Chapitre 6
Le trajet allait enfin se terminer. Les heures avaient été dures, mais tout cela se terminait enfin. Mes sièges allaient donc de nouveau souffrir. Je le savais.
— Si tu martyrises de nouveau mes sièges, cela rajoutera cent euros à ta cagnotte, chuchotai-je à son intention, en apercevant aussitôt ses ongles s'enfoncer de nouveau dans mes sièges.
Bon Dieu.
— Je vais perdre mes oreilles. Ça fait trop mal, dit-elle d'une toute petite voix, en fermant ses yeux.
Je soupirai en coin, puis décidai d' attraper sa main gauche. Il le fallait après tout. Je la serrais contre la mienne, avant de voir ses yeux se rouvrir et me dévisager lourdement.
— Vous faites quoi là ? Vous avez deux secondes pour me lâcher, dit-elle sur un ton qui se voulait dur et sec, mais avec ses yeux qui exprimaient sa peur, cela en était contradictoire.
Je décidais de ne rien répondre. Les petites secousses arrivèrent et directement la demoiselle ferma les yeux. Elle serra avec force ma main.
— Tes ongles risquent d'abîmer ma peau, commentai-je, en la sentant de plus en plus apeurée.
— On risque de mourir ? me demanda-t-elle, en ne lâchant toujours pas ma main.
— Peut-être. Mais ne t'en fais pas, je te sauverai.
— Je prends le parachute. Vous vous débrouillerez, désolée.
— Malheureusement il n'y en a qu'un. C'est fâcheux... avouai-je, en sentant ses ongles s'enfoncer dans ma chair.
Je vais être écorché, c'est certain.
Je l'observais silencieusement, malgré les secousses, puis laissais mon pouce faire de légers cercles sur sa peau tremblante. Quelques minutes plus tard, nous pouvions enfin détacher nos ceinture. Mais étrangement, ma main restait encore collé à la sienne. Athéna ne voulait pas me lâcher, visiblement.
—Ta main, dis-je.
— Nous sommes arrivés ? chuchota-t-elle.
— Il n'y a plus aucun bruit. Plus rien ne tremble. Donc oui, nous sommes bien arrivés, continuais-je, en essayant en vain de lâcher ma main.
Pire que de la colle, c'est pas vrai.
— Oh d'accord, dit-elle, en lâchant à mon plus grand bonheur ma main.
Mais... tiens.
J'avais désormais de jolies traces rouges.
— Dix euros de plus, répliquai-je, en la voyant détacher sa ceinture et se lever.
Immédiatement elle attrapa ma main, puis commença à l'observer.
— Ah non. Cinq euros. Vous n'allez pas mourir. Ce sont comme des griffures de chatons.
— Le chaton s'est donc transformé en une lionne, alors. Chaton de rien du tout oui.
— Mais quel sensible... l'entendis-je murmurer.
Je me retournai, puis partis remercier Jean comme à mon habitude. Il sortit de la cabine, tout souriant, mais avant de me donner notre accolade habituelle, il se dirigea vers Athéna. Il lui attrapa sa douce main, puis ses lèvres s'écrasèrent sur sa peau.
Quelle plaisanterie.
— Jean ! m'exclamai-je sèchement, en le voyant sourire.
— Désolé des turbulences ma douce. Il y a eu quelques légers soucis. J'espère néanmoins m'être rattrapé avec ce baiser, déclara-t-il avec une voix de séducteur, en ne la lâchant toujours pas du regard.
Non mais je rêve.
Athéna quant à elle, haussa un sourcil, mais se laissait cependant faire. Ils échangèrent quelques brèves paroles, puis enfin, mon prétendu ami revenait vers moi pour me tapoter l'épaule.
— Elle est très sympathique dis-moi. Et ses yeux sont incroyablement beaux, me chuchota-t-il aussitôt, un grognement de mécontentement m'échappant.
Ses yeux. Il n'y a pas que ses yeux bon sang...
Je ne répliquais rien et décidai simplement de lui tapoter son épaule droite.
— C'est certain, murmurai-je quant à sa réplique, avant de faire signe à Athéna de me suivre.
