Chapitre 18
Athéna ne bougeait plus d'un seul centimètre, sa respiration s'était légèrement accélérée et ses pommettes s'étaient également colorées.
— Et je suis sincère, sache-le, repris-je dans un chuchotement rauque, avant de me reculer et de partir préparer un cacao pour la demoiselle.
— T-tu n'es qu'un pauvre prince de pacotille ! s'exclama-t-elle, alors que j'entendais une porte de chambre claquer.
Prince de pacotille ? Hum. Elle aurait pu largement trouver mieux comme insulte. Celle-ci avait déjà été attribuée à mon cher ami Axel. Mais bon, je suis sûr et certain que cette demoiselle avait encore d'autres ressources. Évidement.
Je souris en coin, puis commençai à verser le lait dans une casserole. Cela n'était pas marqué sur les commentaires d'internet, certes, mais j'avais bien compris que la jeune demoiselle aimait beaucoup ce breuvage. Me voilà donc apprenti cuisinier, cherchant à me faire pardonner de mes mots déplacés.
Le dîner romantique avait visiblement échoué. Il me fallait donc une nouvelle idée.
Et effectivement, c'était bel et bien deuxième fois que je cuisinais pour une femme. Elle avait de la chance. Beaucoup, même. Plus tard, j'attrapai donc la tasse fumante, en marchant jusqu'à la fameuse porte. Je toquai deux fois, dans l'attente qu'elle daigne à se manifester.
— Quoi encore ! s'écria-t-elle, tandis que j'ouvrais la porte tout naturellement.
Heureusement qu'elle ne l'avait pas fermée à clé.
Mais immédiatement un cri aigüe s'échappa de sa bouche, quand j'eus à peine fait quelques pas dans la pièce. Enfin, quand j'eus également croisé son corps à moitié dénudé, seulement recouverts de fin tissus. Ma langue venait glisser avec lenteur sur mes lèvres, mes yeux détaillants encore une fois, sans gêne, son corps entier.
— Oh... J'aime beaucoup cette tenue, ceci dit. Cette culotte en dentelle rouge... Tes petites fesses sont extrêmement bien sublimées dedans et...
— Malade ! Tu es malade ! s'écria-t-elle encore, en me balançant soudainement une brosse à cheveux en pleine tête.
Celle-là, je n'avais pu l'éviter, je l'avoue. Je me l'étais très bien ramassé en pleine face. Mon front allait s'en rappeler, oh oui. Et je remerciais sincèrement Dieu que celle-ci ne soit pas tombée sur ma petite tasse de cacao, que j'avais adorablement préparée.
— Aïe, soufflai-je avec lassitude, en la voyant se vêtir d'un peignoir et se rapprocher de moi.
— Si je crève l'œil du prince de Grèce, j'encours combien d'années de prison ? me demanda-t-elle tout bas, en posant un doigt sur mon front devenu douloureux.
— Deux ans. Et cent euros de plus sur ta cagnotte pour avoir abîmé mon visage, répondis-je, en lui fourrant la tasse dans ses mains.
Je m'approchai ensuite du premier miroir qui me venait à ma portée pour admirer ce début de bosse que je venais d'hériter sur le front.
— Cent euros ! C'est beaucoup trop ! Pour tous les mots méchants que tu m'as dis, j'exige que nous renvoyons le prix à la baisse !
— Quarante neuf euros. Et disons que la prison ce n'est pas mon choix, désolé, répliquai-je, tandis qu'elle regardait la tasse fumante dans ses petites mains.
— Attends. C'est pour moi ça ? me questionna-t-elle soudainement, en changeant donc de sujet.
— Je n'aime pas ces boissons. Donc oui, cela est pour toi.
— Monsieur est cuisinier. Monsieur est gentil. Monsieur s'excuse. Faudrait-il que je prenne cela en photo, ou que je le note dans mon fameux carnet ?
— C'est pour m'excuser. N'en faisons pas tout une affaire d'état, grommelai-je.
— S'excuser... Tu as répété ce mot plusieurs fois. Cela a dû vraiment écorcher tes lèvres, dis-moi, continua-t-elle avec moquerie, en buvant finalement une gorgée de son cacao.
Mais rapidement elle recula la tasse, ses lèvres aussi, puisque son visage affichait à présent une étrange grimace. Athéna commença à tousser, alors que je fronçais les sourcils.
— Pourquoi il y a du poivre dedans ! C'est horrible ! C'est pas bon ! C'est affreux ! s'exclama-t-elle entre ses nombreux toussotements, en reposant la tasse sur une table.
— C'était la petite surprise du chef... me justifiai-je aussitôt, en me rappelant pourtant avoir lu que les femmes aimaient les hommes qui pimentaient les choses.
— Ce sont des excuses maudites, maudites moi je te le dis ! continua-t-elle, en partant s'enfermer dans la salle de bain.
Hum. Pas du tout. C'était simplement mes premières excuses.
Elles se devaient donc d'être mémorables et pimentées...
**
Athéna revenait enfin dans sa chambre. Un mouvement de recul se fit quand elle m'eut aperçu allongé sur son lit, les mains naturellement croisées derrière ma tête.
— J'accepte les excuses, c'est bon maintenant, tu peux partir, annonça-t-elle alors qu'elle retirait en même temps son peignoir, me dévoilant ainsi son pyjama.
Ce pyjama assez grotesque, d'ailleurs...
— Oui. Acheter des nuisettes... me murmurai-je à moi-même, en inspectant son t-shirt et son short ma fois, très originaux.
— Athéna, repris-je avec sérieux. je souhaite réellement que nous entretenions une bonne relation. Mieux elle sera, mieux notre couple paraîtra réel aux yeux de tous. Alors arrêtons de nous chamailler.
— D'accord, dit-elle simplement, visiblement pas le moins du monde touchée par mes paroles.
— Je voulais aussi parler de quelque chose d'autre, continuai-je. J'ai entendu dire qu'aujourd'hui, également, tu avais parlé au prince de Suède qui se trouvait dans le même building que nous.
— Oui. Et alors ? répliqua-t-elle en se rapprochant du miroir.
— Ne t'approche pas trop de lui, à l'avenir. C'est un homme à femme.
— Ah je vois... Je dois maintenant restreindre mes fréquentations, donc. Pourtant, il me semble fortement que tu n'es pas une très bonne fréquentation.
— Je ne suis pas un homme à femme puisque je t'ai déjà toi, ma déesse, ajoutai-je vivement, la voyant déjà lever les yeux au ciel.
— Eh bien j'aurai aimé et surtout souhaité, ne pas être la femme que tu choisirais. Tu avais le choix, je te rappelle. Même un très grand choix.
— Tu es parfaite pour moi, voyons. Ne continuons plus cette discussion maintenant.
Athéna ne répliquait étrangement plus rien, se contentant simplement de jouer avec son ourlet de débardeur. Un sourire séducteur se peignit sur mes lèvres, tandis que je me rapprochais subtilement d'elle. Une fois à sa hauteur celle-ci releva les yeux.
— Allons dîner, à présent, dis-je aussitôt, en la voyant se mordre la lèvre inférieure, comme si elle s'empêchait de rire.
— Tu vas préparer le dîner ? me questionna-t-elle, en me défiant.
— Si tu m'aides, cela peut-être envisageable.
Athéna laissa échapper un léger soupir, puis se dirigea vers la porte.
— Allez viens, prince de pacotille. Après tout, étant donné que je suis ta gentille et ta merveilleuse femme, je me dois bien d'aider mon mari, déclara-t-elle en sortant de la pièce, sans m'adresser un seul regard.
— Une merveilleuse femme, c'est vrai... murmurai-je tout bas, en décidant par la suite de la rejoindre.
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