Chapitre 9
Merci à @danwriting pour le titre !! <3
Kassidy
Ça me tue que Tony ait pu croire que je volais sa mère alors que je me contente de remettre dans la caisse les sous que Karine me donne. Je ne lui ai même pas dit que certaines fois j'y ajoute même mon propre argent pour qu'elle puisse boucler ses fins de mois.
Je pose mon plateau sur la table de la cuisine et je mets la vaisselle sale dans l'évier. Jo est au bar pour servir les boissons – café, thé, chocolat –, et les pâtisseries à emporter, et Karine prépare des cupcakes à côté de moi.
Bon il me reste plus qu'à faire la vaisselle. Les filles attendent toujours la fermeture pour la faire mais moi, je déteste laisser traîner les choses sales. Ça peut paraître étrange mais j'aime bien faire le ménage ou la vaisselle, parce que ça me permet de laisser mon esprit vagabonder tranquillement.
Je travaille dans ce café depuis cet été, après l'accident. J'ai voulu faire ça parce que maman voulait que je suive mes rêves. Mon père m'a décidé à le faire en partant avec la promesse de revenir quand il se serait remit – promesse qu'il n'a jamais tenu – avant de se noyer dans son travail en oubliant que je portais un chagrin à peu près aussi lourd que le sien sur mes épaules.
J'ai donc intégré le « bonheur des âmes » pour trouver un échappatoire à ma solitude, je l'ai trouvé en la personne de Johanna avec qui j'ai tout de suite sympathisé. Je me souviens de ce moment dans les moindres détails : Je venais d'intégrer le fonctionnement de la machine à café, c'était mon premier jour. Puis elle est arrivée, vêtue d'une robe blanche et son tablier noir avec deux tresses africaines sur la tête, elle s'était placée à côté de moi, accoudée au bar. On avait observé les clients en silence en écoutant distraitement la musique qui passait à la radio. La musique s'est finie, laissant place au joyeux son du reggaetón. On avait commencé à chanter doucement en coeur, quand on s'en est rendu compte on a échangé un regard et un sourire – le 1er depuis l'accident – et notre grande amitié était née. Je n'oublierai jamais cette chanson, c'était « El Taxi » de Pitbull, raison pour laquelle je ne me lasserais jamais de cette musique.
Me voyant sourire Karine me pose une question qui a l'air de la turlupiner depuis un moment.
« – Kassidy ? Comment trouves-tu mon fils ?
– Hum... Je ne sais pas. Pourquoi cette question ? »
Je fais l'idiote mais en réalité je ne sais pas quoi dire de Tony.
« – Kassidy, je t'aime beaucoup tu sais ? Alors je vais être honnête avec toi. Il vaut mieux pour toi que tu ne t'attaches pas à lui. C'est mon fils, je l'aime mais il n'est pas la personne la plus stable du monde côté coeur, si je puis dire et je ne voudrais pas qu'il te blesse. Sans vouloir te vexer, je vois bien que tu as vécu des choses qui t'ont fragilisée émotionnellement et je ne voudrais pas que mon propre enfant en rajoute une couche. Sincèrement je te considères presque comme ma fille, je me souviens bien de ce jour où tu m'as supplié de t'offrir du travail sans être payée ! »
Elle rit à se souvenir. On comprend pourquoi Jo et Tony sont si beaux, c'est génétique ! Elle a des cheveux blonds comme les blés coupés au carré, un visage ovale, des yeux verts pâles – beaucoup plus pâles que ceux de Tony –, un petit nez fin et une bouche légèrement pulpeuse – je sais maintenant d'où la magnifique bouche de mon voisin de table ! – elle est de taille moyenne et elle porte toujours des habits simples mais chics.
Ça me fait vraiment plaisir qu'elle me considère comme sa fille. En réalité entre Karine et la mère de Téo j'ai plus de mères que je n'en ai jamais eu. Malgré toute leur gentillesse et leur bonté elle ne pourra jamais effacer le vide que la mienne a créé en partant. Pour ce qui est de Tony je ne comptais pas m'attacher à lui – même si je le fais malgré moi – et je sais qu'il n'est pas tendre avec les filles qu'il essaye de « dénaïviser » avec plus ou moins de succès. Je ne sais pas comment elle a fait pour remarquer ma « fragilité émotionnelle », mais j'espère que c'est parce que c'est une adulte qui a elle aussi du vécu – d'après Jo – et qu'elle est observatrice parce que sinon ça voudrait dire que je suis transparente et que tout le monde peut voir ce que je ressens. Ce serait pas cool du tout. Je finis par me rendre compte que j'ai terminé la vaisselle. Je reprends mon plateau afin de retourner en salle et je réponds à Karine.
