Chapitre 20
Le repas légèrement gâché, je me devais désormais d'aller lui demander quelques explications. Arrivé devant sa porte, je toquai donc deux fois.
— Athéna, sache que je me fiche royalement de te retrouver en petite culotte ; alors tu as intérêt de m'ouvrir immédiatement !
Évidement, elle ne me répondait pas, accentuant encore plus ma colère. Je posai donc tout une main sur la poignée et tiens...
La porte était ouverte.
Hum. Elle l'avait juste claqué, à ce que je constatais. Rentré, j'aperçus la charmante demoiselle allongée sur le ventre, dans son lit, la tête fourrée dans les coussins. Je m'avançai lentement dans la pièce, puis pris place sur le lit.
— J'admire tes parents, déclarai-je. Ils ont dû et encore aujourd'hui, subir des critiques. Ce sont des hommes forts, et tu peux être fière d'eux. N'est-ce pas Athéna ?
— J'ai toujours reçu des critiques par rapport à cela. Je ne voulais pas en entendre une de plus, comprends moi, marmonna-t-elle contre le tissu.
— Je ne comptais pas en émettre une. Aucunement. J'ai juste été légèrement happé par cela, mais je n'aurai jamais insulté quiconque. Tes parents sont des hommes formidables et ils sont fiers de toi comme tu dois être fière d'eux, repris-je, avant de voir sa tête sortir des coussins.
— Tu dois être l'un des premiers qui parlent ainsi de mes parents.
— Je suis ouvert d'esprit, sache-le. Et je n'émettrai jamais un jugement hostile, méchant, juste parce que tes parents sont deux hommes. Ils ont le droit de s'aimer et également d'adopter des enfants. Ils sont ainsi heureux et font d'autant plus, d'autres heureux, ajoutai-je alors qu'elle posait sa main sur mon épaule.
Je me crispais aussitôt, n'étant pas habitué.
— J'aurai dû t'enregistrer, répliqua-t-elle subitement, alors que je levais déjà les yeux au ciel.
— Pas tant, voyons.
Hum. Etrange. Mon cœur s'était accéléré en voyant son sourire.
— Merci Alexeï. Je suis heureuse d'avoir entendu ces paroles, sincèrement, déclara ma petite déesse, en me déstabilisant par son regard.
— Je n'ai dit que la vérité, poursuivit-je, en attrapant délicatement sa main et en la retirant de mon épaule.
Athéna suivait attentivement mon geste, un sourcil arqué.
— Cela te gêne ? me questionna-t-elle aussitôt.
— Ce n'est pas ça... Disons que nous ne ferons ce genre de geste quand nous sortirons toi et moi, expliquai-je, avant de voir un sourire assez malicieux se dessiner sur ses lèvres.
Immédiatement, Athéna reposa sa main sur mon épaule, m'arrachant un léger grognement.
— Enlève ta main, s'il te plaît.
Mon cœur ne fait que s'accélérer et cela me dérange.
Athéna commença à faire courir ses doigts sur mon épaule, ses yeux me regardant toujours avec cette malice.
— Tu n'aimes pas que l'on t'embête, c'est ça ?
— Non, avouai-je, en attrapant sa main.
Athéna continuait de me regarder, puis elle plaça sa deuxième main sur mon épaule.
— Athéna... grondai-je.
— Tu m'as bien embêté avec tes critiques à la noix. Je réplique donc. Tu vois ce que ça fait d'être toujours embêté, non ?
Je l'attrapai soudainement, puis la poussai. Je me plaçai tout naturellement au dessus d'elle, l'emprisonnant enfin à ma guise.
— Tes pères t'ont déjà dit que tu étais une fille sauvage et très embêtante ?
— Ils m'ont toujours appelé bébé jaguar, ça compte cela ? répliqua-t-elle, un petit sourire en coin venant prendre place sur mes lèvres.
Bébé jaguar... Cela ne m'étonne même pas qu'elle eut hérité de ce prénom.
— Que font-ils comme travail ? demandai-je par la suite, curieux.
— Tu t'intéresses à mes supers papa, maintenant ?
— Oui, avouai-je avec sincérité.
— Ils travaillent tous les deux dans une bibliothèque, dans le nord de la Grèce.
— À quel âge t'ont-ils adopté ?
— Tu comptes savoir toute ma vie ?
— Oh oui, évidement.
— J'avais un an. Avant ils habitaient en France et ils sont venus en Grèce juste pour moi.
— Et ils ont décidé de vivre ici, après ?
— Oui. Leur famille étaient originaires d'ici. Ils sont donc tombés amoureux de ces terres et ils ont pensé que cela serait mieux pour moi de connaître mes origines, m'expliqua-elle, en essayant de se faufiler par la même occasion.
Bien entendu, je l'en empêchais, appuyant doucement mon corps contre le sien.
— Pourquoi travailles-tu pour notre famille ? l'interrogeai-je, en entendant un petit râle s'échapper de ses lèvres.
– Oh la la mais quel curieux ! Il me fallait bien un travail, c'est tout ! Maintenant laisse moi Alexeï ! "
— Intéressant. Merci pour les réponses, repris-je, en écrasant mes lèvres sur son front.
Et... Tiens. Ma déesse avait arrêté de bouger.
Je souris, puis décidai enfin de me lever. Je lissai ma chemise avec mes mains, avant de soudainement quelque chose s'enrouler autour de mon cou. Je me raidis légèrement, en sentant des petites mains glisser contre ma peau brûlante.
– J'ai mal au dos. Tu as donc deux secondes pour me lâcher, dis-je, en sentant sa petite tête tomber sur la mienne.
— Inversons les rôles. À moi de poser les questions. Combien de femmes as-tu eu dans ta vie ? me demanda-t-elle soudainement, alors que je sentais ses doigts caresser ma peau.
— Cinquante trois, répondis-je aussitôt, un silence s'installant dans la pièce.
— Eh bien... Je croyais que tu avais un meilleur palmarès, dis-moi... Je suis déçue. Tu sais que soixante ça m'aurait davantage impressionné, reprit-elle, en ne décollant toujours pas son corps de mon dos.
— J'ai vingt-huit ans. Je trouve cela très raisonnable.
— Homme à femmes.
— Pas tant, voyons, répondis-je, en réalisant que je ne lui avais toujours pas demandé de se détacher de moi.
— Un peu trop, si. Tu aurais dû choisir une de tes anciennes conquêtes pour ce travail.
— Non. Elles étaient dénuées d'intelligence, perfides et plutôt ennuyeuses.
— Alors moi je suis quoi ? répliqua aussitôt ma déesse.
— Une femme intelligente qui a tout de suite su marquer mon attention.
— Hum... dit-elle dans un murmure, en me lâchant.
Je me retournai, puis la regardais partir dans la salle de bain et fermer la porte. Je souris et enfonçai mes mains dans mes poches. Je décidais ensuite de partir de sa chambre, avant d'entendre un bruit de clé.
— Eh. Merci pour mes supers papa. Merci d'avoir parlé avec moi. Tu as légèrement remonté dans mon estime. Au revoir homme à femme et bonne nuit, annonça-t-elle à moitié cachée derrière sa porte
Mon sourire s'élargit encore, avant que je ne m'avance plus tard jusqu'à la grande baie vitrée du salon.
Elle me plait de plus en plus.
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