Chapitre 8
" Le sacrifice a lieu ce soir. "
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J'ouvrai avec peine mes yeux. Mes paupières étaient lourdes. La faible lumière des flammes disposées dans le couloir m'agressait les yeux.
J'avais tous les membres engourdis et j'avais un mal de tête infernal. Je me sentais lourde, si lourde que lorsque j'essayai de me lever, je n'y arrivai pas et je retombai sur le sol de façon lamentable.
Kachi vit que j'étais réveillée et il m'aida à m'asseoir. J'avais mal partout, comme si j'avais fait un sport extrême toute la journée.
- Tu es enfin réveillée, me dit Kachi.
- Comment ça enfin ? Ça fait combien de temps que je suis évanouie ? demandai-je, j'avais l'impression que quelques heures, deux tout au plus, venaient de s'écouler.
- Ça fait cinq jours.
Cinq jours ?! Ça faisait cinq jours que j'étais dans les pommes ?! Les gardes ne m'avaient même pas fait sortir pour m'analyser et voir si je n'étais pas malade, voire morte. Je détestai encore plus cette tribu. J'avais envie de tous les tuer, eux ne se gênaient pas pour le faire.
Je regardai devant la cellule, les cadavres des gardes avaient été emmenés ailleurs mais il restait des tâches de sang sur le sol.
- Le sacrifice a lieu ce soir, m'informa Kachi en voyant que je n'allais pas lui répondre.
- Ce soir ?!
Kachi hocha gravement la tête. Je venais de gâcher les derniers jours de ma vie évanouie au lieu de trouver un moyen de m'enfuir. J'allais mourir, il n'y avait plus d'échappatoire. J'avais envie de pleurer mais aucune larme ne se décida à sortir.
- Tu sais comment se passe un sacrifice ici ?
- On en avait parlé en cours une fois. Mais dis-moi quand même.
- Je vais faire ça simple. Ils vont t'emmener en haut du temple, Koya fera une sorte d'incantation, elle arrachera le coeur d'Inti et le laissera mourir puis viendra ton tour. Ensuite Koya dira le sortilège et le Dieu ressuscitera.
Je savais qu'ils allaient m'arracher le coeur, ou me jeter d'une falaise, ou pleins de morts atroces comme me l'avait dit mon professeur d'histoire.
Cependant, je n'avais jamais imaginé à ce moment que je serai sacrifiée dans ces conditions, que je mourais de cette façon. Ni que ce genre de pratiques existait encore sur terre à notre époque.
Je me rallongeai sur le sol. Il ne me restait plus que quelques heures à vivre. Si j'étais à l'extérieur, il y aurait eu des centaines de choses que j'aurai voulu faire avant de mourir, comme jouer au piano avec Carter.
Sauf que dans cette cellule, il n'y avait pas de piano, ni de Carter. Je ne pourrais plus jamais jouer avec lui, sauf si dans l'au-delà il y avait un piano. Je le rejoindrai bientôt, lui et mes amis ainsi que ma mère.
- Tu vas bien ? me demanda Kachi.
- Tu n'as pas peur, toi, de la mort ?
- Non. Tout vient à mourir, c'est le cycle de la vie. La mort, dans notre religion, n'est pas la fin de quelque chose. Nous allons simplement être transportés dans un autre monde, ou si nous avons fait de bonnes actions dans notre vie ou que nous sommes morts dignement, nous pouvons ressusciter sous une autre forme de vie.
J'eus envie de rire quand il dit "mort dignement". Les Azyas parlaient vraiment comme s'ils vivaient au 17ème siècle et ça me faisait rire. Ils n'avaient pas évolué. Mais j'étais d'accord avec lui. Moi non plus je n'avais pas peur de la mort.
- La plupart des gens ont peur de mourir parce que pour eux, la mort c'est quelque chose d'inconnu, ajoutai-je. Et c'est bien connu que l'Homme n'aime pas ce qu'il ne connaît pas. Moi, j'aime découvrir, et de toute façon, tout ceux à qui je tiens sont déjà partis dans l'autre monde, j'irai les rejoindre. Je reverrai ma mère et mes amis.
