Le sensation du transplanage m'oppresse. Je sens mon cœur se retourner. La prochaine fois je passerai par les ombres... Je revoie l'air triste d'Adam avant que le monde ne se referme entre nous. Je soupire. Comme j'aimerais rester travailler avec lui mais je ne peux pas disparaître comme ça de la communauté magique...

Aujourd'hui, cela fait 2 mois que Voldemort n'est plus. Le ministère a décidé qu'il fallait, pour je ne sais quelle raison, les fêter. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais fichtrement rien... Cela dit si ils veulent les célébrer, ils n'ont qu'à s'offrir une petite coupe de champagne et nous foutre la paix... Mais non ! Ils ont préféré faire une grande cérémonie à je ne sais combien de milliers d'euros ! Si ils ont de l'argent à dépenser, qu'ils le donnent à un refuge pour chat ou moins ça fera des heureux.

Bref tout ça pour dire que je suis en colère ! Je ne supporte pas qu'on se serve de moi de cette manière !

J'arrive aux coulisses de la salle de spectacle fusillant les gens du regard.

- Ah Granger, je commençais à m'inquiétez...

Non pas lui...

- Bonjour Malefoy, quel déplaisir de te voir, au revoir Malefoy.

J'ai beau savoir que sans lui et ses précieuses informations, nous serions encore en guerre, hors de question de supporter ne serait-ce qu'une minute son sourire en coin... En effet, la famille Malefoy (oui même Lucius, comme quoi tout est possible) a rejoint l'Ordre du phénix en cinquième année. Par lettre, ils donnaient des renseignements au professeur Dumbledore jusqu'à sa mort puis à Mcgonagall. Malheureusement Lucius et Narcissa ont été tué par des Mangemorts en sauvant Dean et Seamus lors de la Bataille de Poudlard. Une magnifique cérémonie a eu lieu en leur honneur à laquelle Harry, Ron et moi avons été (légèrement) contraint à participer. Mais franchement, c'est la seule invitation du ministère que je ne regrette pas d'avoir accepté. Pour en revenir à Malefoy, à la fin de la guerre, il a repris la boite de vêtement de sa mère. Et même si ça m'arrache la langue de dire ça, ces créations sont sublimes ! Malgré tout, lui et son joli minois me tape déjà sur le système.

Je soupire et me tourne vers lui.

- C'est par ici Miss, me nargue-t-il en me tenant la porte.

Je passe devant sans oublier de lui écraser copieusement le pied. Il sautille sur place, essayant de contenir son hilarité. Crétin...

Je me laisse tomber sur le fauteuil pendant qu'il se dirige vers la penderie et commence à sortir des robes toutes plus belles les unes que les autres. Aucun de nous deux n'adresse la parole à l'autre. Et ça me va très bien...

Il me tend une tenue rouge sang. Je la saisis avant de m'étouffer. La robe est beaucoup trop courte et moulante !

- Moi vivante, je ne porterais jamais ça !

- Oh comme c'est dommage... Elle t'irait si bien... se moque-t-il.

Je le fusille du regard et ouvre la bouche pour lui envoyer une réplique bien sentie. Mais je la ravale au dernier moment. Je le contourne et fouille dans sa collection pour en extraire une belle robe argenté avec des petites touches bleus ciel.

Quand je me retourne, je croise le regard triste du Serpentard. Toute mon animosité redescend tout à coup.

- C'est la dernière robe que ma mère est créée...

- Oh, m'exclamé-je confuse en lui rendant la tenue.

Mais il décline mon offre.

- Non, ma mère aurait voulu que quelqu'un la mette...

- Je ne peux pas faire ça...

- Tu n'as pas le choix ! C'est elle ou la rouge !

Je prends le tissus argenté dans mes mains en hésitant. Puis je file dans la cabine d'essayage. Je sens la tissu glisser sur ma peau quand je l'enfile. J'adore cette sensation...

Lorsque je sors, Malefoy ne dit rien mais je vois ses yeux brillés. J'ai ému Drago Malefoy ! C'est un jour à marquer sur le calendrier !

Après un instant de flottement, je m'installe sur la chaise devant le miroir. Il s'approche et détache mes cheveux soigneusement nattés. Quelques Aïe et chamailleries plus tard, mes mèches forment de jolies ondulations. Le blond sort ensuite du tiroir un écrin blanc. Dedans repose un parure d'une valeur de plusieurs milliers de repas pour Pattenrond. Les boucles d'oreilles sont légèrement pendantes avec des petites pierres bleus azur. Le collier et le bracelet sont parfaitement accordés à ma tenue. J'attache sans peine les boucles d'oreille pendant que le jeune homme m'aide à accrocher le bracelet. Pourtant au moment de mettre le pendentif, j'arrête son geste.

