Les coudes sur les genoux, le menton dans les paumes de ses mains et le regard dans le vide, Lucas réfléchissait.

Max, Jules et Matteo, qui se tenaient à côté de lui, le regardaient intensément sans bouger non plus. Ils attendaient eux-mêmes une réponse, même s'ils ne savaient pas vraiment sur quel sujet. Au bout d'un certain temps, ils échangèrent tout de même un regard perdu, chacun dans l'incompréhension la plus totale et, surtout, de plus en plus impatients.

Tous se penchèrent en avant quand ils le virent froncer les sourcils, mais déchantèrent rapidement en se rendant compte qu'il n'était toujours pas prêt à partager ses pensées. Même Max n'arrivait pas à deviner ce qu'il ruminait. Il avait bien une petite idée, mais il pouvait très bien se tromper.

« J'ai pris une décision. » Tous sursautèrent lorsqu'il se redressa en hochant la tête et en posant les deux mains sur ses genoux d'un air déterminé. « Je vais faire comme si de rien n'était. »

Matteo fronça les sourcils avec perplexité. « Tu vas faire comme si de rien n'était ? »

« À propos de ? » Ajouta Jules qui ne semblait pas plus comprendre de quoi il parlait que Matteo.

« Tu parles de Lucie ? » Tous deux se retournèrent vers Max qui se contenta de hausser les épaules. « Et bien quoi ? C'est le plus logique, ça fait des jours qu'il ne pense qu'à ça. »

« Exactement, » intervint le principal intéressé en le pointant du doigt, « c'est pour cela que je vais faire comme si rien ne s'était jamais passé. Comme ça je pourrais enfin passer à autre chose et oublier toute cette passe. »

« Tu veux faire comme si tu n'avais jamais embrassé Lucie ? » Résuma Jules et il hocha la tête. « Mais t'es complètement stupide. »

Max et Matteo haussèrent les sourcils avec surprise avec que Lucas se renfrognait. « Mec, t'es censé me soutenir là. »

« Te soutenir alors que tu prends un décision débile et qui n'a aucun sens ? Très peu pour moi, merci. » Il croisa les bras et le fixa d'un regard entendu. « Sérieusement Lucas, tu l'as embrassée, deux fois en plus de cela et tu veux faire comme si ça n'était jamais arrivé alors que tu es clairement raide dingue d'elle ? »

« Je ne suis pas- » Commença-t-il, mais il fut interrompu pas le soupire de ses trois amis.

« Elle ne te plaît pas, mais oui bien sûr et moi je viens de la planète mars. » Rétorqua Jules en levant les yeux au ciel.

« Et bien, » dit Lucas en considérant cette option, « rien ne nous prouve que c'est impossible. »

« Lucas. » Le réprimanda Max. « Concentre-toi, ce n'est pas le sujet. » Lucas fit la moue comme un enfant de cinq ans, mais ne protesta pas. « Écoute, Jules a raison, c'est complètement ridicule. Pourquoi est-ce que tu ne veux pas sauter sur cette occasion pour lui proposer un rendez-vous ou quelque chose comme ça ? »

Lucas prit quelques secondes pour réfléchir à cette question. Il était vrai qu'il aurait pu en profiter, c'était l'occasion parfaite, mais est-ce que c'était vraiment ce qu'il voulait ? Oui, il en était sûr, mais il n'était pas prêt. Pas maintenant en tout cas.

Il se passa une main sur le visage et soupira. « J'ai déjà mis une éternité à être ami avec elle, je n'ai pas envie de tout foutre en l'air comme ça. »

« Sauf que ce n'est pas de l'amitié qu'il y a entre vous. » Tout le monde se tourna vers Jules qui se contenta de hausser les épaules. « Si elle m'a rejeté, ce n'est pas uniquement parce que je ne lui plaisais pas. Je suis persuadé qu'il y avait autre chose. »

Lucas les regarda chacun leur tour, essayant de trouver le moindre indice que ce qu'il avançait n'était pas vrai. Malheureusement, il n'en trouva pas. Ceci dit, il ne changea pas d'avis puisque même si ce que disait Jules était vrai, il savait que c'était trop tôt pour lui comme pour Lucie et s'il y avait quelque chose qu'il ne voulait pas, c'était fonder une relation déjà vouée à l'échec car trop prématurée.

Se laissant aller contre le dossier de sa chaise et faisant retomber sa tête en arrière avec les yeux fermés, il souffla bruyamment. Sérieusement, quand est-ce que tout était devenu si compliqué ?

