Chapitre 21
Quelques heures plus tard.
— La table est prête, sir, me chuchota-t-il, en s'inclinant devant moi.
— Merci pour tout, Pietro, répliquai-je, en acquiesçant de la tête.
Il partit ensuite, me laissant enfin seul. Je n'ai pas entendu sa réponse ce matin ; Camilla ne m'a pas dit si elle viendrait ou pas. J'espère néanmoins qu'elle serait là et que je pourrai enfin m'expliquer avec elle sur toute cette histoire.
J'avais entrepris de déposer une robe sur son lit, qui je suis sûr épouserait parfaitement ses formes. Je m'en rappelle encore, comme si c'était hier. Et même si une grossesse est passée par là, rien n'a changé. Elle n'est que plus belle et malheureusement pour moi, elle ne me donne que plus envie de la toucher.
Un bruit venait me sortir de mes pensées. Je me retournais en vitesse, avant de prendre un violent coup dans le cœur. Camilla se trouvait devant moi. La robe blanche sur son corps, ses cheveux tombant sur sa poitrine. Elle s'était légèrement maquillée et avait fait l'effort d'enfiler des talons.
Mio Dio Mon Dieu.
La più bella. La plus belle.
J'accourus presque jusqu'à elle, avant de prendre
sa main dans la mienne. Je la portais à mes lèvres, beaucoup trop pressé de sentir sa peau contre celle-ci. Un doux frisson parcouru ma peau et cette femme était bien la seule à me faire ressentir ce genre d'émotions, de sensations.
— Tu es ravissante, dis-je, en ne la quittant plus du regard.
Elle hocha timidement la tête, puis me retourna le compliment dans une toute petite voix qui résonnait dans mes oreilles. Je posais une main dans son dos en la faisant avancer jusqu'à la table. Celle-ci avait été décorée de deux couleurs : le rouge et le noir. Sa couleur favorite, le rouge et pour moi, le noir. Cela était évidemment un clin d'œil pour lui prouver que rien n'avait changé. Que je ne l'avais oublié et que plus encore, je n'avais pas oublié ses goûts, ses préférences.
— C'est magnifique, Emilio, dit-elle tout bas, en touchant du doigt la table dressée.
— Je trouve aussi, répliquai-je sincèrement, en faisant reculer une chaise.
Je l'intimais du regard à s'asseoir et elle ne se fit pas prier. Je pris ensuite place en face d'elle, ayant choisi minutieusement une table petite, afin de n'être trop éloigné l'un de l'autre. Camilla observait la table dans ses moindres détails, pendant que moi, je l'observais elle. Aphrodite aurait été jalouse d'elle, j'en suis certain. Son visage ne s'était qu'embelli et j'étais très heureux de savoir qu'elle n'avait pas retrouvé un compagnon depuis notre relation.
Qu'aurais-je fait ? Tout simplement arracher ses bras et jeter cet homme en prison.
— Diego est déjà endormi ? demandai-je.
— Oui. Il était plutôt fatigué ce soir.
Il faut commencer.
— Comment c'est passé ton accouchement, ta grossesse ? repris-je de but en blanc.
Son visage s'était soudainement rembruni et je savais que je n'allais guère aimer ses prochains propos.
— Diego est né prématuré ; j'ai dû accoucher en urgence alors que je n'étais qu'au huitième mois de grossesse. Mais heureusement tout s'est bien passé. Je n'ai gardé qu'une cicatrice au niveau du ventre et Diego n'a eu aucune séquelles.
Je me levais de ma chaise, contournais la table, avant de me positionner devant elle. Mes mains s'étaient posées sur l'assise de ma chaise, mon visage ne se trouvant désormais qu'à quelques centimètres du sien.
— Je veux impérative voir cette cicatrice, annonçai-je, les mains se serrant contre le bois dur.
— Quoi... ? Mais ce n'est pas la peine... tu...
D'un mouvement je la pris dans mes bras et l'amenais jusqu'au divan. Je la posais délicatement, avant de lui enlever ses talons.
— Montre-moi, Camilla. S'il te plaît.
— Je ne vais pas me déshabiller ici, souffla-t-elle, l'air perdu.
— Personne ne va rentrer ici, ne t'en fait pas. Je veux juste voir... ta cicatrice.
— Pourquoi... murmura-t-elle, les yeux brillants.
— Camilla, je t'en prie, repris-je, la gorge nouée.
Elle se mordit la lèvre inférieure, signe qu'elle réfléchissait. Ses yeux étaient fermés et ses doigts s'étaient légèrement crispés sur le divan.
— Une minute. Ni plus, ni moins.
J'embrassais son front, avant d'acquiescer de la tête. Je l'aidais à se relever, doucement, et l'amenais dans la pièce d'à côté. Je sortis un de mes peignoirs, puis la guidais jusqu'au paravent.
— Je t'attends tresoro mio, dis-je, en déposant un long baiser sur sa main.
Elle hocha la tête, puis partit se changer. Quelques minutes plus tard, elle revenait, enroulée dans mon peignoir. Elle s'approcha de moi jusqu'à se positionner devant mon corps. Je n'ai eu le temps de rien dire, qu'elle venait de se dévoiler à moi, toute seule. Je n'ai même pas voulu regarder ses sous-vêtements, que mes yeux se posaient déjà sur la cicatrice.
— Mio Dio, soufflai-je, en me baissant au niveau de son ventre.
Je touchais timidement sa peau, mais Camilla recula, après qu'un frisson ait parcouru sa peau.
— Excuse-moi, je t'ai fait mal ? demandai-je paniqué, en relevant la tête.
— Non ça ne fait plus mal, répondit-elle, en s'avançant une nouvelle fois vers moi.
Je soufflais, faisant redescendre l'inquiétude qui m'avait gagné. Je reposais avec beaucoup plus de douceur, mes doigts sur sa cicatrice, faisant de petits cercles tout autour.
— Ne me regarde pas avec ses yeux, Emilio. C'est passé maintenant et ça fera presque deux ans. Je ne la regrette pas, bien au contraire. Cela me prouve chaque jour, quand je la regarde dans le miroir, que mon petit bout est né malgré les complications qu'il a eu. Je suis fière de porter cette cicatrice, qui même s'il est n'est pas très jolie, me montre bien que j'ai réussi à accoucher d'un merveilleux garçon.
Je déposais un long baiser sur sa peau, marquée, avant de me lever en vitesse. Je refermais le peignoir à l'aide de la ceinture, puis me rapprochais de son corps. Je posais mon front contre le sien, une main venant se loger derrière son dos.
— Merci, fut le seul mot dit, avant que je ne plonge délicieusement sur ses lèvres.
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