- Je garde le mien, déclaré-je d'un ton qui ne laisse pas entendre de discussions.

Avant que je n'ai le temps de le stopper, il dégage mon médaillon de sous ma robe.

- Un scorpion, Granger ? J'avoue que je ne m'y attendais pas.

J'hausse les épaules avant de le faire de nouveau disparaître sous ma robe. Le scorpion est le symbole de la famille d'Adam. Je garde toujours ce pendentif sur moi. Il marque mon appartenance aux Lesath. Ainsi les créatures savent dans quoi elles s'engagent si elles osent me toucher.  D'ordinaire, je préfère cacher ce collier car je ne veux pas qu'on fasse le rapprochement entre moi -Hermione Granger, la meilleure amie d'Harry Potter et héroïne de guerre- et moi -Hermione Cassiopea, créature de l'ombre et fiancée d'Adam Lesath-.

Mais à peine l'ai-je de nouveau dissimulé que Malefoy le dégage de nouveau.

- Voyons Granger, ce collier doit valoir une fortune. Ça serait dommage de le cacher.

Voyant que j'allais protester, le blond m'interrompt:

- C'est soit ça, soit tu portes le mien.

J'hésite un instant. Après tout le pourcentage de chance pour qu'une créature soit dans le public est moindre mais je ne veux pas prendre de risque. Je me mordille la lèvre. D'un côté si Adam n'entends plus mon cœur, il risque de s'inquiéter. Il faut faire un choix... Je peste une dernière fois contre les petits blonds prétentieux qui ne voient que par la richesse avant de garder mon médaillon.

- Miss Granger, il est l'heure !

Je respire un bond coup et monte sur la scène rejoindre mes meilleurs amis.

~~~~~

Le discours des deux garçons écrit par la secrétaire du ministre (donc carrément chiant) achevé, c'est à mon tour de m'approcher du pupitre. J'embrasse la foule d'un regard. Les gens sont mitigés, certains pleurent, certains ont un sourire forcé collé au visage et d'autre sont déjà trop bourré pour exprimer autre chose que des chansons paillardes. 

Je baisse les yeux vers le discours qu'une personne avait pris énormément de temps à faire alors qu'elle aurait pu, je ne sais pas moi, aller essayer les nouvelles céréales Chocapik.  Je parcours le texte des yeux. En gros, il voulait que je dise que le ministère était un super héros, qu'il fallait oublier et  nous vivrons heureux et auront beaucoup d'enfants. Comment dire ce n'est pas vraiment mon délire... 

- Mesdames et Messieurs. J'espère que vous allez bien. Aujourd'hui, cela fait deux mois que Voldemort n'est plus. Je devrais vous lire un grand discours dans lequel je vous ordonnais de faire la fête, de boire pour oublier et d'avoir beaucoup d'enfant. Mais ça serait trahir ce que je pense. Je ne vais pas vous dire quelque chose avec lequel je ne suis pas d'accord.  Au lieu de ça, je vais vous dire mon avis. Pour moi, aller de l'avant ne veux pas dire oublier. Au contraire, il faut se servir de nos erreurs passées pour construire un avenir meilleur. Pleurer vos morts autant de temps mais n'oubliez pas de vous relevez. Ils n'ont pas donné leur vie pour que vous passiez la vôtre à genou. Ils voulaient le meilleur pour vous. C'est pour ça qu'il faut vivre et non pas survivre. Si vous n'êtes pas encore capable de vivre pour vous, faîtes le au moins pour eux. Afin que leur sacrifice n'est pas été vain. Et surtout ne laissez personne vous dictez votre pensée. déclaré-je puis je me tourne vers le ministre. Je suis désolé M. le ministre mais je ne suis pas votre marionnette. Si vous voulez faire un discours, levez-vous, prenez notre place et laissez nous en dehors de tout ça. C'est la dernière fois que vous me verrez ici. Je n'ai pas passé ma vie à combattre Voldemort pour être exhibé tous les jours. Je l'ai fait car c'est ce que je croyais juste, car ce n'était pas dans un telle monde que je voulais vivre. Alors Messieurs et Mesdames de la haute société, je vous dit bon vent. Ce n'est plus la peine de m'envoyer des invitations pour je sais quelle cérémonie en l'honneur de je sais quel aristocrate au talon haut. Je ne suis pas votre créature. Sur ce, je vous souhaite une longue et heureuse vie et au plaisir de ne pas vous revoir ! 

Je tourne les talons et descends par les gradins ( en ayant pris soin de retirer mes escarpins avant). Je plonge dans le public et me dirige vers le sortie en regardant fièrement les gens qui me défient du regard. 

- Au fait, vous pouvez verser ma pension d'héroïne de guerre au refuge animalier de la ville. Ça fera des heureux.