Je ne laissais rien paraître et me dépêchai de monter dans la voiture, beaucoup trop énervée.

— Je monte devant ! s'exclama soudainement l'autre blonde, en me poussant.

    Je poussai un juron inaudible, en lui lançant un regard noir, prête à lui arracher un à un ses faux ongles.

— C'est Elena qui monte devant, gronda soudainement Demetrio.

    Elle poussa un soupir, puis commença à lui faire les yeux doux.

— Je monte à l'arrière, pestai-je, avant de prendre Crispy dans mes bras et d'ouvrir la porte.

   Je la refermai sans leur adresser un seul mot. J'entendis Demetrio élever la voix, dehors, en italien, pendant que j'attachais ma ceinture. Plus tard tous deux rentrèrent dans la voiture, en s'installant devant. La blonde me lança un bref regard, en se retournant, alors que Demetrio me fixait dans le rétroviseur intérieur. Je lui lançai un regard noir, avant de tourner la tête et de fermer les yeux. Je caressais le doux pelage de Crispy, puis me laissais bercer par les légères secousses de la voiture.

    Quelques minutes plus tard nous arrivions finalement et déjà, je sentis de grandes mains se glisser derrière mon dos. J'ouvris immédiatement les yeux, pour croiser les siens, toujours d'un bleu aussi éclatant que surprenant. Je le poussai,, attrapai les sacs, pendant que Crispy descendait de la voiture. Je me dépêchai de marcher en direction de l'hôtel, sous ses cris graves.

   Arrivée à l'intérieur, je montai dans l'ascenseur et ne me gênais pas pour appuyer sur le bouton. Demetrio courut dans ma direction, évidement.

Bye bye idiot.

   Quelques secondes s'écoulant, j'arrivais devant ma chambre, et m'empressai de rentrer à l'intérieur. J'installai les sacs sur le lit et plus tard, je sortis le magnifique collier que je lui avais acheté.

— Tu vas être trop joli, m'exclamai-je, en le serrant autour de son cou.

    Il commença à aboyer, en sautant dans tous les sens.

— Toi au moins tu ne m'oublies pas, dis-je, en lui tapotant la tête.

   Je rangeais les quelques affaires de mon Crispy, avant de me laisser tomber sur le lit. Commençant à être de plus en plus fatiguée, je retirais mon pantalon et mon t-shirt. Et possédant une paresse incomparable, je me faufilais sous les draps, en appelant Crispy. Il sauta sur le lit, vint se nicher au creux dans ma cou, son petit museau me chatouillant la peau. Je posai une main dans son pelage, avant de fermer les yeux.

**

Quelques heures plus tard.

   J'émergeais peu à peu de mon sommeil, en me rendant compte qu'il faisait déjà nuit dehors. Un grand sourire étira mes lèvres, en me rendant compte que j'avais réussie à m'endormir. Toute seule. Je voulus me lever, mais je me rendis compte que quelque chose me bloquait. Et ce n'était pas MisterCripsy. Je tournais la tête pour voir un corps collé à moi. Rectification : un tas de muscles qui ne portait qu'un caleçon noir.

    Ses yeux étaient fermés et juste sa respiration me prouvait qu'il était encore en vie. Je commençais à lui tapoter le dos, en essayant par la même occasion de remonter le drap sur moi. Nous sommes à moitié nus, dans le lit, et lui il dort paisiblement ? Je lui tapais plus fort, le dos, mais sa superbe musculature lui empêchait de sentir quoique soit. Je me penchai donc au dessus de son corps, pour une nouvelle solution, qui était de lui tirer les cheveux. Pour les filles ça fait super mal. Pour les garçons aussi, j'en déduis. J'agrippai ses mèches, ce qui lui arracha quelques grognements.

— Arrête chérie...

   Une étrange colère noir monta en moi, pendant que j'utilisais mes ongles, pour laisser quelques marques sur son dos.

— En haut à gauche, je t'en prie... souffla-t-il, avant que je ne lui frappe brusquement la tête.

    Demetrio poussa un dernier grognement, avant de se retourner et de m'attraper par le bras. Je fus écrasée contre son corps, à peine recouvert de sous-vêtements. Peau contre peau, mon cœur se mit à battre frénétiquement, en sentant son souffle chaud balayer mes cheveux violets. Je relevai la tête, et mon cœur manqua un lourd battement, en voyant ses yeux bleus me fixer, une étrange lueur les parcourant. Il referma ses bras derrière mon dos, en me pressant davantage contre son corps.

— Je t'ai attendu pour manger.

— Tant mieux, répondis-je sèchement.

    Il haussa un sourcil, avant de poser une main sur ma joue. Je le regardais, toujours avec un air sérieux, pour bien montrer que je n'étais en aucun cas d'humeur à jouer.

— J'ai préféré t'attendre et manger avec toi. Mais visiblement, le sommeil t'avait déjà rattrapé.

— Et tu as préféré me rejoindre en tout discrétion, c'est ça  ?

— Tu étais si agitée dans ton sommeil, que je me devais de te calmer et donc, de me joindre à toi.

— Tu as donc laissé ton amie ? raillai-je, en essayant de me lever.

    Évidemment Demetrio m'intima de ne guère bouger, en resserrant sa prise autour de mon corps et en passant ses jambes au dessus des miennes.

— Oui. Elle es retournée chez elle, m'annonça-t-il, l'air sérieux.

— C'est bien, répliquai-je d'un ton froid.

   Je détournai mon regard du sien, pour observer Crispy dormir. Mais par une pression sur mes joues, il me replaça dans ma position initiale. Son regard se fit soudainement plus intense, pendant qu'un sourire séducteur venait marquer ses lèvres. Nous nous observions, un moment qui me parut durer une éternité, avant qu'il ne rapproche sa bouche de mes lèvres.

— Dis-moi Elena... Serais-tu jalouse ? me murmura-t-il, pendant que je frémissais sous ce doux contact.