Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 21 - « L'amour jeune fille, l'amour. »

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé mon @ . Voilà, information importante transmise.


Alexia avait l'impression que ça faisait une éternité que Lucie était partie chercher la preuve que Max n'avait pas participé à la blague de Lucas. Elle ne savait même pas où elle était allée la chercher et elle commençait sérieusement à remettre en doute son efficacité. Bien sûr, elle voulait avoir cette preuve afin que tout puisse redevenir comme avant, mais qu'allait-elle faire s'il s'avérait que Max avait vraiment participé ? Elle n'en avait absolument aucune idée.

D'ailleurs, peut-être que sa réaction était exagérée, elle l'était même surement, mais elle savait aussi que Lucie était épuisée par toutes ces blagues, surtout après ce qui s'était passé au Nouvel An. Et lorsque cela arrivait, Alexia ne voulait plus avoir à choisir de défendre son copain parce qu'il n'avait fait qu'aider Lucas ou alors soutenir sa meilleure amie parce qu'elle ne méritait rien de tout ça. Elle avait donc demander à Max de ne plus y participer quand ça touchait Lucie.

Étrangement, il n'avait pas hésité une seule seconde avant d'accepter. Il avait aussi expliqué que ça risquait de ne plus arriver souvent car Lucas s'en voulait toujours pour le gala et parce qu'il avait réalisé qu'il était certainement allé trop loin. Bon, il y avait aussi une autre raison à son changement de comportement, mais là n'était pas la question. Il était juste possible de dire que Max s'était trompé et qu'il n'avait pas tenu sa promesse. Du moins, ça c'était ce qu'Alexia pensait.

Elle aurait dû l'écouter, elle aurait le laisser s'expliquer, mais elle n'avait pas pu. Elle était parfaitement consciente que c'était son défaut, qu'elle ne laissait jamais le temps aux autres de se justifier avant de sauter sur des conclusions, mais même lorsqu'elle essayait de changer, elle n'y arrivait pas. Elle n'avait absolument aucun élément qui prouvait que Max avait participé, elle était même présente lorsque Lucas avait eu l'idée et qu'il avait strictement refusé de les mettre au courant. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se dire que s'il n'avait rien dit c'était parce qu'elle était là et qu'il le lui avait dit une fois qu'elle était partie.

Du coup, elle s'en voulait autant qu'à Max pour cette situation. Et elle commençait à en vouloir à Lucie de ne pas revenir avec cette stupide preuve, tournant en rond dans sa chambre et maudissant Lucas et ses stupides blagues. Elle en voulait aussi à Camille de ne jamais être là quand il fallait, surtout que c'était la meilleure détective qu'elle connaissait, et elle était persuadée que même les jumeaux auraient pu être utiles. Sauf qu'elle était toute seule, dans sa chambre, à ressasser des pensées qui la hantaient de jour comme de nuit.

Faisant les cents pas d'un bout à l'autre de la pièce, elle sursauta lorsque la porte s'ouvrit brusquement et regarda Lucie entrer avec de grands yeux. Finalement, elle n'était pas sûre de vouloir savoir ce qu'elle avait découvert. Peut-être que ce n'était pas la réponse qu'elle souhaitait entendre.

« J'ai la preuve que tu voulais, Max n'a rien à voir la dedans. » Dit-elle avant même qu'Alexia n'est pu ouvrir la bouche. « Alors maintenant tu te bouges et tu sors de cette pièce pour aller lui parler. »

Elle mit quelques secondes pour assimiler ses paroles et finit par secouer la tête. « Attend, c'est quoi cette preuve ? Comment est-ce que tu peux en être sûre ? »

Lucie s'arrêta et se tourna vers elle d'un air sévère. « Je suis allée parler à Lucas et il m'a dit que c'était Gaël, Judith, Céleste et Clara qui l'avaient aidé, pas les jumeaux et Max. »

« Tu es allée parler à Lucas de ton plein gré ? » S'étonna-t-elle comme si c'était la seule chose qu'elle avait retenu de sa phrase. « Et- »

