y ai beaucoup réfléchis et je pense savoir comment on peut l'aider au niveau scolaire. »
Thomas se redressa.
Là était tout le problème. Même si Matteo finissait par écouter ce qu'ils avaient à dire, le principal problème était toujours présent puisqu'ils n'avaient pas la moindre idée de comment l'aider à sauver son année.
« Comme tu le sais, Lucie lui a donné des cours particuliers en dehors des cours normaux. »
« Oui, mais on ne peut pas vraiment dire que ça a été une réussite. » Répliqua-t-il en fronçant les sourcils, ne voyant pas vraiment où elle voulait en venir.
« Mais c'est parce qu'elle n'est pas experte dans toutes les matières. » Elle secoua la tête et posa les mains sur la table. « Tu vois, même si elle a des excellentes notes dans toutes les matières, elle travaille beaucoup pour combler les difficultés qu'elle peut rencontrer dans certaines et c'est pas facile d'expliquer à quelqu'un quelque chose qu'on a déjà eu du mal à comprendre soi-même. Or on a tous des facilités et des difficultés dans des matières spécifiques. »
Il hocha la tête, commençant à comprendre son raisonnement. « Donc l'idée serait qu'on se partage les matières entre nous en fonction de nos facilités pour qu'on puisse lui donner chacun des cours particuliers, c'est ça ? »
« Exactement ! » Elle s'empara d'un papier et d'un stylo et marqua leur prénom. « Tu peux te charger de l'histoire, Lucie des langues, Lucas des sciences, Max et Alexia des maths et moi de la littérature. Comme ça, chacun a sa spécialité. »
Le cerveau de Thomas tournait à mille à l'heure. Plus il y pensait et plus il trouvait que c'était l'option la plus logique et la plus efficace qu'il leur restait. Pourquoi il n'y avait pas pensé plus tôt ? Il ne le savait pas, mais tout ce qui comptait à présent était qu'il aide son frère à sauver son année avant qu'il ne se retrouve dans un lycée bien loin de lui.
« C'est pour ça que tu nous as demandé de venir ? »
Interpellés, ils se retournèrent tous les deux pour voir Max, Alexia, Lucie et Lucas se tenir derrière eux. Complètement absorbés par leur conversation, ils ne les avaient pas vu arriver.
« C'est ça, » acquiesça Camille alors qu'ils s'installaient eux-aussi, « c'est la seule solution qu'on a. »
À partir de ce moment, tout le monde commença à parler en même temps, essayant d'établir un programme parfait en fonction des occupations de chacun. Enfin, tout le monde sauf Lucas. Pour une raison qui était inconnue à Thomas, il se tenait à l'écart, le visage fermé et la jambe tressautant.
Juste quand Thomas allait lui demander ce qu'il se passait, il se racla la gorge. « C'est bien beau de vouloir l'aider, mais dois-je vous rappeler qu'il nous ignore tous, sans exception, et qu'il n'y a absolument aucune chance pour que ça change tout seul ? »
« C'est pour ça qu'il faut qu'on agisse, il faut qu'on le force à nous écouter. »
Max le regarda en fronçant les sourcils. « Attend, tu veux dire comme un kidnapping ? On ne va quand même pas le kidnapper, c'est... excessif. »
La porte s'ouvrit soudainement sur Matteo qui se figea lorsque ses yeux s'arrêtèrent sur eux. Après quelques secondes, il leva les yeux au ciel et tourna les talons, ressortant aussi vite qu'il était apparu.
« Oui, c'est exactement ce que je veux dire. Un kidnapping. »
Sur ces mots, il se lança à la poursuite de son frère, espérant le rattraper avant qu'il ne perde sa trace. Heureusement, il n'avait pas pu s'éloigner de trop donc il réussit à le rattraper sans aucun problème.
« Attend Matt, il faut qu'on parle. »
« Il ne faut rien du tout non. » Rétorqua-t-il en continuant son chemin comme si de rien n'était.
Déterminé, il se planta devant lui pour l'empêcher de passer. « Sauf que cette fois-ci je ne te laisse pas le choix. »
Il haussa un sourcil dédaigneux. « Pas le choix ? Regarde-moi bien. »
Et il le contourna pour passer, mais Thomas l'empoigna par le bras et le traina de force dans une pièce alors que les autres arrivaient en courant. Pris par surprise, Matteo n'avait pas eu le temps de réaliser ce qu'il se passait qu'il était déjà trop tard pour s'enfuir. Il se retrouvait donc coincé dans la même pièce que ses amis alors qu'il avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour les éviter.