- Je t'aime bien.
- Tu m'apprécies seulement parce que j'ai la même vision que toi de la mort ?
- Oui, mais pas seulement. Je te trouve courageuse. Personne ici n'aurait osé défier Koya. Et puis tu es épatante, tu arrives à réellement communiquer avec ton Dieu. Et aussi tu es forte de ne pas t'être écrouler après tout ce qu'il t'est arrivé.
Je souris, ses compliments m'avaient touché. Mais à quoi bon être courageuse, épatante et forte si on ne pouvait même pas sauver sa vie et celle de ses proches ?
Je fermai les yeux, allongée sur le sol. Je veux rester dans mes pensées, me remémorer mes souvenirs heureux pour les dernières heures qu'il me restait à vivre. Je n'avais même pas le temps de monter un plan pour m'évader.
Et puis je ne pouvais tout simplement pas m'évader. Je me sentais encore faible, comme un pruneau desséché. Je n'avais pas récupéré toutes mes forces.
Je ne pouvais pas détruire ce mur invisible, même avec mon Dieu car il absorbera ma magie pour l'utiliser à son propre escient. Et le même schéma que la dernière fois se déroulerait et je voudrais être éveillée lorsque le sacrifice aura lieu.
Il n'y avait aucune autre sortie, c'était peine perdue, il fallait que j'accepte mon triste sort. Mourir était une bonne chose, comme ça je ne causerai plus aucun problème à l'école, ils seront en paix, comme Zara le voulait. Au final, c'était peut-être même la meilleure chose à faire.
- Tu ne vas pas te battre pour rester en vie ? me demanda Kachi.
- À quoi bon ? Tous mes proches sont morts, donc si je venais à survivre, je serai seule, et je mettrai en danger mon école parce que vous repartirez à ma chasse et mon père me veut lui aussi. Je passerai une vie toujours en fuite alors quitte à mourir, ça me va.
- Tu me déçois.
- Je suis navrée de l'apprendre, lui répondis-je en exagérant mon ton de façon théâtrale. Mais je n'en ai rien à faire parce que je n'ai pas à faire mes preuves auprès de toi.
- Donc tu vas juste laisser faire ?
- Oui, je suis fatiguée de me battre, fatiguée de perdre tous ceux à qui je tiens, fatiguée d'être Alyssia Piétrowiak, la fille aux pouvoirs spéciaux, fille de Nicolas Piétras, communiquant avec les Dieux. Je veux pouvoir être en paix et il n'y a rien de mieux que la mort.
Toute la détermination que j'avais il y a quatre jours, avant de m'évanouir, s'était envolée pendant mon inconscience.
Je me remémorai ma grand-mère, lorsqu'elle me donnait des cours de piano, mon premier concert, lorsque je suis partie en vacances pour la première fois avec ma mère. Tous les souvenirs heureux me revenaient en mémoire, même ceux que je croyais avoir oublié.
Je repensais aussi à mes amis, Armande et son tempérament de feu, Coraline et son air toujours sérieux et dur, Hannah et sa bonne humeur contagieuse, Tegan et sa gentillesse incomparable, Carter et son réconfort et sa chaleur humaine et Aymeric... Je regrettais de lui avoir fait subir tout ça.
Il avait toujours été gentil et protecteur avec moi et je m'étais comportée comme une imbécile. Je voudrais tellement m'excuser auprès de lui et réécrire toute notre histoire pour éviter les mauvaises choses que je lui avais fait endurer.
Hélas, je ne le pouvais pas et j'allais mourir avec des regrets. J'espérai que dans l'au-delà, il y serait et que je pourrai m'excuser.
Je restai allongée sur le sol, plongée dans mes pensées jusqu'à ce que les gardes arrivent pour me prendre. Ils étaient venus et m'avaient relever d'un coup sec, sans me prévenir. Sans même prendre la peine de s'occuper de mon état.
- Non mais vous allez pas bien ! Vous m'avez fait mal bande de sauvages ! Soyez plus respectueux !
Ils ne répondirent pas et ils me tirèrent jusqu'à l'entrée, où le mur avait été momentanément supprimé. Je me tournai vers Kachi, je savais que ça allait être la dernière fois que j'allais le voir.
- J'ai été ravie de faire ta connaissance, lui dis-je, m'étonnant moi-même de mes paroles.
- Moi aussi, répondit-il en hochant la tête avec un sourire.
Les gardes me firent traverser le couloir. J'étais toujours faible, j'avais du mal à marcher et suivre la cadence. Les bras fermes des deux soldats qui me tenaient par les bras m'empêchaient de tomber.
Lorsqu'on sortit, il faisait déjà nuit. La Lune était haute et pleine dans le ciel et je repris de l'énergie. Tezcatlipoca, Dieu de la nuit. Je récupérai de l'énergie grâce à la lune, astre de la nuit. Ces rayons me rechargèrent.
Regarder ce ciel étincelant d'étoiles me fit penser à Carter, lorsqu'il m'avait amené à la clairière. J'espérai que dans la mort, on verrait le ciel étoilé.
On me tira à travers la grande place où avaient été sorties des tables autour du grand feu et qui étaient recouvertes de nourriture. Les Azyas avaient fait une fête pour célébrer le sacrifice qui allait venir.
On me fit gravir les marches du temple. Plus on s'approchait du sommet, plus nombreuses étaient les personnes qui se trouvaient sur les côtés des marches.
Lorsque je passais à côté de groupe de personnes, elles m'acclamaient comme si j'allais changer leur monde. Elles étaient toutes heureuses. Qui pouvait être joyeux à l'idée de sacrifier deux jeunes personnes à part eux ?
J'arrivais au sommet qui était rempli de personnes. Le sommet était plat. Il y avait une grosse pierre au centre de la mini place. Je reconnus immédiatement le symbole qui étaient gravés dessus : le symbole des Azyas. Il y avait cette Lune et ce Soleil stylisé. Je supposais que ce sera l'autel du sacrifice.
Derrière cette pierre, il y avait Inti, représentant du soleil et Koya, celle qui allait faire le sacrifice. Je la regardai d'un air mauvais mais elle m'ignora.
Elle frappa dans ses mains et le bruit de fond causé par les bavardages incessants des Azyas se stoppèrent net. Tous s'étaient tus.
- Comme nos prochaines personnes sacrifiées sont toutes les deux arrivées, nous allons pouvoir débuter le sacrifice.
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Je suis vraiment désolée du retard. Je suis encore aux États-Unis. Je suis venue ici pour étudier l'anglais donc j'ai eu cours pendant un mois. J'ai mon dernier gros examen demain et j'en ai fini. Je rentre lundi. Et mercredi, je repars encore dans les Pyrénées. Et encore une fois, je ne sais pas si j'aurai du wifi. Mais je n'aurais pas de cours !
Et je m'excuse aussi d'avoir été égoïste et de ne pas avoir pris le temps de publier un chapitre chaque semaine. C'est pour cela que j'en publie deux aujourd'hui, en espérant qu'ils vont plairont.
Je crois que je vais faire un autre projet, non pas une histoire, mais simplement vous faire part de mes pensées, et de ce que je ressens. Pour moi, partager, c'est quelque chose de vraiment essentiel. Et à vrai dire, mon but est de vous faire ressentir des émotions via l'écriture. Peut-être que dans cette "non fiction", je partagerai quelques, je sais pas vraiment comment appeler ça, textes, poèmes, chansons que j'écris depuis déjà plusieurs années.
Et l'écriture est vraiment quelque chose qui m'aide au quotidien et ça me ferait plaisir si j'arrivais à vous transporter dans mon univers imaginaire.
Bien, je crois que j'ai assez parlé, donc si vous êtes intéressés par, disons, mon moi intérieur, n'hésitez pas à aller voir. Je préviens juste que je ne suis pas très douée pour m'exprimer alors peut-être que ça sera un peu confus.
Merci en tout cas d'être là pour moi ! Et je vous promets que je ne serai plus égoïste avec mon temps. En espérant être à la hauteur de vos attentes ! Bisous.
Maloann
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