« Il ne s'agit pas de moi là ! » S'impatienta Lucie en montrant la porte du doigt. « On parlera de tout ce que tu veux, mais après que tu sois aller t'excuser. »

« Mais- »

Ses épaules s'affaissèrent et elle croisa les bras sur sa poitrine. « Il n'y a pas de mais qui tienne Alex. Tu as laissé Max dans le noir complet uniquement parce que tu es trop têtue pour écouter ce qu'on a à te dire. Tu as eu la mauvaise réaction et tu en es parfaitement consciente alors tu vas sortir de là et tu vas essayer de te faire pardonner. C'est clair ? »

Elle acquiesça timidement et s'approcha de la porte petit pas par petit pas. À la dernière seconde, elle se retourna avec la main sur la poignée, mais le regard insistant de Lucie l'empêcha de faire demi-tour. Avec un soupire, elle sortit de la chambre et se dirigea vers Max, qui était appuyé contre le mur d'en face, après s'être assurée d'avoir bien fermé la porte derrière elle.

Les mains dans les poches et le visage renfermé, c'était la première fois qu'elle le voyait énervé et surtout déçu. Elle n'avait pas besoin de poser de questions pour savoir que Lucie lui avait dit pourquoi elle l'avait ignoré et savoir qu'il était déçu d'elle était bien plus désagréable qu'elle ne l'aurait voulu.

Elle s'approcha timidement, triturant la manche gauche de sa chemise avec malaise et s'arrêta à quelques pas de lui. « Je suppose que Lucie t'a expliqué. »

Elle parlait à voix basse comme si elle avait peur de le brusquer si elle parlait plus fort. À vrai dire, elle n'osait pas faire grand chose parce que s'il y avait bien quelque chose dont elle n'avait pas envie, c'était bien aggraver la situation.

Il se contenta d'hocher la tête, mais ne dit rien et ne bougea pas.

« Je suis désolée. » Murmura-t-elle en baissant les yeux sur ses chaussures.

« Tu es désolée ? » Se décida-t-il enfin à dire, mais elle en venait à se demander si ce n'était pas mieux lorsqu'il ne parlait. « Tu m'ignores pendant des jours pour une raison qui s'avère sans fondement et tu reviens en me disant que tu es désolée ? »

Alexia devait bien admettre que c'était vraiment très léger comme excuse, mais elle ne savait vraiment pas quoi dire.

« Tu vois, il y a un truc que je ne comprend pas Alex. » Continua-t-il en se redressant et ne la lâchant pas des yeux. « Tu me fais aussi peu confiance ? »

« Quoi ? Mais non ! » S'indigna-t-elle en fronçant les sourcils. « Bien sûr que j'ai confiance en toi. »

« Ah tu en es sûre ? » Il avança d'un pas en sa direction. « Tu as pensé que j'avais brisé ma promesse et tu n'as même pas jugé bon de m'en parler ou même de me donner le bénéfice du doute. Tu n'as pas cherché à savoir si c'était vrai, tu m'as directement mis de côté. »

Alexia était bouche-bée. Elle ne l'avait vraiment jamais vu dans cet état.

Et apparemment, il n'avait pas fini. « Comment je suis censé le prendre hein ? Faire comme si de rien n'était et attendre bien sagement que tu te rendes compte toute seule de ton erreur ? Et bien, désolé, je ne peux pas. C'est vraiment blessant, tu sais. »

Elle pinça les lèvres et secoua la tête. « Je sais bien et ce n'est pas ce que je voulais, c'est juste que- »

Elle s'arrêta. C'est juste que quoi ? Elle n'avait absolument aucune excuse. Personne ne l'avait obliger à agir comme elle l'a fait, elle était maitre de ses actions du début jusqu'à la fin. Malheureusement, elle avait la désagréable impression de recommencer la même erreur qu'avec Lucie au début de l'année.

