Chapitre 22 - « Celui d'un raton-laveur. »
Cinq secondes.
Il fallait que Lucie parte le plus rapidement possible de cette salle cauchemardesque.
Quatre secondes.
Elle ne pouvait pas se permettre de trainer le pas, c'était bien trop dangereux.
Trois secondes.
Ses doigts tambourinant la table, elle regardait l'horloge en face d'elle sans bouger, sans ciller.
Deux secondes.
Il fallait à tout prix qu'elle échappe à sa démoniaque de meilleure amie qui allait finir par la drainer de toute sa patience.
Une seconde.
Ses affaires rangées, son livre sous le bras, elle était prête à bondir de sa chaise pour être la première à sortir.
Zéro seconde.
Partir. Maintenant. Rapidement.
Dès que les premières notes de la sonnerie retentissent, Lucie se précipita sur la porte sans même un regard en arrière ou alors attendre que le prof de littérature ait terminé sa phrase. Il fallait absolument qu'elle sorte avant qu'il ne soit...
« Lucie ! »
... Trop tard.
Elle se maudit intérieurement de ne pas avoir été plus rapide et accéléra le pas sans se retourner. « Je suis un peu pressée là Alex, on se voit plus tard, d'accord ? »
« Non, attend, » elle la rattrapa au pas de course, rapidement suivie par Camille, « il faut qu'on parle de ce qui vient de se passer. »
Lucie ne savait pas si elle devait s'arrêter en plein milieu du couloir pour lui dire de baisser d'un ton ou alors si elle devait partir en courant pour s'éloigner le plus possible de ce sujet tabou. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle n'avait pas du tout envie d'en parler.
« Je ne pense pas que ce soit nécessaire non. » Nia-t-elle, tournant dans un couloir, mais ne sachant absolument pas où elle allait. « Pourquoi tu n'irais pas aider Cam avec une de ses manifestations ? Je suis sûre qu'elle a des trucs à te faire faire. »
« Je n'ai rien de prévu en ce moment, non. » Répondit cette dernière d'un ton désintéressé.
Évidemment, c'était prévisible. Il fallait bien que quand Lucie avait le plus besoin d'elle, elle n'ait pas d'idée nouvelle pour démarrer la révolution. Quelle chance.
« Et bien, peut-être que tu pourrais- »
Mais Alexia perdit patience et se planta devant elle en la toisant d'un regard sévère, la forçant ainsi à s'arrêter. « Ah non, tu ne vas pas me faire le coup du 'je fais comme si de rien n'était'. Tu vas nous dire ce que tu en penses. »
Lucie se renfrogna et croisa les bras sur sa poitrine. « Le truc c'est que je n'en pense rien du tout pour l'instant alors je ne peux rien vous dire. Je vous tiendrais au courant quand j'y aurais réfléchis. »
La blonde fronça les sourcils avec incompréhension. « Attend, tu n'as pas arrêté de me répéter qu'il fallait que je parle et toi tu vas faire tout le contraire ? C'est contradictoire. »
« Alex, » soupira-t-elle avec exaspération, « chaque personne est différente. Là où toi tu as besoin de parler, moi j'ai besoin de prendre du temps seule pour me remettre les idées en place. Seulement après je viendrais vous voir pour vous dire ce que j'en pense, d'accord ? »
Elle n'avait pas l'air convaincu, mais n'ajouta rien de plus et se concentra sur Camille lorsque celle-ci l'attrapa par le bras. « Allez viens, on va essayer de trouver Lucas pour voir ce qu'il en pense. »
Cette réflexion la fit réagir au quart de tour, sans même qu'elle n'ait besoin d'y réfléchir à deux fois. « Ah non, vous ne vous approchez pas de lui. »
« Déjà jalouse et possessive à ce que je vois. » Commenta Camille avec malice alors qu'Alexia rigolait.