« Ok, je sais pas à quoi vous jouez, mais on va s'arrêter tout de suite. » Déclara-t-il avec une suspicion évidente.
« Non, s'il y a quelqu'un qui va arrêter de jouer c'est toi. » Le toisa son frère d'un regard féroce. « Ça suffit maintenant, tu vas arrêter de te défiler et tu vas écouter ce que j'ai à te dire. »
Matteo faillit reculer d'un pas face au ton qu'il utilisait. Il dut faire appel à toute sa volonté pour ne pas partir en courant de peur qu'il ne lui explose au visage. Il hocha donc timidement la tête.
« Je n'en ai absolument rien à faire de pourquoi tes notes sont aussi mauvaises. Je ne vais pas te jeter la pierre uniquement parce que tu as des difficultés que tu n'arrives pas à surmonter tout seul. » Il secoua la tête en se renfrognant. « Je veux juste t'aider afin que tu puisses rester ici avec moi. Mais tu as préféré penser que j'allais te juger ou je ne sais quoi alors que tu sais très bien que jamais ce ne serait le cas. »
« Ça, permet-moi d'en douter. » Marmonna-t-il en évitant de le regarder dans les yeux.
Thomas eut l'impression qu'on venait de lui balancer des pierres en plein visage alors qu'il ne pouvait pas s'en détourner. Il avait du mal à croire que c'était vraiment ce qu'il pensait sans même lui laisser le bénéfice du doute.
« Très bien, » céda-t-il avec un soupire, « si tu ne veux pas que ce soit moi, laisse les au moins t'aider parce que ce n'est pas en restant dans ton coin que tes résultats vont s'améliorer. »
Même si ça le peinait de devoir l'admettre, Matteo savait qu'il avait raison. Jamais il n'allait pouvoir s'en sortir seul comme le lui avaient déjà prouvé les derniers tests.
« D'accord, » soupira-t-il en le regardant enfin chacun directement, « je m'excuse pour le comportement que j'ai eu ces derniers temps et j'accepte que vous m'aidiez à remonter mes notes. »
« Et bien, il t'en a fallu du temps ! » S'exclama Max juste avant qu'il ne reçoive un coup sur la tête de la part d'Alexia et de Lucas.
Alors qu'ils commençaient à se disputer, Matteo s'approcha de Camille qui avait l'air aussi joyeuse qu'à son habitude. « Je tiens à m'excuser pour la façon dont je t'ai traitée, tu ne le méritais pas. »
« Je me moque éperdument de ce que tu peux penser de moi Matteo, » répliqua-t-elle d'un ton neutre, « tes excuses m'importent peu. Par contre, s'il y a bien quelqu'un auprès de qui tu dois t'excuser, c'est ton frère. Depuis le départ il ne veut que t'aider, mais tu t'es comporté comme un, excuse moi du terme, connard. Cette situation l'a rendu malade et tu viens juste d'empirer les choses avec ta petite réflexion à deux balles et complètement infondée. »
Il baissa la tête avec culpabilité. Il avait étrangement l'impression de se faire engueuler par sa mère parce qu'il venait de verser volontairement du dentifrice sur la tête de son frère. Mais il savait aussi qu'elle avait raison. Il n'avait pas voulu le blesser, mais il était certainement aller trop loin en insinuant qu'il ne voulait que le rabaisser.
« Maintenant tu sais ce qu'il te reste à faire. » Conclut-elle avec un signe de tête derrière lui.
Il hocha la tête et se dirigea timidement vers son frère qui se tenait à l'écart du groupe, renfermé sur lui-même. Jamais il ne s'était senti aussi coupable, surtout quand il s'agissait de Thomas, mais il était certain qu'il s'agissait de la pire émotion que l'humain pouvait ressentir.
« Je suis désolé d'avoir pu penser que tu allais me juger. J'aurais dû savoir que tu voulais juste m'aider. » Murmura-t-il, ne recevant qu'un haussement d'épaules pour toute réponse. « Mais peut-être que tu es toujours d'accord pour m'aider en ? »
« Histoire. »
« Tu vas donc pouvoir m'apprendre les dates du règne de Louis XIV. » Blagua-t-il, du moins essaya.
Thomas plissa les yeux avec incertitude. « Euh non, ce n'est pas au programme. »
« Oh. »
Il y eut une pause pendant laquelle aucun des deux ne savait quoi dire avant que Thomas ne soupire et ne lui tape sur l'épaule. « Tu as beaucoup de choses à apprendre. »
« Ça, tu ne me le fais pas dire. » Ajouta-il avec gravité.