« C'est juste que quoi ? » Insista-t-il quand il se rendit compte qu'elle n'allait pas terminer sa phrase. « Explique-moi car j'ai vraiment du mal à voir où tu veux en venir. »

« Il faut que je change, que je réagisse autrement, je sais. » Lâcha-t-elle en le regardant finalement dans les yeux. « Mais je n'y arrive pas. J'ai beau me dire qu'il faut que je me renseigne avant de sauter sur des conclusion, je n'y arrive pas. Alors oui, je suis désolée de ne pas arriver à changer. »

« Quoi ? Mais je ne veux pas que tu changes. » Il secoua la tête et lui prit la main. « Je veux juste que tu me parles quand tu en as besoin. C'est tout. »

Alexia observa ses yeux bleus clairs un instant. Elle aimait ses yeux, ils transcrivaient toujours toute la douceur et la gentillesse dont il pouvait faire preuve. Les regarder c'était comme une piqure de rappel quotidienne qu'elle ne le méritait pas, mais qu'elle était quand même chanceuse de l'avoir. Se réfugiant dans ses bras, elle hocha la tête et enfouit son visage dans sa chemise. Non vraiment elle ne le méritait pas.

« C'est moi ou la conversation qu'on vient d'avoir était très clichée ? » Demanda-t-il d'un ton perplexe, mais léger comme pour détendre l'atmosphère.

Lâchant un petit rire, elle se fit une promesse. Elle devait parler et elle allait parler.

Ω

Matteo avait passé une très mauvaise journée, mais alors vraiment très mauvaise. Sa scolarité était en train de couler et rien de ce qu'il ne pouvait faire n'arrivait à changer ça. Même les cours de Lucie n'était d'aucune efficacité puisque les deux notes qu'il venait de récupéré étaient aussi mauvaises qu'avant qu'elle ne commence à l'aider.

De plus, les profs n'avaient pas arrêté de lui prendre la tête puisqu'ils jugeaient qu'il ne prêtait pas assez d'attention au cours à leur goût. Bien sûr, c'était totalement faux et il avait essayé de leur dire que ce n'était pas ça, mais c'était comme s'il parlait à un mur. Il avait donc fini par s'énerver en dernière heure et se serait pris une heure de colle si ce n'était pas pour Thomas qui l'avait arrêté avant qu'il ne dise quelque chose qui ne fallait pas.

Maintenant, il se rendait à une autre séance de tutorat, mais cette fois-ci complément abattu puisqu'il savait que c'était inutile, que ses efforts étaient vains. Lucie lui avait dit que les résultats ne seraient pas immédiats, mais il espérait au moins une petite amélioration. Désormais, il n'en avait plus l'espoir.

« Matt ! » Il se retourna et aperçut son frère sortir de la salle en courant pour aller le rejoindre. « Tu vas où comme ça ? »

« Quelque part. » Répondit-il sans s'arrêter, n'étant pas d'humeur à parler pour l'instant. « J'ai des choses à faire. »

« Qu'est-ce qu'il y a de si important pour que tu partes aussi vite ? » Demanda-t-il sur un ton de rigolade, complètement aveugle à l'humeur massacrante de son frère.

« Quelque chose. » Se contenta-t-il de répondre.

Thomas sembla remarquer que quelque chose clochait car son comportement changea du tout au tout. Matteo le connaissait par coeur, il savait pertinemment ce qui allait suivre et, malheureusement, ça fonctionnait dans les deux sens. Thomas le connaissait tout autant et n'allait pas le lâcher jusqu'à ce qu'il sache ce qui n'allait pas.

« Tu ne veux pas me le dire c'est ça ? » Demanda-t-il, toute trace d'humour ayant disparu de son ton.

