Chapitre 7
— J'ai eu l'écho de vos petites balades à travers le palais. Mes gardes s'en sont d'ailleurs bien amusés, dit subitement une voix grave, me faisant sursauter.
Je me retournai, laissant tomber les fleurs que j'avais arrachées.
— Cela vous arrive souvent de surgir de nul part, comme ça ? demandai-je, en essayant de calmer mon pauvre petit cœur.
— J'aime surprendre le monde. Surtout vous, Elena, répondit-il, en faisant un pas dans ma direction.
Ne voulant montrer une once de faiblesse, je n'avais pas bougé. Même, j'osai faire un pas, afin de me retrouver près de son torse que je n'hésitais guère à pointer du doigt.
— Pour surprendre, vous savez surprendre, dites-moi ! Vous venez en à peine une journée, me retirer tous mes biens, mon travail, mon logement !
Amusé de ma réplique, de mon attitude, il laissa échapper un rire grave. Il leva ensuite une main afin de me frotter affectueusement les cheveux.
Il m'énerve.
— Voyons Elena, calmez-vous. Nous allons désormais collaborer ensembles ; il vaudrait mieux s'entendre pour une meilleure cohabitation.
Je poussai un grognement, en croisant ensuite les bras contre ma poitrine.
— Et si je ne suis pas à la hauteur ? Que se passera-t-il ? demandai-je en fixant ses yeux bleus, qui me fascinaient étrangement.
— Vous le serez, n'en doutez point, déclara-t-il,
en posant une main sur ma joue, devenue chaude entre-temps.
Dans cette situation là, un contact ayant eu lieu, je fis un pas en arrière. Monsieur se croit tout permis, ce n'est pas possible.
— Êtes-vous toujours aussi sauvage ? reprit-il, l'air sérieux.
— Toujours ! Surtout avec les hommes qui m'enlèvent. Car après tout, cela arrive tous les jours, voyons !
— Vous avez vraiment une personnalité... intéressante. Très intéressante.
— On me le dit souvent, figurez-vous, pestai-je, en ramassant les fleurs qui étaient encore à terre.
— Vous aimez arracher les fleurs ? me demanda-t-il soudainement.
Je le regardais, un sourire en coin, avant de reporter mon intention sur le fameux bouquet de fleurs. D'un mouvement je les arrachai toutes de leurs tiges, en les lançant gracieusement sur le prince.
— Je pourrai faire pareil avec tous vos membres, vous savez.
Demetrio tapota son costume, en enlevant les dernières traces de tiges qui s'étaient accrochées au tissu. Il releva ensuite la tête, un sourire étirant ses lèvres.
— C'est ce que vous pensez. Mais la réalité est bien là, Elena. Vous n'êtes qu'un petit chaton, apeuré, bientôt sevré. Vous ne ferez pas le poids contre moi, désolé.
Une violente colère monta en moi à l'entente de ses propos. Nos corps ne se trouvaient désormais, qu'a quelques misérables centimètres l'un de l'autre. Néanmoins, personne ne voulait reculer, faire preuve d'une quelque conque faiblesse. Non. Nous étions là, à nous regarder, aucun de nous ne voulant lâcher. Il avait visiblement les mêmes intentions que moi.
Ne pas ciller devant l'autre.
— Le chaton peut vite changer, Demetrio, annonçai-je, en écrasant mon pied sur le sien.
J'appuyais de toute mes forces quitte à me ruiner le pied, mais il ne broncha point. Non. Il ne bougeait pas : il me fixait encore. Son sourire s'élargit, puis il se pencha vers mon oreille. Tous mes mouvements se stoppaient, ma respiration se coupa. Mon cœur s'emballa dangereusement dès que son odeur m'enivra.
— Mon nom sonne terriblement bien dans votre bouche, Elena. J'aime beaucoup, me murmura-t-il, en déposant un léger baiser sur ma joue.
Il se recula ensuite, rentra les mains dans ses poches, puis émit un rire grave.
— Malheureusement pour vous, votre corps vous trahit. Les joues toutes rouges vous vont à ravir.
— C-Ce n'est pas du jeu !
Il haussa des épaules, l'air fier, vainqueur.
— Vous pouvez essayer, si vous voulez. J'ai hâte de sentir vos merveilleuses lèvres se poser sur ma peau, Elena...
— Allons manger, reprit-il. Il est déjà tard et vous devez avoir faim. Venez.
— Vous m'énervez ! m'exclamai-je presque en criant, en le suivant malgré tout.
— Rectification. Vous m'aimez, répliqua-t-il, pendant que je le dépassais, furieuse.
— Idiot de prince... pestai-je, en donnant un coup de pied dans une pierre.
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