Chapitre 5
— Je vais garder ça pendant une semaine, déclarai-je, en me retournant.
Elena se recula, un léger sourire venant marquer ses lèvres. Je pris immédiatement place sur le lit. Désormais elle ne pouvait plus m'échapper : elle avait buté contre la tête du lit.
— Je pourrai vous faire bien pire vous le savez ? dis-je, en la fixant.
Elle haussa un sourcil, en ramenant ses jambes vers elle. Trop tard, j'attrapai fermement ses chevilles ; elle se secouait un bon moment, avant de cesser ses enfantillages.
— Même si j'y suis allée un peu fort, vous le méritez amplement, dit-t-elle, en levant les yeux au ciel.
— Puis-je vous le rendre alors ? De sorte à ce que l'on soit totalement quitte. Cela serait plus intéressant.
Elena posa instantanément ses mains sur ma chemise, en secouant vivement la tête de droite à gauche.
— Oh oh, on se calme là ! Vous me laissez partir et c'est bon, nous serons enfin quittes !
— Ça ne sert absolument à rien, Elena. Vous allez rester ici. Vous allez habiter ici. Et encore mieux, travailler dans ce palais.
— Mais j'ai un travail et un appartement ! Vous croyez que l'on claque des doigts et que l'on obtient tout ce que l'on souhaite, comme ça ? Non mais vous êtes fou ma parole ! s'écria-t-elle, en tapant des mains sur le matelas.
Je claquai des doigts, mon regard ancré dans le sien, avant de répliquer :
— Voilà. Vous êtes ici, chez moi. Votre nouveau travail vous attendant patiemment et qui je suis sûre, vous conviendra parfaitement.
Elle écarquilla les yeux, avant d'être de nouveau gagnée par une mine colérique.
— Mais que de bêtises ! Je ne vais jamais vous convenir !
— Oh si, vous m'irez très bien, avouai-je, en tapotant sa petite tête.
— Vous serez logée, payée, nourrie et en plus vous serez en ma charmante compagnie, repris-je, en lui souriant.
Elle grommela quelques paroles, puis se tassa dans les coussins. Elle croisa ses bras contre sa poitrine, en commençant à réfléchir.
— Si j'acceptais cela serait trop facile pour vous... murmura-t-elle, en fixant désormais le mur derrière moi.
Mon sourire s'élargit encore plus, en voyant ce petit air sérieux dessiner les traits de son adorable visage.
— Vous m'avez enlevé. Kidnappé je dirais même, et vous m'offrez tout cela, alors que l'on ne se connaît pas. Et puis d'ailleurs c'est quoi votre nom ?
Quoi ?
— Pardon ? Vous ne savez pas qui je suis ? demandai-je, étonné.
— Je suis arrivée ici il y a à peine un mois. Pourquoi devrais-je vous connaître ?
Ce n'est possible...
— Pourquoi avez-vous un prénom et un nom italien ? demandai-je rapidement.
— Ma grand-mère était italienne. C'est elle qui m'a élevé et qui m'a donné ce nom. Nous n'habitions pas ici mais elle m'a tellement dit du bien de ce pays, que j'ai voulu venir m'installer ici après sa mort.
Ses yeux se voilaient de tristesse et mon cœur ressentit une drôle de sensation en la voyant ainsi.
— Vous a-t-elle parlé de la famille royale d'Italie ?
— Sûrement. Mais j'oublie vite et je ne me rappelle jamais des visages, répondit-elle dans un haussement d'épaules.
— Que savez-vous d'eux ? me renseignai-je, pressé.
— Ils sont trois frères. Et à ce qu'il paraît, Dieu les a bien gâtés...
— Continuez s'il vous plaît.
— J'ai entendu dire, il n'y a pas longtemps, que le deuxième frère avait finalement retrouvé sa femme et qu'ils avaient eu ensemble un garçon ainsi que des jumelles. Le premier est lui aussi marié et à ce qu'il me semble, ils ont une fille ou un garçon... Je ne sais plus.
— Une fille. Bien. Et le troisième dans tout cela ? ajoutai-je pressement.
— Je ne sais rien sur lui.
Mio Dio. Cette fille ne côtoie donc pas les magazines et la télévision...
— Mais ! reprit-elle ce qui me fit gagner espoir. J'ai déjà entendu des femmes parler de cet homme quand j'étais à la librairie. Il est très beau et aussi, il ne fait pas du tout son âge.
— Vous n'avez jamais vu leurs têtes ? questionnai-je encore une fois.
— Non. Ça fait à peine un mois que je suis ici. Je n'ai pas la télé chez moi et je ne lis jamais les magasines. De plus, là où je travaille, nous n'en vendons pas ; ce sont juste de vieux romans classiques. J'ai juste entendu quelques brides de cette famille royale par les potins de femmes âgées.
— Je suis le prince. Le dernier de la famille. Demetrio, dis-je spontanément, en la regardant très sérieusement.
Elle arrêta tout mouvement. Elle s'esclaffa ensuite de rire, puis me tapota l'épaule.
— Vous ne savez plus quoi inventer pour me retenir ici ! s'exclama-t-elle en rigolant.
J'attrapai ses poignets, avant d'enjamber son corps. Je me rapprochai d'un dernier mouvement et désormais, nos corps se retrouvaient étroitement pressés.
— Pourquoi aurais-je ce palais alors ? demandai-je contre son visage, en la voyant se décomposer petit à petit.
— Car vous l'avez loué... ?
— Erreur. Je suis bel et bien le dernier prince.
Tout son visage perdit de ses magnifiques couleurs. Elle s'était décomposée, encore plus que précédemment.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro