Libération Partie 15
Cela faisait plusieurs minutes que les humains progressaient dans la structure extraterrestre, et toujours aucun signe de vie n'avait été détecté. Ruz en venait à se demander si l'endroit n'était pas désert. Pour une raison inconnue, les soldats n'avaient pas déposé la balise du missile avant de partir, ils se contentaient d'avancer, sans but précis. Cela ne semblait pas les déranger tant que ça. Les communications avec l'état-major avaient subitement stoppé sans que rien ne l'indique. Le liquide qui remplissait les murs était désormais tellement brillant que les lampes des humains étaient désormais inutiles. Une sorte de vrombissement avait commencé depuis peu à remplir l'air du complexe souterrain et les oreilles des soldats. Le vrombissement commença à gagner en intensité, résonnant dans le crâne des hommes, formant un écho dans leur esprit. Il semblait les guider, leur donner un but.
Il les rassuraient, faisait disparaître leurs craintes. Plus rien n'avait d'importance désormais. Leur mission n'avait plus d'importance, leurs problèmes dans leurs vie n'avaient plus d'importance. La mort de la famille de Ruz non plus. Leurs vies n'ont plus d'importance, ils peuvent tous mourir. Le doute fit son apparition dans l'esprit du lieutenant. Soudainement, le vrombissement quitta l'air, avant qu'un immense déchirement de métal se fasse entendre. En parallèle, le sang blanchâtre perdit en luminosité, plongeant les êtres de chair dans les ténèbres. L'hésitation de Ruz se confirma alors, avant d'être remplacée par la terreur. Que lui était-il arrivé? Son esprit avait-il été manipulé? Et ce détail sur sa famille? Autour de lui, les autres soldats semblaient aussi sonnés que lui. Plus loin dans la structure, le bruit d'acier déchiqueté se faisait de plus en plus fort, de plus en plus violent. L'idée qu'on l'ai manipulé était intolérable pour Ruz, qui s'avança vers la source du bruit, malgré son instinct qui lui hurlait de fuir au plus vite. Ses semblables devaient ressentir quelque chose de similaire, étant donné qu'ils le suivirent sans protester. Ou alors ne souhaitaient-ils pas faire de bruit, afin de ne pas attirer le producteur de ces turbulences sonores.
En avançant, le lieutenant pu distinguer une ouverture dans le mur à sa gauche. Il se plaça sur le côté du mur, de sorte à observer l'intérieur de l'endroit, sans pour autant être détecté. La plainte de l'acier mutilé atteignait son paroxysme. La tête de l'homme dépassa légèrement de l'ouverture. Il aurait bien voulu hurler, cependant, aucun son ne sortit de sa bouche. Il faillit s'effondrer, mais Birmard, juste derrière lui, le retint de justesse. Voyant bien que son camarade ne lui dirait pas ce qu'il avait vu, le second lieutenant s'avança légèrement.
Maintenant il comprenait ce qu'avait ressentit son comparse.
Dans la salle, de forme rectangulaire, les deux coins du fond étaient occupés par d'immenses cages. Birmard ne connaissait pas d'autre mot permettant de décrire les deux formes gigantesques. Des câbles et des pointes d'acier pendaient à l'intérieur de l'habitacle, surement pour mieux contenir à l'intérieur le prisonnier. Les excroissances à l'intérieur des deux objets semblaient épouser la forme d'un Galaid, mais au moins trois fois plus grand que la moyenne. Déjà que ces derniers dépassaient facilement les humains, ceux-là étaient véritablement gigantesques.
Du liquide orange coulait des deux prisons, emportant avec lui des morceaux de métal, ainsi que de verre, ce dernier devait composer une plaque permettant de voir l'intérieur. Les morceaux d'acier déchirés gisants au sol montraient bien que les prisonniers s'étaient libérés de leurs entraves, et de manière violente. Au milieu de la salle se trouvait la cause du bruit qui assourdissait les humains depuis plusieurs secondes.
Deux monstruosités d'acier, de dos aux soldats, déchiraient frénétiquement une troisième cage. Leurs tailles semblaient correspondre aux deux habitacles. Plusieurs câbles pendaient de leurs corps gigantesques, laissants d'autres fluides nager dans les débris. Midral n'en revenait pas. Les Galaids enfermaient certains de leurs semblables? Et ceux-là tuaient leurs congénères? Ils avaient toujours été considérés comme des machines travaillants dans un seul et unique but, sans qu'aucun d'entre eux n'interfère. Peut être s'agissait-il de machines défectueuses? Dans ce cas pourquoi une balise d'une puissance sans commune mesure se trouvait avec elles?
Peu importait à vrai dire. Tout ce que les humains avaient à faire, c'était de poser la balise, et de partir le plus vite possible, sans alerter les abominations. La balise en question s'activa discrètement, les ingénieurs avaient vite compris que de créer une machine qui s'activait en produisant une série de bruits serait plus que dangereux dans certaines situations.
Les soldats se permirent de souffler bruyamment quand les bruits de déchirement furent noyés dans le silence.
- Général, la balise est placée! Vous avez vu ce que nous avons filmé?"
Un grésillement lui répondit, puis une voix hachée par les parasites lui répondit a l'affirmative.
Aussitôt après, les humains continuèrent leur course éffrénée vers la sortie, de peur que les créatures d'acier ne décident de les suivre. Aucun n'osa se retourner pour le vérifier. Tout ce qu'ils voulaient, c'était de fuir cet endroit de malheur et de violence.
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