« Quoi ? Non ! C'est juste que- » Elle s'arrêta et prit une grande inspiration. « Écoutez, je ne veux pas que vous vous mêliez de cette histoire, vous me laissez régler les choses à ma manière, c'est clair ? En plus, vous risquez de dire quelque chose qu'il ne faut pas et d'aggraver la situation. »
« Je t'en pris, » s'indigna-t-elle, une main sur le coeur, « ce n'est pas du tout notre genre. On n'a jamais aggravé de situation. »
Alexia pencha la tête sur le côté d'un air dubitatif. « Je n'en serais pas aussi sûre, il se peut qu'on ait une ou deux fois fait quelques gaffes. Mais ça n'a jamais été intentionnel. »
« Intentionnel ou pas, je m'en fous. » Répliqua Lucie en levant les yeux au ciel. « Tout le monde sait que vous êtes les pires en matière de secret. Vous ne pouvez pas garder votre bouche fermée et ce, dans n''importe quelle situation. »
Camille haussa un sourcil, un sourire qui ne promettait rien de bon se dessinant sur ses lèvres. « Parce qu'il y a un secret que tu ne veux pas qu'une certaine personne découvre ? »
Lucie écarquilla les yeux en comprenant son insinuation. « Tu sais quoi ? Il est temps pour moi de partir. »
Toutes deux partirent dans un éclat de rire alors qu'elle tournait les talons d'un geste rageur. « Vous ne savez pas de quoi vous parlez. »
« Au contraire. » Entendit-elle dans son dos, mais elle ne se retourna pas pour autant. « Et puis, tu viens de te griller toute seule. »
Lucie leur lança un dernier regard noir avant de continuer sa route vers une destination inconnue de tous, elle compris.
Elle n'avait pas pu se griller toute seule puisque ça faisait déjà quelques temps qu'elle était elle-même perdue. Ce qui s'était passé durant le cours de littérature n'arrangeait absolument rien à son état d'esprit et la rendait encore plus confuse.
Du moins, c'était ce qu'elle n'arrêtait pas de se dire pour éviter de devoir faire face à la situation. Au fond d'elle, elle savait qu'elle n'était pas si perdue que cela, mais elle était persuadée que si elle continuait à ce dire que c'était le cas alors la vérité s'avérerait être fausse.
Malheureusement, son inconscient était visiblement déterminé à lui faire passer le message. Tout d'abord elle rejetait Jules sans même l'avoir décidé, ensuite le prof de littérature se mettait à jouer les cupidons et maintenant elle admettait qu'elle avait un secret par accident ? Tout ceci ne pouvait pas être une simple coïncidence.
Mais même si elle en venait à admettre qu'elle développait de plus en plus de sentiments pour Lucas, ce qu'elle venait de faire sans même s'en rendre compte, qu'est-ce que cela allait bien pouvoir changer ? Ce n'était pas comme s'il y avait la possibilité pour que ce soit réciproque.
Et pourtant, elle n'était pas stupide. Qu'est-ce qui aurait bien pu le pousser à l'embrasser ? Ce n'était certainement par la magie du théâtre comme l'avait si bien dit le prof, Lucas ne semblait pas plus enclin qu'elle à le faire. Il y avait forcément autre chose et même si elle avait le pressentiment de savoir ce que c'était, elle n'était pas sûre de vouloir accepter les changements que cela pouvait entrainer.
Sa réflexion prit fin lorsqu'au détour d'un couloir, elle se heurta à la seule personne qu'elle ne devait et ne voulait pas voir à cet instant précis. Il devait à peu près ce passer la même chose dans la tête de Lucas car il écarquilla les yeux et se figea sur place.
Dès que leur regard se croisèrent, Lucie n'avait plus du tout la notion du temps et de l'espace, elle ne savait pas ce qui se passait autour d'elle, ni même à l'intérieur de sa tête, elle savait juste que deux yeux bleus électriques la regardaient sans savoir quoi faire et que quelque chose avait définitivement changé.
Elle ne savait pas qui fit le premier pas, ni qui prit l'initiative de ce qui se passa ensuite, mais ses lèvres étaient à nouveau sur celles de Lucas et, cette fois-ci, elle ne restait pas figée sur place.
Oui, il fallait vraiment qu'elle mette les choses au clair.
Ω
« Je te promet Thomas, si tu ne te concentres pas tout de suite, tu fais cet exposé tout seul. »
Cette réflexion sortit ce dernier de ses pensées et il fixa Camille sans vraiment comprendre. À dire vrai, ce qu'elle avait dit était rentré par une de ses oreilles pour en sortir par l'autre, son niveau d'attention étant encore plus bas que celui d'un raton-laveur.
« Pardon, quoi ? » Lui demanda-t-il d'un ton innocent.
Camille le jaugea comme s'il venait d'affirmer que Captain America était plus important qu'IronMan. « Sérieusement, qu'est-ce que t'as ? Ces derniers jours, tu as la même concentration qu'un- »
« Raton-laveur ? » Le regard qu'elle lui fit suffit à le faire secouer la tête. « Laisse tomber. C'est juste que je repense à tout ce qui s'est passé avec mon frère et que ça m'empêche de me concentrer. »
« Oh oui, tu parles de la dispute que tu as eu avec lui et que tu m'as dit que tu m'expliquerais, mais que tu ne m'as jamais expliquée au final ? »
« Et il ne m'a pas adressé la parole depuis. » Acquiesça-t-il avant de froncer les sourcils. « Attend, je ne t'ai pas expliquée ? »
Elle secoua la tête et soupira dramatiquement. « Et non, tu m'as oubliée comme si je n'étais qu'un vulgaire bout de papier au fond d'un sac. »
« C'est exactement ce qu'il me reproche ! » S'exclama-t-il en posant son stylo avec force sur la table, énervé par toute cette situation qu'il considérait comme stupide.