« Félicitation, » s'exclama-t-il la voix emplie de sarcasme, « tu as enfin compris que je veux que tu me foutes la paix et que tu dégages. »

Thomas se planta devant lui et le regarda d'un air étrange. « C'est quoi ton problème ? »

Matteo leva les yeux au ciel, sentant la colère contrôler de plus en plus ses actions. « Je n'ai pas de problème. Maintenant dégage. »

Il essaya de le contourner, mais Thomas ne l'entendait pas de cette oreille. « Oh parce que te comporter comme un crétin c'est pas un problème pour toi ? Sérieusement, tu vas où ? »

« Parce que ça t'intéresse maintenant ? Et bien, comme quoi y'a encore de l'espoir. » Rigola-t-il avec dérision pour éviter de faire quelque chose qu'il ne regretterait.

Cela faisait peut-être trop longtemps que Matteo gardait tout ce qu'il pensait pour lui, mais il se sentait désormais sur le point de tout lâcher, peu importait les conséquences que cela pouvait avoir. Il essayait quand même de se contrôler un minimum.

« Qu'est-ce que tu veux dire ? » Demanda Thomas, les sourcils froncés avec incompréhension.

« Je veux dire que tu devrais peut-être aller voir Camille. » Il avança d'un pas, le regardant froidement. « Après tout c'est la seule qui t'intéresse en ce moment. »

Son frère écarquilla les yeux avant d'exploser de rire, à sa plus grande surprise? « Alors c'est pour ça que tu m'en veux ? Parce que je passe du temps avec Camille et pas avec toi ? » Il secoua la tête avec exaspération. « Je trouve que c'est vraiment ironique de ta part en sachant que tu as fait exactement la même chose cet été avec Mathilde. »

Matteo se renfrogna. « Tu racontes vraiment n'importe quoi. »

Thomas perdit son sourire, ses yeux noisettes se faisant plus foncés. « Je ne crois pas non, ce n'est pas toi qui as passé plus de la moitié des vacances à ne pas savoir quoi faire parce que ton frère avait mystérieusement disparu, encore. » Il réajusta son sac sur son épaule et recula d'un pas. « Tu sais quoi ? T'as raison. Continue à me cacher des trucs, mais tu ne viendras pas te plaindre quand tu auras fait une connerie et que tu ne sauras pas comment arranger la situation. »

Et sur ces bonnes paroles, il tourna les talons et partit dans la direction opposée.

Matteo resta quelques secondes sans bouger à ressasser ce qui venait de se passer. D'un côté il n'était pas vraiment satisfait de la manière dont ça s'était déroulé, mais d'un autre il était content d'avoir enfin pu dire en partie ce qu'il avait sur la conscience. Et puis, ce n'était pas comme s'il avait quelque chose à se reprocher, ce n'était pas sa faute si son frère l'ignorait complètement depuis un certain temps.

Préférant mettre tout ceci de côté, il reprit sa route en direction de la bibliothèque, sachant pertinemment qu'il était en retard. Malheureusement pour lui, sa colère n'était absolument pas retombée et il était même de plus en plus agacé. Il espérait juste réussir à se calmer avant de dire quelque chose de mal.

Après avoir bien bataillé pour se frayer un chemin dans les couloirs, de quoi bien empirer son humeur déjà orageuse, il arriva enfin à destination et s'installa sans même prendre la peine d'ouvrir la bouche.

« Et ben c'est pas trop, » s'exclama Mélanie qui, elle, n'avait jamais sa langue dans sa poche, « la prochaine fois essaye d'arriver encore plus tard. »

Sauf qu'aujourd'hui, il n'était d'humeur à entrer dans son jeu et il répondit un peu plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu. « Peut-être que j'arrive tard pour retarder le moment où j'aurais à te croiser mini-Lucie. »

« Matteo. » Intervint Lucie d'un ton dur qui se mariait parfaitement avec avec le regard qu'elle lui adressa alors que l'expression de Mélanie se décomposait.

