Chapitre 19
— Mais ça ne va pas ! s'exclama-t-elle, d'une voix tiraillée par diverses émotions.
Elle s'essuya rapidement les lèvres, ses joues s'étant légèrement rosies entre temps. L'effet que j'attendais s'était donc produit.
— Le gâteau a très bon goût mais je dirais qu'avec tes lèvres, cela sublime le tout, avouai-je, en la regardant se frotter rageusement la bouche avec sa petite main.
— Arrête de me lécher quand cela te chante !
Un rire franc s'échappa de ma bouche, en entendant aussitôt ses paroles.
Qu'elle est amusante...
— Crois-moi chérie, j'aurais déjà...
Elena plaqua précipitamment ses mains sur ma bouche, en me lançant directement un regard noir.
— De un tu ne m'appelles pas chérie et de deux, arrête de faire ce que tu fais !
Je lui pinçai aussitôt son bras, ce qui l'a fit un se reculer. Elle me rendit mon affront par un petit coup de poing, sur l'épaule, qui m'avait complètement laissé impassible. Je voulais continuer ce petit jeu, mais je suis sûr qu'avec elle, cela aurait pu durer une éternité.
— Ne va pas te faire mal, Elena, voyons, dis-je, en posant une main sur sa tête pour lui ébouriffer ses cheveux prunes.
Elle poussa un petit grognement, puis repartit chercher son assiette sur laquelle restait encore un petit bout de gâteau. Elle passa ensuite devant moi, en poussant un joli juron, qui je suis sûr m'était destiné. Encore taquin, je m'empressai de lui emboîter le pas, le sourire aux lèvres. Sentant ma présence, plus les bruits de mes pas sur le gravillon, Elena se retourna en vitesse mais pas idnavertance, son assiette tomba et également son gâteau.
Rien n'est de ma faute, je tiens à le préciser.
Elle resta immobile pendant un instant, regardant son gâteau écrasé à terre, l'assiette à côté. Je m'approchai d'elle et déjà, quelque chose me frappa. Ses yeux étaient humides.
Quoi ? Pour ça ? Un bout de gâteau perdu ?
— Tu ne vas pas pleurer pour cela, Elena... ricanai-je en relevant sa tête, doucement avec mes doigts.
Mio Dio
Des larmes venaient de dévaler ses joues. Tout ça pour pour un gâteau ?
— Je te déteste ! À cause de toi ma part de gâteau est tombée à terre ! s'exclama-t-elle.
— Le sucre n'est pas très bon à ce que je vois...
Note à moi-même : Dire à Tony de réduire les dose de sucre et de ne plus laisser traîner ses gâteaux.
— Pourquoi pleures-tu, Elena ? demandai-je, en dégageant des mèches violettes qui passaient sur son visage.
Elle renifla une nouvelle fois, puis reprit la parole.
— Le gâteau avait le même goût que me faisait ma grand-mère.
J'acquiesçai de la tête, comprenant donc sa réaction qui l'avait poussé à échapper ses quelques larmes. Mon cœur se serra, exactement comme la dernière fois que je l'avais vu triste.
— Cela fait longtemps qu'elle est décédée ? demandai-je tout bas, en caressant son dos.
— Cinq ans.
Je pris ses mains dans les miennes, puis les caressais avec mes pouces.
— Je suis désolé. Perdre un être cher est une des plus rudes épreuves que nous pouvons rencontrer dans la vie.
Elle hocha la tête, comme je l'avais fait tantôt, ses mains entre les miennes.
— Je vais demander à Tony de te refaire ce gâteau. Et il pourra t'apprendre cette fameuse recette, d'accord ? repris-je, ce qui la fit relever la tête.
Ses yeux étaient encore humides, mais néanmoins un joli sourire étira ses lèvres.
— C'est gentil, merci beaucoup, répliqua-t-elle, avant de ramasser l'assiette en carton.
Une fois relevée, je repris sa main dans la mienne, puis commençais à marcher.
— Tout le monde a des faiblesses, Elena. Parfois cela fait beaucoup de bien de les montrer et de pleurer un bon coup.
Elena ne répondit pas, mais je compris vite qu'elle m'avait écouté quand une douce pression se fit ressentir sur ma main, son pouce se frottant contre ma peau. Je cachai mon sourire, puis rentrai dans le palais, sous les nombreux regards de mes gardes.
**
Quelques heures plus tard.
— Demain nous allons commencer le travail, annonçai-je.
— Je n'ai jamais fait cela, souffla-t-elle, en reposant sa fourchette.
— Il y a un début à tout.
Et puis, au vu de tous les métiers qu'elle a déjà fait, elle ne devrait pas avoir de mal...
— Bien entendu tu seras payée, nourrie et logée. Exactement comme maintenant, mais avec un salaire. C'est intéressant, ne trouves-tu pas ?
Elle grommela quelque chose, puis attrapa son morceau de pain qu'elle porta aussitôt à sa bouche.
— De toute façon tout a été prévu pour que je ne puisse m'enfuir de ce palais... râla-t-elle, en levant les yeux au ciel.
— Tu peux me l'avouer. Tu t'es surtout attaché à moi et tu ne veux partir d'ici.
— Mais n'importe quoi ! Tu as juste réduis toutes les possibilités de m'enfuir ! Si... si je pars d'ici, je ne retrouverai pas mon logement et mon travail !
— Que tu es mignonne... murmurai face à ses joues rosies.
Elle se leva de sa chaise attrapa son gilet, puis sortit de la pièce pour me laisser seul, à mon grand désespoir. Je rigolai pour la troisième fois, appréciant de plus en plus cette charmante compagnie.
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