Camille fronça les sourcils sans comprendre. « Je ne suis pas sûre de te suivre là. »
« Il m'en veut parce que je passe plus de temps avec toi qu'avec lui. » Expliqua-t-il en se renfrognant. « Sauf qu'il a fait exactement la même chose cet été et je ne lui ai rien dit, moi. »
« Donc, » continua-t-elle avec une drôle d'expression sur le visage, « si j'ai bien compris, c'est de ma faute ? »
« Quoi ? » S'indigna-t-il en la regardant dans les yeux. « Non, bien sûr que non. Si c'est la faute de quelqu'un, c'est bien la sienne. C'est lui qui me cache quelque chose et qui disparait tous les soirs, pas quelqu'un d'autre. »
Il n'ajouta rien de plus pendant un certain temps et le silence s'installa.
C'était étrange car même s'il en voulait à Matteo, il ne supportait pas cette situation. De plus, il avait l'impression que ce qu'il lui cachait n'annonçait rien de bon et Thomas s'en voulait qu'il ne se sente pas assez en confiance pour lui en parler. C'était son frère tout de même.
« Mais ce n'est pas ce qui te travaille, n'est-ce pas ? » Finit par dire Camille au bout de quelques minutes de silence.
Il baissa les yeux sur ses mains et prit quelques instants pour réfléchir avant de répondre. « Ce n'est pas comme si c'était juste mon frère, c'est mon frère jumeau. Ceux qui n'en ont pas n'arrivent pas à comprendre ce que c'est, mais on a toujours tout fait ensemble. On s'est toujours tout dit, c'est mon meilleur ami. »
Camille hocha la tête avec compréhension. « Et le fait qu'il ne t'adresse plus la parole et qu'il te cache quelque chose n'est pas naturel. »
« C'est ça. » Acquiesça-t-il en se frottant les yeux. « J'essaye d'arranger les choses, mais il ne me laisse pas faire. Je ne sais vraiment plus comment m'y prendre. »
Camille pinça les lèvres sans rien dire. Elle non plus ne savait pas quoi faire, Thomas n'en était pas vraiment étonné, mais il avait quand même espéré qu'elle aurait pu l'aider avec ses idées plus farfelues les unes que les autres. Malheureusement, il s'était visiblement trompé.
Son fil de pensées fut interrompu quand Lucie s'approcha d'eux avec une mine préoccupée. « Hey. Dites-moi, vous n'auriez pas vu- »
« Si tu cherches Lucas alors je ne peux pas t'aider. » La coupa-t-il en haussant les épaules. « Il a disparu de la circulation depuis des heures. »
Elle écarquilla les yeux et la panique commença à apparaitre sur son visage. « Quoi ? Non ! Pourquoi est-ce que je chercherai Lucas ? C'est totalement ridicule ! »
Thomas regarda Camille avec interrogation, mais cette dernière haussa les épaules, n'en sachant pas plus que lui sur sa drôle de réaction. Même après ce qui s'était passé pendant le cours de littérature, elle réagissait bien trop bizarrement pour qu'il n'y que ça.
« Enfaite, je voulais vous demander si vous saviez où est Matteo ? » S'empressa-t-elle d'ajouter à la plus grande surprise des deux autres.
Thomas avait dû mal à comprendre pourquoi elle pouvait bien le chercher. « Matteo ? »
Elle hocha la tête avec inquiétude. « Oui, il n'est venu à aucune des séances depuis la dernière fois et je ne suis pas sûre que ce soit bien judicieux. »
Ça ne fit qu'accentuer l'incompréhension dans laquelle il se trouvait. « Attend, tu parles de quelles séances là ? »
« J'aurais peut-être dû me taire moi. » Murmura-t-elle, la panique se lisant une nouvelle fois sur son visage alors qu'elle reculait doucement vers la porte.
