Chapitre 23
— Voici ta chambre, Elena, dis-je contre son oreille, en la voyant frémir à mon souffle chaud.
Elle tourna la tête dans tous les sens, en commençant à se triturer nerveusement les doigts.
— Elle est jolie, Demetrio. Mais tu aurais pu en choisir une autre, plus...
— Celle-ci est parfaite, la coupai-je, en prenant sa valise des mains et en la posant sur le grand lit qui prônait la pièce.
Elena s'avança petit à petit dans la pièce, comme un chaton découvrant sa nouvelle maison. Elle posa ses doigts, fins, sur les tableaux, en continuant d'avancer en même temps. Je la détaillais, silencieux, admirant toutes ses magnifiques courbes et surtout, son petit visage sérieux.
— Ma chambre est en face de la tienne. Ça va aller ? demandai-je, en cachant mon sourire.
— Oui c'est bon. Je dois faire comme je faisais avant : dormir seule.
— Appelle moi, crie mon nom, et je viendrai.
— Tu te prends pour le preux chevalier qui viendrait me sauver, c'est ça ?
— Oui, je viendrai à ton secours, gattino, chaton.
— Ne t'en fait pas. Je vais demander au majordome qui se trouve dans l'entrée ; il me tiendra compagnie.
— L'homme âgé avec le crâne dégarni ? Certes il t'a fait du charme, mais je ne pense guère qu'il pourra te défendre et te serrer dans ses bras, lors du fameux moment. Il a déjà du mal à tenir sur sa canne, soulignai-je, en m'avançant vers son corps.
— Nous commençons aujourd'hui le travail ? me demanda-t-elle.
— Non, demain matin. Ce soir nous allons dîner, calmement, puis nous irons nous coucher. L'avion fatigue, répondis-je, en attrapant sa veste.
Je lui la donnai, pendant qu'elle me remerciait, un sourire marquant ses lèvres. Quelques minutes plus tard, nous partions finalement.
**
— Merci pour tout. J'ai passé une agréable soirée, Demetrio, me remercia-t-elle, en terminant de manger son hamburger bien garni.
— Je suis content. Cette nourriture te convient mieux à ce que j'ai vu, continuai-je, en fourrant mes mains dans mes poches.
— Dis-moi, Elena... J'ai envie de te connaître plus. Puis-je te poser des questions ?
— Si tu veux.
Nous échangions sur diverses futilités jusqu'à que je ne décide d'enclencher d'autres sujets plus sérieux.
— Voudrais-tu des enfants, plus tard ? demandai-je finalement, en lui jetant un furtif regard.
— Oui. Au moins deux. Je veux leur donner tout l'amour d'une mère, que je n'ai pu recevoir.
— Tu seras parfaite, répliquai-je directement.
Son regard brillant me fixait, son sourire s'agrandissait encore plus.
— Et toi, alors ? Une femme et des enfants sont-ils dans tes projets ? me demanda-t-elle à la suite, en me bousculant légèrement, l'air joueuse.
— Évidemment, répondis-je, en passant un bras autour de sa taille.
Aucun mot ne sortit de sa bouche quant à mon geste. Elle posa juste sa tête contre mon torse, en fermant les yeux.
— Ne t'endors pas, Elena.
— Je n'oserai pas votre altesse.
Je resserrai ma prise autour de sa taille, en posant ma tête sur la sienne.
— Es-tu triste ? questionnai-je avec difficulté, en redoutant par dessus tout cette réponse.
— Je ne sais pas pourquoi tu me poses cette question là, mais sache que non. Je ne suis pas triste. Tu as peut-être changé ma vie du jour au lendemain, c'est le cas de le dire, mais néanmoins grâce à toi, j'ai pu sortir de ma bulle que je m'étais créée.
— M'en veux-tu ? continuai-je, soucieux.
— Un peu quand même.
— D'accord, je comprends, dis-je dans un sourire, avant d'embrasser le sommet de son crâne.
— Mais si tu me portes dans tes bras pour aller jusqu'à ma chambre, je pense pourvoir enlever le tout petit peu, reprit-elle, en s'arrêtant net dans sa marche.
Je me retournai, arquant un sourcil. Une lueur venait danser dans ses magnifiques yeux : l'amusement.
— Tu rêves, répliquai-je, en reprenant ma marche, comme si de rien n'était.
— Demetrio !
— Dépêche toi, Elena ! m'exclamais-je à mon tour, en laissant échapper un petit rire sur la fin.
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