« – Moi aussi je vous considère comme ma mère, la troisième. Vous avez vu juste, j'ai vécu des choses pénibles et je tâcherais de faire attention avec Tony. »
Sur ces paroles je fais volte-face et retourne derrière le bar où Jo sert un client. Je m'accoude au meuble de bois et j'observe Tony qui est sur son portable. Je sais que je ne dois pas m'attacher à lui, ce serait aussi mauvais pour moi que pour lui. Pourtant, j'ai impression que c'est déjà trop tard et que je l'ai fait malgré moi. Il est tellement changeant,une boussole, un moment il est moqueur, un autre surprotecteur envers sa famille mais parfois tendre et attentionné comme lorsqu'il a séché mes larmes.
Quand ses doigts ont touché ma joue, j'ai failli m'évanouir parce qu'en même temps il a touché mon cœur gelé et la fait fondre. Je ne pensais pas que c'était encore possible qu'un garçon touche mon cœur de cette façon. Je pensais qu'ils avaient tous perdu ce pouvoir sur moi depuis « Victor », le démon qui m'a ouvert les yeux sur la fourberie des hommes. Je soupire.
« – Il est canon mon frère, hein ? »
Jo a terminé de servir son client. Elle me regarde malicieusement.
« – Mouais, il est beau gosse, ça passe. »
Elle éclate de rire, loin d'avoir la naïveté de me croire.
« – Je vois bien que tu craques pour lui ma chérie, mais t'inquiète pas si il te fait du mal on le renie maman et moi. »
Je lui souris elle est vraiment adorable, mon petit ange.
« – Merci, ma belle, t'es mignonne !
– Oui je sais, bon allez va servir tes clients qui attendent avec impatience la meuf canon qui est au bar ! »
Et elle me donne une tape sur les fesses. Je lève les yeux au ciel et prends mon plateau. Je l'aime tellement qu'elle prend beaucoup trop la confiance. Je prends les commandes et sers les clients avec le sourire et la bonne humeur comme me l'a enseigné Karine. Lorsque j'ai terminé, je m'apprête à retourner derrière le bar avec Jo quand Tony me fait un signe du doigt pour que je le rejoigne. J'obéis et m'assois à côté de lui... Il me tend un écouteur. Je le mets. Une douce musique résonne dans mon oreille.
« Princesse
Passe son temps en soirée à dormir le jour
Princesse
Méfie toi des voyous qui te tourne autour
Tes courbes me laisse sans voix
J'aime te voir en talons en tenue légère
T'as rien d'un exemple est avant toi
Combien se sont brûlées les ailes
Princesse
Redescend sur Terre, dis-moi à quoi tu joues »
Il reprend son écouteur et me regarde dans le fond des yeux.
« – Princesse, c'est toi ou l'image que tu renvoie de toi. Moi je veux être celui qui découvrira tes secrets et te fera redescendre sur terre. »
Confuse, je reste la bouche ouverte devant tant d'intérêt et d'attention.
« – Je ne te pensais pas aussi observateur Tony. »
Il m'offre un sourire en coin, fier de lui.
« – Tu sais, il faudrait être vraiment con pour ne pas remarquer que tu caches beaucoup de choses, princesse. »
J'aime bien lorsque Tony m'appelle princesse, je me sens plus importante et plus réelle peut-être.
« – Tu sais, je n'ai pas tant de secrets que ça. Et puis tu en connais déjà, malgré moi la moitié.
– Ça t'es vraiment arrivé en 3ème ? »
Je baisse les yeux sur mes doigts enlacés. Je n'aime pas parler de cette partie de ma vie.
« – Oui. »
Il relève mon visage en posant son doigt sous mon menton et je me noie dans le magnifique vert de ses yeux pétillants.