Il tint son regard pendant quelques secondes avant de baisser les yeux vers ses affaires, toujours aussi renfermé. « Bon, tu n'as pas quelque chose à me faire faire au lieu de perdre du temps inutilement ? »

« Je ne pense pas que ce soit judicieux. »

Il releva la tête vers Lucie, les sourcils haussés avec surprise. « Qu'est-ce que tu veux dire ? »

Elle ne broncha pas, les mains posées devant elle et le sérieux se lisant sur chacun des traits de son visage. « Vu l'état dans lequel tu es, ça ne servirait à rien de commencer quelque chose. Tu n'apprendrais rien du tout. Tu ferais bien d'aller te calmer ailleurs. »

Il était stupéfait. Il devait bien admettre que ce n'était pas la réaction à laquelle et peut-être qu'il l'avait mérité. Seulement, sur le coup ce n'était pas ce qu'il pensait et il le prit d'ailleurs plutôt mal. « Ouais, tu sais quoi ? Ça ne sert à rien, de toute façon c'est mort. »

Lucie fronça les sourcils avec incompréhension. « Quoi ? Mais ce n'est pas ce que j'ai- »

Il ne lui laissa cependant pas le temps de terminer sa phrase. « Salut. »

Et il se leva et sortit de la bibliothèque en trombe. Y'avait pas à dire, il aurait mieux fait de ne pas se lever ce matin-là.

Ω

Le prof de littérature avait officiellement perdu la tête, ça, Lucie en était sûre. Au début du cours, il avait annoncé que ses élèves allaient devoir recréer les scènes iconiques des pièces de théâtre les plus connues de Shakespeare. Depuis le début de l'heure, il avait déjà fait les pièces de Macbeth et Othello et Lucie n'avait que peur qu'il décide de la choisir pour la pièce suivante.

Elle s'ennuyait de pied ferme, vraiment. Autant elle appréciait la littérature à sa juste valeur et voyait l'importance de son apprentissage, autant elle ne voyait pas du tout l'efficacité des méthodes pédagogiques de ce prof. Elle ne comprenait pas ce que ce jeu de rôle pouvait bien leur apporter mis à part de se ridiculiser devant tout le monde. Voilà pourquoi elle n'y prenait plus vraiment attention.

Pour l'instant, elle regardait d'un oeil distrait Alexia jouer le célèbre monologue d'Hamlet et elle devait bien admettre que c'était assez drôle à regarder. Bon, c'était surtout parce qu'il s'agissait justement d'Alexia et que s'il y avait une chose qu'elle n'était pas, c'était une actrice.

« Être, ou ne pas être : telle est la question. » Commença-t-elle, une main tendue devant elle et le regard tourné vers le plafond. « Y a-t-il pour l'âme plus de noblesse à endurer les coups et les revers d'une injurieuse fortune, ou à s'armer contre elle pour mettre frein à une marée de douleurs ? »

Lucie la regarda faire de drôles de gestes, le menton posé dans la paume de sa main et le sourire aux lèvres quand un bout de papier atterri sur sa table. Elle détourna son attention de sa meilleure amie pour le déplier et lire ce qui s'y trouvait.

Je crois qu'il est sérieusement temps de reconsidérer ton hypothèse sur le problème de drogue de ce prof.

Lucie se retourna vers Lucas avec un sourcil haussé et il lui fit un signe de tête en direction du prof. Ce dernier regardait Alexia avec des étoiles dans les yeux, ses lèvres bougeant en même temps qu'elle récitait le texte. Lucie ne put s'empêcher de sourire et de lui lancer un regard qui disait "je te l'avais bien dit" alors qu'il levait les mains en signe d'innocence, le tout accompagné d'un clin d'oeil.

Reprenant sa position initiale, elle se concentra à nouveau sur la blonde qui en était à la fin du monologue. « Car, sinon, qui supporterait du sort les soufflets et les avanies, les torts de l'oppresseur, les outrages de l'orgueilleux, les affres de l'amour dédaigné, les remises de la justice, l'insolence des gens officiels, et les rebuffades que les méritants rencontrent auprès des indignes, alors qu'un simple petit coup de pointe viendrait à bout de tout cela ? »

Une fois terminé, Alexia fit une sorte de révérence qui fit rire la plupart des élèves alors que l'autre moitié rigolait du prof qui la félicitait et applaudissait comme s'il venait d'assister à une pièce présentée à l'opéra de Paris.