Thomas ne pouvait pas la laisser partir s'en savoir de quoi elle parlait, elle en avait déjà trop dit. « Lucie, de quoi tu parles ? C'est des séances de quoi ? »
Elle se mordit la lèvre inférieure et essaya d'éviter son regard. « Je suis désolée, il ne veut pas que j'en parle. Surtout à toi. »
« Je m'en fous complément de ce qu'il veut ou pas actuellement. » Répliqua-t-il avec un peu plus de dureté dans la voix. « Dis-moi de quoi tu parles. »
Elle semblait mener un débat interne et finit éventuellement par soupirer. « Très bien, mais ne lui dis pas que c'est moi qui t'ai prévenu, il va me tuer sinon. » Il hocha rapidement la tête et attendit qu'elle en dise plus. « Je lui donne des cours particuliers dans à peu près toutes les matières parce qu'il en a besoin. Vraiment besoin. »
Cette nouvelle lui fit l'effet d'une douche froide. Matteo avait des problèmes en cours et il ne lui avait pas demandé de l'aide ? Ce n'était pas comme si ce n'était pas dans ses cordes, il aurait très facilement pu l'aider.
« Mais pourquoi est-ce qu'il ne m'a rien dit ? » Dit-il à voix haute, mais c'était plus pour lui que pour quelqu'un d'autre.
Lucie secoua la tête. « J'en sais rien, il m'a juste dit le premier jour qu'il ne voulait qu'aucun de vous ne soit au courant. »
Thomas se renfrogna. « Et c'est mauvais comment ? »
Lucie ne put se retenir de grimacer, ce qui n'annonçait rien de bon. « Très mauvais et il n'y a aucune amélioration. »
Ce n'était vraiment pas la réponse qu'il attendait.
« Au moins, maintenant tu sais ce qu'il cache. » Tenta Camille avec un sourire vraiment très peu convaincant.
Oui, et Thomas n'était pas ravi de ce que ça s'avérait être.
Ω
Lucas avait envie de mourir.
Ce n'était pas une exagération, il avait vraiment envie de mourir, il ne savait juste pas si c'était de honte, d'embarras ou d'angoisse. Mais, finalement, peu importait la raison puisque les conséquences était les mêmes. Il avait envie d'aller s'enterrer six pieds sous terre et de ne plus jamais ressortir.
Il avait embrassé Lucie.
Oui, ce n'était pas dans sa tête, c'était vraiment arrivé. Non seulement c'était arrivé une fois et il lui suffisait de le mettre sur le dos du prof, mais il avait fallu qu'il aille l'embrasser une seconde fois. Sauf que cette fois-ci, il n'avait absolument aucune excuse. Certes, elle avait aussi ses torts dans celui-là, mais ça ne changeait rien au fait que c'était arrivé et qu'il ne pouvait pas retourner en arrière.
Qu'est-ce qu'il allait faire maintenant ? Jamais il n'allait pouvoir la regarder à nouveau dans les yeux, du moins pas sans avoir envie de l'embrasser encore une fois. Ça aurait été plus simple si elle lui en voulait toujours, sauf qu'elle l'avait pardonné. Il n'avait plus aucun moyen pour l'éviter.
C'était pourquoi il pensait que s'enterrer ou alors s'exiler était bien plus facile. Et puis, elle allait certainement le tuer dès qu'elle poserait les yeux sur lui. Il en était sûr.
« Lucas ? » Il se contenta de grogner pour laisser savoir à Max qu'il était toujours vivant, malheureusement. « Qu'est-ce que tu fais ? »
En réalité, Lucas était couché à plat ventre sur le canapé du QG, le visage enfoui dans l'un des coussins à essayer d'oublier les terribles erreurs qu'il avait fait aujourd'hui. Max était le premier à venir le voir ou à le trouver, il ne savait pas trop.
« Je planifie mon exil au fin fond de la jungle de Bélize, où je ne me nourrirais de tapas et où j'irais hanter les ruines Mayenne tel Tarzan. » Répondit-il d'une voix étouffée par le coussin.
« Arrête de dire n'importe quoi et lève-toi. » Répliqua-t-il, l'exaspération qu'il pouvait ressentir se traduisant dans sa voix.