Pendant que les garçons essayaient de se faire à la décision de Lucas, les filles entretenaient plus ou moins la même conversation.

« Lucie, attend ! » S'exclama Alexia qui commençait sérieusement à en avoir marre de lui courir après toutes les cinq minutes.

Les trois filles étaient actuellement en train de se rendre au foyer ce qui aurait pu donner un trajet calme accompagné d'une conversation interessante si Lucie n'avait pas décidé de marcher tellement vite qu'Alexia et Camille devaient courir toutes les deux secondes pour la rattraper.

Mais elle était bien trop déterminée à prendre la bonne décision pour écouter ne serait-ce qu'un mot de ce qu'elles pouvaient vouloir lui dire. Elle avait pesé le pour et le contre toute la nuit et tous les arguments qu'elle pouvait trouver l'amenaient à une seule décision.

« Je sais. » Déclara-t-elle en s'arrêtant soudainement, prenant Camille et Alexia par surprise qui faillirent lui rentrer dedans.

« Tu sais quoi ? » Lui demanda Camille qui voulait enfin avoir le fin mot de l'histoire.

Lucie hocha la tête en plissant les yeux, visiblement l'esprit toujours ailleurs. « Je sais ce que je vais faire. »

La brune et la blonde échangèrent un regard incertain avant de se tourner vers leur amie qui semblait plutôt fière de sa décision.

« Tu parles de Lucas ? » Continua Alexia qui ne s'attendait pas à avoir une réponse claire et qui fut surprise lorsqu'elle hocha la tête. « Et tu vas faire quoi du coup ? »

« Justement, » elle tourna les talons et recommença leur route, mais moins rapidement cette fois-ci, « je ne vais rien faire du tout. »

Camille fronça les sourcils. « Et pourquoi ça ? Tu ressens quelque chose pour lui alors pourquoi ? »

« Je ne ressens pas- »

Mais elle fut coupée par le soupire dramatique d'Alexia qui avait presque envie de s'enterrer vivante pour ne plus avoir à entendre cette phrase. « Je t'en pris Lucie, arrête de dire que tu ne ressens rien pour Lucas alors que tout le monde sait que c'est le cas. »

Lucie se renfrogna et était prête à contester, mais préféra abandonner puisqu'elle savait qu'elle ne pouvait pas gagner cette bataille. « Et alors ? Qu'est-ce que ça change ? »

Alexia haussa les sourcils avec surprise. « Qu'est-ce que ça change ? Mais ça change tout ! Pourquoi tu ne veux rien faire alors que tu pourrais avoir ce que tu veux ? »

« Mais je ne le veux pas. » L'arrêta-t-elle en la regardant avec un sérieux déconcertant.

« Euh, j'ai du mal à te suivre là. » Hésita sa meilleure amie et Camille devait elle-même admettre qu'elle avait du mal à comprendre.

Lucie grimaça et se retourna vers elle en s'arrêtant devant la porte du foyer. « Je ne sais pas trop comment expliquer, tout ce que je sais c'est que ce n'est pas ce que je veux. Pas tout de suite en tout cas. »

Les deux filles n'étaient pas forcément du même avis, mais elles se contentèrent de hocher la tête, comprenant bien que ça ne servait à rien de discuter.

Lucie décida donc d'entrer dans le foyer et se dirigea directement vers la table des garçons qui semblaient bien plus silencieux qu'à leur habitude. Lucas releva la tête en les entendant approcher et Lucie lui fit un petit sourire quand elle croisa son regard, tout en s'asseyant sur une chaise.

Et alors chacun commença à faire comme si de rien n'était puisque c'était ce qu'ils voulaient. Du moins, pour l'instant.

Ω

« Un peu plus de rythme s'il vous plait. » Cria Mademoiselle Smith par dessus la musique pour être sûre que tous ses élèves l'avaient bien entendue.

Lucie l'avait bien entendue, mais rien n'y faisait. Elle avait beau essayer, aujourd'hui n'était vraiment pas son jour. Elle était à contre-temps, ses mouvements n'étaient pas du tout synchronisés entre eux et sa danse était saccadée bien loin de sa fluidité habituelle. Elle n'était pas dedans et n'arrivait pas à s'y mettre.

