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Ludwig (pdv allemand)

Nous étions le 6 juin 1944.
Il faisait sombre, il était très tôt.
J'étais de garde aux blockhaus, près de Vierville-sur-mer.
Comme toutes les nuits de garde, mes camarades et moi étions épuisés. Nous tenions à peine debout, et le bombardement de la veille n'avait pas aidé. Le vacarme et les secousses avaient été si violents que les murs et les lampes en tremblaient.
Les Unteroffiziere (sergent Wehrmarcht) semblait particulièrement nerveux et ne cessaient de fixer l'horizon et l'océan par les ouvertures du bunker, de murmurer entre eux et de nous lancer des regards suspicieux. La tension était oppressante et insupportable.
Nous aussi nous nous doutions que quelque chose clochait. Le bombardement avait été anormalement long, et nous crûmes même avoir entendu des coups de feu.
Soudain, alors que nous nous occupions comme nous pouvions en jouant aux cartes, un de nos homme se mit à hurler. Il pointa l'horizon en criant :

- Herr Unteroffizier !!!! Herr Unteroffizier !!!!! Regardez là-bas !!!!

L'Unteroffizier Stefen Schmitter se leva brusquement, saisit fébrilement ses jumelles et regarda à l'horizon. En le voyant se décomposer, tout le monde se figea, terrifié. Jamais il ne laissait sa peur le gagner devant nous. Ce qu'il avait vu devait être terrible et horrible, mais nous ne voulions pas regarder de peur de se faire réprimander. Malgré sa gentillesse, il était sévère avec nous, comme tout bon officier se comporte avec ses hommes.

- Allez me chercher l'Oberleutnant (Lieutenant Wehrmarcht), cria sèchement Schmitter.
- Jawohl Herr Unteroffizier !!! dit le garde qui nous avait alerté en se mettant au garde à vous.

Il partit en courant, récupérant brusquement son MP40 (fusil d'assaut de l'armée allemande) et tenant nerveusement son casque pour l'empêcher de tomber. Je l'ai regardé partir, sans réagir, et mon regard croisa celui de mon meilleur ami Falko.

- Hey Ludwig ? me chuchota t'il. Tu sens ça ?
- Je le sens Falk, je le sens.
- J'ai l'impression que je vais vomir toutes mes tripes...
- Évite ce sera plutôt désagréable, dis-je avec un semblant de sourire.

L'Unteroffizier regardait toujours l'océan. Soudain, un sifflement strident se fit entendre. Schmitter nous hurla de se mettre à couvert, et à peine nous nous étions couchés au sol que le blockhaus trembla, un obus ayant explosé derrière. Le bruit m'assourdit, et je me suis bouché les oreilles le plus fort que je pouvais.
Une main me releva brusquement après un temps qui me paru une éternité. C'était un homme très grand et très menaçant, probablement l'Oberleutnant.
Il me hurlait quelque chose que je n'entendait et ne comprenait pas, et je le fixait totalement figé. Il me secoua et je repris mes esprits.

- DEBOUT !!!! ON SE RÉVEILLE SOLDAT !!! DÉPÊCHEZ-VOUS DE REJOINDRE VOS CAMARADES !!!

Je saisit fébrilement mon Kar-98k (fusil armée allemande), et me posta à l'ouverture du bunker, face à l'océan. Mon sang se figea dans mes veines. Devant nous s'étendait une armada de cuirassés, et une file interminable de péniches remplies d'hommes. Des américains probablement, mais à cette distance impossible de savoir.

- À la MG !!!! hurla encore l'Oberleutnant. SCHNELL SCHNELL SCHNELL !!!!!!!

Un homme se prénomant Jonas me fit signe de se positionner à côté de moi. Il était mitrailleur de MG-42 (une mitrailleuse allemande), et avait de l'expérience : il revenait du front de l'Est et avait été posté ici suite à une blessure de guerre qui l'empêchait de courir.

- Aide moi à la tenir et prépare toi à recharger à tout moment, me dit-il sèchement en pointant du regard la MG.