Plus tard, nous sortions de l'avion, nos bagages étant réceptionnés par quelqu'uns de mes hommes. Nous partions, mais plus tard, je décidais de de ralentir le pas quand je me rendais compte que ses petites jambes n'arrivaient pas à me suivre.
— On accélère le pas, déclarai-je, en la voyant finalement revenir vers moi.
— C'est vraiment magnifique ! Vous avez vu toutes ces lumières ! Et vous avez vu tous ces immeubles ! Et vous avez vu tout ce monde ! Et... Et aussi ça ! s''exclama-t-elle vivement, en me montrant du doigt l'extérieur brillant.
— Je ne suis pas aveugle, complétai-je, en reprenant ma marche.
— Non mais c'est splendide ! l'entendis-je s'exclamer, en me rendant compte qu'elle ne me suivait plus.
Je marmonnai quelques phrases tout bas, avant de me retourner et de me diriger en sa direction. Je l'attrapai par le bras, puis la fis désormais avancer à mes côtés, en décidant de ne plus lâcher sa main.
— Tu n'es jamais sortie de Grèce, ou quoi ? questionnai-je, en me rendant compte qu'il me fallait rapidement obtenir plus d'informations sur elle.
— Si, quelques fois. Mais je n'ai jamais vu de paysages comme cela.
— Soit tu avances avec moi, main dans la main. Soit je te laisse seule.
Athéna souffla mais abdiqua. Je cachais mon début de sourire sous mon visage impassible, puis marchais de nouveau. Plus tard, nous sortions finalement de l'aéroport, sous les multiples flashs qui venaient déjà nous assaillir. Des jurons s'échappèrent de ma bouche, avant que je n'enlève ma veste et ne la dépose sur le corps d'Athéna. Je plaçai après un bras dans son dos, puis commençais à la faire avancer rapidement.
— Je vais tomber ; je ne vois rien ! l'entendis-je s'exclamer, avant qu'elle ne trébuche comme par hasard sur une pierre.
Les journalistes commencèrent à s'approcher de nous et même si mes gardes personnels les repoussèrent, les flashs restaient difficile à atténuer. Marcher était devenu compliqué. Surtout pour elle. Je décidai donc, sans penser aux conséquences, de la porter dans mes bras, puis d'avancer le plus vite que je pouvais.
— Mais lâchez-moi, enfin ! dit-elle sous la veste, en s'accrochant maladroitement à mon cou.
Je ne répondais rien et enfin, nous rentrions dans une voiture. Je la déposai avec douceur sur le deuxième siège, puis refermai la portière. Athéna sortit sa tête de ma veste, ses cheveux bruns totalement désordonnés, retombant sur son visage de déesse.
— Je sais marcher ! ronchonna-t-elle, en me balançant m ma veste sur mon torse.
Je ne disais rien quant à ce geste très déplacé, qui lui aurait déjà valu une grande sanction, et la regardais simplement.
– Tu avais déjà trébuché en à peine deux secondes de marche. La suite promettait.
— Parce ce que je ne voyais rien avec votre veste !
— Il fallait bien que je te protège de ces flashs incessants, ajoutais-je, en bouclant ma ceinture avec rudesse.
Athéna suivit mon geste, en laissant sa tête retomber contre la vitre.
— Tu as froid ? questionnai-je, en voyant ses bras dénudés être parcourus de petits frissons.
— J'ai oublié ma petite laine, dit-elle ronchonne, en se carrant davantage dans son siège.
— Petite laine ? Eh bien prend ma veste alors, répliquais-je en lui balançant dessus, comme elle me l'avait fait précédemment.
— Non c'est bon. C'est trop d'honneur votre altesse, renchérit-elle, en me balançant de nouveau ma veste sur mon torse.
Je laissai échapper un grognement, mais décidais cependant de garder m ma veste pour moi.
Qu'elle ne se plaigne pas, après !
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( L'amour fou entre ces deux-là ❣️ Merci encore pour tous vos commentaires et pour les deux milles vus atteints, déjà ! Ça va vite 😂 ! Merci beaucoup et bonne lecture !) ♥️
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