La prof devait bien s'en rendre compte puisqu'elle soupira et arrêta la musique. « Très bien, on va s'arrêter ici aujourd'hui. Vous pouvez y aller, on se voit demain. »

Lucie était sincèrement dépitée. C'était bien la première fois depuis très longtemps qu'elle était incapable de suivre un cours et sa frustration avait atteint son maximum. Habituellement, la danse lui permettait de se vider la tête, mais maintenant, ce qu'elle avait dans la tête l'empêchait de danser et elle ne savait pas comment faire pour y remédier.

Elle s'apprêtait à suivre les autres dans le vestiaire lorsque Mademoiselle Smith lui demanda de rester. Elle croisa le regard de Jules qui lui aussi avait bien remarqué que quelque chose clochait, mais elle se contenta de hausser les épaules et de s'approcher de sa prof.

Une fois que tous furent sortis, celle-ci se tourna vers elle avec un regard entendu. « Tu comptes me dire pourquoi tu es complètement à côté de la plaque ou alors il faut que je le devine toute seule ? »

« Je ne suis pas concentrée. » Répondit-elle en faisant la moue.

« Non tu crois ? » Elle secoua la tête avec consternation. « Je t'en supplie, dis-moi que ce n'est pas à cause de ce qui s'est passé pendant le cours de littérature. »

Lucie manqua de peu de s'étouffer avec sa propre salive tellement sa surprise était grande. Elle la regarda avec de grands yeux, peinant à trouver ses mots. « Comment- »

Elle chassa sa réflexion d'un geste de la main et haussa les épaules. « Les rumeurs circulent vites dans la salle des profs et ton prof de littérature aime beaucoup se vanter de la merveilleuse prestation de Roméo et Juliette que ses élèves de première lui ont servie. »

Lucie n'en revenait pas, elle n'arrivait pas à s'en remettre. Déjà que la nouvelle s'était répandue comme une trainée de poudre parmi les premières l'après-midi même, mais maintenant tous ses profs le savaient également ? Elle allait mourir d'embarras avant la fin de la semaine, elle en était sûre.

« Alors, déjà ce n'était pas mon choix. » Commença Lucie qui se sentait dans l'obligation de se justifier. « Et puis, Lucas m'a volée mon premier baiser sans même me demander mon avis. »

« Lucas ? » Mademoiselle Smith fronça les sourcils. « Ce n'est lui qui t'a fait tomber un sceau de peinture bleu sur la tête lors du gala du Nouvel An ? »

Lucie grimaça, mais hocha tout de même la tête. « Mauvais souvenir, mais oui c'était lui. »

À sa grande surprise, sa prof commença à rigoler de bon coeur. « Oh alors tu es la fille typique qui tombe amoureuse du bad boy, c'est ça ? »

« Lucas est tout sauf un bad boy. » Répliqua-t-elle, elle-même amusée par cette comparaison qui ne correspondait absolument pas. « S'il est quelque chose, c'est un chiot et c'est tout. »

« Un chiot ? » S'étonna-t-elle avec un sourcil haussé et un sourire amusé de voir son élève s'égarer un peu plus dans ses pensées.

« Il veut toujours bien faire, mais finit par tout gâcher, veut faire rire tout le monde, tout le temps et ne peut s'empêcher d'être adora- » Elle s'arrêta soudainement et secoua la tête pour reprendre ses esprits. « Mais pourquoi est-ce que je dis ça moi ? Ce n'est même pas pour ça que je suis déconcentrée. »

Le sourire de Mademoiselle Smith s'agrandit, mais elle décida quand même de laisser tomber le sujet. « C'est pour quoi du coup ? »

Lucie retrouva rapidement son humeur morose et se mordit la lèvre. « Je ne suis pas sûre d'être prête pour ce solo, je n'aurais jamais dû accepter. »

Sa prof perdit rapidement son sourire, laissant place à une mine inquiète. « Pourquoi est-ce que tu dis ça ? »

Elle baissa la tête, évitant ainsi tout contact visuel. « Ce qui s'est passé au gala était une sorte de signe pour me dire que je n'étais pas prête, ça m'a empêchée de me ridiculiser. »

« Tu sais très bien que ce n'est pas vrai et tu essais juste de te convaincre du contraire. Et puis, pour le savoir, il faut se lancer, c'est la seule façon dont tu pourras en être sûre. » Elle se pencha un peu plus en avant afin de capter son regard. « Mais il n'y a pas que ça, n'est-ce pas ? »

Lucie hésita quelques secondes, mais finit par capituler. « Je ressens bien trop de choses pour me concentrer sur la danse, je n'arrive pas à faire la part des choses. »