Lucas grogna une fois de plus, mais ne bougea pas. « Je ne préfère pas non. Il vaut mieux ça que de faire face à ce qui m'attend dehors. »
Max fronça les sourcils avant de souffler et de lever les yeux au ciel. « Donc tu vas rester ici et te morfondre sur toi-même jusqu'à la fin de tes jours ? »
« Bien sûr que non, » rétorqua-t-il et Max aurait presque lâcher un soupire de soulagement, « je t'ai dit que j'allais partir au Bézile. »
Il se renfrogna immédiatement et commença à le secouer dans tous les sens. « Tu racontes vraiment des conneries, allez bouge. »
« Ça va, ça va ! » S'exclama Lucas en le repoussant et se redressant, « il faut vraiment que tu te détendes sérieux. Fais du yoga ou quelque chose comme ça, je sais pas moi. »
Max haussa un sourcil, lui coulant un regard emplit de sarcasme. « C'est toi qui dis ça ? Rappelle-moi qui c'est qui flippe parce qu'il a embrassé Lucie ? »
L'effet fut immédiat et Lucas se renfrogna un peu plus en s'enfonçant dans le canapé. « Je ne flippe pas. »
« C'est pour ça que tu te terres dans ton trou d'ailleurs. » Acquiesça-t-il d'un ton sarcastique. « Sérieux, ce n'est pas si grave que ça. Tu as juste à dire que tu l'as fait pour que le prof vous lâche la grappe, ce n'est pas comme si tu l'avais embrassée à l'extérieur de la salle. »
Suite à cette remarque, le silence emplit l'air, pesant et plein de révélations tues. Il n'en fallut pas plus à Max pour se poser des questions quant au silence douteux de son meilleur ami. Il le connaissait bien trop pour savoir que ce n'était pas normal.
« Attend, » commença-t-il en écarquillant les yeux avec réalisation, « ne me dis pas que- »
Lucas finit par craquer et se redressa d'un coup. « Ce n'était pas de ma faute, d'accord ? C'était elle. enfin, non, ce n'était pas elle. Je sais pas, c'était nous deux ? »
Max était tout simplement stupéfait, il n'avait plus les mots. « Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? »
« J'en sais rien moi. » Lucas se leva et commença à faire les cents pas, la panique montant en lui. « J'allais quelque part, elle allait quelque part, on s'est croisés et pouf. »
« Pouf ? »
« Oui, pouf. »
Il y avait quand même une question qui le taraudait. « Mais, et après ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »
Lucas s'arrêta et haussa les épaules. « J'en sais rien. »
Max attendit de voir s'il allait développer, mais rien ne vint. « Comment ça t'en sais rien ? Comment est-ce que tu fais pour ne pas savoir ? »
« Je sais pas moi ! » S'écria le brun en se passant une main dans les cheveux. « On a tous les deux paniqués et on est partis chacun de notre côté. »
Max le regarda, complètement abasourdi. « Ma parole, mais vous êtes des crétins. »
Lucas recommença à faire les cents pas, les mains ne quittant pas ses cheveux. « Écoute, on ne peut pas parler d'autre chose ? Tu commences à me faire paniquer là. »
« Mais tu veux que je te parle de quoi ? » S'exclama Max qui n'était pas plus serein que son meilleur ami.
« J'en sais rien moi, la première chose qui te passe par la tête. »
Alors il dit la première chose qui lui vint à l'esprit. « Le mariage de ma soeur. » Lucas s'arrêta et lui fit signe de continuer. « Tu sais qu'elle te considère comme un frère et qu'elle t'a invité ? » Il hocha la tête. « Et tu sais aussi à quel point elle porte de l'importance aux traditions ? Et bien, elle veut qu'on ait des cavalières. »
Lucas manqua de peu de tomber en entendant cette nouvelle. « Comment ça des cavalières ? »
« Elle veut qu'on soit accompagnés, à vrai dire c'est une condition non négociable. » Max pâlit d'un seul coup, regardant dans le vide. « Ça veut dire que je vais devoir présenter Alexia à toute ma famille. »
Lucas, lui, avait une toute autre préoccupation. « Et moi je fais comment ? »
Max reporta son attention sur lui, l'observant un instant sans rien dire avant de dire ce qui lui passa par la tête. « Tu as qu'à demander à Lucie. »
Il écarquilla les yeux. « Tu te moques de moi c'est ça ? Demander à Lucie ? Mais t'es complètement malade, pas après ce qui vient de se passer ! C'est comme si je lui demandais de sortir avec moi, or je ne peux pas faire ça. »
Max secoua la tête pour se remettre les idées en place et se calmer. « Tu n'as qu'à lui dire que c'était le choix le plus raisonnable et que ça permettra à Alex de se sentir moins seule, au cas où quoi. »
Lucas se laissa tomber sur le canapé, complètement dépité. Comment est)ce que cette journée avait pu dégénérer à ce point ?
« Merde, comment est-ce que je vais faire ça moi ? »
Nombre de mots : 3536
Et un joyeux anniversaire à LadyElle_PJO ! Tu es une des premières personnes à qui j'ai parlé sur Wattpad, mais bon, tu sais très bien ce que je pense de toi alors je ne vais pas recommencer. Saches juste que je ne comprend toujours pas comment tu peux avoir 13 ans et être aussi mature, ça me dépasse.
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