« – As-tu déjà raconté cette histoire à quelqu'un ?
– Oui, à Téo, enfin, je ne lui ai jamais raconté avec des mots mais il y était. »
Il se rembrunit soudainement, comme à chaque fois que je mentionne Téo. Je lui en demande la raison.
« – Pourquoi tu n'aimes pas Téo ? »
Il répond par une question : chose qui m'est insupportable.
« – Qui est-il pour toi ?
– C'est mon meilleur ami depuis toujours, lorsque l'on était pas dans le même lycée, on était voisins. »
Son visage se déride, il paraît soulagé. Il ne pensait quand même pas que...
« – Attends, tu croyais qu'on sortait ensemble ?!
– Ben ouais... »
J'explose de rire, les larmes me montent aux yeux.
« – ... Mais vous êtes cher proche aussi !
– Mais... Mais... Mais il est... Il est gay !! »
Il soupire de soulagement et me rejoint dans mon fou rire, vite devenu incontrôlable. Après cinq bonnes minutes de folie et quelques larmes on respire profondément et reprenons nos esprits. Ça fait tellement du bien de rire librement.
« – Alors tu veux être ma princesse et moi ton sauveur ? »
Ça ne me ferait pas de mal un « sauveur », de toute façon ce n'est pas comme si je pouvais lui résister...
« – OK. Je serai ta princesse et tu seras mon ami. »
Il m'offre un magnifique sourire d'un blanc éclatant. Ça fait longtemps que quelqu'un ne s'est pas autant intéressé à moi, non que je sois à plaindre mais c'est un grand pas. Il n'empêche que je m'inquiète un peu, par rapport à ce qu'il veut de moi. Je n'ai jamais parlé en détail de mes épreuves passées et je ne sais pas si j'en serais capable. Je me rends compte je me mordille la lèvre inférieure, geste que je fais quand je suis nerveuse.
« – Bah alors, princesse, qu'est-ce qui t'arrive ?
– Je n'ai jamais parlé de mes « secrets ». Je ne sais pas si je serai capable de le faire en face... »
Il garde la tête penché sur le côté quelques secondes puis esquisse un sourire en coin. Il lève son portable et dit malicieusement :
« – Heureusement que nous sommes au 21e siècle et que l'on a inventé la communication à distance ! »
J'éclate de rire.
« – C'est pas faux.
– Allez, donne-moi ton téléphone princesse, je suis sûre que c'est un iPhone 7 à tous les coups.
– iPhone 7 Plus
– Riche jusqu'au bout des ongles ! »
Je déverrouille mon portable. Son visage s'assombrit en voyant mon fond d'écran : Téo et moi qui nous faisant un câlin. Je lève les yeux au ciel, il est jaloux d'un mec gay ! Il s'envoie un message avec mon portable et enregistre mon numéro sur le sien. Il m'appelle « Princesse » bien sûr.
« – Et voilà, maintenant on va pouvoir communiquer comme tous les gens qui vivent au 21e siècle ! »
Il me rend mon portable en souriant joyeusement. Je lui rends son sourire.
« – Ah ! Ben j'comprends mieux pourquoi tu voulais qu'on vienne, t'es en pleine séance de drague ! »
Je sursaute et lève les yeux sur un mec taillé tout en muscles à la peau couleur café accompagné d'un autre mec très beau, aux longs cheveux blonds attachés en chignon et des beaux yeux bleus. Tony lui répond sans lever les yeux.
« – Ouais, et tu viens de tout niquer mon pote. »
Son « pote » loin d'être gêné, éclate de rire.
« – Tant mieux alors, ça nous fera des pleurs en moins. »
Tony, agacé par les accusations de son ami, lève les yeux au ciel.
« – T'es relou mec. »
L'autre fait un sourire fier et ils s'assoient en face de nous. Tony désigne le brun à la peau foncée.
« – Lui c'est Matt.
– Hello Beauty !* »
OK, loin d'être coincé celui-là. Il me montre l'autre gars.
« – Et lui c'est Hugo.
– Salut. »
Hugo a l'air plus réservé. Je leur réponds :
« – Bonjour »
Bon il me reste plus qu'à faire mon travail. Je me lève et leur demande :
« – Qu'est-ce que je vous amène ? »
Matt me regarde malicieusement comme un enfant qui s'apprête à faire une bêtise. Avant qu'il ouvre la bouche Hugo le coupe.
