Tony

Je suis quand même vachement con comme mec. Je trouve le moyen de m'engueuler avec elle alors qu'à la base je voulais juste qu'elle arrête de m'ignorer. Au moins maintenant elle aura une bonne raison de me faire la gueule...

* * *

J'ai passé ma journée du samedi à m'entraîner à la salle de boxe, aujourd'hui j'ai la flemme de bouger, je glande dans mon lit et je traîne sur Insta. Je n'ai pas parlé à ma princesse depuis vendredi soir.

En réalité je sais pas quoi faire, j'aime beaucoup parler avec elle par message, elle est plus détendu ça se sent dans sa façon de parler – enfin d'écrire -  et ça me plaît. Je pense que je suis en quelque sorte son ami, et un vrai pas comme toutes ces pétasses qui tournent autour. Je la considère comme telle mais je sais pas ce que je représente pour elle.

Je mets mon portable dans ma poche et je descends dans la cuisine pour soulager mon estomac vide et gargouillant. Je prends deux tartines de Nutella et me pose devant la télé à côté de ma sœur. Elle regarde la chaîne musicale – la plus potable d'après elle – qui passe sa nouvelle chanson préférée : « Cho, cho, cho, cho–colat, chocolat... ». Vous voyez ce que je veux dire...

Lartiste m'a déçu, rien à tirer de cette chanson, elle n'a aucun sens. Je mange mes tartines en silence, en la laissant se briser les cordes vocales. La chanson terminée elle me regarde interrogativement, j'ai pas l'habitude d'être calme donc je comprends son étonnement.

« – Kassidy me fait la gueule parce que je lui ai dit que si j'étais son père je l'aurais pas laissée vivre toute seule. »

Elle me regarde comme si j'étais le dernier des imbéciles et soupire de déception.

« – Tu le fais exprès ou bien ? Tu penses qu'elle avait envie que son père se casse comme un lâche ?

– Je sais pas comment ça s'est passé moi, on me raconte jamais rien ! »

Non mais c'est vrai quoi ! Je sais jamais ce qui est un sujet sensible, je marche sur les œufs avec elle !

« – Il lui faudra du temps pour te faire confiance tu dois t'accrocher.

– OK. OK. »

Je lève les mains en signe de paix.

« – Je vais m'excuser Madame ! »

Elle se retourne vers la télé qui passe maintenant un clip de Black M et Shakira.

« – Ouais, vas-y. »

OK, je sais pas ce qu'elle a mais elle est super bizarre, peut-être qu'il s'est passé un truc chez Zoé, il me semble avoir entendu rentrer plus tôt que prévu. Je sais qu'au pire elle viendra m'en parler, ou à ma princesse. Je monte les escaliers et m'enferme dans ma chambre. Je m'assois sur la fenêtre – sous peine de balcon – et je regarde mon portable en pensant à la teneur de mon futur message d'excuse.

Moi : Je suis désolé de t'avoir parlé de ton père princesse, tu me pardonnes ?😔

Quelques minutes plus tard, elle me répond :

Princesse : Oui, tu pouvais pas savoir que ça allait me faire pleurer.

Elle en a pleuré ? Sérieux ! Je suis vraiment con en fait !

Moi : Je suis désolé princesse...😔

Princesse : C'est bon, je te pardonne Tony !😝

Moi : OK. OK. Ça va mieux ?

Princesse : Oh mais c'est bon ! Je suis pas malade !

Moi : J'en déduis que tu vas bien.😂

Princesse :😂 Je vais bien et toi ?

Moi : Ouais tranquille tfk ?

Princesse : Je fais mes devoirs de maths : la galère et toi ?

Moi : Je rouille. T'es nulle en maths ?

Princesse : Je ne penses pas que le mot soit adapté, je dirais plutôt une énorme merde !💩

Moi : Mdrr, moi je gère 😌😘

Princesse : Ta gueule !🖕🏻

Moi : Tu veux que je t'aides ?😇

Princesse : Merci mais mon ego va s'en prendre un coup.

Moi : Tant pis pour toi et ton ego !🙄🙄

Princesse : Souhaite-moi bonne chance quand même.

Moi : Ouais c'est ça : merde.

Princesse :🙄

* * *

Kassidy me regarde puis elle passe sa langue sur ses lèvres roses et pulpeuses tout en me regardant malicieusement. Je m'approche d'elle doucement, elle attend. Je la prends par la taille et la serre contre mon torse. Elle lève la tête vers moi et je penche mon visage vers le sien, nos bouches se frôlent et se trouvent. On s'embrasse tendrement. Ma langue passe la barrière de ses dents et rejoint la sienne. Elle finit par s'écarter pour se blottir contre moi. Je lui glisse à l'oreille un « je t'aime » murmuré et elle ouvre sa bouche aux lèvres gonflées par mes baisers et

« – Tonyyyyy !! »

Je sursaute violemment et ouvre les yeux sur ma mère qui a l'air passablement agacée, elle poursuit :

« – Tu as encore oublié de mettre ton réveil ! »

Génial. Ma mère sort en criant de me dépêcher. Tout cela n'était qu'un rêve mais putain ça avait l'air tellement réel, c'est limite si je n'ai pas encore le goût de ses lèvres sur ma bouche, et je sens presque son corps se presser contre le mien !

Et voilà ! Il manquait plus que ça : mon petit soldat s'est mis au garde-à-vous ! Je me précipite dans la salle de bain et prends une douche bien froide.

Non mais sérieusement, je bande à cause d'un rêve là ! C'est grave ! En plus la fille je n'ai fait que lui parler et m'engueuler avec elle ! Le pire dans tout ça c'est que je lui ai dit les mots maudits ! Je sais qu'un jour j'aimerais une femme plus que tout, on se mariera et je la traiterai comme une reine pour bien montrer à ma mère que je ne suis pas comme mon père. Mais je ne veux pas l'aimer elle, c'est une vraie connasse incapable d'amour !

 Je sais que c'est à cause de son premier amour mais sa vengeance lui est montée à la tête et elle ne pourrai que me faire du mal. Je sais que je suis un mec et je ne devrait pas avoir peur d'une fille mais j'ai appris que l'amour peut nous pousser à souffrir énormément. Enfin bref peu importe, je ne l'aime pas, je suis juste en manque de baise. Il me faut une meuf et vite, de préférence une pute comme ça je la mettrais plus vite dans mon lit.

Fort de cette décision je sors de la douche et termine de me préparer. Une fois habillé, je descends dans la cuisine et attrapes une tasse de café avant de descendre dans le garage, ma veste sur le dos, mes bottes aux pieds et mes gants et mon casque en main. J'ouvre la porte du garage je ne suis pas surpris de trouver Jo de l'autre côté, elle doit attendre Zoé sa meilleure amie. Lorsqu'elle me voit elle baisse les yeux, et se gratte la nuque : elle est nerveuse.

« – Qu'est-ce que tu veux me demander Jo ? »

Elle me fixe étonnée, je lève les yeux au ciel.

« – Tu es ma sœur, je te connais par cœur. »

Elle esquisse un petit sourire triste. Je sais que je ne suis pas un frère idéal mais je pensais qu'elle compensait avec son copain et ses amies mais peut-être pas finalement. Je la regarde vraiment : elle est mince, trop mince elle ne mange pas assez, mais pourquoi ? En se moment elle avait l'air heureuse et c'est la seule raison pour laquelle je n'ai pas explosé la gueule de son copain pour avoir couché avec ma petite sœur. Mais finalement je pense qu'au vu de la petite mine de Jo il va avoir de mes nouvelles et rapidement. Je m'approche de ma trop fragile sœur et la prends dans mes bras.

« – Raconte tout à ton frère chéri ma puce.

– Mon frère chéri hein ? »

Elle émet un rire nerveux.

« – Tu n'es jamais là pour moi ! Toujours à tes combats débiles et maintenant avec Kassy ! Tu n'es même pas fichu de remarquer que je souffre ! »

Tout ça je le savais, mais l'entendre me le dire c'est comme si on m'enfonçait une lame dans le cœur.

« – Je suis désolé mon p'tit cœur. Je t'écoute, dis-moi ce qui ne va pas. »

Elle renifle pour s'empêcher de pleurer.