Je la tint donc et plaça une boîte de munitions à mes pieds, que je failli faire tomber tant je me sentais épuisé. J'ai regardé mes camarades, et vit la peur sur leur visage. Il y avait deux autres MG-42 dans notre blockhaus, et le reste de mes camarades étaient sortis pour pouvoir tirer au fusil derrière des sacs de sables. Je ne savait pas ou était Falko, et je priait pour qu'il ne lui arrive rien.
Je vit soudain l'Unteroffizier Schmitter revenir et se placer à coté de moi, un Gewher 43 avec lunette de visée à la main. Il me lança un regard qui faisait bien comprendre qu'il était autant terrifié que nous, et je me décida alors à croiser ses yeux bleus qui semblaient être une copie conforme du ciel. Il posa sa main sur mon épaule, récupéra une photo dans sa poche -probablement celle de sa femme-, l'embrassa puis se mit en position. Je sentit mon cœur se serrer et je détourna alors le regard pour ne pas pleurer. Je m'étais beaucoup attaché à lui, et il était devenu comme un père pour moi. S'il lui arrivait quelque chose, je ne savais pas comment je ferai pour m'en sortir. Je ne savais pas comment faire pour le supporter.

- FEUER FREI !!!!!!!!! hurla soudainement l'Oberleutnant en levant le poing.

Le bruit des mitrailleuses me sortit de ma torpeur et de mes réflexions. Toutes les MG de la plage s'étaient déclenchées en même temps, produisant un vacarme terrorisant. J'ai rapidement jeté un regard par l'ouverture du bunker : les soldats qui débarquaient se faisaient faucher les uns après les autres, et tentaient de se cacher derrière les obstacles de métal censés justement empêcher un débarquement. Je posa ensuite mon regard sur Jonas. Il mitraillait sans s'arrêter, avec une expression de pure sadisme sur le visage. Il appréciait de faucher ces américains qui pour la plupart étaient dans le même état que moi : terrifié. Il appréciait de prendre toutes ces vies. Un profond dégoût m'envahit et je dû prendre sur moi pour ne pas m'enfuir.
La MG s'arrêta soudain. Je me précipita pour recharger, mais je n'allais pas assez vite. Je me pris un flot d'injures de la part du mitrailleur, avant d'enfin réussir à installer la longue et lourde chaîne de balles. Jonas me lança un regard méprisant puis fit de nouveau feu, toujours en se réjouissant dès qu'il abattait un homme.
Je me retourna alors pour chercher L'Unteroffizier Schmitter. Il était toujours à côté de moi, et était totalement figé. Je voyais à sa façon de tenir son fusil qu'il n'arriverait pas à ouvrir le feu sur les soldats américains, quand bien même ils étaient des ennemis. Ses mains tremblaient, mais il faisait tout pour ne pas le montrer.

- Herr Unteroffizier ??? demandai-je lentement. Vous allez bien ???
- Ludwig... C'est la fin... Je le sens....
- Nein Herr Unteroffizier ! Nous allons les repousser !

Il me regarda de ses yeux bleus qui m'avaient toujours procuré de l'admiration.

- Ludwig... Je n'arriverai pas à tirer...
- Je le sais !! Mais je reste avec vous quoi qu'il arrive !!

Je lui lança un regard plein de détermination, et le vit légèrement sourire. Il se reconcentra sur la plage, sans pour autant ouvrir le feu.
Je dû encore une fois recharger la mitrailleuse, avant de me jeter sur mon Kar98k et d'actionner nerveusement le verrou.
Je pris une grande inspiration, visa et fît feu. C'était le premier homme que je tuais.
Je le vis s'écrouler au sol, sans vie. Je vit un médecin accourir pour essayer de le sauver, mais se faire faucher par une rafale de MG-42. J'avais tué un homme. Un semblable.
Mon fusil glissa de mes mains, et tomba lourdement au sol. Je suis tombé à genoux et j'ai commencé à pleurer. J'entendais l'Oberleutnant me hurler de me lever, mais je m'en moquait. Je voulais rester ici, au sol, à pleurer.
Stefen s'approcha de moi et posa sa main sur mon épaule. Je releva la tête en pleurs. Il me prit dans ses bras, tel un père.

- Debout Ludo... me murmura t'il. Tu vas te faire fusiller pour désertion si tu restes là. Allez debout...

