Quelques minutes plus tard et quelques discordes, Alexeï avait finalement opté pour cinq autre paires à talons. J'avais quand même réussi à négocier une paire de chaussures plates et de converse.

Mission chaussures : enfin terminée.

Alexeï et moi sortions donc de la boutique. J'étais ravie d'arrêter cette cession shopping. Il faut vraiment lui tenir tête à cette maudite tête de mule, dites-moi.

— Nous allons maintenant choisir quelques accessoires, déclara le maître de la mode, alors que je posais mon postérieur sur un banc extérieur.

— Non. Pause, dis-je, en fermant aussitôt les yeux.

— Pause ? C'est quoi ce mot encore ?

— Dictionnaire. Il y a une librairie pas loin, génie.

— Je ne fais jamais de pause. Allez, on y retourne.

— Non. On fait une pause de quinze minutes ou c'est rien, contrai-je, en rouvrant finalement mes yeux.

Alexeï haussa un sourcil, puis s'approcha de moi. Il se pencha à mon niveau, posa ses mains sur l'arrière du banc, m'emprisonnant ainsi.

— Depuis quand dois-je écouter tes ordres ? Et depuis quand m'en donnes tu ? me demanda-t-il près de mon visage, un sourire malicieux se dessinant sur mes lèvres.

— Je suis ta très chère fiancée. Tu dois donc m'écouter voyons, mon amour, complétai-je froidement, avant qu'il ne pose soudainement une main sur ma joue.

Un courant électrique traversa ma peau. Je me forçais de le regarder droit dans les yeux, pour ne pas faillir sous son regard intense.

— Je n'aime pas trop que l'on me donne des ordres, déesse, me murmura-t-il de sa voix grave, en enroulant une de mes mèches de cheveux autour de son doigt.

— Il faut écouter les femmes dans la vie. Tu sais, elles ont de très très bonnes opinions et avis, repris-je d'une voix calme, alors que je sentais mon cœur m s'accélérer dû à cette proximité.

— Pas toutes, non, me souffla-t-il, avant de se relever et de me tendre sa main.

— Je t'ai dit non, mince alors. Pause !

Alexeï fronça ses sourcils. Il me tendait de nouveau sa main, mais je la refusais encore.

— Athéna. Cesse de faire l'enfant. Nous y allons et c'est un ordre, dit-il durement, tandis que je m'accrochais fermement au banc.

Sûrement pas mon coco !

Immédiatement, il attrapa mon bras, en essayant de tirer en arrière pour que je me lève. Mais rien n'y faisait, étant donné que je restais accrochée à ce banc. Évidement, Alexeï grogna tout bas, visiblement ronchon.

— J'espère vraiment que notre premier enfant sera un garçon... grommela-t-il, pendant que je serrais mes bras contre le banc.

Ha ha. Trop mignon cet homme.

— Oh oh, doucement mon prince. Allez, ma pause de dix minutes.

— Nous y allons et maintenant, recommença-t-il, alors que je restais toujours accrochée à ce banc.

— Non. On se repose, dis-je très sérieusement.

— Tu es insupportable, marmonna-t-il, en me lâchant.

— Je te retourne le compliment, dis-je, avant qu'il ne prenne place sur le banc.

— Tes supers papa avaient de très bonnes raisons de t'appeler bébé jaguar.

—À ce qu'il paraît, oui.

— Tu sais, des femmes m'ont souvent répliqué des choses pour que je leur porte de l'importance, et que je les trouve attirante. Mais cela n'a jamais marché. Ce n'était pas leur réel caractère ; elles jouaient un rôle pour m'impressionner. Alors que toi...

— Que moi ?

— Toi tu as vraiment un sale caractère. C'est fou, continua-t-il, alors que je laissais échapper un rire.

— Et c'est toi qui parle ! Oh ! La bonne blague !

— Quoi ? grogna-t-il, tandis que je me décidais de l'éclairer un peu.

— Tout le monde a peur de toi au palais. Tu es toujours de mauvais poil. Tu cries, tu t'énerves pour un rien ; tu fais exprès de faire peur aux personnes. Tu es dur à satisfaire et cela t'a donc valu le titre de prince énervant et éternel insatisfait.

Sur ces doux mots, un étrange silence s'installa. Je regardais Alexeï du coin de l'œil, pour chercher une quelconque réaction. Et enfin, quelques secondes après, il reprit la parole :

— Je n'arrive pas à m'exprimer. J'ai dû mal avec les personnes qui m'entourent. J'ai l'impression que tous n'en veulent qu'à mon pouvoir et à mon rang royal. Je ne peux pas leur faire confiance. Pour moi toutes leur intention sont mauvaises à mes yeux. Ils veulent juste se faire connaître et s'ils y arrivent, tu peux être sûr qu'ils dévoileront tout à la presse.

— Tout le monde n'est pas comme ça, tu sais, dis-je d'une voix plus douce.

— Peut-être. Mais la plupart du temps, derrière leurs faux sourires et leurs grandes tirades remplies d'éloges à mon égard, je sais pertinemment quel jeu ils cachent. Il est donc impossible pour moi d'être agréable avec ce genre de personnes.

Un étrange frisson venait longer mon bras quand ses yeux croisèrent mon regard.

— Essaye d'être plus agréable avec les personnes qui t'entourent, Alexeï. Celles qui travaillent pour ta famille, souhaitent juste gagner de l'argent pour subvenir à leur besoin. Ils ne sont pas tous venus pour faire copain copain avec le prince. Certes, ils sont aimables avec toi, mais cela s'arrête là. C'est dans leur travail d'être comme ça ; nous te devons le respect. Mais nous ne recherchons pas tous à être importants à tes yeux. Nous voulons juste faire notre travail et être respectueux. Ne mets pas tout le monde dans le même sac.

Étrangement, un sourire se dessina sur ses lèvres dures, avant qu'il ne pose une main sur ma cuisse.

— Oui. Je le sais bien. Toi tu n'es pas comme ce genre de personne. La première rencontre me l'a très bien prouvée. Et puis après tout, le bébé jaguar adore me tenir tête et je suis même certain, que tu adores m'insulter de tous les noms dans ta tête.

Bingo. Il l'a bien compris.

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( Couple fusionnel 💑💯 ! Merci encore de vos commentaires et bonneeee lecture !) ♥️