Tony

Ça fait maintenant deux jours que ma princesse me boude. C'est fou comme le temps paraît long quand une personne à qui on tient nous évite.

Le pire c'est que je ne sais pas pourquoi elle me fait la gueule. Ça fait deux putains de jours que je me repasse la scène du café sans comprendre pour autant pourquoi elle s'est renfermée sur elle-même d'un coup, je suis presque certain que c'est à cause de ce fameux « Chris Larochette » qu'elle doit connaître. D'après sa réaction je dirais plus pour le pire que pour le meilleur...

C'est peut-être son fameux salopard d'ex, avec qui elle serait sorti en 3e mais quand elle a raconté à ma sur, elle a dit qu'il s'appelait Victor et non pas Chris ! En même temps, en réfléchissant bien, elle a changé son nom et celui de son meilleur ami donc elle peut aussi avoir changé le nom de son bourreau.

Je soupire de frustration. Elle est juste à côté de moi et je ne peux même pas lui poser la question !

On est vendredi après-midi à 10 minutes de la fin du dernier cours avant le week-end, les élèves sont surexcités est loin d'être concentrés à en faire suer le pauvre prof d'espagnol. Je décide d'abréger les souffrances de tout le monde. Surtout les miennes, soyons honnêtes être à côté de la personne à qui on a le plus envie de parler sans pouvoir le faire c'est à en devenir fou ! Je lève la main.

« – Sí, Antonio.* »

C'est le seul prof à m'appeler Anthony, d'habitude c'est plutôt : « Quoi encore Jules ! ».

« – ¿ Señor, podemos sortir por favor ?* »

Frappé par mon audace, il reste bouche bée quelques secondes puis fini par répondre d'une voix lassée :

« – Oui, oui sortez. »

Les élèves se précipitent bruyamment et joyeusement vers la sortie. Leur 10 minutes de week-end supplémentaire me valent quelques sourires féminins et des claques dans le dos de la part des mecs. Je range mes affaires et regarde du coin de l'il Kassidy faire de même. Je me tourne vers elle et je la fixe intensément. J'ai remarqué que quand elle me regarde dans les yeux elle me parle plus, comme si elle se noyait dans mes pupilles et que ça lui déliait la langue. Je sais qu'elle voit que je la regarde mais elle m'ignore exprès. Je soupire.

« – Princesse, arrête de faire l'enfant... »

Elle jette un il prudent dans ma direction et se prend dans le piège de mes yeux. Après un long silence elle finit par baisser les yeux sur ses bottines aux talons vertigineux. Elle murmure :

« – J'ai peur que tu deviennes comme lui Tony, lui aussi il était gentil au début. »

J'enfonce mes mains dans mes poches, comment se battre contre un fantôme ?

« – Princesse, me fuir n'est pas la solution. »

Elle regarde par dessus mon épaule où je sais que les blondasses l'attendent. Puis elle me répond froidement ses yeux dans les miens, sans ciller.

« – Mais c'est la seule que j'ai. »

Et elle me contourne pour rejoindre les pouffiasses qui lui servent de potes. Ça fait mal... Très mal... En fait à bien y réfléchir, ce doit être la première fois que je me prend un râteau...

                                                                                     * * *

       « J'ai retourné le club, mais j'ai pas le moral ils veulent tous que j'danse que j'fasse la fiesta

                           j'ai les yeux rouges ils m'regardent tous ils m'demandent "questa ?"

                                  j'me dis que jamais jamais j'aurais du lancer le gamsta ouais

                                                 fuck la vie de reusta ... fuck la vie de reusta

                                                        j'ai pas le moral non j'ai pas le moral »

« – Oh putain, c'est quoi ça ! »

J'ouvre les yeux brusquement pour découvrir ma petite sur assise à califourchon sur mon ventre.

« – Jo ! J't'ai déjà dit de frapper à la porte merde !

–  Mais, J'AI frappé ! Si t'écoutais pas ta musique aussi fort tu l'aurais entendu ! »

Elle tient dans sa main mes écouteurs au bout desquels se balance mon portable. Mais quelle chieuse ! C'est une vraie gamine cette fille ! Elle me saoule déjà là !

« – Vas-y, tu veux quoi ? »

Elle croise les bras sous sa poitrine et me fusille du regard.

« – Je veux savoir ce que tu as fait à MA Kassy chérie ! »

Et voilà, ça va être de ma faute maintenant ! Elle insiste bien sur le "ma" pour bien me montrer qu'elle ne partage pas sa "sur de cur". En même temps je la comprends, si quelqu'un comme Kassidy « m'appartenait » je voudrais vraiment pas la partager.

« – Johanna, j'ai rien fais d'accord, je sais juste qu'elle m'évite car elle a peur de moi et de ce que je pourrais devenir. Grâce à ce qu'elle m'a raconté je comprends. Mais par contre je comprends pas pourquoi elle s'est mise à me faire la gueule d'un coup. »

Ma sur hausse les sourcils, elle est surprise.

« – Elle t'as raconté des choses ?

– Euh ouais, pourquoi ?

– Elle a mis deux mois, à me faire confiance, avant de commencer à me raconter des choses alors que toi tu la connais à peine depuis trois jours ! »

Ah ouais, ma princesse est si secrète que ça ! Jo réfléchit et reprend :

« – Écoute Tony, c'est ma "sur de cur" donc je tiens à elle plus qu'à personne. Il m'empêche que si elle t'as parlé d'elle c'est qu'elle tient beaucoup à toi le problème c'est que je ne te fais pas confiance pour prendre soin d'elle et de son cur brisé...

– OK bah merci pour la confiance en moi... »

Elle lève les yeux au ciel.

« – Jules arrête un peu, ton petit jeu stupide avec les filles tout le monde le connaît. Je sais bien que tu brises le cur de chaque fille qui t'approche, le pire c'est que tu le fais exprès ! Tu devrais comprendre que toutes les filles ne sont pas comme maman ! Bref, peu importe. Kassy souffre de t'éviter. Donc je t'autorises officiellement à la contacter. »

Je repense à Kassidy, et comme elle détourne le regard à chaque fois que je me tourne vers elle. Elle n'avait pas vraiment l'air d'en souffrir. Mais je penses aux quelques mots que l'on a échangé à la fin du cours d'espagnol, là elle avait l'air hésitante, du moins au début.

« – Tu es sûre qu'elle en souffre vraiment ? Parce qu'elle en a pas l'air. »

Ma sur me tapote l'épaule en affichant un air compatissant.

« – Mon pauvre chéri, Kassidy cache ses sentiments et ses blessures au monde entier chaque jour, tu crois vraiment qu'elle te montrerai sa peine ? Non mais quel idiot je vous jure ! Aller, je te laisse avec ton téléphone !

– Mon téléphone ?

– Bah oui, tu comptes lui parler comment sinon ?

– Je savais pas que je devais lui parler.

– Tu le fais exprès ou bien ? Bon moi je vais chez Zoé. Bye ! »

Elle descend – enfin – de sur mon ventre, elle est peut-être super fine et petite elle pèse quand même lourd, je suis pas Hulk non plus. Elle me fait un petit sourire et va retrouver sa meilleure amie, sans oublier de fermer la porte de ma chambre, elle sait que je déteste quand elle est ouverte. Je m'assois sur mon lit. Il est 19h43 sur mon portable, je ne sais pas si je devrais lui envoyer un message. En fait mon problème c'est que je ne sais pas comment elle va réagir, ou si elle va même me répondre. Au pire, c'est bon, depuis quand le grand Tony Moore a peur d'une fille ?

Moi : Bonjour princesse...

1 : Oui, Antonio

2 : Monsieur, pouvons-nous sortir s'il vous plait ?

Et voilà le chapitre 10 !

Je tiens d'abords a remercier très fort pour la nouvelle couverture ! Donc merci ma chérie ! Sinon je remercie tout le monde puisque grave a vous on est arrivés a 500 vues ! Donc cette fois merci a tous !

Alors qu'avez vous pensé de ce chapitre ?

Comment trouvez vous la relation fraternelle entre Johanna et Tony ?

Que pensez vous de la décision de Kassidy, d'éviter Tony ?

Pensez vous que Kassidy va répondre à son message ?

N'hésitez pas à venir me poser des questions dans les commentaires ou en privé !

Bisous mes amours et à bientôt pour le chapitre 11 !