Il me releva, me rendit mon fusil et pris ma place à la MG en ayant passé son Gewher sur son épaule. Je l'ai regardé avec admiration. Même si L'Unteroffizier Schmitter n'avait que 28 ans, il était un père pour nous tous. En tout cas, je le considérai comme le père que je n'avais jamais eu, le miens m'ayant battu toute mon enfance. Il nous donnait la volonté de supporter toutes ces gardes. Il jouait souvent de la guitare pour nous remonter le moral pendant ces nuits interminables, quand ce n'était pas du piano lorsque nous allions en ville pour trinquer tous ensemble. Sa joie de vivre et son enthousiasme était communicatif, et nous étions tous devenus une grande famille.
Je me préparais à tirer pour donner l'apparence de me battre et éviter la fusillade. Mais je ne tirais pas. J'attendais. Le bruit des mitrailleuses m'était désormais inaudible tant j'avais décidé de l'ignorer. Je devais juste attendre.
L'Unteroffizier me fit signe au bout de cinq minutes de le suivre dehors. L'Oberleutnant lui avait demandé de sortir appuyer les hommes qui étaient hors des bunkers, car il nous jugeait parfaitement inutile et gênant pour les mitrailleurs. Lorsque nous fûmes sortis, le vacarme du débarquement me vrilla les tympans et je failli en tomber. Mais Schmitter me tenait fermement le bras et m'encourageait, me faisait baisser la tête pour éviter les balles dont je n'entendait que le sifflement. Les hurlements des américains qui étaient touchés, ou soufflés par des obus tirés par les casemates postées quelques kilomètres plus loin, étaient terrifiants et je fit un énorme effort de volonté pour suivre Stefen. Je vis alors les corps de mes camarades morts, et je retint un vomissement.

- Ne regarde pas !! me cria Stefen par dessus les hurlements des blessés.

Je l'ai donc écouté, et j'ai tenté de faire abstraction des cadavres jonchant le sol. L'Unteroffizier avait une endurance époustouflante, et mon admiration pour lui grandissait de plus en plus. Comment faisait-il ?? Je me força donc à accélérer le pas pour l'imiter, tout en prenant sur moi pour regarder les corps, afin de m'assurer que mon meilleur ami Falko était encore en vie. Je ne le voyais pas, et en j'en déduisit donc qu'il était vivant.
Des hommes couraient en tout sens, apportant des caisses de munitions pour les MG-42, ou évacuant simplement des blessés. Nous nous déplacions dans des tranchées, mais elles étaient jonchées de cadavres.
Soudain, tout le monde se mit à couvert. Je ne comprit pas pourquoi jusqu'à ce que Schmitter me pousse dans un abri construit initialement pour se protéger de la pluie. Je me recroquevilla contre lui tel un enfant, et je vit alors le sol devant nous être criblé de balles. Un avion sans doute. Une explosion me le confirma : un Pak 43 (canon antiaérien et antichar de 88mm) ouvrit le feu.
Stefen me releva et me fit signe de continuer à courir : nous étions bien loin de la position que nous étions censés rejoindre. Je le suivi donc, épuisé mais toujours en vie.
Je cherchais toujours du regard mon ami Falko que je ne trouvais pas. Mon angoisse commença à monter.

- Où est Falko ?? criai-je donc pour me faire entendre malgré le bruit du combat.
- Je ne sais pas !!! cria à son tour Schmitter.

Il me tenait encore par le bras pour m'aider à avancer et je l'en remerciait intérieurement, car je ne faisait que fixer le sol devant moi pour ne pas regarder les cadavres jonchant sur les cotés. L'odeur de brûlé, de suif, de poudre, de sang et de mort devenait insupportable. Je priait pour que cet enfer s'arrête, que je me réveille aux casernements du village à côté de Falko, ou alors devant le feu de camp du soir après m'être assoupi grâce aux mélodies de la guitare de Stefen.
Soudain, j'entendis un cri de douleur et un bruit de chute, puis l'étreinte de Schmitter céda aussitôt. Je leva les yeux devant moi et mon sang se figea.

- HERR UNTEROFFIZIER !!!!!! ai-je hurlé en me précipitant sur lui.

Il s'était écroulé au sol, touché en pleine poitrine. Je sentait son sang couler sur mes mains alors que j'appuyais sur la plaie pour stopper le saignement, lui arrachant des râles de douleur.
Ses yeux bleus étaient devenus pâle, et son visage également. Il me fixait d'un regard vide.

- Herr Unteroffizier !! Restez avec moi !! hurlai-je.
- Ludwig.... gémit il dans un râle étranglé.

Il posa sa main sur sa poitrine, et je la vit alors se recouvrir de sang, son alliance également.
Il sortit difficilement une photo et une lettre de sa poche, qui étaient sur le cœur.

- Les photos et les lettres sont une bonne cuirasse... murmura t-il. Mais elle n'est pas éternelle....

Il regarda la photo avec un léger sourire. Il me la montra. Dessus, il y avait une belle jeune femme en robe blanche. Ses cheveux tombaient en cascade. Un jeune homme la tenait par la main, et je me rendit alors compte que ces personnes n'étaient autres que Stefen et sa femme, et un pincement me serra le cœur.
Il hurla soudainement de douleur car j'appuyais de plus en plus fort sur la plaie, n'arrivant pas à stopper le saignement. Je m'en voulu mais je savais que je n'avais pas le choix. Je posa ma main libre en dessous de sa tête pour la soutenir, et le fixa droit dans les yeux.

- Restez avec moi Herr Unteroffizier ! hurlais-je en lui prenant la main. Votre femme vous attends !!
- Ludwig.... M...mon temps sur cette terre s... s'achève....... Je suis heureux.... d'avoir été à tes côtés...
- Herr Unteroffizier !
- Je ne t'oublierai pas....
- Herr Unteroffizier !!
- Adieu....
- Herr Unteroffizier !!!
- Luzia.....
- Herr Unteroffizier !!!!

Il laissa tomber sa première main que je tenais fermement, la deuxième maintenant sa photo sur son cœur, et s'arrêta de respirer.
Je le fixait, totalement figé et tremblant. Puis je le secoua avec l'énergie du désespoir.

- HERR UNTEROFFIZIER !!!!! RÉVEILLEZ VOUS !!!! HERR SCHMITTER !!!!!! S...S...STEFEN !!!! NE NOUS LAISSEZ PAS SEULS !!!! NOUS AVONS BESOIN DE VOUS !!! VOTRE FEMME À BESOIN DE VOUS !!! HERR SCHMITTER !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Je hurlai comme un fou mais je m'en moquait. L'Unteroffizier Schmitter était mort. Ils l'avaient tué. L'homme qui était devenu un père pour moi. Ils l'avaient tué. Ils avaient tué Stefen...
Mes larmes disparurent, remplacé par un sentiment de détermination. Je voulais vivre en son honneur et le venger. Je devais venger Stefen !! Venger l'Unteroffizier Stefen Schmitter !!!
Je saisit mon Kar98k et voulu faire feu mais une balle me toucha à mon tour en pleine poitrine. Je me suis écroulé au sol à côté de Schmitter, lâchant brusquement mon arme. J'avais très froid tout d'un coup, et je me suis lentement mis sur le dos. J'ai posé ma main à l'endroit où la balle m'avait touché, et je sentis un liquide poisseux la recouvrir. Je gémit silencieusement de douleur en voulant me relever, mais mon corps refusait de m'obéir.
Une main me saisit le bras pour me relever, et une voix familière se fit entendre. Falko... Il était donc vivant. Un soulagement me parcouru, un tel soulagement que je me suis laissé faire malgré ma souffrance.

- Allez Ludwig ! criait Falko en me portant. Reste en vie !!
- F....Falko.... Ils l'ont tué.....
- J'ai vu ! Et ils paieront pour ça !!! Je vengerai L'Unteroffizier je te le pr....
- Ne fait pas de promesses que tu ne pourras pas tenir....

Falko continuait toujours de me transporter à l'abri. Il me posa contre un mur, et je failli hurler sous le coup de la douleur. Puis il sortit un peu d'alcool pour désinfecter ma plaie, et je fini par hurler pour de bon.

- Tiens bon Ludo, tiens bon Ludo !!
- Falko....... Je....je vais mourir pas vrai.....
- Non je refuse !!!!

J'ai posé ma main ensanglantée sur son épaule en souriant, et je l'ai regardé droit dans les yeux.

- Ne t'inquiètes pas Falko.... Ça va aller....
- Ludwig !!! Ne dis pas de bêtises !!
- Falko..... Je me suis fait tirer dessus..... Je suis en train de me vider de mon sang....

Ma voix faiblissait et je voyais flou. Je pris la main de mon meilleur ami, et il me fixa les larmes aux yeux.

- Ludo !!! Non !!! S'il-te-plaît ne me laisse pas !!!
- Falko..... promets moi de rester en vie....
- Ludo !!!
- S'il-te-plaît....
- ...
- Falko....
- J...je te le promets Ludwig.... me répondit-il finalement en pleurs.
- M... merci.....

J'ai regardé une dernière fois le ciel, et fermé les yeux. Mes dernières forces me quittèrent, j'entendis Falko hurler mon nom, et puis ce fut le noir total. Je n'entendait et ne sentait plus rien.
C'était terminé, cet enfer était enfin terminé. J'allais rejoindre L'Unteroffizier et ma mère... J'allais devenir...un soldat du Paradis.

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