« C'était magnifique Mademoiselle Philippe, vraiment magnifique. » Il secoua la tête comme pour se remettre de ses émotions et se tourna vers la classe. « Il nous reste assez de temps pour faire la scène la plus célèbre de Roméo et Juliette, la scène 2 de l'acte 2, la scène du balcon. »

Lucie avait un mauvais pressentiment, mais alors vraiment très mauvais alors elle se recroquevilla sur sa chaise, essayant de se faire la plus petite possible pour se faire oublier. À son plus grand malheur, la chance n'était pas de son côté.

« Mademoiselle Collin et Monsieur Chapuis s'il vous plait. »

Lucie ressentit comme un courant électrique passer dans ses veines et elle se redressa en secouant la tête. « Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée Monsieur. Vous savez, je n'apprécie vraiment pas cette pièce, ce n'est même pas une véritable histoire d'amour. Pour moi, c'est juste une relation de trois jours entre une fille de treize ans et un garçon de dix-sept ans et qui va causer six morts. »

Cette réflexion ne sembla pas du tout l'inquiéter puisqu'il lui fit un grand sourire. « Ce sera justement l'occasion de vous faire changer d'avis. Venez au tableau je vous pris. »

Lucie lança un regard de détresse à Alexia qui se contenta de la fixer avec malice et de lui faire un signe de tête en direction du tableau. Contrainte, Lucie se vit dans l'obligation de rejoindre Lucas qui n'avait pas l'air plus enchanté de cette situation. Le prof lui fit signe de commencer, ce qu'elle fit, mais uniquement pour se voir interrompre juste après.

« Mettez-y plus d'entrain et d'émotion. » Déclara-t-il, visiblement sur un petit nuage.

Lucie se renfrogna, lui lançant un regard perplexe. « Plus d'émotion ? Comment voulez-vous que je mette plus d'émotion ? Je suis pas Juliette moi. »

Son sourire s'agrandit, la rendant encore plus confuse si cela était possible. « Bien sûr que si, vous l'avez en vous. »

« J'ai quoi en moi ? » Grimaça-t-elle, la peur de la réponse lui nouant le ventre.

« L'amour jeune fille, l'amour. »

Elle dut se faire violence pour ne pas rougir et pour ne pas rire nerveusement. À cet instant, elle ne savait pas si elle était le plus gênée par le comportement du prof, le fait de se retrouver devant toute la classe, le fait que Lucas était aussi rouge qu'une tomate ou le fait qu'elle avait terriblement échoué et qu'elle était aussi rouge que lui. Si elle aurait pu s'enfuir en courant alors elle l'aurait fait.

« Très bien, reprenez. » S'exclama le prof avec fierté.

Lucie s'éclaircit maladroitement la gorge et fit ce qu'on lui avait demandé. « Hélas ! »

« Elle parle. » Enchaina Lucas en suivant les indications du texte. « Oh, parle encore, ange lumineux, car tu es aussi resplendissante, au‑dessus de moi dans la nuit, que l'aile d'un messager du Paradis quand il paraît aux yeux blancs de surprise des mortels, qui renversent la tête pour mieux le voir enfourcher les nuages aux paresseuses dérives et voguer, sur les eaux calmes du ciel. »

Elle baissa les yeux, évitant de le regarder directement, bien trop gênée. « Ô Roméo, Roméo ! Pourquoi es‑tu Roméo ! Renie ton père et refuse ton nom, ou, si tu ne veux pas, fais‑moi simplement vœu d'amour et je cesserai d'être une Capulet. »

Ils firent le reste de la scène sur le même schéma, chacun d'eux évitant le regard de l'autre, rougissant au fur et à mesure que le temps passait. Leurs amis étaient tous mort de rire, sans exception, et Lucie ne savait pas si elle devait leur en vouloir ou alors tout simplement les ignorer.