« Alors ne la fais pas. Utilise ce que tu ressens dans ta danse. » Voyant l'incompréhension dans son regard, elle lui fit un signe de tête en direction de la salle. « Je vais te mettre une musique et tu vas me faire une impro dessus, d'accord ? »

Lucie releva la tête, les yeux écarquillés. « Une impro ? Oh non, c'est vraiment horrible ça. »

« Horrible, mais nécessaire. » Répondit-elle avec un regard insistant. « L'improvisation va te permettre de te concentrer sur la musique et sur ce qu'elle peut te faire ressentir. Tu vas donc te laisser guider et ainsi retransmettre toute sorte de sentiments à ton audience. Une fois que tu pourras le faire sur une improvisation, tu pourras aussi le faire sur une chorégraphie. »

Lucie soupira et se dirigea vers le centre de la pièce. L'improvisation n'avait jamais été son exercice de prédilection, mais elle comprenait son importance. Seulement, ça ne voulait pas dire que ça lui faisait plaisir de devoir en faire.

« Ferme les yeux et écoute ce qui se passe autour, mais aussi à l'intérieur de toi Lucie. » Lui dit Mademoiselle Smith d'une voix douce et elle s'exécuta. « Prend une grande inspiration et expire doucement. Voilà. »

Lucie essaya de se vider la tête alors que la musique commençait. Elle décida ensuite d'écouter les conseils de sa prof et de se laisser aller puisque, de toute manière, il n'y avait aucun enjeu. Alors elle dansa, elle dansa sans penser à rien d'autre, écoutant la musique dont le rythme faisait étrangement écho à ses émotions.

Son fil de pensées reprit son cours normal lorsque la musique s'arrêta et qu'elle s'immobilisa, la respiration courte, mais heureuse d'avoir enfin pu faire quelque chose qui lui ait permis de se vider la tête.

Mademoiselle Smith s'approcha d'elle avec un sourire satisfait. « Et bien, tu vois. Ce n'est pas aussi horrible que ça finalement. »

« Merci. » Lui dit-elle avec une gratitude sincère.

Sa prof haussa les épaules comme pour dire que c'était normal avant que son sourire ne s'agrandisse et qu'une lueur de malice prenne place dans ses yeux. « Et donc, Lucas est un adorable chiot ? »

« Oh non, je n'aurais pas cette discussion, je refuse catégoriquement. » Répliqua-t-elle en tournant les talons et en se dirigeant vers les vestiaires le plus rapidement possible.

« Tu sais très bien que je suis la seule adulte avec qui tu peux avoir cette discussion ici. Tu préférais peut-être l'avoir avec ta prof de maths ? »

Lucie secoua la tête en rigolant. Oui, ça allait définitivement mieux.

Ω

« Matteo arrête toi et attend moi ! » S'exclama Thomas, rattrapant son sac avant qu'il ne touche le sol tout en essayant d'aller le plus vite possible sans tomber.

Mais Matteo en avait apparemment décidé autrement et ne l'écoutait pas le moins du monde. Il continuait de marcher comme si personne ne l'avait jamais appelé et accélérait même le pas si cela était possible. Autrement dit, il lui faisait toujours la gueule.

Désormais agacé, il le rattrapa et le saisit par le bras pour l'arrêter. « Oh allez, arrête de te comporter comme un gamin et écoute moi. »

Mais Matteo n'était toujours pas décidé à l'écouter et se dégagea avec force, lui jetant à peine un coup d'oeil. « Fous moi la paix Thomas. »

Thomas perdit patience et se planta devant lui, l'empêchant de le contourner et le fusilla du regard. « Non, je ne partirais pas avant que tu m'aies expliqué. »

Les yeux noisettes de son frère s'assombrirent jusqu'à devenir presque noirs, le rendant ainsi presque méconnaissable. Thomas eut presque un mouvement de recul. Jamais il ne l'avait regardé d'une telle façon, pas avec autant de colère dirigée directement à son encontre.

« Et tu veux que je t'explique quoi ? » Dit-il d'une voix froide qui lui fit l'effet d'un coup de poignard. « Ce n'est pas comme si ça t'intéressait de toute manière. »

La propre colère de Thomas monta d'un cran en entendant cette phrase qui disait tout sauf la vérité. « Oh tu veux dire que le fait que tes résultats sont tellement mauvais que la direction t'a menacé de te virer ne m'intéresse pas ? »

Ce n'était peut-être pas la meilleure façon de lui dire qu'il savait, mais c'était sorti tout seul. Thomas lui en voulait d'insinuer qu'il n'en avait rien à faire de ce qui pouvait lui arriver. C'était son frère, il était prêt à tout pour lui.