« – 2 cafés s'il te plaît. »
Matt le fusille des yeux. On voit qu'ils sont potes depuis longtemps, ils se connaissent par cœur.
« – OK. Je vous amène ça. »
Je vais chercher leur commande derrière le bar.
« – Ah, je vois que tu as rencontré la team des bad-boys beaux gosses !
– Ouais ma chérie, je peux te dire que j'en ai des vapeurs ! »
On éclate de rire. Jo m'explique ensuite :
« – Ils doivent faire leur réunion après combat. »
Je me tourne vers mon amie, elle a une mine bien sombre d'un coup.
« – Après combat ? »
Jo soupire longuement.
« – Mon frère fait des combats de boxe.
– Légaux ou illégaux ?
– Illégaux, il est fort donc il gagne des sous, donc il peut aider ma mère.
– Elle le sait ? !
– Non ! Bien sûr que non, elle ferait une vraie crise cardiaque ! »
Ouf, je me disais aussi. Ça ne me plaît pas que mon nouvel ami fasse des combats illégaux. En soi, je n'ai rien contre, mais je connais quelqu'un d'autre qui en faisait et je n'aime pas la comparaison.
« – Je m'en doute. Bon je vais servir ces boissons à ces messieurs les boxeurs Bad boys beaux gosses. T'as remarqué que ça commence tout par un B ? »
On glousse en cœur. Jo lève l'index : elle a une idée !
« – On devrait les appeler le BBB ? !
– OK. Va pour le BBB ! »
Je slalome entre les tables pour retrouver la table fraîchement nommé « BBB ». Je peux entendre leur conversation.
« Matt : c'était un truc de ouf, comment tu l'as défoncé le mec !
Tony : ouais, j'avoue que je me suis lâché, il m'a fané il faisait trop le chaud alors que c'est une vraie merde ! »
Ils sont en effet en train de parler d'un combat. Je me place devant leur table.
« – Et voilà ! »
Matt prend le café et dit :
« – Merci, Kassidy c'est ça ? »
Apparemment je suis connu même chez les thugs. Je sais pas si c'est bien ou pas...
« – Oui c'est ça.
– Hmm... Je n'imaginais pas la reine des glaces travailler ici, en fait je ne t'imaginais pas travailler du tout. Qu'est-ce qui se passe ? Papa a coupé les vivres ? »
Avant que je n'ai eu le temps d'ouvrir la bouche Tony me coupe.
« – Matt fou lui la paix tu veux ?
– OK OK, je ne dis rien à ta chérie.
– C'est pas ma chérie, c'est ma princesse. »
Matt et Hugo se regardent, éclatent de rire et échangent un regard un check. Tony lève ses magnifiques yeux verts au ciel. Sa crise de rire terminée, Matt prend les tasses, les distribue et il porte un toast.
« – Bon, au mec qui fait le beau qui doit être en train de penser ses blessures ! Il s'appelle comment déjà ? »
Hugo lui donne sa réponse.
« – Chris Laroche ou un truc du genre. »
Je sens le sang se retirer de mon visage et je murmure :
« – Larochette, Chris Larochette »
Trois paires d'yeux se rivent sur mon visage que je devine, blanc comme la neige. Tony exprime leur perplexité commune.
« – Comment tu sais ça ? »
Ça veut dire que c'est vraiment lui ! On se calme Kassy, si ça se trouve c'est le BBB qui s'est déplacé ! Il n'est peut-être pas en ville !
« – Où ? Où était votre combat ? »
Mais moi j'entends les tremblements de ma voix. Tony me condamne.
«–Dans un entrepôt de quartier. Qu'est-ce qui a ? »
Je le regarde dans les yeux, ma panique se reflète dans son regard. Il a l'air de vraiment s'inquiéter pour moi, mais je ne peux pas lui répondre ! Il va revenir, il voudra me retrouver !
« – Oh mon dieu ! »
Je fais volte-face et me précipite dans les toilettes des employés, passant devant une Jo abasourdie. Je m'y enferme et me laisse glisser contre la porte. Quelqu'un frappe à la porte.