« – Je préfère le dire à Kassy, elle comprendra mieux. »

C'est là que je me rends compte que Kassidy m'a remplacé dans le cœur de Jo. Quelque part je lui en suis reconnaissant d'avoir été là quand je n'y étais pas. Mais ça fait mal, très mal. Je soupire.

« – Tu m'en parlera quand même après ? »

Elle me fait un bisou sur la joue.

« – Oui, après. »

Je l'embrasse sur le front et la lâche. Je m'apprête à faire demi-tour.

« – Tony ?

– Oui ?

– Tu peux m'emmener au lycée s'il te plaît ? »

Surpris je m'immobilise puis finit par acquiescer. Elle a toujours refusé de monter sur ma moto alors qu'elle est la seule fille au monde à avoir la possibilité de le faire.

Sa dispute avec Zoé doit vraiment être énorme, parce qu'elles se sont forcément disputées sinon Jo ne serait pas rentré le soir même du jour où elle devait dormir chez sa meilleure et ne serait pas si triste aujourd'hui. Ah ! Je déteste ne pas savoir !

Je prends la main de ma sœur est là fait monter derrière moi.

« – Accroche-toi bien ! »

Je vais gronder le moteur de ma Harley et nous entrons en vitesse dans la circulation de notre ville.

Nous arrivons au lycée. Je me gare et mets pieds à terre. Jo descend et m'offre un sourire.

« – C'était cool de parler avec toi et merci de m'avoir emmenée.

– Je t'en prie ma chérie, t'es ma sœur je te rappelle ! »

Elle s'en va, sûrement à la recherche de Kassidy. Je vais rejoindre Matt et Hugo sur un banc dans la cour. Je leur fais un check et m'assois entre eux.

Il faut maintenant que je mette mon projet de trouver une fille à mettre dans mon lit rapidement. J'observe le groupe des populaires qui se la pète à "leur" table.

Que je vous explique, mes potes et moi on est pas populaires ce n'est pas comme dans les films. Je ne suis pas le bad-boy populaire que tout le monde adore. Ici c'est la réalité et seuls les riches sont populaires, moi je suis « pauvre » et rebelle, les autres me craignent plus qu'ils ne m'aiment ce qui fait que je n'attire que les garces en manque de sensations fortes ce qui me va très bien, moi du moment que je baise quelqu'un de toute façon ça me va. On va pas se mentir c'est toutes des plans cul consentants, sauf mes petites proies.

Elles c'est des filles que je choisis au hasard dans le tas, elles sont toujours un peu plus naïves et rêveuses et un peu intellotes. Je feint de tomber amoureux d'elles plus que je les laisse tomber.

Oui, c'est dégueulasse. Oui, je suis un connard et oui, je n'ai pas de cœur. Je le sais mes petites proies me le répètent toutes et me lancent le même regard noir à chaque fois que je les croise dans les couloirs. Mais je sais qu'un jour elles me remercieront, le jour où un fils de pute voudra juste coucher avec elles et qu'elles trouveront la force de l'envoyer chier.

De toute façon tout ça je ne le fais plus, depuis que la dernière d'entre elles a fait une tentative de suicide. Je suis un connard, j'assume mais cette fois là je suis resté, je ne l'aurais pas choisie si j'avais su qu'elle était si fragile. Maintenant elle ne m'en veut plus et est un peu comme une meilleure pote pour moi.

Quelque part je suis fier d'être entré dans sa vie, car aujourd'hui elle déborde de joie et de confiance en elle, oubliée la teinture noire et les habits sombres, Laura m'a fait comprendre que l'on est pas obligé de faire souffrir les gens pour qu'ils s'endurcissent, parfois juste être là c'est aussi efficace...

« – Bon mec, tu cherches quoi encore ? »

Je suis sorti de mes pensées par Hugo. Je me tourne vers lui et le fixe, ce mec peut voir à quoi tu penses tout le temps c'est flippant.

« – Tony ne me dis pas que tu cherches déjà une meuf ! T'en avais une mercredi !