Matteo écarquilla les yeux, sa colère laissant sa place à la surprise. « Comment est-ce que tu le sais ? Qui te l'a dit ? »

« Ça n'a pas d'importance. » Répliqua Thomas qui ne déridait pas. « Moi, ce que j'aimerai savoir, c'est pourquoi tu ne m'as rien dit ? »

Cette remarque dissipa immédiatement la surprise que Matteo avait pu ressentir, revenant ainsi au point de départ. « Tu n'avais pas besoin de le savoir, d'ailleurs c'est toujours le cas alors maintenant, dégage. »

« Pas besoin de le savoir ? Je suis ton frère, bien sûr que j'avais besoin de le savoir. Tu sais très bien que j'aurais pu t'aider. » S'indigna-t-il en fronçant les sourcils.

« Justement. » Matteo le pointa du doigt. « Tu vois, c'est justement parce que tu es mon frère que je ne t'ai rien dit et que je ne voulais pas de ton aide. J'ai grandi avec toi, je sais parfaitement comment tu aurais réagi, comment tu es en train de réagir, et je m'en serais bien passé. D'ailleurs, tu étais bien trop occupé avec Camille pour remarquer qu'il y avait quelque chose qui clochait avec moi. »

Thomas haussa un sourcil avec perplexité. « Alors c'est pour ça que tu as préféré demander de l'aide à Lucie ? »

« Oh donc c'est Lucie qui te l'a dit ? » Matteo se renfrogna et le bouscula pour passer. « Je vais la tuer, Lucas ou pas Lucas, je m'en fous. »

« Matteo ! »

« Fous moi la paix ! » Cria-t-il sans même se retourner.

Et Thomas le regarda partir, complètement impuissant.

Il ne savait plus quoi faire. Lorsque Matteo avait quelque chose en tête, il ne l'avait pas ailleurs ce qui rendait tout dialogue quasiment impossible. Son seul espoir était de demander de l'aide à Mathilde, mais, encore une fois, que pouvait-elle bien faire en étant à l'autre bout de la France ? Il n'en avait pas la moindre idée, mais il était à court d'option.

« Il t'en veut toujours ? » Lui demanda Camille en s'arrêtant à côté de lui, le faisant ainsi sursauter.

Thomas enfouit ses mains dans les poches de son pantalon et reprit sa route, la mine grise. « C'est même pire maintenant qu'il sait que je sais. »

Camille pinça les lèvres et lui lança un regard du coin de l'oeil. « Laisse-lui le temps de réfléchir à la situation, il n'est pas bête, il reviendra de lui-même. »

« Sauf qu'il faut que je l'aide maintenant à sauver son année, » rétorqua-t-il, l'angoisse montant de plus en plus en lui, « je ne peux pas le laisser se faire virer à cause de mauvais résultats sans même lever le petit doigt. »

« On va faire quelque chose Tom. » Essaya-t-elle de le rassurer. « Tu crois vraiment que Lucas ne va rien faire quand il va l'apprendre ? Permet moi d'en douter. »

Thomas la regarda un instant avant de soupirer et de se passer une main sur le visage. Il savait qu'elle avait raison, mais il ne pouvait s'empêcher d'être inquiet. Matteo avait raison, il aurait dû se rendre compte plus tôt que quelque chose n'allait pas, mais il n'avait pas assez fait attention à lui ces derniers temps et maintenant il s'en voulait.

Il était vraiment le pire frère au monde.

Nombre de mots : 3333

Ça remonte le moral ?

J'ai mis tellement de temps pour écrire ce chapitre alors que j'ai l'inspiration et les idées ! Mais j'ai un petit problème de concentration depuis quelques jours. D'ailleurs, faites-moi une faveur et ne me demandez pas pourquoi mdr.

Je viens de me rendre compte que j'ai formé un vrai petit univers autour du lycée Victor Hugo. Récapitulons :

- Teenager Era : suit les aventures de Céleste, Judith et Gaël dans un Spin-off.

- Pour le plaisir de l'Imagination : un recueil d'OS sur le passé de nos chers personnages.

Bien sûr, on n'oublie pas que deux tomes vont suivre celui-ci, mais nous n'y sommes pas encore. Enfin, si, on se rapproche dangereusement de la fin. Je dis dangereusement car je sais que quand ça va être fini, je vais aller pleurer toutes les larmes de mon corps sur mon lit, à manger des céréales et à écouter des musiques déprimantes à longueur de journée.