« – Kassy ? Ma chérie, c'est Jo, laisse-moi entrer. »
Je lui réponds faiblement.
« – Laisse-moi.
– D'accord ma belle, prends ton temps. »
J'entends ensuite la voix de Tony qui lui demande ce que j'ai. Elle répond qu'elle ne le sait pas et de me laisser tranquille. Après quelques secondes ils s'éloignent. Je sais qu'ils s'inquiètent réellement pour moi mais c'est trop dur. Je sais aussi que je devrais en parler à Tony, je lui ai promis de lui dire tous mes secrets mais c'est Chris ! Il m'a fait tellement de mal, physiquement et moralement. La version que j'ai raconté à Jo était si peu représentative de ce que j'ai vécu, de ce qu'il m'a fait subir ! Rien que penser son nom me fait mal ! Ce mec était obnubilé par moi, j'étais devenu le centre de son univers. Je ne sais pas pourquoi il était si fasciné par ma petite personne mais je sais que ça me faisait vraiment plaisir ! J'étais totalement folle de ce monstre qui a brisé ma vie. C'est ce qui m'a perdu, si je ne l'aimais pas tant je me serais rendu compte que c'était une ordure avant qu'il ne soit trop tard !
Le pire dans toute cette histoire c'est que je n'arrive pas à oublier, je revis cette soirée de malheur chaque fois que je m'endors. Je revois son visage et ses yeux affreusement clair chaque nuit. Je laisse mes larmes couler, je les ai retenues trop longtemps. Je n'ai jamais pleuré, j'ai toujours tout fait pour oublier sans jamais prendre le temps de laisser ma blessure guérir. Comme lorsque l'on met un pansement sur une plaie à vif, la plaine ne guérit pas mais on ne la voit plus. Exactement ce que je voulais, mais aujourd'hui, il revient, trois ans plus tard, et je ne m'en suis toujours pas remise.
Maintenant que je sais qu'il est de retour je vais devenir parano. Je vais le voir partout, ça va être horrible. En plus personne ne peut comprendre... Sauf Téo ! J'avais oublié qu'il savait plus ou moins tout de cette abominable histoire. Je sors mon portable de la poche de mon tablier.
« – ¿ Kassy ? ¿ Qué haces ? ¿ No estas al café ?*
– Téo, esta aqui !*
– ¿ Qué ? ¿ Kassy quién esta aqui ?*
– El.*
– ¡ Kassidy ! ¿ Quién ? ¡ No el, el !¡ No no no Kassy ! ¿ No está Chris ?*
– Sí*
– ¿ Comó es posible ? ¿ Comó mo sabes ?*
– Un ami me l'a dit.
– Tu es sure que tu peux lui faire confiance ? Depuis quand tu as des amis toi d'ailleurs ?
– Depuis une heure, et oui je lui fais confiance, du moins pour ça.
– Que pour ça ? Ça va alors, je suis pas en danger...
– Chris est de retour et tout ce que tu trouves à faire c'est une crise de jalousie moisie ? »
Je ne devrais pas m'énerver contre lui mais c'est plus fort que moi
«– Non, non, lo siento *, c'est juste que je sais pas quoi dire ou faire, tu sais pourquoi il est là ?
– Non mais je le devine.
– C'est-à-dire ?
– Pour se venger.»
Je n'oublierai jamais la dernière phrase qu'il m'aie dite, elle est la bande son de tous mes cauchemars : « Tu peux fuir où tu veux et autant que tu veux, mon ange, toi et moi on est connectés. Je te retrouverai. ».
* * *
Hier, après avoir raccroché, j'ai réfléchi, j'ai décidé d'éviter Tony parce que je suis déjà attaché à lui, je l'ai même laissé devenir mon ami c'est dire. J'ai peur des sentiments que je pourrais avoir pour lui. Ce serait une catastrophe car il aurait le pouvoir de me briser le cœur en un regard, situation que je suis me suis promise de ne pas recréer. Je ne veux pas me retrouver de nouveau le cœur en miettes parce que maintenant encore plus qu'il y a trois ans je suis fragile émotionnellement comme l'a remarqué Karine, je déteste n'avoir que mes yeux pour pleurer.
Forte de mes nouvelles résolutions, je me prépare pour aller au lycée. Cette nuit mes cauchemars été pire que jamais, je me suis réveillé cinq fois tant j'avais peur. Quand je suis prête je vais rejoindre ma voiture et me gare devant chez Téo. Il me fait le plus gros câlin du monde et m'annonce qu'il ne me lâchera pas de la journée. Rassurant. Je le remercie et on va au lycée où l'on retrouve les filles et l'équipe de foot – au complet cette fois –. On discute de tout et de rien jusqu'à la sonnerie. Chacun rejoint son cours, j'ai économie avec Lucie. On s'assoit à nos places habituelles : au fond près du radiateur. On parle de mode et de mecs pendant deux heures. À l'inter-cours on retrouve les autres dans le couloir et on parle de la fête d'anniversaire que Ben va organiser en avril pour ses 18 ans. Il compte inviter tous les gens cool de terminale et la faire dans une salle des fêtes. D'après lui il y aura encore plus d'alcool qu'à ma fête. Je lui souhaite bonne chance. Après j'ai maths pendant deux heures avec Léa. À la sonnerie on se met le plus au fond possible de la salle. Devant nous il y a Matt. Je ne le pensais pas en soutien de maths. Je ne l'avais jamais remarqué. Quoi que c'était peut-être la fameuse voix qui rendait le cours de maths si intéressant. Avec Léa on parle de volley, le sport que l'on pratique ensemble de temps en temps. Léa est notre grande sportive. Elle a un corps de rêve, bon je n'ai pas le droit de me plaindre mais elle est canon avec ses cheveux châtains au carré et ses yeux noisettes elle fait tourner la tête à plus d'un. Quand je ne suis pas là, sans vouloir me vanter bien sûre...
* * *
Il me reste une heure de cours, celle que je redoute depuis ce matin : l'espagnol. Je vais être à côté de Tony et ça va être dur de l'ignorer. J'entre et je m'assois à ma place, Tony fait de même deux minutes plus tard. Il me regarde dans les yeux. J'avais déjà oublié à quel point son regard pouvait être captivant. Grossière erreur. Je me noie dans ses yeux.
« – Tu m'évites princesse, pourquoi ? »
Je détourne immédiatement le regard, j'ai l'impression qu'il peut lire en moi, c'est gênant. Je ne sais pas quoi répondre.
« – C'est à cause de Chris ? »
Je tressaille violemment.
« – OK. C'est à cause de lui. Tu le connais ? »
Je n'ouvre pas la bouche, si seulement il pouvait se taire et arrêter d'être aussi compréhensif ce serait moins difficile. J'ai pas envie de parler de Chris avec lui, il lui ressemble trop, et surtout, je ne veux pas qu'il est le même pouvoir sur moi que Chris avait. L'amour. Parce que l'amour rend aveugle et donne des ailes pour que l'on puisse tomber de plus haut et se faire plus mal.
« – Princesse, pourquoi tu ne me parles pas ? »
Je lève les yeux sur lui et lui dit fermement :
« – Parce que je veux que toi tu arrêtes de me parler. »
1 : Salut beauté !
2 : Kassy ? Qu'est-ce que tu fais ? Tu n'es pas au café ?
3 : Téo, il est ici.
4 : Quoi ? Kassy qui est ici ?
5 : Lui.
6 : Kassidy ! Qui ? Pas lui, lui ! Non non non Kassy ! Ce n'est pas Chris ?
7 : Si.
8 : Comment c'est possible ? Comment tu le sais ?
9 : Excuse-moi
Le chapitre 9 est enfin arrivé, pour récompenser de votre patience il fait le double des autres, bon il était déjà écrit longtemps avant et c'est un hasard mais ça tombe bien.
Merci pour les 400 vues c'est énorme presque le double d'y a une semaine je trouve ça fabuleux ! Je tiens aussi à remercier toutes les personnes qui m'ont laissé des commentaires, je pense qu'elles se reconnaitront.
Que pensez vous de Chris même si vous ne le connaissez pas personnellement... pas encore ?
Kassidy a-t-elle raison de s'éloigner de Tony ?
N'hésitez pas à voter si ça vous a plu et à me poser des questions dans les commentaires ou en privé si vous n'avez pas compris quelque chose.
Bon allez bisous mes amours !!
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