– Déjà, je sortais pas – et je ne sortirais jamais – avec Kassidy Mannet et ensuite j'ai besoin d'un vide–couilles. »

Matt lève les yeux au ciel.

« – T'as qu'à reprendre Clara. »

Je me tourne vers lui.

« – Mais t'es malade ! Déjà qu'elle me colle ça va être l'enfer ! »

Il éclate de rire ce con, Clara c'est une pute que je me suis faite une fois quand j'étais avec une petite intellote de premier rang. Cette meuf est la plus grosse chaudasse que j'ai jamais rencontrée, elle n'a aucune honte et elle essaie depuis la seconde de faire partie de la bande des populaires, projet destiné à l'échec d'après moi mais bon c'est beau de rêver...

Depuis le jour de malheur où j'ai couché avec elle, Clara me colle pire que de la glue. C'est juste insupportable et plus je la repousse, plus elle s'accroche. Elle prend ça pour une preuve d'amour.

Qu'est-ce que je disais déjà ? Ah oui : c'est beau de rêver.

Je dirige une nouvelle fois mon regard vers la table des populaires. Kassidy parle et tous les autres boivent ses paroles, limite la bouche ouverte, il en avaleraient des mouches : ri–di–cule.

Lorsqu'elle a fini de parler elle commence à discuter – probablement à voix basse – avec son espagnol. Ce dernier finit par éclater de rire, il croise mon regard sur lui et rit encore plus fort, à côté ma princesse boude les bras croisés sous sa poitrine. Ils sont tellement complices tous les deux...

Putain, si ça, c'est pas de la jalousie, je ne sais plus analyser mes propres sentiments. Fais chier ! Je veux pas tenir à elle ! Je regarde autour d'elle, il y a la rousse – Lucie je crois – qui me fait les yeux doux. Bon, ma solution est venue à moi. Je porte ma main droite à mon oreille droite en tendant mon pouce et mon auriculaire pour symboliser un téléphone tout en regardant la rousse. Je baisse la main et elle esquisse un léger sourire avant d'hocher discrètement la tête.

Et un plan cul, un !

J'entends mes potes soupirer. Je les observe lever les yeux au ciel en synchronisation, ils ont l'habitude maintenant.

« – Je comprends pas pourquoi elles veulent toutes sortir avec toi mais eux jamais avec moi !

– Matt, pété de thunes égal raciste. »

Il soupire ses parents sont super riches à lui aussi pourtant les gens ne comprennent pas que l'on est pas obligé d'être blanc pour être riche. Je déteste cette mentalité, c'est bon on est au 21ème siècle les gars ! Le racisme et l'esclavage c'est classé maintenant !

Je donne un coup d'épaule à mon ami.

« – C'est parce que les blancs n'ont pas les couilles d'assumer leur homosexualité en public. »

Il rit.

« – Ci–mer mon pote, t'es vraiment con ! »

Je remarque que son regard s'attarde sur le pote de ma princesse, il me semble qu'il s'appelle Téo, son meilleur ami qui n'est pas amoureux d'elle... parce qu'il est gay justement ! 

Je mets un coup de coude à Matt.

« – L'espagnol que tu mates là...

– Eh ! Mais je le mates pas ! »

Hugo feint de s'étouffer et se fait fusiller du regard par Matt.

« – Je disais, il est gay et à l'air de l'assumer. »

Matt me regarde, longuement, cherchant à savoir si je dis la vérité

« – C'est vrai ?

– Bah ouais.

– Yeeeess ! »

Il se lève et commence une danse de la joie devant nous. Hugo et moi on échange un regard amusé et nous partons dans un de nos mémorables fou rire. La sonnerie nous interrompt. Heureusement car tous les yeux étaient rivés sur nous...

Me revoilà avec le chapitre 12, et un point de vue de Tony qui vous montre qu'il est loin d'être le prince charmant de vos rêves n'est ce pas ?

bon alors :

Tony avec Lucie ?

Vous êtes pas trop fâchés contre moi pour le rêve ?

Allez je vous laisses profitez bien de vos vacances pour ceux qui ont la chance d'être à la plage, sinon votre lit c'est mal aussi ;)

Bisous mes amours !! <3