Ω
« Et pourquoi pas un éléphant rose ? » Alexia se figea quelques secondes avant de baisser son appareil photo et de se tourner vers Max qui regardait dans le vide tout en piochant dans son paquet de chips. « Ou encore une licorne ? »
« Mais, » elle fronça les sourcils, « ça n'existe pas. »
« Et ce serait quand même plus intéressant qu'un simple potager. » Grommela-t-il en fusillant du regard le plan de carotte qui se trouvait devant lui.
« Tu sais très bien que je suis obligée, c'est pour le journal du lycée. » Répliqua-t-elle en levant les yeux au ciel et en reprenant ses photos.
Ils étaient actuellement dans le potager du lycée pendant qu'Alexia prenait des photos pour un futur article dans le journal du lycée. Max n'avait absolument aucune raison d'être là, mais il avait tout de même décidé de l'accompagner même s'il ne voyait pas l'intérêt de prendre des photos de légumes en terre.
Il haussa les épaules. « Personne ne le lit de toute façon. »
« J'ai cru que toi tu le lisais. »
« Mais bien sûr. » Ironisa-t-il en rigolant. « Je regarde juste tes photos et après je les refile à ma mère qui aime bien les lire, va savoir pourquoi. »
« Camille va peut-être commencer à écrire des articles dedans. » Répondit-elle avec un petit sourire flottant sur les lèvres alors qu'elle changeait de point de vu.
« Ça le rendrait peut-être plus intéressant. » Il lui lança un regard tout à fait sérieux. « Tu sais, mieux qu'un article sur le potager du lycée ou encore sur le prof de littérature qui veut mettre en place une troupe de théâtre façon comédie musicale. »
« Tu devrais peut-être penser à t'inscrire d'ailleurs. » Déclara-t-elle en se tournant vers lui.
« Sans façon, je ne m'appelle pas Lucas. » Grimaça-t-il avant de remarquer son expression interrogative. « Il sait très bien jouer la comédie lorsqu'il ne s'agit pas de Lucie. Et puis, la musique c'est son domaine. »
« C'est bon à savoir. »
Il y eut quelques minutes de silence pendant lesquelles le seul bruit qui venait le perturber c'était le bruit que faisait le paquet de chips de Max à chaque fois qu'il mettait la main à l'intérieur. Ce n'était d'ailleurs pas évident de se concentrer lorsque ce bruit se faisait entendre toutes les tentes secondes.
« Max, » l'interrompit Alexia au bout de la cinquième fois, « arrête de manger. »
Celui-ci se stoppa dans son mouvement, la main en l'air et la bouche ouverte. Il laissa passer quelques secondes supplémentaires avant de manger le plus silencieusement possible la chips qu'il tenait, mais en vain puisqu'Alexia se retourna vers lui en le fusillant du regard.
Il soupira dramatiquement. « Mais je m'ennuis ! »
« Tu n'étais pas obligé de venir tu sais. » Répliqua-t-elle en se remettant au travail. « Tu n'as qu'à parler, mais arrête juste de me cacher dans les oreilles, c'est très agaçant. »
Max était médusé, il ne savait pas quoi dire. À vrai dire, s'il était venu c'était uniquement pour passer du temps avec elle. Seulement, il n'avait pas imaginé qu'elle mettrait aussi longtemps pour faire deux photos d'un simple potager.
« Ma mère t'adore tu sais. » Dit-il alors pour combler le silence qui s'éternisait. « Comme ma soeur, mon père et ma grand-mère. Toute ma famille en fait. »
« Ça change de mon père qui veut t'égorger la prochaine fois qu'il te voit. » Répondit-elle avec un sourire malicieux alors qu'il blanchissait à vue d'oeil.
« Qu-quoi ? »
« Tu t'attendais à quoi ? » Rigola-t-elle en se levant enfin et en venant se poster devant lui. « Je suis sa petite fille après tout et toi tu es... toi. »
« Mais je- » Bafouilla-t-il, les yeux écarquillés d'horreur. « J'ai rien fait. »
« Le simple fait que tu existes lui suffit amplement. Mais ne t'en fais pas, » lui dit-elle avec un grand sourire, « il te reste encore quelques mois à vivre. »
Max était bouche-bée. Pétrifié. Terrifié.
« Allez viens Calimero. » Rigola Alexia en lui prenant la main et en le trainant à sa suite. « Tu as dit que tu t'ennuyais, non ? »
Nombre de mots : 3589
I DID IT !
Mon dieu j'y croyais plus. Plus jamais je fais une pause aussi longue hein, c'est hyper dur de se remettre au travail après lol.
Friendly reminder : le 17 mai est une excellente date pour se faire de l'auto-pub.
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