Elle n'était pas sûre que sa gêne soit uniquement liée au fait de devoir jouer Juliette. À dire vrai, elle pensait que c'était plutôt lié au fait que ce soit Lucas qui joue Roméo. Elle aurait aimé que ce soit n'importe qui d'autre, mais pas lui.

Quand ce calvaire fut enfin terminé et que la dernière réplique fut prononcée, elle se permit à relâcher sa respiration qui était coincée dans sa gorge et était prête à repartir à sa place à tout instant.

« Très bien, maintenant embrassez-vous. »

Elle faillit en lâcher son livre. Littéralement.

Se retournant brusquement vers le prof, elle écarquilla les yeux, espérant sérieusement avoir mal entendu. « Pardon ? »

Il la regarda comme s'il ne voyait pas où était le problème. « Et bien oui embrassez-vous. »

Lucie prit quelques secondes pour assimiler cette information. Comment ça embrassez-vous ? Elle se tourna vers Lucas qui était tout aussi stupéfait qu'elle avant de reporter son attention sur le prof.

Elle ouvrit la bouche plusieurs reprises sans qu'aucun son ne sorte et finit par secouer la tête. « Mais- Non ! Ce n'est même pas dans la scène ! Pourquoi est-ce qu'on devrait s'embrasser ? »

« Nous sommes en train de faire une adaptation, » dit-il avec innocence, visiblement persuadé que c'était une demande tout à fait normale, « il faut donc que nous nous l'approprions et là, pour qu'il y ait de l'émotion, il faut que vous vous embrassiez. Il le faut, c'est ce que tout le monde attend. N'est-ce pas ? »

Tous les élèves hochèrent la tête, même si plus de la moitié rigolait et voulait les voir s'embrasser juste par amusement.

« Évidemment que c'est ce qu'on attend Monsieur, » s'exclama Alexia d'un ton plein de gaieté, « on a besoin voir du vrai théâtre nous pour bien comprendre de l'importance de Roméo et Juliette. Allez Lucie, arrête de faire des histoires et embrasse Lucas. »

Lucie dernière la fusilla du regard alors que la blonde lui faisait un clin d'oeil, un sourire malicieux sur les lèvres. Comment est-ce qu'elle pouvait lui faire ça ?

Mais Lucie n'était vraiment pas décidé à céder. « Quoi ? Mais- Non, je ne- »

Elle n'eut pas la possibilité de terminer puisque ce qui se passa ensuite fut très rapide. Lucas perdit patience et l'attrapa par la main pour l'attirer à lui. Alors, avant même qu'elle ne puisse réagir, ses lèvres étaient contre les siennes et le temps semblait s'être arrêté. Le temps, mais aussi ses pensées puisqu'elle ne pouvait plus réfléchir.

Et aussi rapidement que cela, c'était fini.

Lucas avait reculé de plusieurs pas, le visage fermé de toute émotion, si ce n'est le bleu de ses yeux un peu plus foncé que d'habitude. « Voilà, vous êtes contents ? »

Prenant le hochement du prof comme un signal, ils retournèrent tous les deux précipitamment à leur place respective, s'évitant bien soigneusement du regard, mais aussi celui de tous ceux qui les entouraient et qui les observaient comme des bêtes de foire.

« Sans commentaires, d'accord ? » Déclara-t-elle en croisant le regard d'Alexia en s'asseyant sur sa chaise, juste avant d'enfouir son visage rougissant dans ses bras.

Malheureusement, la blonde ne l'entendait pas de cette oreille. « Hey Lucie, tu as embrassé Lucas. »


Nombre de mots : 4279

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah.

Voilà ma réaction à la dernière partie.

Petite information complémentaire, les ship-name ont déjà été trouvé :

- Lucie/Lucas : Cascie (et non pas cassis rooh)
- Alexia/Max : Malexia
- Mathilde/Matteo : Thildeo

J'ai remarqué que certains d'entre vous vivaient sur une autre planète et n'était pas au courant alors voilà. Vous n'avez plus d'excuse maintenant.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro