Chapitre 2
La première chose qui attira mon regard, étaient ces yeux d'un vert émeraude. Jusque là, je n'imaginais pas que des yeux pouvaient renfermer autant d'espaces et de couleurs. Il y'avait une petite touche de vert clair par-ci et du foncer par-là et quelques petits reflets dorés parsemaient l'intérieur, tel de petit pépins d'or. Eh, mais ressaisi toi ma belle ! Tu es dans les bras d'un inconnu et au lieu de te dégager tu regarde ses yeux ! Tu n'es pas l'héroïne d'un roman à l'eau de rose ! Il ne manque plus qu'il te dise : "Vous allez bien mademoiselle ? voulez vous que je vous aide à marcher ?" La réplique fétiche des gentlemans hein !
- Vous allez bien mademoiselle ? vous voulez que je vous aide à marcher ?
Hein ? Attendez, c'est, moi, ou il l'a vraiment dite cette foutue phrase !
Je reste là abasourdie, en train de dévisager l'inconnu. Je pense que je lui donne une très, très mauvaise impression de moi même, surtout pour une première rencontre.
- HEIN ?! ( voici le seul mot que j'ai réussi à articuler, et quelle idiote ! )
-T'inquiète mon ami, elle parle souvent pour elle-même. Ne prend pas trop en considération ce qu'elle dit. Là maintenant, c'est comme si elle se disait qu'elle passait pour une cruche en vous regardant.
- Je ne comprend pas très bien monsieur. Rétorque le jeune homme ( enfin le jeune homme aux beaux yeux, je ne sais pas s'il est beau, mais, si je me réfère à ses yeux et à sa voix, ça doit être un vrai tombeur, au sens propre du terme ).
- Ah, ne te prend pas la tête, il faut des années de cohabitation pour comprendre le langage de cette fille ! A croire que je suis meilleur interprète que boulanger ! Et sinon, oublions cette crétine, qu'est ce que tu veux mon chou ?
Je faillis m'étouffer avec ma salive. Eh bien là c'est le top, "mon chou ", non mais franchement, c'est la meilleur solution de vente qu'il a trouvé pour attirer les clients ?! On dirait une vielle femme qui drague son jeune voisin pouah !
-Bon, il faut que j'y aille, je ne devrait pas tarder, sinon elle va piquer sa crise et je ne veux pas assister à ça ! Bye! dis-je en tant que tentative d'évasion.
-Eh, mais, attendez, je pense que je vous ai déjà vu quelque part. M'apostropha le jeune homme, ou plutôt le grand jeune homme, puisqu'il fait une demi-tête de plus que moi. Il en impose ça c'est sure, mais je ne suis pas facile à intimider.
- Non, je ne pense pas , on se rappelle toujours de moi lorsqu'on me voit ! Je suis ce que l'on peut qualifier d'inoubliable, d'originale et de ... euh, en fait, non, en me connait surtout par les rumeurs qui circulent.
- Quelles rumeurs ?
- Ah, donc tu n'es pas des environs !
C'est pour cela qu'il ne m'avait pas dévisagée avec dégoût au début, mais plutôt avec une curiosité mal contenue. En quelques sortes je me sens flattée.
- Heu, oui, je passais par là et j'ai senti l'odeur des petits pains, alors je me suis dit qu'un bon petit déjeuner ne me ferrait pas de mal.
- AHA !Tu vois, je t'avais bien dit que mes petits pains étaient les meilleurs de la ville ! Rien n'égale ma cuisine! s'extasia Albert en bombant le torse.
- AH, boucle là, on est pas là pour tester ton talent. Bougonnai-je sous ma barbe ( et non, je n'ai pas de barbe, ce n'est qu'une l'expression )
- Je t'ai entendue ! Sale ingrate ! Plus de pains pour toi, va tenter ta chance avec les poubelles.
- Oui, oui c'est ça .... Donc, tu disais ? dis-je en me retournant pour parler avec mon interlocuteur. Il avait découvert son visage. Et là, je peux vous dire, qu'il est à juste trop.... Mais bon, il ne faut jamais juger un livre sur sa couverture, avec le temps j'ai bien appris la chanson. Pourtant, il y' avait une petite cicatrice qui contrastait avec la beauté de son visage, comme un point noir sur une feuille blanche, une déchirure. Un petit point en apparence, mais qui cachait un puit de tristesses et d'angoisses, un abysse de douleurs et de malheurs. Une éternelle preuve de faiblesse et d'incapacité. Ce point je sais comment il fait par nous ronger petit à petit, par nous détruire pour finir par nous anéantir, je sais comment il s'y prend et ce que l'on ressent. Ce petit point noire grandit avec le temps et finit par engloutir toute la feuille blanche. Ce petit point noire, c'est mon cauchemar, celui que je m'efforce de cacher sous des couches de vernis. Et je sais qu'un jour il finira pas craquer, mon masque de peinture.
- Euh, tu m'entends ?
- OUI ! Ce n'est rien ça m'arrive tout le temps de .... mmmm..... plonger dans mes souvenirs.
- AH je vois. Je disais que je m'appelais Samuel.
(Tient on passe déjà aux présentations ?)
- Et moi c'est Alice, mais mes amis m'appellent Allie, si l'on se revoit un jour, tu pourras m'appeler comme ça.
- Très bien, c'est d'accord. Alors Alice, au plaisir de te revoir.
- Moi aussi, non ! Je veux dire de même très chère ami.
- hahahhaha tu en as de l'humour.
- Oui, je sais, mais les gens disent plutôt que c'est du sarcasme.
- Ah , oui, et oublie les paroles de politesses la prochaine fois que l'on se verra. Me hèle-t-il avant que je ne sorte.
- Marché conclu.
Il avait l'air convaincu que nous allions nous re-rencontrer, bizarre. Une lueur de malice brillait dans ces yeux.
D'un pas léger je franchi la porte de la boulangerie.
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